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avec qui i l eut commerce ; le trës-hait s’èn étant
appeiçu, précipita la femme , nommée Aiahcntsik fur
la terre , où elle eut deux fils , dont l ’un tua l’autre.
Suivant les Xroquois , la race humaine fut dét.üite
par un déluge univerfel , & pour repeupler la terre ,.
les animaux furent changés en hommes.. Les fouva-
ges admettait des génies fobalteraes ton s & mauvais
j à qui ils rendent un culte ; Atahcntfik qu’ils
confondent a v ec la lune , çft à la tête'des mauvais,
& Joîzkeska, qui eft le folèil, eft le chef des bons.
'Ces génies s’appellent Okkisik dans la langue des
Hurons 3 & Manitous chez les Algonquins,- ( A . R.)
MICHÉE. ( Mi fl. Sac. ) Il y a- dans l’ancien
teftament deux prophètes die ce nom l’un,, dit
Mïchée l’ an c ie n fils de Jemla. Sa prophétie eft rapportée
au vingt-deuxième & dernier chapitre du
troifième livre des rois. L ’autre eft le fixième des douze
petits prophètes. Sa prophétie contient fept chapitres.
M ichel W iesnowski , ( Hijk de Pologne. ) roi
de Pologne. Après l’abdication de Jean Gafirnir., le
prince de C o a d é , le duc de Neubourg , le prince
Charles de Lorraine & le grand duc de Mofcovie,
au nom de Ion fils , briguèrent les foffragjes dè la
diète , affemblée pour l’éleéiion d’un ro i, l’ an 1669.
Aucun de ces eoncurrens ne fut élu & après des
délibérations tumultueufès , l’affemblée jetta les yeux
fur, Michel Konbut IP'iefliowski.- Ce prince n’avoit
point acheté lès foffrages il- languiffoit dans l’indigence
, & c etoit pour la défenfe de l’état qu’il s’étoit
ruiné. Il étoit de la race des I a g e llo n s& avoit fait
la guerre aux Cofaques ; ce peuple reprit les armes r
les Turcs lé fécondèrent , Kaminisc fu t emporté
tfafTaut , la Podolie fut conquife : c’en étoit fait de
la Pologne , fi- elle n’eût trouvé dans fon fein un
J.ean Sobieski ( Voyeç ce mot ) qui vengea fés outra-
g es, répara Les pertes , & terraffa les forces de Em pire
Ottoman. Michel IFiefnowski ,.fimple fpeéhteur
de ces expéditions-.,, s’endormoit fur fon trône. Il
mourut l’ an 1-673 >-k 10 novembre, jour oh Jean
Sobieski ée-rafa les Turcs fous le murs de. Choczim.
(.M. DE Sacy. )
M I C H É L I ( Hifloire du Bas-Empire, ) qui eut le
furnom de Rambage , eft plus connu fous celui de
Curopalate. Il monta fur le trône de Conftantinople
après la mort de Nicéphore , dqpt. il . avoit époufé.la
fille ou la -foeur. Il a vo it toutes les-vertus d’un homme
privé, & n’avoit pas tous les talens qui font lès grands
princes. Occupé du bonheur de fes peuples il. ne
put les protéger contre les invafions fréquentes des
barbares qui défoloient lès provinces. Pauvre , mais
fans befoins, il adoucit le poids des imp ôts. Les féna-
leurs dépouilles- de leurs biens fous le règne précédent
, rentrèrent dans, la jouiffance de leurs biens &
de leurs* dignités. Les veuves & les orphelins retrouvèrent
un epoux & un père j&Tns un maître compa-
ïiffant. Tandis qu’ il s’ôccupo:t du bonheur de fes
iùjets , les Sarrafins enlevoient les plus belles provinces,
Michel j. fan*? talent pour là g u e r r e le u r op- -
pc^fa fes üeutenans. Léon l’Arménien remporta fur eux
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plufieurs viéloires. Les Bulgares , plus heureux que
les Sarrafins , s’emparèrent de Mefembrie fur le Pont
Euxin. Cette .conquête leur donnoit une libre entré«
fur le territoire de Conftantinople. Le .peuple alarmé
d’avoir de fi dangereux vôifins ,, reconnut qu’ il lui
falloit un empereur belliqueux pour le protéger.
