
9 6 H o i ;
IIOEKEN, fi m. ( Hifl. mod. ) nom de la fanion
cppofée en Hollande à celle des kabcljaws ; cette dernière
tira fon nom du po ffon qu’on appelle en flamand
kabeljaw , nie?lus, & qui mange les autres ; ils vou-
loient cléfigner par çe nom de guerre, qu’ils dévoreraient
de même leurs ennemis. Les hoèkens, ou hoékiens à leur
tour s’appelèrent ainfi du mot hollandois ho'èk, qui
veut dire un hameçon, pour marquer qu’ils prendroient
leurs ennemis, comme on prend avec l’hameçon le
poiflon dont ils avoient emprunté le nom. Qiùdam fe
cabilliavios 3 (fie belp.ee vocant afellum pifeern) cppella-
bqnt y qupd ut ïlle pifees alios vorat, fie ipfî adver-
fariçs domarent ; alii fe hoeckios dicebant { hoek hol-
landis hemum flgnificat ) quafl fefe jaEcarent eab lliaviis
futuros 9 qued ejl humuspifei, Bolland. Januar, tom. I. p.
Ces deux partis oppofés ( dont les noms, pour le
dire en paffant, font éfttopiés dans tous nos auteurs)
s’élevèrent en Hollande vers l'an 1350, lorfque Mar-*-
guerite , çomteffe de Hollande, vint à fé brouiller avec
-Ion fils Guillaume V. à l’occafion de la régence. Les
kabeljaws étoient pour le fils, & portoient des bon-
•nets gris 1 les ho'èks tenoientpour la mère, por*-
toiejit des bonnets rouges, Les villes <& les grands
feigneurs entrant dang l’un ou dans l’autre des deux
partis, fe firent la guerre avec une animofité furieufè,
qui fubfifla plus de 140 ans ; car elle commença en
1 3^50 , & ne finit qu’en 1.492,
L'hiftolre dit que les kabeljaws étoient les plus forts
en nombre leg plus cruels, que les ho'èks étoient
les plus braves & les moins barbares. La bravoure eft
^communément accompagnée de gçnérpfité; la cruauté
la ïaçKeté fe donnent toujours Ta main. ( D. J. )
HOFFMAN, ( Hifi\ Litt. mod, ) Ceft le nom de
pluûeurs feavants médecins allemands 9 dont nous avons
des ouvrages for leur art. Tels que Gafpard, mort en
.1648 ; Maurice, en 1698; Jean-rMaurice, fon fils ,
en 1727 ; & for.-rtout Frédéric, en 1742»
Jeau•- Jacques Hoffman , auteur du di£Honnaire
hiftprique latin, connu fous le nom de dictionnaire
à'Hoffman, çtoit profeffeur en langue grecque, à Baie,
dans le fièoèe dernier.
HOKEL-DAY, HOCKrDAY,oa HOCK-LUES-
D A Y , f. m, ( Hifl. mod, ) le fécond mardi après la
femaine de Pâques, jour où l’on célébroit autrefois en*
Angleterre une fête en mémoire dé l’expulfion d?s
Danois hors de ce royaume. (A. Rf)
HOLBERG , (Louis de) ( Hiß. Litt. mod. ) auteur
d?une Hißobe de Dänen?arck , eftimée ; de P enflées
morales, qui ont été traduites en François ; de quelques
çcmédies & autres ouvrages ; auteur fiirrtout d’éta-
Lliffements utiles dans fe patrie, pour leducation de
la jeune nobfeftë & la dotation jfe§ pauvres filles. J1
avoit çtç pguyre Iui-ineme ;
Comme eqx vous fûtes pauvre &. comme eux orphelin.
Il étoit né en 1-684 , à Bergùe en Norvège ; il mourut
'en 1754. $?s- établiflçiqents lui rncritèfept fe titre de
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I • HOLÖFERNE ou HOLOPHERNE. Voy. A chio^
& Judith.
HOLSTENIUS, ( Lucas ou Luc) (Hiß. Litt, mod.)
fçavànt né à Hambourg, & devenu garde de la bibliothèque
du Vatican à Rome. On à dé lui des notes &
des correéîions confidérables for la géographie d’Etienne
de Byfance ; il a auffi donné en grec , avec une tra-
duéfion latine, la vie de Pÿthagore, écrite par Porphyre,
avec une diflertation çurieule for la vie & les écrits de
ce dernierj
HOMBERG , (G uillaume) (Hiß- Litt. mod.) de
l’Académie des Sciences :
Homberg peut feul évoquer le chimifte|
Et du Verney citer l’anatomifte.
