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J A B
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J AA-PACHÏ, {. m. ( Hifl. mod. ) capitaine de gens
de pied chez les Turcs. C ’elt auffi un officier desjanife
faires , chargé de lever les enfants de tribut. Il eft
accompagné dans fes fonélïons, d’un écrivain ou fecré-
taire qui tient le rôle des provinces, des lieux, & du
nombre d’enfants qui doivent être fournis. (A . R.)
JABARIS ou GIABARIS, ( Hifl. mod. ) feélaires
mahométans qui, félon Ricaut, foutiennent que l’homme
n’a aucun pouvoir, ni fur là volonté, ni fur fes aélions,
mais qu’il eft abfolument conduit par un agent fopérieur,
& que Dieu, exerçant une puiffance abfoluê fur fes
créatures, les deffine à être heureufes ou malheu-
reufes, felon qu’il le trouve à propos. Quand il s’agit
d’expliquer cette opinion , ils difent que l’homme eft
tellement forcé & nécoffité à faire tout ce qu’il-fait,
que la liberté de faire bien ou de faire mal ne dépend
pas de lui ; mais que Dieu produit en lui fes aéHons,
comme il fait dans les créatures inanimées & dans les
plantes, le principe de leur vie & de leur être, Cette
doélrine de la prédeftination eft univerfellement reçue
,en Turquie , & dans la plûpart des pays mahométans.
( f )
JABAYAHÏTE, f. m. {Hifl. mod. ) nom de feâe
parmi les Mufolmans , qui , foivant Ricaut, enfei-
gnent que la feience de Dieu ne s’étend point à toutes
chofes ; que le temps & l’expérience lui ont appris
plufieurs chofes qu’il ignoroit auparavant. Dieu , difent-
ils , n’ayant point eu de toute éternité , une connoif-
fànce exaéle de tous les évènements particuliers qui
doivent arriver^ dans le monde, il eft obligé de le
gouverner felon les occurrences. Biüion. de Trév.
( A. R. )
JABIN, {Hifl. Sacr.) L’écriture parle de deux rois
de ce nom , tous deux rois d’Afor. Le premier fut
défait & tue par Jofué, (Jofoé, chap, 11. ) Le fécond
fut vaincu par' Barac , ( Juges, ehap. 4..)
L’orgueilleux Jabin foccombe
Sous le fils d’Abinoë.
Sa ville d’Afor fut détruite alors pour la fécondé &
dernière fois.
JABLONOWSKI, (Stanislas) ‘{Hifl. de Polog.)
palatin de Rufiie * brave foldat, habile général, profond
négociateur : ondifoitde lui: a Eft-il plus grand
»> dans le fenat que dans l’armée î »» Il s’étoit attaché
2 la fortune & à la gloire de Jean Sobieski, & s’il
n’avoit pas eu ce héros pour-concurrent , il eût été-
en Pologne , l’homme le plus célèbre de fon fiècle :
il contribua beaucoup au fuccès de la bataille de
Chcczin , lan 1667 ; c’étoit lui qui conduifoit le
centre de 1 armée Polonoife j la gloire de Sobieski
J A C
enflammoit fon émulation fans piquer fa jaîoufie : ce I
fut lui qui dans la diète d’éleélion , l’an 1674, réunit I
les fuffrages en faveur de ce grand homme, & pour
mettre la dernière main à fon ouvrage , appaifa les I
troubles que cette élection a voit fait naître: il fut le I
compagnon des travaux militaires de ce prince , & ce I
fut for lui que Sobieski fe rtpofa du commandement I
de l’armee , lorfque fes infirmités ne lui permirent plus I
de marcher en'perfonne Contre les ennemis de l’état • I
il battit les Turcs 8c les Tartares ën plufieurs ren- I
contres , fauva Léopold , courut les plus grands dan- I
gers , 8c parut auffi grand dans fes retraites que dans I
fès yiâoires. Sobieski avoit plus de talents ; Jablonowski I
^voit moins de défauts ; 8c peut-être que fi la fortune I
,1 avoit mis à la place de Sobieski , il l’auroit égalé. I
-La nature & l’éducation donnent le mérite, mais ce I
♦ font les circonfiances qui le font connoître. ( M. C£ I
S a c y .)
JABLONSKI, ( Daniel - Erneft & Paul - Emeft ) I
{Hifl. Litt, mod.) deux Lavants, polonois , fans douie I
parents, qui ont vécu dans ce fiècle; le premier-né I
a Dantzick le 20 novembre 1660, mort le-26 mai I
I7 4 1 9 combattit fortement lathéïfme & le déïfme,
& travailla côr.ftamifiént à la réunion des-différentes 1
églîfes réformées avec les Luthériens.