Michel plus .propre à édifier fa cour par fus moeurs
qu a briller a la tète d’une armée , tomba dans le
mépris. Leon l’Arménien fut .proclamé empereur
par Larmes dont i l 'avoit le commandement. Michel
a la première [nouvelle de cette éleâion ,. defcendit
fàns regret du. trône qu’il n’avoit occupé que pendant
deux ans. Il fè réfugia dans une églife avec fa
femme & fes enfans , il n’en fbrtit que pour prendre
l’habit monafbque, qui lui convenoit mieux que-
la pourpre. (T.-■ N.')
.- Michel il , furnommé le Begue étoit né dans la
Phr^gie » de parens obfcurs & indigens , qui ne lui
lardèrent d’ autres reffources que les. armes. Ses talens
militaires l’élevèrent au .rang de Patricien ; Léon
l’Arménien l’admit dans- fa familiarité , & lui confia,
l’exécution des entreprifes les plus difficiles, Sa faveur
arma l’envie il fut accufé d’avoir confpiré
contre fon maître qui l’avoit- comblé d’honneurs- &
de b eafa’ts. Ses juges le condamnèrent à être brûlé
v if la veille de Noël. L ’impératrice Théodofie remontra.
qu’une exécution aùffi fanglante profaneroit
la fainteté de cette fê.e. L’exécution du fopplice fut
différée. Les partifans de Michel moins religieux, ne refirent
point un forupde d’affaffiner Léon le jour même
de Noël. Il tirèrent Michel de prifon y le proclamèrent
empereur.. Dès qu’il fut fur le trône , il fe
montra indigne de l’occuper : • tyran d-. s- confciences
iL voulut affujettir les Chrétiens à loblfervation du
fabbat & à plufieurs autres cérémoninies judaïques.
Quoiqu’il ne fût ni lire nia écrire, il eut la manie de
s’ériger en théologien de prononcer fiir tous les
points de doclrine. Eupheme ,.qui avoit enlevé une
religieufe , fut condamné à. la mort. ; il fut informé
de fon arrêt avant d’être arrêté.- Il avoit alors, le
gouvernement de la Sicile, où il étoit auffi chéri que
Michel y étoit détefté. Il déploya l’étendard de la
révolte & appella dans cette île les. Sarrafins toujours
prêts à foutenir la caufé des rebelles. Eupheme
ayant été fur le chemin de Syracufe dent il allJit
prendre poffeflion , les Barbares s’ approprièrent la
Sicile qu’ils avoient affranchie dû. joug de Michel.
Leurs flottes dominatrices de la mer,. s’emparent de
la'Crète, de la Pouille & de la Calabre. Tandis qu’ils
éîévoient. leur puifTance fur les débris de l’empire,
Michel , tranquille dans fon palaisJ fe eonfoloit de
fes pertes avec fes concubines. Son intempérance
épuifa fon tempérament robufte-:. une^étention
d’urine termina- la vie ,. dans la neuvième année de
fon régné. Un ancien oracle avoir prédit le démembrement
deTèmpire lôrfqu’un prince avare & begue
pccuperoit le trône. Les Grec-s devenus Chrétiens ,
çonfervèrent-: pendant plufieurs années un refie d’attachement
pour les fuperftitions au paganifme. ( T.- N.)
