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cfui étoit échue en partage à Magnus. Les Livoniens,
las du joug de l’ordre teutonique , le reçurent avec
enthoufiafme : il' efl aifé de penfer qu’on ne le laîfla
pas tranquille dans cette contrée, la république de
Pologne & le czar de Mofcovie lui difpûtèrènt les
armes à la main , ’une conquête qui ne lui avoit coûté
que des bienfaits ; la Livonie devint donc le théâtre
de la guerre. Enfin l’an 1 570, le czar propofa au duc
Magnus de le créer roi de Livonie : recevoir la
couronne des mains du czar , c’étoit fe déclarer fon
valTal, & il valoit mieux être indépendant avec le
titre de duc , que tributaire avec celui de roi ; mais
ce nom fafcina les yeux de Magnus, il le rendit en
Mofcovie j il y fut couronné ; le trône fut déclaré héréditaire
dans là famille 9 il fe fournit à payer un tribut
annuel au czar, & celui-ci fe réferva le titre de protecteur
de Livonie. Magnus né avec cette, douceur, cette
équité, ces vertus qui n’obtiennent pas toujours des couronnes
, mais qui les méritent, fit le bonheur des Livo-
niens ; ‘mais bientôt le cz^ qui n’avoit d’autre but que de
régner fous fon nom, arma contre lui : le protecteur de
la Livonie en fut l’opprefleur, la guerre fe ralluma ;
Magnus fe vit enlever la plupart de fes places, & fe
retira dans fon duché de Courlande, où il mourut, le
38 mars 1583 ; les regrets des Livoniens le fuivirent
dans le tombeàu , ôc fes lùjëts lui forent également
gré, & du bien qu’il avoit fait, & de celui qu’il n avoit
pu faire. ( M. d e Sacy )
Magnus , ( Hîjl. de Suède. ) roi de Suede , étoit
fils d’Eric Scateller, roi de Danemarck : un parti de
mécontens l’appella en Suède , Eric-le-faint y régnoit
alors ; il périt en défendant fa couronne centre fufur-
pateur : Magnus fut couronné ; mais ce même peuple
qui avoit eu la lâcheté d’abandonner fon maître
légitime, eut le courage de le venger. Les Goths &
les Suédois reunis, s’avancèrent contre Magnus ; celui-
ci crut qu’une fois monté for le trône , il falloit le
conferver ou mourir : les Danois étoient accourus
pour le défendre ; on en vint aux mains , Magnus
périt avec toute fon armée; ce fut l’an 1160 , près
d’Upfal, que fe donna cette bataille ; les vainqueurs
bâtirent for le champ même une églife , dont les
murailles auroient pu être cimentées du fang des
vaincus. ( M. d e Sacy. )
Magnus-Ladeslas , roi de Suède : il étoit fils de
Biger-Jert, & frère de Waldemar , roi de Suède : il
avoit eu le duché de Sudermanie en apanage , fon
ambition étoit encore plus vafie que fes états ; après
la mort de fon pere, il excita dans la Suède plusieurs
guerres civiles, & parvint » détrôner fon frère, l’an
1277. Il prit le titre de roi de Suède & y ajouta celui
de roi des Gpths, aboli long-tems auparavant par Ollaiis
le tributaire. L’expérience des règnes précédens
lui apprenoit qu’il étoit dangereux de donner trop
de crédit à la maifon de Folkanger, dont luhmême
fl etoit ifTu ; il aima mieux élever aux premières dignités
quelques feigneurs du comté de Holflein ,
qn’tjedvige, fon époufe, fille du comte Gérard, aYoit
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attires à fa cour.; le plus célèbre] d’entr’eux & le
plus digne de l’être , le nommoit Ingemar Danske ;
la haute fortune de ces étrangers bleffa les yeux jaloux
de Folkanger , & Ingemar en fut la première viélime ;
ils n osèrent attenter à la vh du comte de Holflein,
mais ils le renfermèrent dans le château de Jernsbourg.
Magnus obtint fa liberté par des démarches humiliantes
, 1 efpoir d’une prompte vengeance lui en faifoit
fopporter la honte : ils atteignoient le dernier période de
leur profperité , lorfqu’il leur fit trancher la tête-Philippe
de Rundi furvécut feuPau foppiiee des fiens ; une
double alliance, le mariage projette de fon fils' Briger
avec Merette , princeffe Danoife , & celui d’Eric ,
roi de Danemarck, avec Ingeburge , fille de Magnus,
affoupit au moins pour quelque temps, les longues
inimitiés des Suédois & des Danois. Magnus exerça
dans la Suede une juftlce fi févère , qu’il rendoit,
difoit-on , les Jerrures inutiles , & c’en de - là que
lui vint le fornom de Ladeflas ; cependant Waldemar
faifoit jouer fecrètement mille refforts pour fe former
un parti & remonter for le trône; Magnus méprifa
fon frere tant qu’il ne fut que turbulent, mais dès
quil fut dangereux , il le’ fit enfermer. Au milieu, des
d’.fcoi'des civiles qui troublèrent le repos du Gothland,
il prit le parti le plus , fage que la bonne politique
puiffe diéler dans de pareilles circonflanc.es , ce fut
de punir également les deux partis. La Suède fut heu-
reufe & floriffante fous fon régné , mais on reprochera
toujours à fa mémoire le maffaçre des Folkanger
& fon uforpation ; il mourut le 18 décembre l’an
1290. ( M. d e Sa c y .)
