
altération de l'Ecriture , ont remarqué la conformité
( en effet frappante ) de la fable d’Idoménée avec l’hif-
toire de Jephtê
JÉRÉMIE, ( Hiß. Sacrée ) un des quatre grands
prophètes. Ses prophéties 8c fes . lamentations ne font
pas un des moindres ornements de la Bible ni un des
moins beaux monuments de la poëfle des Hébreux. Les
lamentations fur - tout, font des élégies profondes 8c
foblimes fur de grands défaftres 8c des révolutions tragiques.
Quels tableaux que ceux-ci, par exemple :
Quomodb obfcuratum efl aurum , mutatus efl celor
optimus ? , ...........f i occiditur in fanéluario Domini
facerdos & propheta ? ...........plorans ploravit in noéte
& lacrima cjus în maxillis ejns.........peccatumpeccavit
Jerufiilem ; ptoptereà. infiabilis faéla efl........Dominus
locutus efl fuper eam proprer multitudinem imquitatum
*jus.............depofita efl vehementer non habens conjoint
oran..............parvuVi ejus, duéli funt in captiyïtatem
Ante faciem trïbuiantis..............faéla efl quafi jyidua
domina gentium.................oblivioni tradidit Doihinus
ïn Sion feflivitatem & fizbbatum , & in opprobrïum 6*
tn indignationem furoris fui regem & facerdotem. . . . .
via Sionlugenteo quodnon fint qui veniant adfiolem-
nitatem : omnes porta ejus defiruéta : facerdotes ejus
gementes, virgines ejus fquallida, & ipfli oppnffa amantudine........
defecerunt pra lacrymis oculi mei.. . . quis
dabit capiti meo dquani 6* oculis mets fontem lacry-
marum ? & plorabo die ac noéte interfeélos filia populi |
mei. |
Comment en un plomb vil l’or pur s’eft-il changé?
Quel efl dans le lieu faint ce pontife égorgé ?
Pleure, Jérufàlem, pleure, cité perfide,
Des prophètes divins malheûreufe homicide ;
De fon amour pour toi ton Dieu s’eft dépouillé ,
Ton encens à les yeux efl un encens fouillé........
Où menez-vous ces enfants & ces femmes ?
Le Seigneur a détruit la reine des cités.
Ses prêtres font captifs , fès rois font rej,ettés.
Dieu ne veut plus qu’on vienne à fes folemnités.. , .
Jérufàlem, objet de ma douleur ,
Quelle main en un jour, t’a ravi tous tes charmes ?
Qui changera mes yeux en deux fources de larmes,
Pour pleurer ton malheur ?
14 du irôifiéme livre des Rois , &Ies chapitres ic r
1 1 , 12. & 13 du fécond livre des Paralip.
L’hiftoire du fécond fe trouve au quatrième livrtf
des Rois, chapitre 14.
JEROME, (Saint) (Hifl Eccléfi) père de l&glifè
pldn d’éloquence & de fenfibilité : il peint avec une
vérité philofophique, animée 8c touchante, les affauts
terribles que la volupté venoit lui livrer au fond des dé-
ferts de la Syrie, 8c au fein de l’auftérité ; le charme 6c
le danger de ces fouvenirs, qui lui repréfèntoient les
darnes Romaiifes, les danfes, les fêtes, les fpeélàcles,
eu elles venoient infpirer 8c fentir les pallions', fouvenirs
plusféduifantsfouvent que la réalité. On apprend
dans le monde , a le craindre 6c à le fuir ; la folitude
au contraire inlpire des regrets dangereux qui ramènent
vers lui ; les objets abfents s’y embelHffent par
l’imagination, les illufions renaiffent, les vices 8c les
defauts s effacent. Une ame aufli ardente n’étoit pas
faite pourra retraite ; il rentra dans le fiècle, mais
Matribus fuis dixerunt : ubï efl tnticum & vinum ?
' cum dcficerent quafi vulnerati in plateis civitatis : cùm
exhalarent animas fuas in finu matrum fuarum.
r> Ils difoient à leurs mères : où eft le bled ? où eft
» le vin ? lorfqu’ils tomboient dans les places de la
» ville, comme s’ils enffent été bleffés à mort, &
p qu’ils rendoient leurs âmes entre les bras de leurs
3) mères. » ,
JÉROBOAM , ( Hifî. Sacr.-) On trouve dans
l’Ecriture-Sainte , deux rois d’Ifrael de ce nom.
Le premier fut celui qui détacha les dix tribus, de
fobé: fiance de Roboam, fils infenfé, du fege Salomon.
