
M IN A R E T , f. m. ( Hift. mod. ) tour ou clocher
des mofquées chez les Mahométans» Ces tours ont
3 ou 4 toifes de diamètre dans leur bafe ; elles -font
à plùfieurs étages avec des balcons en faillie , &
couvertes de plomb, avec une aiguille furmontée d’un
çroiflant. Avant l’heure de la prière , les muez-
nis ou crieurs des mofquées montent dans* cés minants
, & de defïlis les balcons appellent le peuple à la
prière en fe tournant vers les quatre parties du mond
e , & Unifiant leur invitation par ces paroles : Ve-
ne^ , peuples, à la place de tranquillité'&. d intégrité
vene^ à ta(yle du falut. Ce fignal qu’ils nomment
e%an , fe-répète cinq fois le jour pour les prières qui
demandent la préfence du peuple dans les mofquées,
les vendredis on ajoute un fixieme ezan. 11 y a
plufieu-rs minarets , bâtis & ornés avec la dérniere
magnificence. Guer. Moeurs dès Turcs, tome L (A. Ré)
M IN E R V IUM , f. m. ( Hiß. anc. ) en général édifice
confacré à Minerve , mais en particulier ce petit
temple confacré à Minerva capitata , dans la onzième
région de la ville de Rome , au pied du mont Ccelius.
&■ *■ ) *
M INIANA , ( Hiß. Litt, mod.) continuateur dé.
Mariana, mort en 1630; étoit Religieux delà rédemption
en Efpâgne.
MINISTE R E, f. m.(Hifi.mod.) profeflion, charge
ou emploi où l’on rend tervice à Dieu ,au public „ ou
0 quelque particulier.
On dit dans le premier fens, que- le rninifière des prélats
eft un mini fiere redoutable , & qu’ils en rendront à
Dieu un compte ri^gùreux. Dans le fécond , qu’un
avocat eft obligé de prêter fort rninifière aux opprimés ,
pour les défendre. Et dans letroifieme, qu’un donief-
tique s'acquitte fort bien de fon rninifière,
Minifizre fe dit aufli du gouvernement d’un état fous
l’autorité.fouveraine- On dit en ce fens que le rninifière du
cardinal de Richelieu a été glorieux x & que les lettrés
n’ont pas moins fleuri en France fous le rninifière de M.
Colbert quelles avoient fait à Rome fous celui de Mé-
cénas.
Minifière eft aufli quelquefois un nom collectif, dont
• n fe fort pour lignifier lès minifires d’état. Amfi nous
difons, le rninifière qui étoit W igh , devint T o r y dans
les dernières années de la reine Anne,. pour dire que les
jnniftres attachés- à la première de ces faérions furent
remplacés par d’autres du parti contraire.
MINISTRE „ ( Hift. mod. ) celui qui fèrt D ieu,
Se public ou un particulier.
C ’efl en particulier le nom que les Prétendus Réfor-
,*nés donnent à ceux qui tiennent parmi eux la place de
prêtres.
Les Catholiques meme appellent aufli quelquefois
les évêques ou les prêtres , les minifires de Dieu-, les
minifires de la parole ou de l’Evangile, O n les appelle
aufli pafieurs,
Minifires de Lautet, fontles eccléfiaffiques qui fervent
fe célébrant à -la- méfié ptelsfogt fingulièretnent le diacre
& le fous-diacre, comme le porte leur nom ; car le mot
grec AiaxovoS fignifie à là lettre, miniflre.
M i n i s t r e s d u R ôt font dès perfonnes envoyées de
fa part dans les cours étrangères pour quelques négociations
: tels font les ambafladeurs ordinaires extraordinaires
, les envoyés ordinaires & extraordinaires, les
minifires plénipotentiaires ; ceux qui ont Amplement le
titre de minifires du roi dans quelque cour ou à quelque
diète , les réfidens & ceux, qui font chargés des affaires
du roi auprès de quelque république; quoique ces minifi-
tres ne foient pas tous de même ordre , on les comorend
cependant tous fous la dénomination générale de mimfines
du roi. ,
Les cours étrangères ont aufli des minifires réfidens
près la perfonne du ro i, .de ce nombre eft le nonce du
pape ; les autres font, comme les minifires du roi, des
ambafladeurs ordinaires & extraordinaires, des envoyés
ordinaires & extraordinaires , des minifires plénipotentiaires
, des perfonnes chargées des affaires de quelque
prince ou république ; il y a aufli un agent pour les
villes anféatiques.
Le nombre des minifires dure», dans les cours étrangères
, & celui des minifires des cours étrangères réfidens
près leroi, n’efi pas fixe ; les princes envoient ou rappellent
leurs ambafladeurs & autres minifires , félon les
diverfes conjonctures.
