
& détruire l’empire de l’ante-chrift, après quo’ là fin
du monde arrivera. Cette dernière opinion , félon
Pocok, n’eft pas particulière à la fèâe des Haittites ,
mais généralement répandue parmi tous les-Turcs.
Ricaut ,-detempire Ottoman* (G )
HA1L L AN , ( Bernard de Girard, fèigneur du )
( Hift. Lut. mod. ) Son Hiftoire de France depuis
Pharamond jufqu’à là mort de Charles'VIH, lé foui
de les ouvrages,un peu connu , fut le premier corps
d’Hiftoire de France compofé en françois. Du Haillan
fe montre peu favorable à- la loi falique ; il s’exprime
au fujet.de cette loi, d’une manière peu convenable-
pour un- françois. Peut-être vivant fous • les règnes de
Charles IX & de Henri III, étoit - il dans des intérêt
- contraires à ceux de la maifon de Bourbon , qu’on
avoit l’air de favorifèr , quand on réclamoit la loi
falique. Quoi qu’il en foit , du Haillan fe contredit
lui-même , lorfqu’il prétend,, d’un côté,, que l’article
6 du titre 62 du code falique, ne peut être appliqué à
la couronne y, & de l’autre, que. Philippe-le-Long a
fabriqué cet article pour exclure fà nièce de la couronne.
11 fè trompe d'ailleursfur les deux points : i°.oet '
article, à la vérité, exclut feulement les filles de la
«focceffion aux terres faliques, mais il s’applique par
une conféquenee très - naturelle , à la.foccefiion au
trône; 20. quant à. l’interpolation -imputée a Philippe-
le-Lorg, ee prince fit prononcer folemneüement dans
une aflembléè de prélats,. de fèigneurs & de bourgeois
notables de la capitale , qu'au royaume de France
les femmes ne /accèdent point. Cet a£!e rédigé en forme
authentique, & publié comme un règlement inviolable,
donna enfin à. la loi falique, concernant la fuccefîion
au trône , Iè caraâère de loi écrite qui lui manquoit
encore c’eft peut-être la le fondement de l’èrreur dé
du Haillon fur la' prétendue inrerpolation faite à la
loi falique ; mais il nrexiffe aucun manufcrit de cette
loi fans cet article 6 du titre 62 qui exclût les' filles
de là'fuccefîion à là terre falique. On a de ces ma-
nufcrits qui font du Huitième fièçle & cet article s’y
trouve. Marculphe , qui vivoit dans le feptième, plus
de fix fièclés avant Philippe - lé - Long , cite expréP
fément cette loi. Non - feulement cette interpolation
ifapoinr été faite; mais fi l’on eut voulu la- faire,
on l’àuroit mieux faite pour l'Objet qu’on fë propofôit ; j
on lauroit fait porter exprefïement for la fuccefîion au
trône, afin de'neTâifîèr ni équivoque ni incertitude
à-cet égard.'Charles IX fit du Haillan fon hiftorio-
graphe Henri III le nomma généalogtfte dé l’ordre
du St. Efprit.Né à-bordeaux en 1535. Mort à Paris
en r6icv-
HAIRE , fi f. petit vêtement tiffu dé crin ; - à Tufâge"
des- perfonnes penitentes qui le portent- fur leur
chair; & qui- en -font affeOées dune manière perpétuellement
incommode r - finon doulôureufè. - Heureux
ceux, qui peuvent1 conférver la tranquillité de l’arae ,
la férénite , l’affabilité, .-.la douceur,- la-patience, . &
