
cb grand prix, ôc un autre d’un vafe de terre commune
, ainfi du refie.
Enfin en 1685 , Louis XIV renouvella dans ce
royaume, la mémoire des anciennes loteries romaines :
JI en fit une fort, brillante au fujet du mariage de fa
fille avec M. le duc. Il établit dans le falpn de Marly
quatre boutiques remplies de ce que l’induflrie des ouvriers
de Paris avoit produit de plus riche & dé plus
recherché. Les dames & les hommes nommés du
voyage, tirèrent au fort les bijoux dont ces boutiques..
.étoient garnies. La fête de ce prince étoit fans doute
très-gafonte, ôc même a ce que prétend M. de Voltaire,
Supérieure en ce genre à celle des empereurs Romains.
Mais fi cette in^énieufe galanterie du monarque , fi
cette fomptuofite., fi les plaifirs magnifiques de fa
cour euflen fin fuite à la misère du peuple, de quel
jceil les regarderions-nous ? ( D, I* )
L o t h , couvert., ( Hijl. Sacr. ) fils d’Âran., petit-
fils de Tharé, fuivit fon oncle Abraham , lorfqu’il
Sortit de la ville d’XJr , ôc fe retira avec lui dans la
terre de Chanaam. Comme ils .avoient l’un & l’autre
•de grands troupeaux., ils furent contraints de fe feparer,
pour éviter la fuite des querelles qui commençoient
,a fè former entre leifpafleurs. Loth choifit le pays
qui étoit autour du Jourdain, & fe retira à Sodome.,
dont la fituatiori étoit riante ôc agréable.; mais dont,
les habitants , perdus de vices, dévoient bientôt être
écrafés par la foudre & la colère de Dieu. Quelque
temps après, Codorlahomor , roi des Elamites., après
avoir démit les cinq petits rois de la Pentapole, qui
s’étoient révoltés' contre lui, pilla Sodome, & enleva
Loth 9 fo famille & Ses troupeaux. Abraham en ayant
été informé, pourfuivit le vainqueur, le,défit, & ramena
Loth avec ce qui lui avoit été enlevé. Celui-ci
continua de demeurer _à Sodome , jufqu a ce que les
crimes de cette ville infâme étant montés.à, leur comble.,
Dieu réfolut de la détruire avec les quatre Villes voir
fines. 11 envoya pour -cëla trois ranges., qui vinrent
loger chez Loth, fous la formeide jeunes gens.'Les
Sodomites les ayant apperçus, fe livrèrent à une paffion
abominable, ôc voulurent forcer Loth à les leur abandonner.
Loth, effrayé à la vue du péril que couroient
fes hôtes , ôc du crime détefiable que vôuloient
commettre ces furieux , -offrit de leur abandonner iès
deux filles ; & cette offre ^ effet de fon trouble, que
l’on ne peut exeufer , parce qu’il n’eft jamais permis
de faire un mal pour empêcher lès autres d’en foire
un plus grand, n’ayant pas arrêté ces infâmes, les
anges les frappèrent d’aveuglément, prirent Loth par
la main., & le firent fortir de la ville .avec fa femme
& fes deux filles. Il fe retira d’abord .a Segôr ^ jufqu’à
ce qu?aÿant vu la punition éclatante exercée contre
Sodome , il ri*ofo demeurer dans le voifinage, ôc fè
réfugia dans une caverne avec fes deux filles; car
fo remme, pour avoir regardé derrière elle, contre
la défenfe exprefle de Dieu, & par une curiofité qui
«voit fo-fburce dans l’amour des biens qu’elle venoit
de quitter , avoit été changée en flatue de fe{. Les
fjlles de L o jrh s’imaginant que 1& race dçs hommes
étoit perdue , enivrèrent leur père., ôc dans cét é^at^
elles conçurent de lui chacune .un fils ; Moab, d’où
: fortirént les Moabites ; 6c Ammon, qui • fut père des
Ammonites. Gn ne'fait ni le temps de la mort, ni le
lieu de la fépulturerie Lotk^ ÔC l’écriture n’en dit plus
rien.(f.)
Loth, F m\HiJl. Mod.) poids ufitéen Allemagne.,
<Ôc qui fait une demi-once ou la trente-deuxième partie
vd’une livre commune.
NOTAIRE I , troifième empereur H’Occident depuis
■ .Charlemagne , (Empire François'.) né vers l’an 79.5 ,
de l’empereur .Louis-le-Pieux , fon prédéceffeur, 6c
de l’impératrice Irmengarde, affociéà l’empire en 817,
fhccede à fon père en 840, meurt fous le Froc dans
Pabbaye.de Prum en 855,.âgé de 60 ans': il laifla de
l’impératrice Irmengarde fa femme, trois fils ÔC une
■ fille. Louis I I , fon aîné, lui fuccéda au royaume
d’Italie ôc au titre d’empereur. Lotaircfon puîné, eût
l’Auflrafie, appelléeLorraine de fon nom, ôc Charles-,
le troifième, eut la Provence qui fut érigée en royaume;
Irmengarde-, fa fille, époufa Gifoibert, duc d’Aquitaine.