Michel. III.,,.fils de Théoph ile, étoit encore-en^
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fent lorfqu’ ïî1 fut élevé à l’empire. Théodora , fa
jnère , fut chargée de l’adminifiration pendant là
minorité. Cette princefle zélée pour le culte des images
, perfécuta les Iconodafies qui , pendant leur
faveur , avoient 'perfécuté les Catholiques. Dès ^que j
•fon É s fut en âge de régner , elle lui rem t les renes* |
du gouvernement ; mais il fe lafia bientôt des em- 1
barras des affaires pour fe livrer à fës penchans vo- J
luptueux. Les excès- de, la tablé, occupèrent- tous fes-. 1
momens. Son intempérance , qui égaroit louvent fa' j
.raifon , lui fit donner le furnom' àtlvrogne. Sa mère
.affligée de fes.défordres , fit d’inutiles- eftorts pour le [
rappeller à fes devoirs. Fatigué de fes, leçons , il- J
l ’ob'igea de fe faire couper les cheveux & de s’en- i
fermer dans un monaftère , avec les princefies fes" j
filles. Les Barbares le voyant abruti dans la debau- j
,,che , défolèrent impunément les provinces de l’em- j
pire. Michel3 qui, de guerrier intrépide & - aélif-, étoit
devenu un prince efféminé, n’aimoit plus qu’a ligna- j 1er fon adreffe dans les jeux du cirque. Il affiftoit à
la ccurfe des ch e v au x lo rfq u ’on vint lui annoncer- 1
que les Sarrafins s’avançoient vers Conftantinople ; J
c’eft bien le tems , répondit-il , de - me parler de;
guéri e quand je fois occupé de mes plaifirs. Son
.oncle Bardas qui régnoit fous fon' nom , entretenoit;
fis goûts par l’art d’inventer chaque jour de nou-' j
veaux plaifirs. Ce lâche corrupteur, accufé. d’afpirer
à Tèmpire., fut condamné à là mort. Michel, in- |
capable de gouverner , fe donna pour collègue Ba- j
f ilé , qui jufqu’alors n’avoit été connu que pan fon ;
adfeffé à; carefier les foibleffes de fonr maître. Dès j
que ce nouveau Géfàr fut revêtu de la pourpre, il
adopta d’autres maximes & d’autres moeurs : il avoit |
été le complice des débauches;dé fon maître , il-dé- j
vint fon cèfifëur auffi-tôt qu’il fut fort collègue. Mi- \
éiel, indigné i de ce qu’il ofoiflùt donner des leçons , i
réfolüt de Lempoifonner. Bafile. inftruit qu’il medi-
toit fa perte ^ le fit affaffiner en 867..Il'avoit occupé I;’le trpne péiidaht treize ans : ce fut fous- 'fou régne;
que l e - fchilme , qni fépare l’Eglifè grecque d’avec
là1 latine , prit naiffance. (pA. R. )
Mïchel' IV fût fornQinnif le Paphlagonien , parce-'
qu’il étoit rté en. Paphlagonie. IV ne- dût- fon-élévà-
tion qu’à dès crimes & a Ta’beauté’ ;. il; avoit entré-'
tenu un commerce adultère avec l’impératrice Zoé
femme de Romain A^gire-, qu’il fit étouffer dans le
bain. Zçé délivrée d’un mari qui la dédaignoit, ré-
vêtit fon amant dès ornemens impériaux. Le patriarche
Alexis féduit par fés préfeds & par les offiandes
dont elle enrichit fon églife lëiir donnai la- béné-
diéhofi nuptiale. Michel a avojt- d?àutré- mérite1 qu’une
taille âvantageufe‘ , & une figure gracieufecÔ£ intéreiP
fonte ; mais il étoit - fojet à de- fréquentés attaques
d’épilëpfie , qui du plus bel homme de fon fiècle en
faifoient-le plus dégoûtant; Zoé qui , fur la foi de-
fès p rom e f fe s s ’étoit flatéé de jouir de-toute l’autorité
, s’apperçut bientôt quelle- s’étoit-^ donné un
maître. Michel , fans talent, pour la guerre & lans
capacité pour les affairés, confia le foin du gouvernement
à l’eunuque Jean j fon frè re, qui , dans-un