Tsute fon ' hiftoire occupe les chapitres 12 , 13 &
pour 1 inftruire Ôc pour l’édifier, il tourna tonte fa
fenfibilité du côté des fciences & de la pié.é. D s
dames Romaines, illuftres par leur efprit 8c par leur
vertu , fo mirent fous fa direction ■ une amitié pure ÔC
iainte fuccéda aux paffions qu’il avoir pu fentir dans
fa jeuneffe ; mais la religion devint le principe 6c le
but de tous fes attachements. Les Marcelles , les Læta
les Paules , les Euftoquies firent fous fa conduite , de
grands progrès dans la voie du falut. Quelques-unes
employèrent leur fortune à des établiffements ccnfide-
rables de religion Ôc de charité. Sainte Paule bâtit des
monaftères à Bethléem 6c dans les lieux faints. Il paraît
qife les fùccès de St. Jérôme en. tout genre excitèrent
J’fnvie 6c la calomnie ; mais il paroît aufîi que par fa
vivacité dans la difpute , il fournit quelquefois des
armes à fès ennemis : on lui reproche de l’aigreur ÔC
de l’emportement, fur-tout à l’égard de Rufin, qui avoit
été fon ami. Cefl l’effet affez naturel 6c affez ordinaire
de l’habitude de difpute r fur la religion 6c de combattre
les hérétiques. Saint Jérôme étoit très-fevant; fur-tout
dans l’hébreu. La Vulgate ., verfion latine faite fur
f’hébreu, 6c que l’églife a jugée authentique , efl fon
ouvrage. Dom Marrianay , bénédiéhn de la congrégation
de Saint Maur, a donné une bonne éditiondes
oeuvres de ce père. Saint Jerome étoit né vers l’an 340,
for les confins de la Dalmatie Ôc de la Pannonie , où
Eufebe fon père tenoit un rang diftingué. Il mourut
en 460. Il fut le premier qui écrivit contre Pelage.
JÉRÔME' de Prague. (Pour cet arûcle & pour
celui de Jean-Hus , voye^ l’article W iclef.
JESILBASCH , f. m. ( Hifl. ) terme de relation; il
fignifie tête-verte, 6c c’efl le nom que les Perfans donnent
aux Turcs, parce que leurs émirs portent le turban
verd. Diélion. de Trévoux. (A .R . }
_ JÉSUS-CKRIST. Cet article refpeélable ne peut
regarder que celui qui efl chargé dans cet Ouvrage ,
de la R eligion 8c de la T héologie.
_ JEZABEL , ( Hifl. Sacr, ) fille d’Ithobal, roi de
Sinon 3. femme d’Achab , roi d?ifraël, mère d’Athalie.
perféçuta Elle, fit périr Naboth, pour envahir fa vigne
tête la fit Par Ia fenêtre ’ & foB corPS ^ âéVOré ' par les chiens :
1 Jezabel immolée,
Sous les pieds des chevaux cette reine foulée,
Dans fon fang inhumain les chiens défàîtérés ,
Et de fon corps hideux les membres déchirés.
( Voyer l’article jÊHü.) L’hiftoire entière de cette
femme cruelle & malheureufe ^fe trouve auxtroiftème
& quatrième livres des Rois, chapitre 16 &fuivants du
livre troifième , chapitre y du livre 4.
JIN ou GIN , {Hiß. moi) nom par lequel les Ma-
hométans défignent une éfpèce de malins efprits. Il y
en a , félon eux, de mâles Ôc de femelles ; ce font
les incubes Ôc les fuccubes. On les regarde comme
étant d’une fùbftance plus groffiere que> Schaitan ou
Satan, le chef des diables. ( A , R .)
JIRID , f. m. ( Hifl. modi) efpèce de dard que les
Turcs lancent avec la main. Ils fe piquent en cela de
force 6c de dextérité. ( A . R.}
JOAB, (Hifl. Sacr. ) fameux général de David ,
étoit fon neveu , fils de Sarvia fa feeur. Son hifloire
occupe dans le fécond livre des Rois, les chapitres
2 , 3 , 8 , 10 , 11 , 12 , 14, 1 7 , 18 , 19 ,.20, 24;
dans le troifième , les chapitres i 6c 2.
JOACHAZ , (Hifl. Sacr.) On en trouve deux
dans le quatrième livre des Rois ; l’un roi d Ifraël, fils
6c fucceffeur.de Jéhu , chapitres 10 ÔC 13; l’autre , roi
de Juda, fils de Jofias, chapitre 23.
JOACHIM ou ÉLIACIM , ( Hifl. Sacr. ) frère de
îoachaz, roi de Juda, liv. quatrième des Rois, chapitres
23 6c 24.
Joachim , ( Saint ) eft réputé le mari de Sainte
Anne 6c le père de la Sainte Vierge. L Ecriture n en
parle pas , 6c on ne fait xTien de fa vie ; mais 1 églilè
grecque célébroit fa-fête, dans le feptieme fiecle. Elle
a’a été introduite, à ce qu’on croit, dans 1 eglife latine,
que par le pape Jules II, au feiziéme fiècle. Pie V ia
fit ôter du calendrier 6c du bréviaire romain. Grégoire
XIII, en 1584, permit feulement de l’y remettre.
