
H A B
H a BACU G, (Hiß. Sacr.) le huitième des douçe
petits prophètes. Ses prophéties ne contiennent que trois
chapitres. On ne fçait fi c’eft le même prophète Habacuc,
qu’un ange emporta par les cheveux, à Babylone ,
pour donner à manger à Daniel dans la fofte aux lions.
Daniel , ,chap. 14.
HABAZE , £ m. (Hiß. mod.) c’eft le douzième
mois de l’année éthiopienne ; il a trente jours comme
les autres mois : 8c l’année, de cette contrée commençant
au 19e .d’août, le premier jour d’Habafe, eft le
i8 ; de notre mois de juillet. (A. _
HABD A LA , f. f. (Hiß. mod?) cérémonie en ufage
chez les juifs pour finir le jour du fabbat, 8c qui confiite
en ce que chacun étant de retour de la prière, ce qui
arrive à l’entrée de la nuit , lorfqu’on a pu découvrir
quelques étoiles, on allume un flambeau ou une lampe ;
le chef de famille prend du v in, des épiceries odoriférantes
, les bénit, des flaire , pour çommencer fa fe-
maine par Une fenfotioh agréable , 8c fouhaite que tout
réuflifîe heureufement dans la nouvelle femaine où l’on
vient d’entrer ; enfuite il bénit la clarté du feu dont
on ne s’eftpas encore fè r v i8 c fongeà commencer à
travailler. Le met habdala fignifie diflïnélîon , 8c on
rapplique à cette cérémonie, pour marquer que le
jour du fabbat eftfini 8c que celui du travail commence.
Les juifs1; en fe faluantee foir-là , nefe difentpas bon foir,
mais Dieu vous. donne bonne femaine. Dictionnaire des
Arts. (G -)
HABE, f f. ( Hiß. mod. ) vêtement des Arabes.
C ’eft ou une cafoque toute d’une venue , d’un gros camelot
rayé de blanc ; ou une grande vefle blanche '
d’une étoffe tiflùe de poil de chèvre 8c de lin, qui leur
defeend jufqu’aux talons, 8c dont les manches tombent
lùf leurs bras, comme celles de nos moines bernardins
8c bénédiétins. La habe avec le capuchon eft fur-tout à
Mage 'des arabes .de Barbarie qui demeurent dans les
campagnes, où ils vivent foiis des tentes, loin des villes "
dont ils méprifent le féjour 8c. les habitants. (A . R.)
HABERT , ( Hiß. Litt. mod. ) trois hommes de ce
nom ont été de l’Académie Françoife.
i°. Germain Habert, dit de Cérifi-, parce' qu’il
étoit abbé de St. Vigor-de-Cérifi, au diocèfe de Bayeux,
eft l’auteur d’un poëme intitulé : La. Mètamorphofe- des
yeux de Philis en aßres , poëme qui eut. de la réputation
dans Ion temps, 8c que le P. Bouhours a daigné-
cviiiquer. Il a fait auffi une vie du cardinâl de Êérulle.
Mort en 1653..
i°. Philippe Halfen , frère du précèdent, eft auteur
d’un autre poëme non. moins célèbre dans le temps,
intitulé : le Temple de la Mort: Il fe rendit de bonrie -
heure dans ce temple ayant été enfeveli en 1637, à
trente-deux ans , au fiège du château d’Èmery , entre
Mons 8c Valenciennes., fous les.ruines d’une muraille
qu’un tonneau de poudre fit fauter par là négligence
d’un foldat, qui y laiffa tomber fa mèche.
- 3°- Henry - Louis Habert, feigneur de Montmort,
confeiller au;parlement, 8c depuis doyen des maîtres
des requêtes. Ami 8c bienfaiteur de Gaffendi, il a publié
les oeuvres de ce philofophe, 8c lui a fait ériger un
maufolée dans Téglifè de St. Nicolas-des-Ghamps. Mort
en 1667.
HAblNGTON, ( Guillaume ) ( Hiß. Litt. mod. )
anglois, auteur dunehiftoire d’Edouard Ier 8c d’Edouard
I V , en anglois. Mort en 1554.
HACHE’E , f,f. (Hiß. mod?)'punition qu’on impo-
foit autrefois aux gens de guerre 6c même aux feigneurs;
elle confiftoit a porter une feile ou un chien pendant
un efpace de chemin défigné ; elle déshonorait. On
indiquoit une proceflion folemnelle, toutes les fois qu’un
coupable la fubiffoit. Les mots du* latin de ces temps ,
harmifeari, harmifçare, lignifient la hachée , être puni
de la hachée. (A. R?)