m i c r r t
corps inutile', renfermoît' tous les refTorts dê la pol--*'
tique. Les grands murmurèrent contre Zoé , qui leur
avoit donne: un maître fans- mérite & fans naiffance*
Les murmurateurs, trop foibles pour ofer être rebel-
; les , forent punis, les uns par la prifon & les- autres'
: par l’exil. Leurs biens furent confifqués- pour les
j priver de la puiffànee-de nuire. Les Barbares, pleins
de mépris pour un- prince qui ne favoit ni combattre ,
I ni gouverner , portèrent là défoktion dans routes
I les- provinces de - l’empire. Michel , pou r détruire1'
l’idée qti’on avoit 'de fort*incapacité pour la guerre,
fè mit à la tête de fes armées, o ù , fecorrdé dè généraux
plus habiles que lui-, il eut quelques feccès- mêlés*
de revers ; il porta enfoite la guerre dans l’Egypte-
dont il força le roi de lever le fiegé; d?Edëffei C e
prince déchiré de remords devoir fait- périr fon roi
i fe perfoada que- fon épilepfie étoit-le châtiment de
fon crirhe. Il crut l’expier par fes-aumônes & par les1
prières des moines & des- prêtres qu’i l enrichit- de
fes dons:; pour acheter le ciel1; fes remords le rendi--
j rent infenfible aux- attraits des- grandeurs. Pour forii
croît de malheur , il apprit que fon médecin avoit*
été corrompu-pour l’empoifonner. Alors-" il fè dégeûta*
du pouvoir- fouverain1 qui l’expo {oit àvivre-au mi’iéù*
| de fes ennemis. Il prit 1 habit monaftique , &* mourut
] après- ayoir créé céfar un de; fes neveux^ ( ) l
| Michel V fut‘ furnommé' Calàphizte , parce que*
! Etienne , fon-- p è re , 'avoir été calfàteur dè navires?
i Son oncle, avant dè-mou ri r-, l’avoit créé céfor pour'
! lût affurer l’empire. Z o é , par complaifance pour*
j fon mari, iavoit - adepte pour fon- fils;. Son caraéière*
I fouple & délié ploya- fous les- volontés dè - l’impéra-
• trice , qui fut charmée d’avoir un collègue qui- fo
I-bornant à la' fimple! déécration■ , lui aband^nnoitr
i toute- l’autorité; Gétte-princefie, malgré fà politique4
1 clairvoyante , s’en làifia-, impofêr- par çét extérieur1
■ fournis. Dès qu elle eut affermi lepouvo ir ■ de Mich'èl,
I:
elle éprouva ion -ingratitude; Auffi ambitieux- qu’elle ,
\ mais ’plus habile à voiler fes-'dèffeins-, il lui- foppofo
des- crimes, & fur lè prétexte'fpécieux qu’elle - avoir
; voulu l’empoifonner , elle- fût- exilêë & ' -contrainte
j d’embfoffèr la vie monaftique. Le patriarche’de-Conf-
j tantinople , qui n’a voit d’autre crime que fematta-
v chemenfpour elfe , fot; cKaffé de fon fiëge &£■ cen--:
^ damné;.à l’exil avec toiite fa famille; Le peuple, indigné*
• de cette- ingratitude , fè fouleva. Michel publia un-'
. manifefie , où il expofoit les- motHs de là conduite.-
; Cette apologie. ne fut point écoutée : pendant quei
• le préfet- du prétoire en fâifoit la lèéllire , il s’éleva*
j plufieurs voix qui. crièrent ; « Nous ne voulons peint
| 3> de RîhhePpdar -empereur ; nous iommes diïpofér
| 73 à n’obéir qu’à- Z’oé , mère de la patrie : c’eft à elle
| 37 feule “ que- le trône appartient’ ??. Théodora feeur
: de Zcé & compagne- de- fon exiL, fut proclamée impératrice
avec eUé , mais, elle n’eut que le fécond
I 1 rang-. Michel■ marcjia contre les rebelles , dont trois
mille -forent paffes au fil de l’épée ; ce carnage ne
fervit qu’à allumer la fureur du peuple , qui l’obligea
• de chercher un afyle dans le monaftère de Stude.'
Les deux, nouvelles- fouveraines rentrèrent dans
C c c c a