
faire paffer de l’air à travers une liqueur qu’on di£-
tille ; fur le moyen de conferver les approvifionne-
ments dans les vaiffeaux , & c .Halles né en 1677,
efl mort en '1761 ; les concitoyens lui ont érigé un
tombeau à Weflminfler.
H A L L E Y , ( Edmond ) ( Hijl. Litt. mod. ) de
l’académie des fciences de Paris, fecrétaire de la fociété
royale de Londres , un des plus grands noms qu’on
pniffe citer en aftronomie , foccefïeurde Wallis dans
la place de profeffeur de géométrie à Oxford, & de
Flamftéed dans celle d’aftronome du roi , ami &
feélateur de Newton , pile envers Defcàrtes, connu,
aimé, confidéré de Pierre-le-Grand , ardent en ami-
tic , indifférent fur la fortune , connoiffant le prix de
la médiccrité, & n’ayant jamais voulu en fbrtir : tel
fut lé célèbre Halky. Plusieurs de fes ouvrages ont
été. traduits'en françois ; tels que ion Catalogue des
Etoiles de l’héïnifphère auftral, dreffé d’après les ob-
fcrvations faites par l’auteur en 1677 , à l’Iile Sainte-
Hélène , pays le plus méridional qui fut alors fous la j
domination des Anglois. Ses Tables aflronomiques ont j
été traduites par l’abbé Chappe d’Auteroché, & depuis
encore, par M. de La Lande. On a encore de Halky,
une édition & traduélion d’oeuvres géométriques
d’Apollonius de Perge ; ( Voyeç cet article à Apollonius
; ) une édition des fpheriques de Menelaus ; un
ibrégejde l’aflroncmie des Comètes ; un mémoire fur
un Té’efcope de Ion invention , qui fit beaucoup de
bruit dans le temps , & .plufieurs autres excellentsTra:-
tés de géométrie , d’aflrcnomie , de phyfique. Né à
Londres en 1656. Mort à l’Obfervatoire de Greenwich.
jen 1642* v . :
HALLUIN. ( Voyei Schömberg. )
H ALW ARD , (Hiß. de-Suède.) roi de Suède:
apres avoir fournis la Rufiie, l’Eflhonie , 1a Fmlande,
la Courlande , il raffembla foutes fes forces pour
■ conquérir-.le Daneniarck ; Roë , fbuverain de cette
contrée, fut vaincu dans trois combats , & ne for-
vécut pas ;à là dernière défaite. Mais Helgo.i, fon fils , .
vengèa fa mort, & ôta, d’un même coup , à Halward,
la couronne la v ie , vers la fin du 1 Ie fié clé.
( M. d e Sâ n c y . )
HALYATES. Voye^ A lyates.
H AM A C , fi m. lit fofpendu , dont les Caraïbes ,
ainfi que plufieurs autres, nations fauvages de l’Amérique
équinoxiale , font ' ufage. Quoique la forme des
Hamacs foit à-peu-près la même, il s’en voit cependant'de
plufieurs fortes, qui different foit par la matière
dont ils fönt faits, foit par la variété du travail,
ou .par les ornemens dont ils font fufceptibles.
Les Hamacs caraïbes font eflimés les meilleurs &
les plus commodes ; ils font compofés^d’un grand morceau
d’étoffe de coton, épaiffe'comme du drap, d’un
tifiu très-égal & fort ferré, ayant la figure d’un quarré "
long, portant environ huit à neuf pieds de longueur
•fur cinq à fix de largeur : il faut obferver que cette
largeur fe trouve toujours difpofée foivant la longueur
du 'hamac. Tous les fils de l’étoffe fur les bords des
deux longs côtés excèdent la lifière d’enviroft fept à huit
pouces , & font difpofés par écheveaux formant des
efpèces dè boucles, dans lefquelles font paffées de petites
cordes de quatorze à dix-huit pouces de long,
qu’on nomme filet, fervant à faciliter l’extenfion & le
développement du hamac. Toutes ces petites cordes
font réunies enfemble par l’une de leurs extrémités, &
forment une groffe boucle à chaque bout du 'hamac ;
C’eft dans ces boucles qu’on paffe les rubans ougroffes
cordes quj. fervent à fofpendre la machine au haut de
la café ou aux branches d’un arbre. Les plus grands-
hamacs font nommés par les Caraïbes , hamacs de mariage
; deux peifonnages de différent fexe, pouvant y
coucher aifément. Les plus petits étant moins embar-
raffànts, fe portent à fa guerre & dans les voyages.
Quelques fauvages des bords de la rivière d'Orinoco
font des hamacs d’écorce d’arbre , travaillés en réfeau
comme des filets de pêcheur.
