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cb öh trouva entr’autres propofitions jettées au hazard ,
fans plan Si fans fuite , celles-ci ; que Dieu n étoitpus
U créateur de L homme, mais que l'homme était le créateur
de Dieu , puijqiiil l’qvpît tiré du néant. On a dit
Ûfns impiété , que f i Dieu avoit créé l’homme à fon
iiuage 9 l’homme le lui avoit bien rendu , Si que
prelquç tous les hommes étoient anthropomorphites.
Les prôpcfitiôns de jLis^rn'sfci pouvoient abfolument
être fufçepti'bles d’tin fens à-peu-près pareil. Lisons H
d’ailleurs , proteftoit qu'il n’avoit fait que prendre
dote de cës propc Etions dans j’intention de les réfuter;
on n’admit point getje excufe;; mais on eut dû
faire attention, à pnë chpfe Çç’eft un grand aveugle-
ïhent & on grand malftehr d’être athée ; mais quand ,
pour pénétrer clans le fond de Famé, ôc pour trouver
un corps de délit ? U faut fouiller dans les papiers
reçrets d’un homme, il eft évident qu’il n'avoit point
troublé l’état , 6c que par eonféquent l’état n’avoit
point de juftiçe criminelle à exercer contre lui ; que
fëS fupplices en pareil cas ? font des cruautés ? Si non
pas des çhatiméàts,
LIT des Romains, ( Hiß. Rom, \ leftus çubicularis ?
Cicf couche for laquelle ils fe repofoient ou dormoient,
blfo palfa du premier degré d’auflérité au plus haut
point de luxe ) r4?us en allons parcourir i’hiftoirç en
deux mots,
Tant que les Romains gonforvèrent four genre
de vie dur & auftère, ils couçhoient funplement for
|a paille „ ou for des fouillas d’arbres lèches , $L
n'avoient pour couverture que quelques peaux de
bêtes 9 qui .four, fervpient auffi de mateiàs;. pans
les beaux jours de Ja république 9 ils s’écartoient peu
de cette fimpîiçité, & pour ne pas dormir fous de
riches lambris , leur fommeil n’en gtoit ni moins
profond 9 ni moins plein de déliçes. Mais bientôt
l’exemple des peuples qu'ils fournirent, joint à l’opu-
îençe qu’ils commencèrent a goûter , les pprta à fe
procurer les çommodités de 'a vie f ôç- conféçutive-
ment les raffinemens de la rnolleffe. A la paille, aux
fouilles d’arbres féçhes , aux peaux de bêçes, aux
couvertures faites de leurs toilbns ? focçédèrent des
matelas de laine .de Mifot ôç des lits de plumes du
duvet le plus fin, Non-contents de bois çle lits d'ébène,
de çédre & de citronnier, ils les firent enrichir de
fngrquetterie ? ou de figurés en relief, Enfin ils en
eurent d’ivoire & d’argent maffjf, avec des çouyertprçs
fines ? teintes de pourpre, & rehauffites d’or,
Au refte, leurs lits, tels que fos marbres antiques
$jou§ lçs repréfontept, étojent faits, à^peurprès comme
ros (Us dé repos , mai? .avep un dos qui régnpif le
long d?un côté , qqi <Jë l’autre s’etgndoit aux pieds
Jÿ à la tête., n’étant ouverts que par-devant. Çés lits
p'üVöfont point d'impériale , ni de rideaux , Si ils
||Ofont {i élevés , qu'on n’y pouvoir piôntçr p t t
■ flueiquf efpèçe de gradins, ( Â, A. )
EITLE eu LE P E T IT , (Quiliaume) Hiß, Litt,
jtwd, ) fornpmmé de Neubridge, ( Neubrigenßs) çha-
poine réguljer de St. Âugoftm en Angleterre , auteur
d'un? Hiuoire d’Angleterre ? qui çoiiuitence en iq66 ,
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cteft-à-dire, à l’époque de là conquête de Guillaume-Ie*
Bâtard, Si qui finit en 1 197. L’auteur mourut vers
le commencement du treizième fiède.
L IT T LE TO N , ( Hijl, d’onglet.) nom célèbre
en Angleterre,
ï°* Thomas Littleton , jurifconfulte anglois, mort
en 1482 , fous le règne d’Edouard IV , eft connu par
un livre cé’èbre, intitulé ; Tenures de littleton,
s.0. Adam Littleton , mort à Chelfea en 1694, eft
auteur d’un Diélionnaire latin - anglois , d’un grand
ufage en Angleterre.
3P. Le lord Littleton ou George Littleton• , étoit né
à Hagley dans le ccmtèr de Worcefter en 170S. Si
famille étoit ancienne , ôç avoit produit des hommes
d flingues dans plufieurs genres. Son père , fir Thomas
Littleton , avoit été Pan des lords de l’Am rauté.
Il montra dès fa première jeuneffe , un goût très*
vif & un talent marqué pour la poëfie ; ma s il ne le
cultiva jamais que comme un amufeinent. Son efprit
§c fes vues le portoi#it à- des études plus férieufos.