HACHETTE , (Jeanne) Hiß. de Fr. ), Monfieur ,
frère de Louis X I , étant -mort en 1472, 8c étant
mort empoilbnné., ( du moins on le crut 8c on le croit
ainfi ) , le duc de Bourgogne, Charles - le - Téméraire ,
chargea hautement Louis XI de ce crime , dans un
manifefte infolent, fuivi d’hoftilités cruelles! L’incendie
fut joint au carnage ; la Picardie ravagée ,. fés habitants
maffacrés parurent encore au duc de Bourgogne
une trop foible vengeance de cet attentat , , dont ils
'étoient innocents. Cependant Beauvais arrêta 8c confondit
la ^ fureur. Un affaut général avoit répandu la terreur
parmi les afliegés, ils fuyoient de toutes parts les
Bourguignons avoient déjà planté leur étendard fur la
brèche \, une^ femme intrépide , nommés Jeanne Hachette,
ofa 1 arracher ,. 8c le jetter dans .le folié avec
1 officier qui 1 avoit plante. Les autres femmes imitèrent
fon courage , 8c repoufsèrent l’ennemi en l’accablant
de pierres „ de poix-réfme & de pîombfondu. Le fiège '
fût Lvé ; 8c ce fuccès, dû principalement aux femmes
de Beauvais , eft encore aujourd’hui célébré par une
cérémonie annuelle , où les femmes précèdent lés hommes
, en. mémoire de ce glorieux évènement. Quélque
temps, après la levée du liège de Beauvais , Charles-
le-Téméraire montroit fon arfcnal à un ambaffadeur
de Francet «vous allez voir, lui dit-il, les clefs des,
principales villes du royaume ». Son foü.qui facçcmpa--
gnoit, 8c qui, fuivant Mage du temps, avoit feul le
droit de tout dire , demanda où. étoient celles de
Beauvais ?
HADDING, (Hiß. de Danemarck ) roi de Da-
nemarck , etoit fils de Gram. Ce prince ayant péri
dans une bataille contre Suibdager, roi de Danemarck
, le vainqueur s’empara de fa couronne vers,
l’an 856 avant J.. C. Lejeune Hadding élevé à l’école.
du malheur, devint généreux, brave, audacieux 8c capable
d’une grande entrepri fe. Il raffembla quelques, ain-s ;
fon parti groflit par-degrés 5 plus le joug de Su bdagar
devenoit odieux , plus l’armée de Habding aeveitoit
nombreufe. Il eut enfin une flotte capable de baanc.r
les forces de fon ennemi ; il lui préfenta le combat,près,
de M e de Gothland.: Suibdager l’accepta pour fon
malheur ; il fut vaincu', 6c ne furvéçut point à fa;
• défai te. Hadding fut reconnu par 'tout le Danemarck ;
mais Afmund, fils du vaincu * prétendit conforver la
Suède 8c la Norwege. La guerre fe ralluma, on en
vint aux mains ; Almund pérît avec fon fils ; mais
■ Habding fut bieffé.. Uffond, fécond fils d’AIrpund,
.parut alors fur la; fcène ; il defeendh dans le M.ane
marck , força par cette manoeuvre Hadding a y
. rentrer : pendant ces; troubles , le tréfor royal avoit
été enleve. Hadding promit aux coupables les premières
dignités- du royaume , s’ils le- hu rapportoienj: ;
ils le firent. Hadding leur tint parole. Il les éleva aux
plus grands honneurs, 8c les combla de bienfaits ; mais
peu de jours après, il les fit pendre, Hadding n’avoit
point perdu la Suède de vue, il y . fit la guerre pendant
cinq ans fans fuccès : forcé par la difëtte à fe retirer, il
^l)ulut terminer la guerre par une bataille decifiye mais
Les troupes -furent taillées en. pièces. Il ne .perdit point
courage ; il raffembla de nouvelles forces , conquit
la.Suedè, fit périr Uffond ;■ mais fatisfait de régner en
Danemarck, il laiffa fes conquêtes à Hunding, frère
d’Uffond, à condition qu’il lui payerait tribut. Celui-
ci pénétré de reconnoiffance pour fon bienfaiteur > ht
un ferment que la raifon défavoue, mais qu’on ne peut
s’empêcher d’admirer : il jura dé ne,pas uirvivre a Ion
àmi. Hadding ne fongeoit qu’à gouverner fes états en
paix / lorfque fon repos fut troublé par un certain
Tofton ; c étoit un brigand devenu général d’une bande
de voleurs ; il avoit fait une armee j il svoit force l.s
Saxons de s’unir à lui; il débuta contre Hadding par
une -viéloire, il fut vaincu enfuite, envoya un défi au
R oi, 8c mourut de fa main. Hadding revint triomphant
; mais au fond de fon palais , on tramoit un
complot affreux .contre fes jpurs ; Ulvidé, fâ fille , en
étoit l’auteur : tout fut découvert. Hadding pardonna
à fa fille ; mais fes-complices furent égorgés, Le bruit
ïÇôurut en Suède que le roi de Dançmarck venoit
d’être affaffiné ; Hunding affembîa aufli-tot toute la cour
dans une falle lugubrement ornée ; il célébra les funérailles
de fon ami, anima pendant le . repas la gaieté
des convives■; il avoit fait, mettre au mdifU de l;a
falle une grande cuve, de biere , où il fë npya.
