
$4$ M E' L
(homme tel que le comte de Bothwel ,- îl crut' devoiV
commuuiqner cette lettre à Marie , qui n’en fit. d’autre
tïfageque delà montrer à Bothwel, ce qui compromit
Mdvill • ce même auteur ajoute que le lord Herries
fe jetta- aux genoux de la reine, pour la détourner
d’une alliance fi honteufè; or-, le lord Herries avoit
figné l’aéle de confédération de la nobleffe ,-qui enga-
geoit, Marie pour le bien de l’état & pour fa= fureté-
particulière, à époufer le comte de Bothwel, &ilfigna y
comme témoin , le contrat de mariage ( J'oyq\MARiE
Stuart à l’article Stu a r t ,- l’article Lesley & c.
Marie Stuart, qui n’étoit pas foupçonneufe , n’ôta
point fa confiance à, Mslvilly & le roi.Jacques fou
fils-, peut-être à l’inftigation des ennemis de fa mère ,
le mit dans fonconfeil r & lui donna l’adminiftration
de fes finances j quand 11 alla- régner en Angleterre ,
fous le nom de Jacques I , il voulut emmener Mdvill
avec lui ; mais celui-ci s’excufa dë le foivre & mourut
retiré des affaires.
Robert Mdvill, de la même famille , fut un des
ambaffadeurs envoyés par Jacques V I , encore fimple
roi d’Eccffe r pour demander la grâce de Marie
Stuart, fa mère; il la deinaridoit comme un roi demande
juftice à un roi, en laiffant entrevoir ce que l’honneur
& le devoir exigeraient de lu i, fi le crime étoit con-
foïnmé■ l’infolente tyrannie trouva del’infolènee dans,
la menace d’un fils qui parloit de venger fa mère..
Robèrt Mdvill agi. avec zèle, &. ne. put rien obtenir.
Un aütre Mdvill ( André ). étoit maître d’h tel
de la même reine d’Ecoffe ; lorfqu’elle alloit au fupplice,
«île le trouva au bas de I’efealier dans les convulfions
du défespoir , le roulant par terre , fe tordant les bras,
rugiffant de douleur ÿ & pouvant à- peine proférer
«es paroles': quelle nouvelle je vais porter en Eccfl’e ,
au roi mon maître ! La reine lui reprocha doucement
fon peu de fermeté , & comme elle avoit de la peine
«monter fur l’échafaud, à eaulê d’un niai de jambe,
elle. lui dit d’un air ferain & d’un ton encourageant :
niions, mon cher André, encore ce petit fetpice , aide?-'
moi à monter.E l le le chargea de recommander fes
domeftiques au rai fon fils , & de lui défendre- en
fon nom , de chercher à la venger.
MELUN , ( Hifl. âne. & mod. ) Céfar parle vde
Melun ( Mdodunum ) dans fes commentaires, comme
d’une ville dès-lors ancienne & alors confidérable;
Les Normands la ruinèrent en 845. Le roi Hugues
Capet la donna a Bouchard , fon favori;' Sous le règne
de Robert, Eudes , comte de Champagne, s’en rendit
maître à prix d’argent ; Robert la reprit l’an 999, &
fit pendre le châtelain & fst femme qui I’avoient
livrée au comte de Champagne j les Anglois la prirent
par famine en 1420. Elle eut part auffî aux malheurs
de la France dans les guerres civiles du feizféme fièele.
La Maifon de Melun parait avoir tiré fon nom de
cette ville ; nous la voyons figurer parmi les maifons »
les plus considérables du Royaume, à la cour des rois
Hugues Capet •& Robert. Nous distinguerons dans cette
maifon les perfonnages fuivans *
i°, Guillaume I. du nom , vicomte de Melun , fur-
Bomraé le Charpentier, parce qu’il niy avoit point d’aï-
M E L
‘ mûre' qtu pût réfifter à la pefanteur ou de fes armes
ou de fes coups ; il vivok vers la fin du onzième
fièele, fous le règne de Philippe I.
z°. Adam II. du- nom le fignala- fous- Philippe—
Augnfte en 1207. H commandoit en Poitou contré, les-
Anglois; il les défit, & fit prifonnier Ai me ri VII, vicomte
. de Thouars, leur chef. 11 étoit à la bataille de Bovines
en P2.I4,-; & c’eft-de lui qu’il eft parlé dans Z aire :
• Quand Philippe à Bovine enchaînoit là viéioire ,
Je combattois , feigneur , avec Montmoi enci,
Melun, d’Eftaing., de Neffe & ce fameux Couci.
Il acconpagnï le prince Louis, fils-de Phil'pne-
Augufte , àla guerre contre les Albigeois en. ,1215 ; i!
le fuivit encore dans fon expédition d’Angleterre. 11
' mourut le 22 Septembre 1217.
3?. Dans J a branche de la Loupe & Marchevilîe r
: Simorî-de Melun, maréehalde France , fous Philippe-lc-
Bel, tué à la bataillé de Côurtrai en 1 3,02 , le n juillet.