L autre, pafteur de Francfort for l’Odèr, mort en ■
1 7 57' 9'eft tres-connu par fon Pantheon Ægyptiacum, I
& par tout ce qu’il a écrit d’ailleur-s for la table ifiaque, I
■ fj*r fes dieux, & en général for la religion des Egypr |
tiens, for l’ancien pays de Geffen, 8cc.
s JA C A T E T , f. m. {Hifl. mod.') fixième mois de I
l’annee des Ethiopiens & des Goptes. Il répond à notre I
février. On l’appelle auffi Jachathtïh 8c Jacatrih , & I
non Lécatrih, comme ôn lit dans Kircker. {A.R.)
JACOB, {Hifl. Sacr.) patriarche célèbre, fils d’Ifaac I
8c de Rebecca & dont les enfants ont été les chefs I
des Tribus d’Ifraël, Son hiftoire eft rapportée dans la I
Génèfe depuis le chapitre 25 jufqu’à la fin.
JACOBITE , f. m. {Hifl. d’Anglï) c’eft ainfi qu’on
nomma dans la grande Bretagne , les partifàns de
Jacques I I , qui foutenoient le dogme de l’obéiffance I
paflive , ou pour mieux m’exprimer en d’autres ter- I
mes, de l’obeiffance fans-bornes. Mais la plûpart des I
membres du parlement 8c de l’églife anglicane , peu- I
sèrênt que tous les Anglois étoient tenus- de s’oppofer I
au roi , dès qu’il vcudroit changer la conftitutioh du I
gouvernement ; ceux donc qui perfiftèrent dans le I
fentiment oppofé , formèrent avec fes Catholiques, I
le parti des Jacobites. ?.
Depuis, on a encore appellé Jacobites , ceux qui I
croient que la foccceffion du trône d’Angleterre ne I
devoit pas être dévolue à la maifon d’Hanovre \ P? I
»t[ui eft une erreur née de l’ignorance de la conftitution
f o u royaume.
! On peut faire aéluellement aux Jacobites, foit qu’ils
■ prêtent ferment, ou n’en prêtent point, une objection
■ particulière, qu’on ne pouvoit pas faire à ceux qui
■ étoient ennemis du roi régnant, dans le temps des
■ faélions d’Yorck & de Lancaftre/Par exemple, un
■ homme pouvoit être contre le prince , fans être
■ contre la conftitution de fon pays. Elle tranfporfoit alors
S la couronne par droit héréditaire dans la même famille ;
I & celui qui foivôit le parti d’Yorck ,-ou celui qui tenoit
X le parti de Lancaftre, pouvoit prétendre, 8c je ne
«doute pas qu’il ne prétendît, que le droit fut de fon-
■ côté. Aujourd’hui les -defoendants du duc d’Yorck
■ font'exclus de leurs prétentions à la couronne par
■ les loix , de l’aveu même de ceux è{ui reconnoHTent la
■ légitimité de leur nai(Tance. Partant, chaque Jacobite
■ aauellement tft rebelle à la conftitution fous laquelle
■ il eft né, auffi bien qu’au prince qui eft for le trône.
|La loi de fon pays a établi le droit de focceffion
■ d’une nouvelle famille ; il s’oppofe à cette lo i, & fou-
Btient for fa propre autorité , un droit contradictoire,
■ un droit que la conftitution du royaume a cru devoir
Inécvffairement éteindre. { B . J.)
K JACQUELOT , ( Ifàac ) ( Hifl. Litt. mod. ) fran-
Kçois réfugié, miniftre célèbre, connu par fes écrits
■ contre Bayle ,8c contre Jurieu, par des differtations
ifor l’exiftencé de Dieu , & c. homme doux, vertueux
|& fçavant. Né en 1647 » nfoften 1708.
I JACQUERIE, ( l a ) f. f. (Hiß. de Fr.) fobri-
quet qu’ons’avifa de donnera une révolte de payfans, qui
jpialtraités, rançonnés, defolés par la nobleffe, fe fou-
wevèrent à la fin en 1356 . dans le tcms que le roi Jean
ptoit en Angleterre. Le fbulèvement commença dans le
gpeauvoifis, 8c eut pour chef un nommé Caillet. On
Pppeîla cette révolte la jacquerie , parce que les gentils-
Biommës non contens de vexer ces malheureux îabou-
:?abue Jacque-bonhomme fît les frais de leurs dépenfes. Les
, réduits à l’extrémité, s’armèrent; la nobleffe
Picardie,, d’Artois , 8c de Brie, éprouva les èffets
|jue leur vengeance , de leur fureur, & de leur défefe
ipoir. Cependant ay bout de quelques femaines , ils
vinrent detruit-s en partie par le dauphin , 8c en partie
|Par Charles - le - Mauvais , roi de Navarre , qui prit
JgCâijfet, auquel on trancha la tête ; & tout le refte fe
jfdiffipa. Mais s’ils euffent été victorieux ? {D. J.)