Les créoles blancs & les Européens habitants d’Amérique
, préfèrent les hamacs aux meilleurs lits : ils y
font au frais, ne craignant point la vermine, & n’ont
befoin ni de matelas ni d’oreillers , non plus que de
couvertuses, les bords du. hamac ferecroifant l’un fur
l’autre.
Dans les Ifles Frànçoifés il 'eft fort ordinaire de
voir au milieu des falles de compagnie un bel hamac de
coton blanc ou chamarré de diverfes couleurs, orné
de rélèaux , de franges ôc de glands. Là nonchalamment
couchée & proprement vêtue , une très-jolie
femme paffe les journées entières , & reçoit fes vifites
fans autre émotion que celle que peut caufer un léger
balancement qu’une jeune négreffe entretient d’une
main, étant occupée de l’autre; à chaffer les mouches
qui pourraient incommoder fa maîtreffe.
Les femmes de diflinéfion , allant par la ville , fe
font ordinairement porter dans des hamacs fufpendus
par les bouts à uii long bambou ou rofeau creux &
léger que deux nègres portent fur les épaules ; mais
dans les voyages, au lieu d’un feul bambou, on fait
ufage d’un brancard porté par quatre forts efclaves.
Les Portugais du Bréîil ajoutent au-deffus du hamac
unè .petite impériale , avec les rideaux qui les garan-
tiffent de la pluie.
Sur les vaiffeaux les matelots couchent dans des
hamacs de groffe toile, communément nommés branles,
qui différent des précédents en ce qu’ils font moins
grands & garnis à leurs extrémités de morceaux de
bois un peu courbes , percés de plufieurs trous, au
travers defquels paffent les .filets, de façon qu’ils font
un peu écartés les uns des autres, & par conféquent
le hamac refie toujours fuffifamment ouvert pour y
recevoir une efpèce de-JVIatelas. (A . R .)
HAMBELIENS, f. » . pl. (Hifl.mod. ) une des
quatre feéles anciennes du mahométifme. Hambel ou
Hambeli, dont elle a pris fon nom , en a été le chef.
Mais lés opinions des hommes ont leur période, court
ordinairement-, à moins que la perfecution ne fe; charge
de le prolonger. Il ne refis à la feéle Hambelienne que
quelques arabes entêtés, dont le nombre ne tarderait
pas à s’accroître, fi par quelque travers; d’efprit, un
muphti déterminoit le. grand-feigneur à proferire Vham»
béüanifme fous peine de lg vie. ( A 1. R .)
H A M E L , ( du ) nom illuflré principalement
par deux membres diflingués de l’Academie des
Sciences.. - , ;
i°. Jean-Baptifle du Hamel, né en 1624 ? à Vire en
Normandie, fils d’un avocat, conciliateur au point, dit
M. de Fontenelle, d’en être quelquefois mal avec les
juges, porta dans les fciences le meme efprit de conciliation
oc de paix. Après avoir été oratorien , puis curé
de Neuilly-fur-Marne, & avoir quitté cette cure pour
fe livrer tout entier aux fciences , il entra dans l’Académie
des Sciences au moment où elle fut inflituée , &
il en fut le premiér fecrétaire. « Il falloit à cette compa-
» gnie, dit M. de Fontenelle, un fecrétaire qui entendît
>) & parlât bien toutes les différentes langues de ces
» fçavants ; celle d’un chymifle, par exemple, &. celle
» d’un aflrortome ; qui fût auprès du public leur inter-
» prête commun; qui pût donner à tant de matières
» épineufes & abflraites, des éclairciffements, un cer-
» tain tour & même un agrément que les auteurs né-
» gligent quelquefois dé leur donner , & que cependant
» la plûpart des leéleurs demandent ; enfin qui, par fon
» caraélère , fût exempt de partialité , & propre à ren-
», dre un compte défintéreffé des contéflations académi-
» ques.. . . . le choix ne pouvoit mieux tomber que
» fur M. du Hamel » On font quel fiiccès dut avoir ce
portrait d’un fecrétaire de l’Académie des Sciences, fait
par M. de Fontenelle , & dont il étoit le modèle fecret ,
tandis que M. du Hamel en étoit le modèle apparent.
M. du Hamel paffoit pour écrire très-bien en latin ,
& ce talent le fit employer dans diverfes affaires publiques;
car il y a des circonfiances qui font fentir le
befoin qu’on a des fçavants & des gens d’efprit. En
1667, il fut choifi pour mettre en latin le traité des droits
prétendus au nom delà reine Marie-Thérèfe for divers
états de la monarcliie d’Efpagne , principalement dans
les Bays-Bas; Louis XIV vouloir que ce traité pût
être fo de toute l’Europe, où le françois n’étoit pas encore
auffi familier qu?il l’éfl devenu depuis.