4?. Jean 1. fon neveu, vicomte de Melun , fucceffcur
d’Enguerrand de Marigny , dans l’office de grand
chambellan , eft fameux par fes fèrvices fous Philippe-
Ie-Long, Charles-le-Bel & Philippe-de-Valois.
7?. Jean fécond, vicomte de'Melun, comte de Tan-
cârville, fils de Jean I , fut au$i grand-chambs llan après
r fon père , & de, plus r grand-maître de France,.après
■ le feigneur de Ghâiillon. Le roi Jean érigea- en fii
faveur la-terre' deTancarv île en comté-, le 4'fçvri r
135.1. Il fut fait prifonnier à la bataille de Poitiers,
•r avec Guillaume y archevêque de Sens, fon fi ère. Il eut
part a toutes les grandes affaires de fon temps ; il
mourut en 1382.
6°. Guillaume IV fon fils, comte dé Tanearville,
grand - chambeHan , & de plus y grand-bo;uteiller de
France & premier préfident laïc de la chambre des
• comptes , charge annexée alors a celle de grand-
bouteiller, alla en 1396, prendre poffeffion de l’Etat
; de . Gênes qui s’étoit donné au roi Charles V L Tan-
: car ville fut tué en 1415 , à la bataille, d’Azineourt,
■ 7°^ Dans la branche d’Efpinoi Henri de. Mekira
étotà la bataille de Nicopolis en 1396, & s’y dlftingia
Les aîhés de cette branche d’Efpinoi étoient connétables
héréditaires de Flandre. -
8-°. Robert de Melun y marquis de Roubaix ,, ci’ -
valier de la toifon d’or y tué au ftége. d'Anvers en 15 S - *
90. Henri y marquis-de Rïchebourg, filleul du. coi
Henri IV ,qui lui donna fon nom tué en duel..
io 0.* Matthias , dont nous obferverons. feulement
qu’il mourut en bas âge de piquâtes que lui firent
des mouches 2 miel. Il étoit frère de Henri.
n 0.- Ainfi que Henri-Anne , marquis de Riche-
bourg , qui étoit au fer vice de l’empereur Ferdinand II,
& qui fe diftingua à la bataille de Prague, du 8.
novembre 1620.
12e. Ambroife de Melun , neveu des précédons,
mort d’une bleffure reçue auYiége d’Aire le 5 Août 1641-
130. Henri, marquis de Richebourg , frère d’Anv
broifè , mort en Portugal, au fer vice du roi d’Efpàgne
en 1664.
140. Louis de Melunprince «fEpinoi c’eft celui
M E" M
ftit tué à la chaffe à Chantilly , par un cerf, le 31
juillet 1724. '
150 Dans la branche de la Borde-NormanviHe,
Chai les de Melun, bailli de Melun, gouverneur de Paris
-& de l’Isle de France & grand-maître de France ,
long-temps favori de Louis X I , tombé enluite dans
fa difgrace par les intrigues du cardinal Balue qui'
lui de voit fa fortune., .eut laiête tranchée dans le marché
d’Àndely le -2.0 août 176:8.'
Cette -maifon de Melun a dorihé à l’églife -une
'.multitude de prélats diftingués.
MÊMES ou MESMES ( de ) ( Hiß. de Fr. ) ancienne
& /îobîe famille, originaire de la province
*de Béarn. Amanieu de Mêmes, le premier de ce
nom dont on ait connoiffance, vivoit au commencement
du treizième -fièele, & on prétend qu’une
bi anche cadette de cette famille-, étoit étâbiie vers
c-lui du douzième en Angleterre, où elle a fubfifté
long-temps. On lit ces mots dans un ancien manuf-
cr:t en vers enrichi de nvgnatures : Ce livre fut au
roi St. Louis, qui en la fin de fes jours le donna à
fm fiire Guillaume de Mêmes, fon premier Chapelain.
C’étoit un pfeautier qui paffa depuis dans la biblio-
-thèque des rois d’Angleterre, d’où il eft revenu dans
•celle de Meilleurs de Mêmes, où eft la véritable
place , & où il eft confervé comme une des antiquités
de leur famille. |
Le premier de Cette famille qüt vint s’établir à
Paris, eft Jean-Jacques de Mêmes , premier du nom,
le 11 mai 1490. En s’attachant aux rois de France,
il ne diminua rien de -fon zèle pour la maifon royale
de,Navarre , c ’eft-à-dire, pour lesmaifons.de Foix &
d’Albrét, il partagea les lervices entre fon maître naturel
& fon maître adoptif, dont heureufement les
intérêts étoient les mêmes. François lui offrit la place
de' l’avocat du roi Jean Ruzé, dont apparemment
il étoit mécontent. De Mêmes la refufa , en difant que
jamais un homme de bien ne prenoit la. place d’un
homme de bien, vivant; il fut lieutenant-civil, maître
requêtes, nommé à la place de premier préfident
du parlement de Rouen-, mais il refta dans le confeil.