Voyc? Louis le Débonnaire ôc Charles le Chauve* ( i V)
Lotaire I , ?rôi He Lorraine-, fils du précédent
( Hijloire de France. ) On ne foit comment l’empereur
Lotaire I. qui verfa tant defang pour réunir la monarchie
fous un feul maître., put confentir à partager entre
/es fils la portion qu’il en avoit pofledée, fur-tout dans
un temps où ces princes pouvoient être affervis par
leurs oncles Louis de Germanie ÔC Charles-le-Chauve,
qui chacun poffédoient autant d’états qu’eux trois réunis!
les fuites de ce partage furent telles qu’il eût dû les
prévoir, les malheurs de fes peuples ôc l’aviliflement
de fa poflérité : il fut fans doute<conduit par une foufle
idée d’.équité qui doit toujours céder a l’intérêt de l’état ;
il comptoit peut-être fur l’union qui devoit régner en-
tr’eux, ôc il y en eut peu : ils eurent d’abord des
démêlés allez vifs., ÔC bientôt • ils fe partagèrent entre
leurs oncles dont ils furent les efclaves plutôt que l'es
alliés. Lotaire entretenoit au fond de fon coeur une
paffion qui lui devint trop funefle., il avoit vécu dans
îa jpuneffe avec Valdrade , il conçut le deffeîn de
l’époufer ÔC de répudier la. reine Thietberge : Charlemagne
fon bifaïeulen avoit fouvent ufé-de la forte ;
.mais fo pofition n’étoitpas lajnême, iU’enfalloit bien
qu’il fût anfli puiffant ! Charlemagne avoit commandé
au tiers de l’Europe, il ne pouvoit fuivre fans danger
l’exemple de ce prince : Lotaire ne s’aveugla pas/ur les
•difficultés d’une femblable entreprife ■: il ufo des plus
grands ménagemens, tant envers le clergé* qu’envers
les princes fes oncles ôc fes frères : il donna à Louis
i l . les villes de Laufonne ôc de Si on, avec plnfieurs
comtés dans le voifmage ; le roi de Germanie eut l’Al-
foce. Au refie, les motifs ou les prétextes ne lui manquèrent
pas : il prétendit que la reine vivoit inceftueu—
fement avec un comte appellé Hugues.9 jeune feigneur
très-connu par la licence de fes penchans , ôc qu’avant
de la connoUre il avoit époufé Valdrade par un mariage
Srïage caché. Thietberge, foit par foibleffe ÔC par
crainte, foit qu’elle l’eût réellement commis, avoua le
délit avec des circonflances qui poirv oient faire ajouter
foi à l’accufotion. Un concile national la jugea criminelle,
ÔC prononça une fentence de divorce, : cette
importante affaire fèmbloit être terminée^ mais Charles-
le-Chauve la regarda comme un prétexte dont il pou-
vôit avantageufemenr fe fervir pour dépouiller fon
neveu. Les confëils que ce prince ambitieux donna à
Thietberge furent-la caufe d’une infinité de troubles
dans l’état ÔC dans l’églife. La reine répudiée foutint que
l’aveu de fon crime lui avoit été extorqué par la violence,
ÔC qu’elle n’étoit aucunement coupable. Le pape
gagné par les émiffaires de Charles-le-Chauve, fe
déclara pour la reine difgraciée , qui paiïa auffï-tôt à
la cour de Neuflrie, d’où elle prit toutes les mefures
pour femer la confufion ôcle défordre dans les états
de fon mari. Un fécond concile ratifia la fentence du
divorce, ôc ordonna le couronnement de Valdrade.
Nicolas I. ne laHfa pas échapper l’occafion d’augmenter
les prérogatives de fon fiége, ôc contre les. foix de la
monarchie qui ne permettoient pas qu’une caufe commencée
dans un royaume en panât les iimites , il s’en
attribua la connoiflance, s’élevant ainfi au-deflus des
conciles, ce que fis prédéceflèurs n’avoient eu garde
de foire. Il commença par lancer les foudres de l’ex-
Communicàtion contre le roi de Lorraine; c’étoit enc ore
une tiforpation. du foint fiége, chaque: évêque avoit
le droit éxclufif de les lancer dans fon diocèfi. Hinc-
mar, archevêque de Rheims , foutint les droits des
évêques ^contre les entreprîtes du pape ; mais ce prélat !