Magnus-Smeek ; roi de Suède & de Norwege,
n’avoit que trois ans lorfque la difgrace de Birger II
& la mort de Haquin lui laifsèrent ces deux
couronnes : il étoit fils d’Eriç ; Eric étoit frère
de Birger qui l’avoit fait aiTaffiner. Magnus époula.
Blanche , fille du comte de Namur , & profita
des troubles qui agitoient le Danemarck pour s’emparer
de la Scanie ; fon ambition même portoit fes
vues plus loin , le régent Matthias Kettelmundfon
étoit mort, & depuis 1336 Magnus gouvernoit par
lui-même ; il demanda le royaume de Danemarck,
au pape, comme au roi des rois, & fe fournit à payer
au faint fiége un tribut que les Danois refufoient
depuis long-tems ; mais le pontife fut affez fage pour
ne pas vouloir fe mêler des affaires du Ne rd*
■ Cependant • Magnus, par un traité figné l’an 1343 ,
demeura en poffefîion de la Scanie, du Blecking,
de l’Hifler , de l’ile d’Huen , & du Halland qu’il
acheta ; mais il fut contraint de céder une partie
de la Carélie aux Ruffes, auxquels il avoit fait une
guerre injufle dans fon principe 9 & .mal conduite
dans l’exécution : il y avoit employé les deniërs de
faint Pierre , & le pape l’excommunia ; il avoit accablé,
le, peuple d’imp. ts , & le peuple fe feuleva. Au
milieu de ce tumulte Eric fut couronné , & l’on vit
fans horreur un père détrôné par fon fils : ce fpeéla-
cle n’émit point extraordinaire dans le. Nord , la
guerre fut bientôt allumée, elle fe fit aveediveis fuccès;
enfin Magnus fut contraint de partager'le royaume
av#c
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avec .fon fils ; on lui laifTa l’Uplande, la Gothîe ; ‘
le Wermland , la Dalécàrlie , , le’ -Halland & file
s d'Oëland , le refie fut le partage d’Eric. Magnus
parut oublier la révolte de fon fils , & l’attira à fà
<^>ur ; on prétend que Blanche, mère du jeune prince,
î’empoifonna ; mais quel que fut lè genre de fa
■ m o r t i l périt à la fleur de fon âge, l’ait 13 54 ; là
père fucceda à-fon fils , & tout le royaume rentra
fous l’obéiffance de Magnus ; ce prince meditoit
depuis long-tems des'projets dé vengeance ; pour en
affurer le fuccès il s’appuya de l’alliancë de Waldemar ,
toi de Danemarck, autrefois fon ennemi, lui rendit,
■ fans l’aveu des états , la Scanie , le Halland &. le
Blecking, & promit de marier fon fils Haquin, avec
^Marguerite, fille de ce prince. Waldémar devint le
n^niflre dés fureurs de Magnus''g cherchoit
eh vain des prétextes pour châtier lés Gcthlandois ;
.mais au premier figne.que donna fa haine, Waldemar
fit maffaçrer dix-huit mille payfans. C’étoit le fort ,
'de M a g m a d’être détrôné par fes enfans ; Haquin ,
roi de Norwege , le fit enfermer dans le château de
Galmar , & prit en main le gouvernement du
royaume. Le mariage de Haquin & de Marguerite ,
«’étoit pas encore célébré ; les états forcèrent le roi
de Norwege à accepter la main d’Elifabeth , feeur
de Henri, comte de Holflein ; çette princeflé s’embarqua
pour venir en Suède , mais une tempêté la
jetta fur les côtés de Danemark. Waldemar fot alors
rompre ce mariage & conclure le- premier. Magnus
fortit de fa prifon , exila un grand nombre de
fénateurs : ceux-ci au fond du Gothland, proclamèrent
Henri, comte de Holflein, roi de Suède ; mais il
rejetta un préfent dangereux ÔC illégitime , &> leur
xonfeilla de placer la couronne fur la tête d’Albert ,,
duc de Mecklenboiirg | celui-ci la refofa de même,
mais il leur préfenta Albert fon fécond fils , qui
fut couronné. Magnus fut détrôné, une troifiéme fois,
.& perdit£ la fois le troue & la liberté , l’an 1365.
Ses fers furent brifés quelque temps après. Il fixa là
■ retraite en Norwege, où il fe noya vers l’an 137^.