toutes les vertus qui nous rendent agréables dans 4a
fociété , & cela . fous une- fènfation toujours importune
111 y a quelquefois plus à- perdre pour la bonté
à-un moment d’humeur déplacée, qu’à gagner par*
. dix ans de Haire , de difeipline & de cilice. ( A. R. )
HAIRETITES ,fi m. (Hift.rnod.( feOe de Ma-:
hométans dont le nom vient de Habet y en turc- étonne-
ment, incertitude,- parce que,-à l’exemple des Pyr--
rhoniens, ils doutent de tout, & n’affirment jamais
! rien dans la difpute. Ils difènt:que le menfonge peut
être fi bien paré par-l’dprit humain ,- qu’il eft impof-
fible de le diftinguer de- la vérité; comme aufïi qu’on
peut obfcurcir la vérité par tant de fophifmes , qu’elle 3 en devient mécortno'fiable. Sur ce principe-, ils con-r
cluent que toutes les-qu .’fiions font probables & nullement
fufeeptibles de démonftration ; . fur tout ce
qu’on leur propofè, ils fe contentent de répondre ,
cela nous eft inconnu,, mais Dieu le fait. Cette manière
de penfer qui fèmbleroit devoir les exclure des
dignités de la religio«,- qui demande ordinairement
des hommes décidés,~ ne les- empêche pourtant pas
de parvenir à celle de muphti ; & ale r ; , comme ils -
font obligés de répondre aux confiiltations, .ils-mettent
; au bas leur feft-a ou fentence , qui contient , à la vérité
une décifion bien articirée ; mais ils ont foin d’y ajouter
- cette formu 1e r Dieu fait bien ce qui eft 'meilleur. -
Quoiqu’èxaâs obfervateurs- des pratiques de la religion
& des loix civiles r les Hairetites n’afficherît
point une morale févère ; ils boivent du vin en compagnie
, pour ne point paroître dé mauvaife humeur
mais-entr’eux ils ufent- de liqueurs, dans ■ lefquelles il
entre de l’opium ; &. l’on prétend que cette- drogue-
contribue beaucoup a les entretenir' dans un état d’en* -
gourdîfTementqui s’accorde- très-bien avec leur pyr?
rhonifme abfolu , qu’on - peut : regarder comme une
yvrefïè d’efprit.Ricaut, de lempire Ottom. (G) .
H AITER B A CHIfi m. { Hiß. mod. ) c’efi le nom -
qu’on donne en Perle au premier médecin du roi, dé
qui dépendent tous lés autres médecins du royaume ,
il efi- chargé de les examiner de juger s’ils-ont la -
capacité requife pour exercer- la médecine -dans -toute f
.. l’étendue de la monarchie. C A. /?.-)
HALDAN 1, ( Hiß. de Suède ) roi de Suède & de '
Gothland; attaqué par les Norwégiens qui s’étoient
révoltés ÿ les Rufïès accoururent-à fon fecours, & lui
aidèrent à reconquérir • les- états qu’il- avoit perdusi -
Fridlef avoit ,- par fes ccnféfis & par fon -courage y ,
aflùré- le fuceès de cette guerre. .Quoique prince &}
barbare , Haldan ne f i. point ingrat : il lui aida a -
conquérir le Danemarck , fur lequel il avoit d’autres
droits que celui du plus fort ; ■ il le -ficonda aufïi dans-1
fes projets amoureux ; Une victoire afliira à - Fridlef
la pofFeffion de Flogcrte , princefife Norvégienne» -
Haldan, enfin , alloit régner par lui-même ,-lorfque
des -rebelles- confpirèrent - contre ■ lui- &L. l’afiaffinèrent» -