Il alla en qualité d’ambaffadeur en Allemagne, en
buiffe, en Elpagne, toujours pour les intérêts réunis
des rois de France & de Navarre. Il négocia le mariage
de Jeanne d’Albret avec Antoine de Bourbon.
Il mourut le 23 octobre 1569.
-Henri de Mêmes, premier du nom, fon fils ,
amateur des lettres , ainfi que Jean-Jacques^ ami
& compagnon d’étude des de Foix, des Pibrac,
des Turnèbe , dés Lambin. Il fut à la fois & magistrat
& homme de guerre ; la république de Sienne
«’étant mife fous la proteélion de la France , il y fut
envoyé en 1556, en qualité de podeftat ou chef des
armes &. de la juftice. En France, ayant raffemblé
différentes garnifons pour en faire une petite armée,
il reprit plufieurs villes & châteaux for. s , dont les
Efpagnols s’étoient emparés. Après avoir été chargé
de différentes négociations en Italie, &. avoir fait
preuve de capacité dans tous les emplois de robe
& d’épée dont il s’étoit acquitte, il.iùt fait confeillçr
M E M J47
d’état, chancelier de-Navarre, fur-iritendant de la
maifon de la reine Louife de Lorraine femme de
Henri III. Ce fut lui qui en 1570 ,avec le maréchal
de Biron , fufpendit la guerre civile contre les Huguenots
, par cette paix conclue à St. Germain, qui
fut nommée boiteufe 6* mal afiife, parce qu’elle avoit
été négociée de la part du roi par Biron qui étoit
boiteux, & par de Mêmes qui etoit feigneur de Ma-
laffife. Cette plaifanterie annonçoit des défiances qui
furent cruellement juftifiées deux ans après ; mais les
négociateurs avoient été de bonne foi. Henri de
Mêmes mourut le premier .août 1390. Dans fon
épitaphe qu’on voit.aux Grands-Auguftins , il eft
dit que Henri a- été beaucoup loué , ÔL qu’il ne L’a
pas encore été affez; doêlijjimorum hominum fcripds
celeberrimum , à nernine tamefi fatis pro dignitate lauda-
tum. Meftjeurs de Sainte Marthe ont fait l’éloge historique
de Jean Jacques & de Henri de Mêmes. Le
fils unique d'éHenri, le nommoit Jean- Jacques comme
fon a veut Le célébré Jean Pafferat fut fon précepteur.
Jean Jacques mourut doyen du Confeil le 31 Oâo-
bre 1642 ; c’eft pour lui que la terre & Seigneurie
d’Avaux a été érigée en Comté par Louis XIII, en
163 8 , en confédération y portentles lettres d’éreélion,
des grands & recommandables fervices rendus a fes
couronnes dè France & de Navarre , par les défunts
feigneurs de Mêmes, tant dedans que dehors le royaume ,
notamment au feu Roi, par le feu feigneur de Roijfy ,
( Henri ) Chancelier de Navarre & premier Confeiller
d’Etât de France , & à préfent par ledit feigneur de
Roijfy , fon fils { Jean Jacques I I , ) premier & plus
ancien Confeiller en touffes Confeils. Henri I I , fils
aîné de Jean Jacques I I , fiat Li.menant-Civil en
1613 , Prévôt des marchands en i 6ï8 ; il mourut
Préfident à Mortier en 1650.-
Claude, fécond fils de Jean-Jacques I I , eft ce fameux
comte d’Avaux, le modèle des négociateurs&. deshommes
d’Etat, l’auteür du traité de w eftphalie ; il mourut
le 19 Novembre 1650, il avoit été Surintendant des
Finances.
Jean Antoine, troifième fils de Jean Jacques I I ,
mourut Préfident à Mortier le 23 Février 1673.
Jean-Jaques de Mêmes, troifième du nom , fils de
Jean Antoine, fut aufli Préfident à Mortier ; il étoit
de l’Académie Françôifè : mort le 9 Janvier 1688.
Jean Antoine,, fils de Jean-Jacques I I I , eft le
premier Préfident de Mêmes, mort le 23 Août 1723 ;
il étoit auflî de l’Académie Françoife.
MEMMIUS, ( Hifi. Rom. ) Ceft le nom :
i°. Du tribun du peuple Caïus Memmius, orateurcélé*
bre. Eâ tempefiqte romceMemmiifacundia clarapollensque
fuit ; il engaga par fon éloquence le- peuple Rônjain , à
informer des crimes de Jugurtha & des complices qu’il
avoit à Rome, fur-tout parmi les Grands & la Nobleffe,
dont Memmius étoit l’ennemi déclaré. Sallufte prétend
qu’il ne fait, pour ainfi dire, que tranferirè le difeours
prononcé en cette occafion par Memmius, ( l’an de
Rome 641 ) unam extammultis orationem ejus perf-
cribere : il paroît cependant que fi Memmius a fourni
le fond des idées, Sallufte / y a mis la forme ; on peut