Enfin Grégoire . X V , par une bulle du^a décembre
1622 , ordonna la célébration de cette fête.
L’abbé Joachim , fondateur de l'ordre de Flore au
royaume de Naples, mort le 3 mars 1202, âge de
plus de quatre-vingt-dix ans , a laiffé dans l’egliîe une
réputation affez grande , mais affez équivoque. On
connoît fes prophéties ; il vaudroit mieux qu il n eut
point fait de prophéties. On lui attribue des miracles,
mais on a reçonnu des erreurs dans fes ouvrages , 6c
quelques-runs de ces ouvrages ont été condamnes apres
à mort ;• cependant, comme il avoit protefté de fa
fpùmiffion à Téglife , le pape Innocent III en condamnant
, en 1215 , au quatrième concile général de Latran,
effet4 <3i.V a-t-il h prononcer en pareil cas , contre la
perfonne ƒ finon qu’elle s’efl: trompée ? Et n’eft-ce pas
le dire que de condamner l’ouvrage ï Uom Gervaite
. a écrit la vie de l’abbé Joachim. Quelques zélateurs de
l’abbé Joachim ont été nommés Joachinntes ;JSc il n a
pas tenu à eux que fon nom n’ait été celui dun chet
de feéle. -
un dès. ouvrages de l’abbé Joachim , déclare qu en
faveur de cette proteftation de fourniffion 8c de cet aétç
de docilité, il w prononcera rien contre fa perfonne.
Çette diftinélion de la perfonne 6c des ouvrages auroit
m avoir lieu dans toute condamnation de livres. En
JOAD ou JO YAD A , (Hiß.fie r.) grand-prêtre des
Juifs, qui fit périr Athalie & fit monter Joas fur le
trône de Juda, Rois, liv. 4. chap. 11 & 12 , iX. Eara-
lipomènes , liv. 2 , chap. 22, 23 & 24.
JOAS, (Hifi, facr.) c’eft le nom de deux roisj
l’un de Juda, fils d’Ochofias ; c’eft celui qui infpire tant
d’intérêt dans Athalie, mais qui n’en infpire que la ;
encore les crimes qu’il doit commettre ua pur , font us
annoncés, quoique de loin 6c d’une manière énigmatique
, dans Athalie même i
Comment en un plomb vil l’or pur s’eft-il changé >
Quel eft dans le lieu faint ce Pontife égorge G .r ....
Èifons, ainfi toujours puifîiez-vous etre unis.
Toute fon hiftoire eft rapportée au 4e, livre des Rois ;
chapitres 11 Ôc 1 2 , 6c au 2e. livre des Paràlipomenes,
chap. 22,23 Sc 24s , r 1
L’autre Joas , fils 6c fucceffeur de Joachaz, roi
" d’Ifiael, 4e. livre des rois, chapitre 13. : -
JOATHAN , (Hiß. facr.) fils d’Ozias. Son hiftoirq
fe trouvé:,'liv 4 des Rois, chap. 1 5 ; «t üv- » des
Paralipomènes, çhap. 27?
JOB, ( Hiß, facr.) modèle de douleur & de patience,’
propofé par l’Ecrituré-Sainte dans lé livre qui porte fon
nom, §C qui eft un magnifique monument de la poelia
• des Hébreux.
JOBERT, (Louis) (Hiß. Litt, moi) Jéfuite plus
connu par fa fcicnce des Médailles que par fçs fermons,
Mort en 1719* x
JOCABEP, (Hiß. per.)femme d’Amram, mere
d’Aaron, de Moyfe & de Marie,
JODELLE (Etienne) (Hiß. Litt, m o i) né ij
Paris en 1532, fe fit connoître fous Henri II par ie$
ouvrages dramatiques.
, Alors Joddle heureufemént fonna ,
D ’une voix humble 6c dfone voix hardie
La' comédie ^vec la tragédie,
Et d’un ton double, ore bas , ore haut ,
Remplit premier le françois efchgftaut ô
dit Ronfard. En effet tout ce qui procède Joddle au théât
r e , eft compté pour rien, & lui-même eft compte pour
bien peu de chofe.;maisiteftle premier s&fesuagedies;
de çhpatre & de Dijon, & fa comédie d Eugene, paL
sèrent pour des cheS-d’oeuvres dans leur temp^ Cleopatg
fut jouée àPariç devant Henri II a l hôtel de Rheims &
au collège de Boncourt : Remi Reifem &_Jean de la
Perufe, auteurs diftingués de ce temps-la, y puer ^
principaux rôles. Jafldle (toit ayec ®-°n'ar<1