Jamais prince n’auroit eu plus de droits à la eompaffion
des hommes, s’il n’avoit pas mérité fes malhçurs,
(M . de Sa c y . )
Magnus , (Jean & Olaus) ( HlJl. Uctt.mod.)
deux frères , fous deux , l’un après l’autre , archevêques
■ d’Upfal, en Suède,, tous deux perfécutés ou du moins
d fgraciés pour leur attachement à la religion Catholique
, lorfque Gu (lave Vafa., d’ailleurs fi grand prince^,
'crut devoir introduire le Luthéranilme dans fes états.
Jean ,- mort à Rouie cri 1544 , efl auteur d”une
•hiffoire deSüéde , & d’unè des4 archevêques d’Ûpfal.
Olaus -, mort à Rôm'e en 1555 > a laiffé une
1M i fh i r e d es Mfxur's -, d e s Goutumes & d es G u e r r e f des
P e u p le s du Septentrion.
M A G O N ,( • / / ; / des Çarthagln. ) nom commun
:;a Carthage , ainfl que celui de Barcée, qui diftin-
guoit une. famille de Magots,. & qui avoit autrefois •
W? dWrieains répandus dans le '
defert de Barca:
Mÿïw?? Tome, ƒƒƒ,
M Ä H 4 2 ;
'Hinc difirlà ßtiregio, lacère furentet
Barcoei.
Plufieiirs perfonnages du nom de Magen , font
connus dans l’hiflôire de Carthage :
•; i°. Màgorv Barcée fit la guerre avec divers fuccès ,
contre Denys -de - Tyran , dans la Sicile, per.dantles
années 394 ,§393 , 389 avant J. C. Il le battit, il" en
fut battu , il fot tué enfin dans une bataille.
20. Màgon Barcée fon fils, eut une deflinée encore
plus fonefte. On l’ accufa de s’être niai comporté
en Siede, & d’èn être parti à l’arrivée de T;mo’éon
& des Corinthiens, avec une précipitation trop fem-
blable à Une terreur pani jue. Les Carthaginois pu-
nîffoient dans leurs généraux non feulement la pôl-
tronerie & l’incapacité , mais encore le mauvais
fuccès. Chez eux , il falloit vaincre ou ne' pas commander.
On fit le procès à Magon. Il prévint fonfup-
pliee par une mort volontaire, l’an 343 avant J. C.
Mais s’il échappa aux tourments, il ne put échapper
à l’infamie. Les Carthaginois firent mettre en croix fon
cadavre, comme ils l’y auroient mis lui-même. -
3°. Magen, frère cTAnnibal, efl le plus célèbre de tous;
il étoit digne de fon père Amilcar, de fes frères Ànnibal
& AfdiubaJ. Il fot chargé de porter à Carthage la nou-
velle de la viâoire de Cannes , à laquelle il avoi|
contribué. Pour donner au fénat de Carthage, une
idée de la perte que les Romains avoient faite dans
cette bataille, il fit répandre au milieu de l’affemblée
trois boiffeaux d’anneaux d’o r , tirés des doigts des
chevaliers Romains tués en cette occafion. Il fut battu
dans |a, fuite', par Scipion , près‘ de Carthage, &
pouffé jufques fur le bord de la mer. Chaffé de
l’Efpagne, il voulut fe dédommager par la conquête
des îles Baléares.; on fait combien les habltaris dë cès
îles exçelloient dans l#ufage de la fronde. Ceux de
Majorque , que Magon attaqua d’abord , firent pieu?
voir avec leurs frondes ? Une grêle .dé pierres fi énormes
fur les Carthaginois , que ceux-ci forent obligés de
prendre le large pour échapper à cette 'tempêté, Plus
heureux contre Minorque, Magon s’eri fèndiî le maitré ,
& c’eft fon nom qu’on réconnojt encore dans celui de
Port-Mahon , Portus-Magoiûs. U paûa dans la fuite en
Italie , où il fournit la ville -.de Gênes; mais;ayant été
battu .& bleffé dans un combat contre Quint;lius«
Varus, il mourut des bleffores qu’il y avoit reçues,
l’an 203 avant J. C. Ainfi , une mort violente 'fut le
prix de la gloire que tous ces illuftr.es frères acquirent
contre les Romains :
Le -fang de ces Romains eft-il fi précieux,
: Qu’on rie puiffe.en verfer fens öffenfer les Dieux t
MÄH A D I , (Miß. des Arabes) fils & fucceffeuï*
d’AboU"gia-far-Alraanzor , & troifiéme çalife de la
race des Abaffides , a laiffé une grande réputation de
courage, de faggffe & de bonté. Il humilia l’empire
grec, & lui impo.fe tribut , même.fous fe règne de
'.l’impératrice Irène.■ S’il .dépenfa , comme on, le dit,
1. 160Ô ' millions " d’.ecijs. d’or pour un pèlerinage à la
a 'Meôqùeçft éValanî; & exagérant le faftë'âüàtiqtfo a
’ , * - - -^ • * * * • ' * ■ p b î j