Les minifires des princes dans les cours étrangères
fignent, au nom de leur prince, les traités de p a ix& de
guerre, d’alliance , de commerce, & d’autres négociations
qui fe font entre lés cours,
Lorfqu’on fait venir quelque expédition d’un jugement
ou autre aéie public, pafle en pays étranger , pour
s’en fervir dans un autre état, on la fait IégaÜfer par le
miniflre que le prince de cet état a dans le pays étranger
d’où l’ aéte eft émané , afin que foi foit ajoutée aux
ngnatures de ceux qui. ont expédié ces aétes ; le minifi-
tre figne cette légalifation, & la fait contrêfigner par fon
fecrétaire, & fceilèr de fonfceau (ri).
M i n o r i t é d e s R o i s , ( Hïfl. mod. ) âge pendant
lequel un monarque n’a pas encore l’adminiltration de
l’état. Ldi minorité des rois de Suede , de Danemarck &
des provinces de l’Empire, finit à 18 ans -y celle des rois
de France fe termine à. 14 ans, par une ordonnance de
Charles V . du mois d’Août 13 74. Ce prince voulut que
le reéfeur de Tuniverfité ,ie prévôt des marchands &les
ifehevins de la ville de Paris, afliftaflept à l’enregiftre-
inent. Le chancelier de l’Hôpital expliqua depuis cette
ordonnance, fous le règne de Charles IX ; & il fut alors
décidé que l’efprit de la loi étoit que les rois fuffeot
majeurs à 14 ans commencés, & non pas accomplis ,
fuivantjla régie que, dans les caufes fav’orables , annus
inceptus pro perfetto habetur. Il eft. bien difficile de pefer
le pour & le contre qui fe trouve à abréger le tems de la
minorité des rois ; ce qu’il y a de certain , c’eft que fi
dans la minorité on porte âux pieds du trône lesgémiffe-
mensdu peuple , le princelaifferépondre pour lui, les
auteurs même des maux dont on fe plaint ; & ceux-ci ne
manquent jamais d’ordonner la foppreflion de pareilles
remoat^nces, JVlais 4j»s minifires n’abuÿront - ils p f
également de l’efprit d’un prince qui commence fe 14e-
année ? (D . J. )
M1N U T1US-FELIX , (Hiß. Anc. ) orateur Romain
qui vivoit au commencement du troifième
fiècle , ÔL dont nous avons un dialogue intitule :
OiïavLus, où un chrétien & un payen difputent enfem-
ble. L’objet & le réfultat de cet -ouvrage eft de jetter
du ridicule furies fables du paganifme. D ’Ablancourt,
parmi nous, a traduit ce Dialogue.
M IPHIBOSETH, ( Hifi S der. ) il y en a' deux :
l’un fils deSaiil & de Refpha, dont il eft parlé au
fécond livre des Rois , chapitre 2.1 , verf. 9 . ^ J
L’autre , fils de Jonathas, dont on trouve l’hiftoire
au fécond livre des Rois , chapitres 4 , 9 , 16 & 19.
M IQU ELE T S , f. m. pl. ( Hift. môd.) efpèce de
famafiins ou de brigands qui habitent les Pyrénées.. Ils
font armés de piftolets de ceinture, d’une carabine à
rouet, & d’une dague au côté. Les miquelets font fort à
craindre pour les voyageurs.
Les Espagnols s’en fervent comme d’une très-bonne :
milice pour la guerre de montagnes, parce qu’ils font
accoutumés dès l’enfance à grimper fur les rochers. Mais
hors.de là, ce font de très-mauvaifes tioupes. ( A. R .)
M IR A BAU D , ( Jean Baptifte de ) ( Hifi. Litt,
mod,: ) Provençal, fecrétaire perpétuel de l’Académie
Frapcoifè.,traducteur delà Jerufalem délivrée, Tafle,
& du Roland Furieux de l’Ariofte. D e meilleures
traduéiions de ces deux ouvrages, faites depuis, n’ont
cependant pas fait oublier celles de M. Mirabaud. Il
eut pour funcefleurs, dans le fecrétariat de l’Académie
, M. JDuclos & dans la place d’Académicien ,
M. de Buffori qui a fait de lui un fort bel éloge, où
fe trouve cette maxime générale très-importante &
très-vraie : « plus un homme eft honnête & plus fies écrits
n lui refifemblent, » mais à l’application, on ne voit
pas trop-comment M. de Mirabaud pouvoit fe- peindre
dans la traduction du Tafle .& de l’Ariofte ;
c étoit le Tafle .& l’A riofte qu’il .deveit peindre &
qu’il n’a peut - .être pas allez bien peints. M. de
Mirabaud mourut le 24 juin 1760 , âgé de quätre-
vingt-fix ans. On a fort mal-à-propos mis fous fon
nom, 'dix ans après fa mort , le fiyfiême de la nature,
©uvrage qu’il ne faut attribuer à perfonne.