(M d e Sa c y ), -
Haldan I I , roi de Suède ; fa vie n’éft qu’une1
fuite de meurtres ; - c?eâ un objet dévoué à-l’indignatiort
. de la pofiérité, &-dont la - vue- ne peut • être utile que*
dans' un fiècle où un fyftême atiffi dangereux" que fii—
bîime , • a- confacré tout -ce que les arts ont de plus • “
exquis , à rappeller la. barbarie. L’Hiftoir.e des premiers
xôis du Nord geutfervir du moins à prouveçi
qtxfe dans les fiècles d’ignorance chaque jour a été
marqué par des affaffinats. Dans les fiecles éclaires,
on fe tue aufïi , mais avec plus d’art : la méthode eft
plus lente, les meurtres moins fréquents & le temps
que les rois emploient à chercher des pretext s-pour
fe déclarer la guerre , eft autant de gagné pour l’humanité
Haldan étoit fils de Harald, qui fut aflafliné
par Frothonfon - frère ; un crime fut-puni par un
.crime ; & Frothon ("'Voye{ ce mot), fut brûlé dans fon
-palais par fon neveu ; Ulvide, fa-femrpe ,-fut lapidée ,
& Sivard, fon beati-père, expira, comme elle ,-fous
lès coups- de Haldan & de fon frère Harald : - le
premier ajouta encore Eric à tant de viéhmes de fà
vengeance : il avoit été-vaincu- dans plufieurs combats,
mais enfin le plaifir de tremper fis mains dans
le fang de fon, ennemi, le dédommagea de la honte
de tant de défaites. Devenu roi de Suède par-la mort
de l’ufurpateur, H-aldan fit la guerre aux pirates, parce
qu’il ne.fçavoit plus à qui la faire. Un r-ebelle l’appelle
en duel, c’étoit1 Sivald : Haldan y qui’’ déçoit -le châtier
, alla hazarder contre lui fa. couronne, fa vie ,• &
compromettre l’autorité des loix : Sivald amena avec
lui lés fept- enfants , & lés huit champions demeurèrent
fur la place : ■ Hartbéen veut mefurer fa force
àvec le vainqueur ;-.il vient/ accompagné- de fix fpa-
daffins , & H-aldan, foit adrefife, fo. t bravoure y-fçair
encore fê. délivrer de ces fept ennemis-. Il n’étok point
marié,-mais il étoit amoureux, & cette-pafïion qui
adoucit les moeurs des autres hommes , ne fit-que donner
à fon earaélère plus de férocité. Thorilde, fi’le
de Grim© ,-étoit-l’objet de fon- amour il maflacra le
père pour obtenir la- file ; ou peut-être n'afpiroit-il à-
la main-'de Theiilde que pour1 avoir la-gloire d’étendre
Grimo à fes pieds. Le meurtre-d’un eorfai-re nommé
Æbbo, fut le dernier de fes exploits.-- (M. dè Sac y
HALDE, • ( Jean - Baptifte du-) ( Hift. Litts mod. •)
jéfuite,, eft principalement connu par fa Defcrip.tion
biftorique , géographique & phyfîque de l’empi 'e de
la Chiné & de la Tartarie Chihoilè, & par la part
qu’il eut au Recueil-des 'Lettres édifiantes & curieufesr
Né en 1674, • mort en 1743..
HALE, ( Mathiéu) .(Hift. Lût. modé-) chef de jufficë
du banc du roi fous Charles G en Angleterre. On a-
dè lui une Hiftoire des, Ordonnances royales 9 6lqs oeuvres
morales'& théologiques ; des oeuvres de phyfîque , -
telles que âès:-Obfervalions fur tes expériences-de Tor-
ricelli ; un EJfai fur la gravitai on des corps fluides y.