a dît Roufîeaus Guillaume Homberg naquit le 3 janvier,
ï ö 5 2 , a Batavia, dans l’ifle de Java. Il étoit fils d’un
gentilhomme Saxon, originaire de Quedlimbourg,
ruine par les guerres, & qui s’étant mis au ferviçe de
la compagnie holfendoife dés Indes Orientales, eut le
commandement de Parfenal de Batavia. Les chaleurs
exceffives de ce climat ne permettent guère l’application
ni aqx enfants ni aux hommes faits ; le corps, dit M. de
pontenelle, profite à fon ordinaire de çe que perd
l’elprit, & il en cite un exemple remarquable ; M.Hom-
bçrg eut une foeur qui fut mariée à huit ans , & mère à
neuf, Son père repafla en Europe , & M. Homberg
parut être dans fon véritable air natal, dès qu’il fut
dans un pays où l’on ppuvoit étudier. En effet toute
fe vie fut une étude continuelle ; car fes voyages prefque
continuels auffi, n’avoient que l’étude pour objet &pour
terme ; il alloit par-tout où il y avoit quelques connoif-
fances à acquérir, Il vit à M agdeburg, Otto Guericke ’
fameux par fes expériences du vuide, qu’on appelloit
les miracle? de Magdcbourg 3 & par l’invention de la
maçhine pneumatique. Il travailla en Angleterre avec
le célèbre Boyle , & perfeéhpnna leurs inventions ; en
Hollande, il fit de grands progrès dans l’anatomie ,
fous l’illuftre Graff. Il travailla auffi dans le laboratoire
(fe chimie fie Stcçkolm, avec M. Hiêrna /premier médecin
du roi" de Suède. Il aimoit fur-tout à rafïembler en
phyfique , les faits finguliers, peu connus, qui femblent
fortir fie l’ordre & fe refofer aux fyfipmes, & qui font,
comme dit M, de Fontenelle , les anecdotes de la
nature. M. Colbert le fixa en France ; il y abjura en
1682, la religion promettante, & fut déshérité par fon
père; les bienfaits de M. le duc d’Orléans, depuis
régent, auquel il s’attacha en 1702, l’en dédommagèrent.
On fçait quels horribles foupçons la mort des
princes, enfants de Louis XIV , fit naître' contre le
duc d’Orléans, & l’évènement a feit voir combien ils
étoient injufies. n Son chimifte Homberg / dit M, de
Voltaire, » court fe rendre-à laBaftille pour fe çonftituer
v prifonqier ; mais on n’avoit point, d’ordre fie le rgee-
” voir ; on le refofe. Le prinçe, (qui le çroiroit) de-
» mande lui-même clans l’excès de fafioufeqr 3 /i êfte
» mis en prifon ; il veut que des formes juridiques
” édairciftent fon innocence ; fa mère demande avec
» lui cette ratification çruçlfe ». Les cris publics qui
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I&rêrtê affreux alors , n’avoient pas cPautfê fondetftêftt
que le goût de M. le duc d’Orléans pour la chimie,
feience alors peu répandue , & que fes bontés pour
M. Homberg. La vie entière & du prince & du chimifte,
prouve affez qu’ils n’étoient pas de-s empoifonneurs.
M. Homberg vit ce prince régent du royaume , mais
il ne le vit pas long-temps -, étant mort le 24 feptem-
bre 1715. fi avoit époüié en 1708 /Marguerite-Angélique
Dodart, fille du fameux M. -Dodart.- ( Voyeç
fon article. ) M. Homberg avoit beaucoup travaillé
pour l’Académie des Sciences ; mais il n’a point publié
de corps d’ouvrages.-
HOMERE, (Hifl. Lin.Mod.') On ne fçait rien de
lu ifin oh qu’H, eft le père dé la poëfie grecque , fauteur
dé l’Iliade ôc de l’OdyfTée, & qu’il eft depuis près
de trois mille ans l’objet de l’admiration des àmateurs
de la poëfie. De faux admirateurs lui ont nui ; j’entends
par de faux admirateurs , des gens qui n’ont pas en
eux-mêmes cîe quoi fentir ce qu’ils prétendent admirer :
on les reconnoît à leur froid enthounafme ,.à leurs hyperboles
glacées, fur-tout au refus confiant de. convenir
d’un feul défaut en particulier 5 car pour montrer de.
l’impartialité, ils conviendront bien en général qx\ Ho-
mere neft pas fans défaut, mais n’en défignez pas un
Nommément, ils foutîendront toujours que vous attaquez
le plus bel endroit.
Afe! Monfieur , pas un mot ne s’en peut retrancher.
Madame Dacier elle-même a fait plus, de tort à
'Homere dans l’opinion publique par fe fuperftition ,
qu’elle ne lui a procuré d’avantage par fe traduélion.
Elle a fort mal défendu ce qu’on attaquoit fort bien.
