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objets de cette iç confie claffe , ainfi que d’autres ouvrages
que nous énoncerons dans la troifieme claffe ;
nous énoncerons dans celle-ci, parmi les del'criptions
fies arts données par l’Académiecks Sciences , les arts
du charbonnier, du c ir ie rd u cartier, de la forge,
d s enclumes, du drapier , du.couÿîeur>? du tailleur ,
du briquetier , du ferrurief , de raffiner le fijçre , .de
fabri. lier les tapis façon dre Turquie ., de frifer ou
de ratiner le£ étoffes de faine , de la forge des ancres
, & c. 3°. Pour la marine , & en particulier pour
l’art de la corderie, l’art de la conftruéfion des vaif
icaux , l’art de çonferver la fanté des gens de mer,
fart delà pêche, ôte. Traité de If fabrique des mar
noeiivfts pour les vaiffeaux , ou fart fie la corderie perr
fcêlionni ; Eléments de-lfirchiteflure navale, ou Truité
pratique de la confiruElion des'vaiffeaux ; moyens de
çonferver lafipité aux équipages des vaijf eaux, av^c la
ji'.anure de purifier Pair des f aites des hôpitaux j Traite
général des pêches maritimes 3 des rivières & d. s étangs,
M. du Hamel avoitun frère {M. de Denainvilliers ),
qui mérite de vivre auffi dans la mémoire des hommes ,
quoiqu’il le foit dérobé à leurs' regards pendant fa vie :
Benè qui latfiit, benê yixhi
Un bon écrivain a fait de ces deux frères .yn parallèle
plein d’intérêt Ôt de vérité. « -Ces deux hommes ,
a? quoique d’un caraéfère très-différent, étoient né.ceffai-
j» res à l’exïftence l’un de l’autre : le premier partir
» geoit fon temps ôt ion activité entré fes travaux ÔC
?> les voyages. M. de Denainvilliers conçentroit dans fa
» terré, fon nom ôt fes plaifirs ; s’il travaillpit, ce
37 n’étoit tpie pour .fondxère .qu’il préfèrent à tout,
» mêmé à la gloire, puifqu’il a fait pour lui ce qu’il
m n’a jamais voulu entreprendre pour elle. M. du
3> Hamel apprenoit avec joie , que fes vaffaux étoient
-p heureux ; il s’appliquoit , -fans fe dillraire de fes
travaux, à tout pe qui pouyoit accroître leur félicité ;
P mais M. de Denainvilliers en étoit l’infirument ; i ls-'étoit
31 réfèrvé le plai.fir Ôt \es détails de la bienfàifance,
3? dont ïes résultats fùffifbient à M. du Hamel. C’étoit
-sj jv l de Denainvilliers,, qui diftribuoit les vêtements
» aux pauves au commencement de l’hiver ôt qui les
31 nourriffant dans la -faifon la plus rigoureufe , leur
ai donnoit quelques emplois pour leur faire -croire qu’ils
31 tenoient de fa juilice ce qu’ils ne.tenoient _que de fâ
m générofité. M. du fTamel étoit affligé lorfqu’il voyait
n les cultivateurs divifés par la diîcorde , çonfommer
le produit de leurs moiffons dans dés procédures
V difpendieufès; maisc’étoit M. de Denainvilliers qui ju-
37 geoit leurs querelles, _ôt chacun d’eux avoit en lui un
3> ami commun qui rendoit leur accommodement fp-
si c’ile. Mî du Hamel joignoit fans doute les qualités du
s? coeur à celles .de l’efprit; mais le dernier étoit en
37 lui:le plus exercé; dans M. (fe Denainvilliers’ ., le coeur
.77 !’étoit davantage! L’un fera célébré dans-îes faites des
37 fciences ; l’autre a été chanté par un poétefenfible, &
37 fon neni vivra dans les fafles de l’humanité. -C’eft
37 de hTi que M. .Çolardeau a dit dans une épître qui
p lui étçit adreffée :
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Nouveau Titus , aflis fur un trône de fleurs^
Citoyen couronné, tu règnes fur les coeurs.
Déjà n’entends-tu pas au fein de tes domaines.,
Ce peuple qui civtiVe & féconde tes plaines,
Tranquüte tous les toits que ty viens d’achever ,
Bénir ie bienfaiteur qui'les fit élever ?
M. du Hamel n’étoit point un homme qui fe pi*
quât de bons mots ni de reparties heureufes ; mais les
étourdis donnent quelquefois fi beau jeu aux fages,
que ceux:.ci ont de la peine à fe refufer à l’occafion.
M. du Hamel ayant été nommé infpeéteur de la Marine
, rencontra un jeune officier qui tâchoit d’expliquer
un phénpniène dont M. du Hamel avoua inge*
nuement qu’il ignorpit la caufe,. Le jeune homme lui
demanda ironiquement, à quoi fervoit .donc d’être
de l’Académie ? Oh y apprend , repartit M. d*
Hamel , à ne parler que dé ce que Ion fçait. M. du
Hamel mourut le 23 . août 178 2 , dans .fa quatre-vingts
deuxième année,.