A l’âge de 29 ans, il quitta fa patrie pour faire
le tour de l’Europe. A Paris, il mérita l’eftime &, la
confiance du miniflre d'Angleterre en France , qui
le chargea de quelques affaires , ofi le jeune Littleton
montra la fagefle & la maturité de fon efprit; .
Par « tout ou il alla , il çherçh.a tous |es genres
d’inffruéliens ; il obfèrva les gouvernements ôç les
tnoeurs , & cultiva les lettres & les arts,
De retour en Angletèrre , il fut élu membre de I4
chambre des communes. Il fe lia d’une amitié très-*
intime avec le prinee de Galles, père du roi régnant,
qui l’attacha à fa perfpnne, &; l’aima luiqu’à fa mort,
èLn 1744 , il fot nommé l’un des lords de la tréfo*
rerie; ql daps çêtte place» il employa fon crédit |
faire accorder des réçotnpenfes & des encouragée
ments aux hommes de lettres les plus diftingués de foi|
temps, il fut le ^roteéfour & l'ami de Thompfon ,
d'Young | de W e ff, de Pope & de plufieurs autres j
fes 1er vices détendirent quelquefois au-delà de la
vie de ceux.qu’il avoit aimés. Le poëte des Saifons
laiffa | en mourant »des affaites très-dérangées, Littleton
travailla à réparer pe défbrdre ; il prit fous fâ proteéiion
la foeur de Thompfon. II fe chargea de revoir &
d'achever la tragédie de Çonolm 9 à laquelle pe poète
n’avoit pas nais la dernière main, &. il la fit donner
à Drurylane , avec un prologue qu’il çompofa | ôç qui
fut -fi touchant, que l’aéjenr qui le pro ?nça & l’af»
femblée qui l’entçndit, fondirent en larmes,
11 avoit époufé en 1742 , M-fs Luçy Foftefoue »
jeune perfopns douée de toutes lès graçes ôç de toutes
les vertus ; & qui pendant quatre ans ? fit le fionhour
de fa vie, Il la perdit en 1646, ayant d’elle un fils
& une fille. Il a ponfacré fa douleur '& fes regrets
par une épitaphe ôç line mçnodie à la mémoire de cette
‘femme1 chérie, qui refpirent la fenfibiljté la plus tou-?
chantç, En 1754 , il époufa en fécondés noces, Elifa-
beth Riçh, dont la conduite répandit autant d’amertume
for la vie de Littleton 9 que la vertu de fa
première ftmm: y avoit répandu de douceur. Il fut
obîfoé dé s’en féparer par un divorce légal quelque,
a înées après.
En 1.757 j ^ fut créé pair de la Grande-Bretagn?.
Il mourut-au mois de juillet 1773 , d’une inflammation
d’entrailles, dans.fa terre de Hagley, oh il étoit
né » qu’il s’étoit plu à embellir , & oh il a fait des-
jardins que vont admirer tous les voyageurs.
Comme citoyen, comme homme public , comme
écrivain , le lord Littleton a mérité i’effime univér-
felle. Il eut dans la vie privée » les moeurs les plus-pu: es,
la probité la plus exacte & en même temps la plus
indulgente ; il porta dans les affaires Ô4 au parlement,
une intégrité ferme & incorruptible. Zélé pour la
confl.tutïon de fon pays , il foutinf toujours le parti de
la liberté, fans donner jamais dans, ces excès oh 1.efprit
de faélion entraîne fouvent de prétendus patriotes.
Il refie de lui quelques difeours qu’il prononça au
parlement dans des occafions importantes; on y trouve
une éloquence plus élégante qu’énergique , plus per-
fliafive qu’entraînante ; mais la fincérité qui fe fait
lentir dans les vues & les principes qu’il y développe ,
donne à fes raifons unê force qu’une imagination plus
brillante & des mouvement plus im-pétueuxs y donne-
roient difficilement.
Ses ouvrages font ?
i°. Des nouvelles Lettres Perfannes', qu’il fit dans
fa jeuneffe , oh Ton' trouve des vues fages ôc des
icées ingénieufes , mais qui ont le’ tort d’être venues
après celles ,de Montefquieu , & ‘d’ être refiées au-
defi'ous, /
: 20. Des Dialogues des Morts, traduits en françois,
©u cm reconnoît par-tout l’honnête homme , l'ingénieux
| Hèrvateur des moeurs , & le bon écrivainr
3°. Une Hiftoire de Henri II , remarquable par
les recherches curieufes ÔÇ exaéles , par la peinture
des moeurs, & la fidélité des récits mais qui offre
p'Ut-être des détails- peu intéreffants- pour d’autres
ieéleurs que les Anglois.
40. Une Hiftoire abrégée d’Angleterre en forme de
lettres adreffé.s à fon fils traduite pkifieurs fois en
françois , & qui mérite de l'être dans toutes les langues-»
comme, un modèle pour le choix des faits, la pré-
cifion du récit ÔÇ l’intérêt des tableaux,
5°. Des Observations Jur la conversion de St. Paul,
«fou il tire une des principales preuves de la vérité de
la Religion Chrétienne,
1 6°, L)es pièces fugitives de poëfie» ou il y a plus
d’élégance, de grâce &L de fineffe ,• que d’éclat » de
chaleur & d’orïônalité.