étoit attaché à Charles-le-Chauve, il fe contenta de
défendre les"privilèges de fon ordre, fans chercher à
faire ceffer lés tracatTeries auxquelles Lotaire étoit en
butte. Nicolas fut infléxible fur le mariage de Valdrade,
il" traita les conciles qui l’avoient peinfs d’affemblées
infâmes, Ôc fépara de fa communion, les évêques' qui y
avoient préfidë. Louis H. prit le parti de fou frère,
il marcha vers Rome, envoya des ordres pour ar- j
rêter Nicolas. Ce pontife employa des armes bien
dangéreufes s il fit regarder Louis il. comme un impie
qui prétendoit renverfer l’autel •; il exhorta la populace
de Rome h fe dévouer au martyre t on fit desproçefi.
fions, on récita des litanies, ôc l’on fe condamna à des
jeûnes rigoureux. Toutes ces pieufes pratiques étoient
employées pour perdre deux têtes couronnées, l’emÎîereur
Ôc le roi de Lorraine. Il fout obferver que les
égats dü foint fiège avoient approuvé le mariage de
Lotaire avec Valdrade, comme ayant été conclu avant
celui de Thietberge. Nicolas étoit prefque le feul qui
lé regardât comme illégitime, ôc fo grande.infimité
îive.c Charles-rle-Chauve, nous donne lieu de croire qu’il
y entroit bien des confidérations humaines. Une entrevue
de Charles-le-Chauve avec Louis de Germanie, caufa
les plus mortelles frayeurs à Lotaire , il fentit bien qu’ils
ne le réunifloient que pour le dépouiller. Il plia enfin
fous l’orage, ôc confenlit à reprendre Thietberge : ce fut
alors que la cour de Rome fit fentir tout 4e poids de
fon defpotifme ; le pape enhardi par le fuccès , força
Valdrade d’aller à Rome pour y recevoir en perfonne
jHifipjre* Tapis IJïa
la pénitence qu’il jugeroit à propos de lui preferire.
Cette contrainte de vivre avec Thietberge augmentoit
encore le dégoût de Lotaire peur cette princefle , ôc
rendoit plus tyrannique fa pafîion pour Valdrade : cependant
la foumiffion qu’il avoit montrée au foint fiége
avoit déconcerté les mefures de Charles-le-Chauve,
qui ne l’avoit traverfé que -dans l’efpoir de parvenir à fe
revêtir de.fes dépou:ifes. Charles changea alors de
:fyflême ; toujours guidé par l’ envie d’accroître fes
états, il montra des difpoutions favorables pour Valdrade
: il eut une entrevue avec Lotaire, qui, pour ré-
compenlèr les fervices qu’il lui feifbit efpérer , lui donna
l’abbaye de Saint-Vafl. Thietberge fe voyant privée de
fon principal appui, defeendit du trône où monta fo
rivale. Elle écrivit même en cour de Rome ; elle afîii-
roit le pape que Lotaire avoit eu .de jufles motifs de
.la répuclitr, elle s’avoua même incapable de remplir
les voeux du mariage , elle fît -le même aveu dans une
àffemblée iynodale ; mais le pape fut toujours fidèle
à fes premiers fentimens, il refufo de croire Thietberge,
ôc lui fit lin cfèvoir facré de refier dans le palais .de
Lotaire y qui fut encore obligé de fe retourner vers
fes oncles. Charles l’avoit déjà abandonné, dans l’ef-
poir qu’il lui feroit foire de nouveaux foçrifices : ce fut
pour s’en difpenfer que Lotaire implora le fecours de
Louis de Germanie. On prétend même qu'il promit
de lui laiffer fon royaume par fon teflament, il en obtint
une lettré pour le pape, qui mourut fur ces entrefaites,
Adrien qui lui fuccetfo, ôc qui fentoit le befoin de
ménager l’empereur Louis I I , dans un temps où les
Sarralins menaçoient Rome, montra moins d’opin:affrété
; il confentit à convoquer un nouveau concile,
bien différent de Nicolas qui prétendoit |tre l’unique
juge. Charles-le-Chauve ne s’étoit pas fi bien caché que
l’on n’eût dévoilé les vues d’intérêt qui le foifoient
agir. Ses defieins. parurent dans le plus grand jour 1
la modération d’Adrien qui fe mohtroit dilpofé à pacifier
les çhofes, lui ôtant tout efpoir de perdre Lotaire
par le clergé, il redoubla fes efforts ôc fes brigues au-#
près du roi de Germanie, qui perdit bientôt de vue les
promeffes qu’il avoit faites à fon neveu. Il firent en-
fèmble un traité qui portoit, « qu’en cas qu’il plût a
v Dieu d’augmenter encore leurs états de ceux de
» leurs neveux, foit qu’il fallût les'conquérir, foit qu’il
» fallût les partager entre eux jpar .des arbitres, foit
» qu’après la conquçte.ou le partage il fallût ■ confei'ver
» ou défendre ce qui leur feroit échu , ils s’affifteroient
w mutuellement de toute leur puiffar.ee Ôc de tous leurs
jj confeils , &c, » Il paroît bien clairement que ces
. deux princes convpitoient le royaume de leurs neveux.
Louis de Germanie ne comptoit plus fur le. teflament
de;Lotaire, il connoiffoit l’affeélion de ce prince pour
Hugues qu’il avoit eu de Valdrade. Ils formèrent le
projet de faire çopdamnner Lotaire à garder Thietberge,
fous prétexte du fcandale que çaufoit fon prétendu
adultère avec Valdrade. Le roi de Lorraine avoir un
fidèle ami dans fempereur c ce prince ouvrit les yeux
au pape fur les defieins de Louis de Germanie ôc cfe
Charles-le-Chauve. Adrien leva l’excomxnunicâiicn de
Valdrade. Lotaire avoit cettç aCairç tellement à çpeyi^