des Obferi>atioiïs'fur'les principes des mouvements na~
turels. Burnetévêque de Salisbury., a* écrit fa- vie#
Né en 1609:, • mort en- -1676.^
HALES. ( Voye% A lexandre) (dè Hales). •
HALL y- ( Jofeph ) {Hift. -Litt. mod.) évêque d’Ex-
eefter , ■ puis de-Norwick , - a été furnommé le Sénèque
de l’Angleterre. Il fouffrit pour la caufe de Charles Ier,
' fous la- tyrannie - de Cromwel.-Ses oeuvres- reli^ieufes &
morales pour-'la1 plupart, ont-été'-recueillies- in-foh
Quelques-unes ont été traduites en-françois par un
écrivain nommé Jacquemot. > Né ;en 1 5 7 4 ,-mort en
16 56^ •
HALLER, (Albert)- (Hift:. Lutj mod. ).,Médecin de
Berne, appartenant à la littérature entière par la wuie
étendue de fes talents & de fes connoififances. 11 a paffé
long-temps pojjr le premier poëte de l’Allemagne & de
la Suifte ; & fi- depuis , plufieurs poètes heureux fo
font affociés à fa gloire , ils ne l'ont ni' effaces ni afifoi*
felie. Ses poëfiesf ont été traduites en françois. On y
diftingue for-tout l’ode intitulée : les Alpes, ouvrage
vraiment digne de la majefté du fojet-, & une pièce
très-touchante for la mort d’une do fes tommes ; car
il- en eut trois, il les rendit-toutes les trois fort heuJ
reufes-, &- fut très - heureux* avec; elles ; car l’un eft
une fuite de l’autre.- Le defir- de fe rendre plus utile
tourna-fis Tues & fes études du côté de la médecins-
ÔL de l’hiftoire naturelle. Son Traité de l’irritabilité des-'
Nerfs a • paru rempli des découvertes les plus heu-fi
reufeSÿ-il a - été'traduit en françois; ainfi que la fo r *
motion du Poulet,- autre ouvrage de M, de Haller, ; (aè
Phyfîque offre auffi beaucoup d’idées neuves fur la*
génération- de l’homme &. lur la formation des os«*
Ses autres ouvrages - de médecine embrafient toutes’;
les parties de l’art , tendent à les- p.erfeéÛonner.- If;
a été-utile jufques dans fes délaffemen-ts ; on a de lui'
quelques romans moraux, pleins de vérité^, dont une
politique faine pourroit faire un grand ufage. U fon g ^
un de ees romans ,-.-a été traduit en françois. Il fut-de
l’Académie des Scienoés-de Paris- & préfident. de l’Aca* '
démie de Gottingue ;- mais content de la gloire liité-'
: ràire,-il refofà le titre de baron de l’Empire qu’on ;
lui offrit. On a-remarqué* que dans un incendie , il:
avoit eu le courage de lê - jetter au milieu des flammes-■
pour fauVer quelques-unes-de fes poëfies & que
l’année foivante il1 eut le courage plus graûd de jette?-'
au feu ces mêmes produ Otons- qu’il- en-avoit tirées«-*
Le travail étoit devenu fi nécefiaire à M. de Haller 8s -
: l’idée-d’en être privé lurétoit-fi infuppbrtaHé, quayanü-
eu - le bras - droit cafte y il apprit en une nuit à-écrire1
affez bien de la main gauche.- lî fut- obfervateur, 8L-
il le fut for lui-même jufqu’au dernier momènt- de fa1
vre; il fe tatoit le pouls de temps en temps & ju- ;
geoit des progrès de la maladiecomme s'il eut ete-
queftion d-’un malade étranger &. indifférent. Mon ami ^
: rartere- ne bat plus , dit-il tranquillement à fon méde-'
cin , & il' expira en prononçant ees mots. Il a laiffâ:
un fils, digne deriui , le homme- de lettres diftingue#-
Mort en 1777»-. ' . . . . . . .- ,
HALLES, ( Etienne ). ( Rdift« Lût. mod A) Ec'cléfiato'
' tique anglois, grand & utile naturalifte , m -more der
la foc-iéte -royale de Londres , auteur de plufieurs de-^'
ebuvertes^ heureufes en phyfîque.--Son Ventilat&ur^ fa '■
Statique des- ' animaux y traduite en françois par Sau-*"
vàge, fa Statique des -végétaux hônbréë du traduc-;'
' teur-le plus illuftre, M« -de Buffon-, • font de grâûds-'
■ titres de gloire dans un -genre utile. 11 fit des- expé--'
rienees for-la manière de diftoudre fa pierfé dans-'
la velfie remporté un"prix en f739.fùr cé fojet Ç
il enfeigua- l’art - de rendre potable fêau de- la p
cet- ouvrage a encore été tràdun ' en- françbis/ Oit à de *
lui plufieurs diftertattons • fur feaû1 de goudron ; - fÙ7*
-1 les -injectons -utiles- auq hydrdpifîes ; :fur les tremble-^
j méats de terre;; furJ’éfoüriciié;. fur la manière -