70. Plufieurs petits écrits fur différentes' matières»
toujours ingénieux ôt agréablement écrits, (A, F.y
LITTR E , (Alexis) {Hifi* Lut. irndé) de l’Académie
des Sciences , né le 21 juillet 16-38 , à- Cordes en
Albi geois, doéleur régent de la Faculté de Paris »grand
ànatomifte. Il ne favoife pas parler » mais il iàvoit
guérir: auffi n’eut-il point de réputation'dans un
monde oh le talent vraiment néeeffaire eft celui
fie parler. Le mondedit M. de Fontenelle.» a plus'
befoin d’être àmufé que d’être guéri. Il faut voir
dans les mémoires de ^académie des fciences de
1 7 0 1 , Si dans l’éloge de M. Littré par M. de
For.teneüe, la Relation, d’une cure vraiment miracu-
leufe qu’il fit dans cette année. On y font avec une
admiration mêlée d’attendriffement & de recon-
noiftànce , tout ce qu’il a fallu de patience , d’aclrelTe »
d’amour de fon art , dé refpect pour l’humanité 7
de combinaifons fines, juftes , précifes ,• pour réuffir
dans un pareil traitement U.i médecin » tel que
celui-là , eft véritablement un Dieu Sauveur,
M. Littré entra dans l’Académie des Sciences tnt
i 699. Il y fut toujours tvës-afîxdu ; dans les dernières
années de fa vie , on Fy voyoit plongé dans une mélancolie
profonde Ô£ dans un filenee dont il n’eft jamais
for fi-, quil eût été inutile de combattre, & dont- on ne
pôùVoit que le plaindre. Il mourut d-apoplexie le
3 février 1723. Il n’avoit jamais été à aucun' ipectacle 7
il n’y a pas mémoire, dit M. de Fontenelle, qu’il fo
foit diverti,
LIUBA au L lUVA ï> roi des iVifi'gotlis » (H ïf i
(LESpàgnc. ) Il y avoit cinq mois qtte le trône des V i-
figoths étoit vacant ; les grandes qualités d’Athanagildc?
qüi en avoit été te derhier' polfeffeur » rendoient û
difficile le choix d’trn nouveau fouverain, que les grands
prétendirent qu’il feroit beaucoup plus-avantageux de
ne point faire d’éleâion que de placer là couronne fur’
la tête d’un prinee qtiFn’auroit ni tesverttfSni la capacité?
d’Athanagilde.- Toutefois ,- fous c-e prétexte » fort ref-
péélabie- en apparence, les grands ne clierchoiènt qiri-ÿ
profiter de l’interrègne pour accabler le peuple par les
plus dures vexations j raàis tandis qulls opprihloienî Ô6
fouloient à-leur gré leurs vaffaux ÿ tandis qu’au lieu dfoir-
roi, Fetat reftoit en. proie a Fambit:on d une foute <fe
tyrans, les- Impériaux profitant dir défordre de éctie*
efpèce d’anarchie, faif’oient dans- ce royaume les phe<
cruelles incurfions. Les Vifigoths, for-tout ceux qui'
habkoient dans tes' villes, fe piaignoient hautement »
ôç ils étoient. prêts à fe foulever contre les grands, lorsque
ceux-ci voyant, eux-mêmes combien il importoit à’-
la nation, d’avoir un chef» s’affemblèrent, ôt la plupart
d’entr’èux donnèrent leur fofffage \ Liwva, gouverneur'
cle fa Gaulé gothiqùè rhéritoit à tous égards
l’honneur du choix t il étoit auffi- diftlngné par fa mode-*-
rationfa valeur, fa prudence » que par fon généreux:
défintéreffement par fort patrioùfme , Si fon zèle he^
roïque pour le bien pubhc, dont il âVoit, en plus dune
oCeafion » donné des préuves fignàlees. Le faite de Î3>
royauté n’ëbloUit' point Fe fâge Lima' qui ne fenfit, em
recevant lé feep^re , que le' poid's des devoirs- que foi#
rang, lui preferivoit, La crainte que l’es Gaules- ne foufo
friftent de fon- abfence , l’empêcha de s’en éloigner »
mais craignant aiiffi pour les Vifigoths , qui ne pou--
voient guère tenir en- Elpag^e, entourés» comme ils
F étoient- ». d’ennemis redoutâtescontre folquels ils ne
pour roi ent- lutter qu’autant qu’ils foroient* gouvernés &.
conduits-par un chef habite ÔÇ vigilant »il demanda aux:
grands que »par intérêt pour eux-mêmes» ils lui affo—
ciaflènt Leovigilde fon fr è r e d o n t ©n connoifToic 1»
valeur Si la rare capacité; Les grands- admirèrent Îs8
générofité dé c'e bon Fouverain » affex défintihefic pour'
îaerifi-r une portion- de la grandeur a la traînqaiUité