. En 16,68 , M. Colbert de Croiffy, plénipotentiaire
pour la paix d’Aix-la-Chapelle, y mena M. du Hamel,
& c’étoit lui qu’on employoit pour tout ce qu’on avoit
à. traiter en latin avec lés, miniflres étrangers.
Vers le meme temps , il parut un ouvrage latin de
M. du Hamel , pour foutenir les droits de l’archevêque
de Paris, (Péréfixe) contre les exemptions que' prétendait
l’abbaye St. Germaiî>cles-Prés. « L’archevêque, dit
M. dè Fontenelle , crut • que le nom d’un auteur fi
»■ éloigné d’attaquer fans juffee & même d’attaquer ,
» ferait un fort préjugé. pour le fiège archiépiscopal.
» En .effet , c’eff la feule fois que M. du Hajnd a;t forcé
» fon caraélère jufi.ua prendre le perfonnage d’aggréfi-
». feur ; & il cfl bon qu’il l’ait pris une fois pourTaiffer
».un; modèle de la modération &. de l’honnêteté avec .
^ laquelle ces' fortes de contéflations devraient être
» conduites. »
, Un ordre fopérieur & glorieux pour lui , l’engagea ,
dit M. dè Fontenelle, à coiqpoler un cours de phi-
lofophie; félon la forme ufitée dans les col'éges ; cet
ouvrage., qui parut en 1678, a pour titre : Philofopkia
vêtus o* nova ad ufum Jchokz accotnmodata.. «L’école
» y efl ménagée , mais l’académie y domine.........&
» peut - être le vrai y a-t-il eu moins d’oppofitions à
» effuyer , parce qu’il a eu le fecours de quelques
>> erreurs. »
Ce fut en 1698 , que parut en latin une Hifloire
de l’Académie des Sciences ; Si il y en eut dn 1701 ,
une édition beaucoup plus ample.
M. du Hamel n’etoit pas moins un ëçcléfiafliqué
pieux qu’un fçavant confommé ; fi fon goût l’entraînoit
vers les fciences profanes , fon devoir le ramenoit à
l’écriture fainte & à la théologie : il a beaucoup écrit
for ces matières , &. toujours dans fon eiprit. du modération
& de paix. Il fit pour la théologie ce qu’il avoit
fait pour la philofophie , il l’accomrhoda jufiju’à un certain
point, à Fufage des collèges, en corrigeant cependant
la fcholaflique par la théologie pofitive ', trop
négligée alors dans l’école.
On a encore de M. du Hamel, dans divers autres
genres, des ouvrages utiles , & qui attellent l’étendue
de fes connoiffances, tels font l’Afironomia Phyjica ,
le • traité de Meteoris & Fejfilibus ; de Corporum affee-*
tionibus ; de Mente humanâ ; de Corpore animali. Il
avoit été- aumônier du roi. « Il fut pendant toute fa
» vie dans une extrême confédération auprès de nos
» grands prélats. Cependant il n’a jamais peffédé que trois
» petits bénéfices, ce qui fert encore à peindre fon
» caraélère ; & pour dernier trait, il n’en a pointpoffédé
» dont il ne fè foit dépouillé en- faveur de quelqu’un. » Il
mourut le 6 août '1706, d’une mort douce & pai-
fible comme fon caraélère , dit M. de Fontenelle
par la néceffité de mourir.
2°. Henri-Louis du Hamel du Monceau, de l’Académie
des Sciences de Paris , de la Société royale de
Londres , Sic. infpeéleur de la Marine. Pour bien faire-
connoître cet homme utile , fi diflingué parmi les-
fçavants précieux :
Inventas aut qui vitam excoluere per artes,
Quique fui memores alios facere merendo.
• Il faut, comme M. de Fontenelle l’a dit de Leibnitz,
le décompofer, il faut dire féparément tout ce qu’il a
fait : i°. en géné.'^J pour l’agriculture, & en particulier
pour les jàrdins , pour les champs, pour la confervation
des grains^ pour les arbres &. les forêts ; Eléments
d’Agriculture ; Traité de la culture des terres, foivant
les principes .de M. Tulî ; Traité des arbres & arbufies
qui fe cultivent en France y en pleine terre ; la Phyjique
des arbres ; des femis & plantations des arbres à fruits ;
de l! exploitation des bois ; du iranfport, de la confer>
vatiori & de la force des bois / Traité complet des arbres
à fruits ; Traité de la cdnfervation des grains, & en
particulier du froment; Traité de la garance & de fa.
culture ; H i f oire d'un infeéle qui dévore les grains de
l’Ângoumois; avec les moyens de le détruire. 2°. Pour
la phyfique, & en fobdivifant encore cet objet, pour la
phyfique générale , la chimie , l’anatomie ^ la médecine
, riiiltoire des arts, &c. des obfe;valions & des
expériences for tous ces objets, plufieurs des ouvrages,
déjà .énoncés, qui roulent auffi en grande partie fur les