M IR AM IO N , ( Hift. mod. ) ( Marie Bonneau
dame de ) née à Paris en 1629* ^enariée en 16 4 5 ,
à Jean Jacques de Beauharnois , feigneur de Miramion,
femme pieufe & charitable, connue par plufièurs
fondations utiles ou néceflaires, en.tr’’autres , par celle
de Sainte Pélagie , & fur r tout par celle des' dames
qui de ce nom s’appellent Miramionnes J. elle mourut
en 1*696. Le comte de Bufly-Rnbutin avoit .été violemment
amoureux d’elle dans fa jeunefle , & Fayoit
enlevée. L?Àbbé de Choify a écrit fa vie.
M IR AN D E ou M lR A N D O L E , {Voye^ P ic de la)
M lR A UM O N T , ( Pierre de ) ( Hift. Litt. mod. )
natif d’Amiens, Lieutenant de la prévôté de l’hôtel,
auteur de Mémoires fur fe prévôté de l’hotel, d’ un
traité des chancelleries , & du livre intitulé : origine
des cours fiouveraines. Mort e s 1 6 ' t .
M IR E , ( Aubert le ) ( Hiß. Litt. mod. ) né à
Bruxelles en 1 ^73 , doyen de l’églife d’A n v e r s, dent
Jean le Mire, Ion oncle étoit évêque , & premier
aumônier & bibliothécaire de l’archiduc Albert
d’Autriche , a beaucoup travaillé fur les origines monafi*
tiques ,• particulièrement fur celles des Benéd.étins &
des Chartreux ; on a^recueilli en quatre volumes
in-folio tous fes ouvrages fur l’hiftoire eceléfiaftique. 11 a travaillé aufli fur des fujets profanes. On a de
lui un recueil de Chartres & de Diplômes concernant
les Pays-Bas, fous le titre d'Opera Hifiorica &
Diplomaiicq, avec des notes , correèrions & augmentations
de Foppens, & des éloges des écriyains célèbres
des Pays-Bas, éloges toujours trop forts , félon
l’ufage, - Aubert le Mire a encore écrit la vie dé
Jufte-Lipfe, .& on a de lui quelques ouvrages historiques
utiles, tels que ceux-ci : Renan Belgicarum
Chronicon ; De rébus Bohemicis. Toutes les oeuvres de
le Mire font en latin.
M IR E P O IX , ( Voyei Le v is . )
M IR 1W E Y S S , (Hift. mod, de Pcrfie) rebelle fameux
par fes fuccès &. par fes cruautés , fils d’un autre
rebelle, qui avoit enlevé à TEmpereur de Perfe la
province de Candahar. Mîrhueyss prenoit en cor.fé-
quence le titié de prince de Candahar. Ayant raffem-
blé une armée d’environ douze mille hçmmes -, il
remporta, le 8* mars 1 7 2 2 , une gran.de viöcire &C
s’empara dlfpahan. Il abufa de la viéfoire & de la
vengeance, il viola tous les traités de commerce que
la Perfe entreténoit avec les différentes puiffances de
l’europe, il fe fendit odieux, mais redoutable ; les
ennemis de la Perfe fe joignirent à lui. En 172 4 , le
Mogol & le T u rc lui fournirent des feeours ; mais
en 1725 les chofes changèrent , fes vaftes defleinS
alarmèrent fes voifins , & la Turquie , loin de le
féconder, fe tourna contre lui ; il fut réfifter même
avec avantage à *a Turquie , mais c’étolt de fes
propres vices qu’il avoit le plus à craindre ; il avoit
enlevé une femme a fon mari légitime ; le fils de cette
femme, pour venger ou fon père ou la mère, ou
tous les deux enfembie , tua le tyran au mois d’octobre
1725.'
MIRM1LL0N , f m. ( Hift. anc. ) efpéce de Radiateurs
qui étoient armes d’un bouclier & d’une faulv.’
On les diftinguoitercore à la figure de poiflon qu’ils
portoient à leurs çafques.^ A. R . ) '
Mir o ir des anciens , ( Hift. des Invent. ) voici
fur ce fujet des recherches qu’on a ir.fére.s dans i’hif*
toire de l ’Académie des Inferiptions, & qui méritent de
trouver ici leur plape.
La nature a foarni.-aux hommes les premiers miroirs*
Le cryftàl des eaux fer vit leur autour propre, & c’cft fur
cette idée qu’ils ont cherché les moyens de multiplier
■ leur image.
Les premiers miroirs artificiels furent de métal. Cicéron
en attribue l’invention au premier Efculape. Une
preuve plus inconteftable de leur antiquité, fl'noire tra-
duÔion eft bonne, ferolt l ’endroit de l’exode, chap.
xxxviifiv. 8. où il eft dit qu’on fondit les miroirs des