HAMlLTON, (_Hift.fi’Ecofe) nom .d'une grande
maifon d’Ecoffe , dont l’aîné porte le titre de duc,.
Marie, fille de Jacques I I , roi d’Ècoffe, avoit époufé
Jacques Hamilton. Leur petit-fils le comte dArran
( Hamilton ) eut la régence d’Ecoffe pendant la mina-
rité ôt i’abïençe de Marie Stuart, fille de Jacques V ,
femme de notre roi François II , comme étant le plus
proche héritier après Marie Stuart ; mais les Gui fes
voulant faire paffer la régence à Marie de Lorraine
leur -foeur , veuve de Jacques V ., mère de Marie
Stuart , engagèrent le comte cTArran à dépofer fon
titre entre les mains de ,cette princeffe, moyennant
des penfions , .& le château de .Châteïleraud qu’on
•lui donna en France, & dont.il prit le nom. Il fiit le
bifayeul paternel du .comte Antoine Hamilton, l’au*
teur de ces mémoires de Qrammont fi célèbres, de
.divers conte s qui ont beaucoup de partifans , &. de
pièces fugitives qu’on goptoit avant que les Voltaire ,
les Greffët ,les Saint-Lambert & quelques autres euffent
perfeéf .onné ce genre. Quant aux mémoire? ,de Grarm*
mont, rien ne les a eflacés ; ce qic-on appelle proprement
Tefprit françois , n’ a jamais rien produit de
plus Jéger m ,de plus brillant ; il efl vrai qu’Antoine
Hamilton avoit été amené ren France dès le berceau ,
par fes parents, lprfqu’ils y ^voient paffé à la fuite da
roi d’Angleterre, Charles I I , du duc f i’Yorck foi?
frère, pendant les révolutions qui firent régner Crom-
wel ; ainfi Antoine Hamilton fiit .élevé en^ France’; &
même après la re-flauration, Antoine Hamilton étant
catholique ne put obtenir d’emploi en Angleterre :
mais le roi Jacques , catholique lui-même , étant mont é
fur le trône , lui donna un régiment d’infanterie en Irlande
, & le gouvernement de Limmeriçk. Quand ce
prince fut obligé de quitter fes états , 1e comte Hamilton
y repaffa aufiî à -fa fuite. Elifabeth Hamilion fa foeur ,
avoit époufé le fameux comte de'Grammont, fo jetde?
mémoires, ß1 avoit .été dame du Priais de la reine
Marie-Thérèfe , femme de Louis XIV. On raconte une
anecdote fur la publication des mémoires de Qrammont.
Le comte de Grammont dans ces mémoires efl brillant,
féduifant p
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féduifanî, aimable, mais fa morale efl légère comme
fon caractère, & il avoue des aéfions qu’un homme
jaloux de fa renommée n’avoueroit pas aujourd’hui. Ces
mémoires étoient comme un fecret de famille entre les
Hamilton & les Grammont ; la comteffeÿe Gram- |
mont en avoit feule une copie au fçu de fon mari ,■
fon frère n’avoit que fa minute , & avoit donné fa
parole de ne la pas communiquer. Cependant les mémoires
parurent imprimés ; la comteffe de Grammont
fît..des reproches fur cette infidélité, à fon frère;, qui
protefta de fon innocence : en effet, elle rie trouva
plus fa copie, & après l’éclairciffement, il fut, dit-on,
avéré que c’étoit le comte de Grammont lui-même,
qui, plus flatté du- rôle brillant qu’il joue dans ces
mémoires, que bleffé.des traits qui attaquent fa déli-
cateflè, avoit forcé le fecrétaire de-madame la comteffe
de Grammont, ou lui en avoit emprunté la clef, en
avoit tiré le manuferit, & dans un befoin d’argent,
l’avoit vendu à un libraire. Le comte Antoine Hamilton
mourut à St. Germain-en-Laye le 21 avril 1720.
HAMON, (Jean) (Hiß. Litt, mod. ) doéteur en
médecine de la faculté de Paris, paffa les trente dernières
années de fa vie dans la retraite de Port-Royal-
des-Champs, & y mourut en. 1687. Il-efl, au nombre
des écrivains de Port-Royal ; on a de lui divers ouvrages
afcétiques. C ’eflde lui que Boileau a dit:
Tout brillant de, fçavoir, d’efprit & d’éloquence,
11 courut au défert chercher l’obfourité;
Aux pauvres confàcra fon bien & fa fcience ;.
Et, trente ans dans le jeûne & dans l’obfcurité,
Fit fon unique volupté
Des travaux de la pénitence.’