Hadding ne voulut pas lui céder en générpfité ; dès
qu’il eut reçu la nouvelle de la mprt de fon ami., il
£e pendit lui-même.,, ou., félon d’autres, il fê fit tuer
par fes gardas. ( ,M. de S J ç y .')
H ADR AS ^ ( Hiß. mod, ) nom donné par [les
Arabes errants, vàgaboiîds A ceux de leur nation
qui habitent' les villes, qui contraàen,t des mariages
avec les autres, qu’ils haïffepi mortellement. (A., R?)
• HAFIZI , ou HAFIZAN, ou HAFIZLER, f. m.
(, Hiß. mod. ) ce font .en Turquie ceux qui apprennent
tout i’aleoran par poeur, le peuple le.s regarde pomme
des perfomles façrées, à qui Dieu à confié fa loi , 8c
qu’il | p fait dépositaires. R ne faut qu’une mémoire
heureufe pour parvenir à ce titre fublime. Ce nom
efl: dérivé de l ’arabe, Hafift, qui fignifie en général
celui qui garde quelque c-ïiofe. Ricaut, de P empire
Ottoman. ( G )
H AG AD A , C f. (H iß. mod. ) forte $ oraifon que
les Juifs récitent le foir de la. veille de leur pâque ;
au retour de la prière , ils fe mettent à une table ,
fur laquelle , il doit y avoir quelque morceau d’agneau
tout préparé , avec des azymes , des herb.es ameres,
comme de la chicorée, des laitues, &c. 8c tenant des
taflls de vin, ilt prononcent cette Hagada, qui n’eff
qu’un narré de miferes que leurs peres endurèrent en
Egypte, 8c des merveilles que Dieu opéra pour les
en délivrer. Dift. dès Arts. . (G)
HAGEDORN , ( Hiß. Litt. mod. ) poëte allemand
de ce fiècle, aùteur de Contes 8c de Fables, dont
plufieurs font imités de La Fontaine.
HAGENSTELZEN, célibataires | Hiß. mod. ) nom
que l’on donne en Allemagne , dans le bas Palatinat,
aux garçons qui ont laiffé paffer l’âge de vingt-cinq
ans fans fe marier ; après leur mort, leurs biens font
confiiqués au profit du prince', s’ils ' ne laiffent ni pères
ni mères , ni frères ni feeufs. Tl y a auffi en quelques
endroits un droit que les vieux garçons font obligés de
payer au fouverain , lorfqu’ils fe marient Ce droit
fe nomme en allemand Hagenßol^enrecht. Voye% Hühner
Ditt. Géog. (A . R .)
HAGI ou HAJI, ( Hifl. mod. ) les Mahométans
nomment Haj le pèlerinage qu’ils font à la Mecque ,
Medine 8c Jérufalem; celui qui s’eft acquitté de ce
pèlerinage fe nomme Haji ou H agi. Chaque Muful-
man eft obligé de remplir ce devoir une Fois en fà
vie ; il doit, fuivant là lo i, cholfir le temps où fes
moyens lui permettent d’employer la moitié de fon
bien à la dépenfe du pèlerinage ; l’autre moitié doit refter
en arriéré , afin qu’il la puiffe retrouver à fon retour.
Ceux qui ont fait plufieurs fois ce pèlerinage font très-
eftimés par leurs concitoyens. Le voyage fe fait par
caravanes, très r; nombreufes.; & comme on pafle par
des déferts arides, le fiiltan envoyé des ordres au bar
cha de Damas de foire accompagner les caravanes
de porteurs d’eau, 8c d?une. efeortequi doit être forte
au moins de 14000 hommes ', pour garantir les pér
jerins des brigandages des Arabes du defert. Voyeç
hiß. Ottomane du prince Cantimir. ( A . R. )
HAICTITES , f. m. ( Hiß. mod. ) feôe de-la religion;
des Turcs. Ceux qui y font attachés croient,
comme les. Chrétiens , qne Jefus-Chrift a pris un corps
ijéel, 8c qu’il s’eft incarné dans le temps quoiqu’il fût
éternel; Ils ont même inferé dans leur profefilon
dé foi, que le Chrifi viendra juger le monde au dernier-
■ p u r , parce qu’il eft écrit dans lalcoran: 6 Mahomets
tfi verras ton Seigneur qui viendra dans les nues. Or ce
mot de Seigneur, ils l’appliquent au Mefiie , 8c ils
avouent que ce Mefiie eft Jefus-Chrift, qui, .clîient-
ils., reviendra au monde avec-le meme corps dont
il étoit revêtu fur la terre, pour y régner quarante ans ,
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