JACQUES I , roi d’Angleterre & d’Irlande {Hifl.
|k Anght. .) fils de Marie Stuart, né en 1566 , régnoit
•fur ^ Êcoffe, lorfqu’il fut nommé par la reine Elsfabeth
jgoijr être fon focceffeur. Il perfécuta les Catholiques 3
quelques Catholiques tramèrent contre lui 8c lepar-
W '11 nt ’• ^am<^ufe çonfpiration des poudres, qu’on
■ »ecouvrit affez. à temps pour en empêcher l’effet. Il
Jpieconnut les bornes de fon autorité ; 8c en voulant
fu i donner trop d’éclat & une étendue illimitée , il-
«x a ta fe parlement à la reftreindre autant qu’il put s &
# veüler ^d’une man ère particulière à la confervation
i 'p s Privileges. & de la liberté de la Nation ; çe peuple
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1 jaloux fentit fon amour pour le monarque fe refroidir
I a mefore que le monarque vouloit s’en faire craindre.
Théologien jufqu’au pédantifme, il préféra le plaifir
de -la controverfe & des vaines difcuffions aux plus
importantes affaires : enflé de fon érudition , il é:oit
foupçonneux & jaloux du mérite qu’il n’avoit pas, il
le haïffoit dans les autres : livré à fes favoris 8c à tous
ceux qui flattoient fes fantaifies 8c fes pallions, il
acheva de s’aliéner le coeur -de fes fojets par fes profitons
inconfidérées , fon indolence coupable qui mit
letat a la merci d’hommes indignes d’approcher du
trône , par fes mconféquences , fa foibleffe & fou
orgueil. En mênîeytemps qu’il affedoit le defpotifme la
plus arbitraire , il n’avoit pas la force de rien tenter
de relatif à fes deffeins, 8c l’on eût dit qu’il neformoit
des voeux bizarres que pour fe préparer la honte de
céder au moindre obftacle. Plus indolent que pacifique ,
plus foible que bon, fier & lâche, polt.que malhabile
, Jacques I fembla n’être monté for le trône
d’Angleterre que pour laiffer à fon malheureux fils ,
u^e focceffion funefte, la haine de fes peuples ^ l’indignation
du parlement, & un royaume en proie aux
flammes d’une guerre civile. Il mourut en 1625 , après
un règne de vingt- deux ans. (A . R.')
Jacques I I , fils de Charles J ? , naquit à Londres
en 1633 , & fut proclamé duc d’Yorck à 1 âge de dix
ans. Obligé de s’expatrier pour fauver fes jours, lorfqua
fon père infortuné expiroit fur un échafaud, il rentra
en Angleterre au rétabliffement ;de Charles II fou
frère , & à fa mort il monta fur le trône, en 1685 ,
finon avec acclamation ,~au moins fins obftacle &
fins concurrents. Son règne fut court. Son zèle pour
le catholicifme , qui avoir déjà indilpofé les efprits
I contre lui, du vivant de fon frère, le porta, lorfqu’il
fur roi, à plufieurs aélions imprudentes, telles que la
révocation du "ferment du teft ; une diftinâion trop
marquée pour lesfujets de fa religion , à qu: il prodivua
toutes les charges à l’exclufion des. autres ;une ambaftade
folemnelleaupape; la demande d’un nonce, qui fit fou
entrée publique à Londres. Les Angtois alarmés, craignirent
qu’il ne détruisît le proteflantiïme, auquel ilsétoîent
plus attachés qu’à leur roi ; ils invitèrent le princa
d’Orange , Guillaume de Naffau, ftatdhoud.-r de Hollande
, & gendre de Jacques, à venir les délivrer de la
domination cl un roi catholique. Guillaume paffa eu
Angleterre, & Jacques alla chercher un afyle en France,
mais fans renoncer à l’efpéranee de remonter fur la
trône. L’Irlande lui étoit refiée fidelle. Le comte Tyr»
connel y avoit une armée de trente mille hommes à
fes ordres. Louis XIV lui donna une flotte & des
troupes. Jacques paffa en Irlande ; maïs ayant été défait
par l’armée de Guillaume à la bataille de la .Boine ,
en 1690 , il perdit tout efpoir de recouvrer fon
royaume , revint en France , & paffa le refte de fes
jours à Saint.-Germain , vivant des bienfaits ds
Louis XIV , & d’une penfion de trois mille. livres
fterlings que lui faifoit Marie , reine d’Angleterre ,
fi fille. Il mourut en 1701 , à foixante-huit ans f le
16 feptembre ) .( A. R. )
Jacques p» Jayme I , roi d’Aragon, {Hijhïr*