Nul homme ayant de l’eforit & .de la raifon, ne peut
dédaigner les réflexions de M. de la Motte fur Homere ;
il faut au contraire , s’en défier, à caufe du charme
quelles ont pour l’eforit ; c’eft à la fenfibilité plus qu a
fa raifon , à juger des beàutés poëtiques , &les beautés
de langue font entièrement perdues pour qui ne peut lire
l’original. M. delà Motte étoit dans le cas, il avoue
qu’il ne fçavoit pas le grec : mais il ne paroît pas fentir
toute la forcé de cet aveu , & combien cette ignorance
du grec rend incompétent pour juger Homere ;
u croit fes obje&ions indépendantes de la connoifïance
& cette langue, & il a raifon jufqua un certain point ;
mais s’il avoit employé fe philofophie enchantereiTe à
développer ea général toute la magie du ftyle , à nous
montrer comment ce ftyle embellit, colore, dénature
l.es objets, comme il efface les défauts , comme il
les transforme en beautés, comme il émeut, comme
il pénètre, comme il attendrit, comme il tranfoorte ;
comment en parlant au coeur & aux fens , il les entraîne;
1 tandis que la raifon ne parlant qu’à l’eforit, n’en
obtient qu’un froid affentiment ; il eut* compris & fait
comprendre comment Homere avec tous les défauts,
qu’une jufte critique relevoit çn foi ? pouvoit encore
être un poëte divin ; Fénélon voy oit tous ces défauts ,
f ais il lifoit Homere, il le fentoit, & la Motte ne
feifoit que le raifonner.
I^ONDREOUS, f. m. ( Hiß. ifiod. ) c’eft fe nom
HiftoireA TomeHU
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fiùé Pdtt donne dans l’ifle fie Ceylan aux nobles, qui
ainfi que par-tout ailleurs, fe distinguent du peuple par
beaucoup de hauteur & d’arrogance. Ils ont le droit
de porter une robe qui descend jusqu’à la moitié cl;
leurs jambes, de laifïer tomber leurs cheveux fur leurs
.épaules, de porter l’épée au coté, & une canne à la
main ; enfin d’avoir la tête couverte d’un bonnet en
forme de mitre. Les plus qualifiés d’entre les hondreous
font ceux dont le roi a ceint le front d’un ruban d’or.
& ' d’argent ; on le nomme mundiana. Il n’eft point
permis aux nobles de contrarier des alliances avec des
perfonnes d’une tribu, inférieure à la.leur ; & le fopplice
le. plus affreux que le roi inflige aux filles des nobles,
qui lui déplaifent , eft de les faire proftituer à des
gens de la lie du peuple, qui font regardés comme -
abominables , & que l’on exclut du droit d’habités»
dans les villes. ( A . R. )
HONORAT , ( Saint ) ( Hifl. EccUfiafl. ) fondateur
du monaftère de Lérins, puis archevêque d’Arles ,
étoit d’une famille illuftre dans les Gaules ; mort en
429.
U q autre Honorât, évêque de Marfeille à la fin
du fixième fiècle , a écrit la vie de St. Hilaire d’Arles.;
( Yoye^ Hilaire).
HONORÉ, {H ifl. Litt. mod.') de Cannes, ainfi
nommé, parce qu’il étoit de la petite ville de Cannes
en Provence , etoit un capucin & un prédicateur
célèbre du dernier fiècle. Le P. Bourdalôiïe lui rendit
un témoignage fort honorable à tous deux. On rend ,
difoit-il, après fes fermons, les bourfes qrion a volées
aux miens.
HONORIUS. (Voyc^ A rcadius.)
Il y a eu quatre papes du nom d'Honorais 3 &
un antipape. Le premier de ces papes fut accule de
monothélifme. Il fut fait pape en 626 , & mourut ea
638.
Le fécond , nommé Lambert, élu en 1 1 2 4 , mourut
le 14, février 1130.
Les deux autres étoient- l’un & l’autre du nom de
Savelli. L’un fut fuccefleur d’innocent I I I , & mourut
en 1227. L’autre, élu en 1285 , mourut en 1287.
IiONTAN ; (le baron de la ) {H ifl. Litt'. mod.)
gentilhomme .gafeon du 17e fiècle , connu par fes
Voyages de VAmérique méridionale.
HOOFT , (Pierre Corneille Van) hiftorien Sc
poëte hollandois , eftimé de fes compatriotes, auteur
d’une hiftoire des Pays - Bas , depuis l’abdication de
Charles.- Quint jufqu’en 1578 , d’une hiftoire de
Henri IV , & dé poëfies de divers genres. Né à Amf-
terdanV;n 1581 , mort à la hayeeii 1647. Louis XIII
lui avoit donné le. cordon 4e St. Michel.
HOOK ou HOOKE, ( Robert ) ( Hifl. Litt. mod. )
mathématicien anglois, célèbre par plufieurs découvertes
dans la phyfique , l’hiftoire naturelle & les mathématiques
, fut un des membres les plus diftingués
de la Société Royale de Londres, Il perfeélicnna les
microfcopes, inventa les montres de poche. Il difouta
SP- fameux Huyghens , l’invention du reflort foirai, fi