HANBALITE , f. m. ( Hifi. mod. ) nom d’une
des quatre feéles reconnues pour orthodoxes dans le
mufulmanifme ; Ahmed Ebn Anbal qui naquit à Bad^-
get l’an 164 de l’égire & 78 5 de la naiffance de J. C .,
& qui y mourut l’an 241 de l’égire ou 862 de la.naiffance,
de J. C. en a été le chef : il prétëndoit que le
grand prophète monteroit un jour fur le trône de
Dieu. Je ne crois pas que la vénération ait jamais été
portée plus loin dans aucun fyftême de religion :
voilà Dieu déplacé. Le refte des mufulmans fe récria
contre cette idée , & la regarda comme une impi.été.
On ne fera pas furpris qûe cette héréfie ait fait grand
bruit. Il :ne paroit pas que cette feéfe foit la même
que celle des Hambeliens', • malgré la reffemblance
des noms. Foyc{ Hambeliens. (A, R.)
HANGIAR, (Milice des Turcs, ) Les Turps appellent
, ainfi une, efpèçe dé poignard à la façon des
nôtres,.'que les janiffaires pi. les blignons portant à
Conflantinople , qu’ils paffeiat ,à travers leur
écharpe..( A. N.')
HANIFITT., f. m. & f. ( Hifi. mod, ) nom d’uye
fedle mahométanè ; les Turcs $’en fervent pour défi-
gner 1’,orthodoxie. ( A. R. )
HANLU, f ! m. ( Hifi. mod. ) nom du dix-feptième
mois des Chinois; il répond à notre mois d? noyembre.
Hifioire. Tome I I
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Le mot hatdu fignifië froide rofee : c’en efl: la faifon.
(A. R.)
HANNON , ( Hifi. Sacr. ) fils de Naas , roi des
Ammonites , prenant les ambaffadeurs de David pour
des çfpions , leur fit couper. 1a bârbe & les habits-
David vengea fes ambaffadeurs fur les -Ammonites ,
lir. 2 des Rois, ;chap. 10.
HANNON, {Hifi, de Carthage|| On trouve dans
l’Hifloïre des Carthaginois plus d’un perfonnage célèbre
de cé nom.
i°. Juftin, liv. 21 , chap. 4 , parle d’un Hannon.
qu’il appelle Princeps Cartha.gmienfi.um, &. dont les
richefïes furpaffoient les forces de la république, opes
[lias qüibus vires reipublicee fuperabat ; auffi voulut-il
être tyran dans fon pays, & pour y parvenir , il ne
fe propofoit pas moins que d’empoifonner tout le Sénat-
qu’il avoit invité aux noces de là fille. Le fénat averti,
n’ofa le punir , tant étoit grande la puiffance de cet
homme. 11 fe contenta de prévenir le coup en défendant
le luxe des tables d’une manière générale & fans
déüigner perfonne , neperfona defignata, fed vitia cor-
reêla viderentur. Hannon alors lève le riiafoue , fe'retire
dans une place forte avec vingt, mille efclaves armés,
& cherche à fouleyer les Africains & le roi des
Maures contre les Carthaginois ; il efl pris .& puni
d’un fùpplice cruel , félon l’ufage dé cette nation ; il
efl d’abord battu de verges, on lui crève les yeux ,
on lui brife les bras & les. jambes, velut à finguüs
membris poenee exigerentur , enfin , on l’attache en
croix. Jukjues-là on n’étoit que cruel, on n’étoit point
injufte. Hannon avoit mérité fon fort. ; mais toute fa
famille, reconnue innocente, fut traînée au fùpplice ,
afin qu’il ne ireftât perfonne pour imiter fon crime ou
. pour venger fa, mort. Par cette .déteftable raifon, il ne
deyoit point y avoir de bornes aux fupplices ; car il peu-
voit.même fe trouver hors de cette famille , quelque
ami & Hannon, qui voulût le venger ou quelque ambitieux
qui voulût limiter. Get événement arriva environ
trois fiècles & demi avant J. C ., vers le temps où
Denys le jeune , tyran de Syracufe , fut détrôné par
Dion,
- 20. Un autre Hannon fut tué dans -un combat livré
fous les -mûrs de Carthage, contre "le fameux Aga-
thocle, roi ou tyran de Sicile., plus de trois fiècles
avant J. G,
3 °, Mais le plus célèbre de tous les chefs du nem üHannon
, c’eft celui qui donna fon nom a la faftion ennemie
de la fa&ion Rarcine , c’eft à-dire , ennemie d’Amilcar ,
d’Annibal & d’Afdrubal. Dans la première guerre punique,'
il avoit été battu par les Romains , dans un
combat naval près des ifles Egates fur les côtes de Sicile ;
dans la guerre de Lybie ou contre les Mercenaires,
e’eft-à-dire, dans la guerre que les Carthaginois eurent
à foutenjr • contre les foldats mercénaires qui avoîent
• fervi fous eux en Sicile, il eut d’abord quelques àvaiv
tages ,< fuivis de revers qui lui firent ôter le commandement
. il s’oppofa de tout fon pouvoir à la fécondé
■ guerre punique , où Annibal &. Afdrubal acquifent
tarit de gloire, & même après la bataille de Cannes,