
il étoit digne d’entendre Libanius, 6c il continua de
1 aimer ; ce rhéteur payen eut pour difciples deux
illiiftr.es orateurs chrétiens , St. Bafilç & St. Jean-
Chryfoftôme ; les lettres de St. Bafile font foi de Ion
attachement pour fon maître.
Nous avons les oeuvres de Libanius en deux vol.
m-fol. ; mais elles ne font pas , à beaucoup près,
ccmplettes ; la plupart de fes harangues font perdues :
un italien, Antoine Bongiovani, en a retrouvé dix-
Icpt dans un manufcrit de la bibliothèque de St. Marc,
6c les a publiées à Venilè en 1755. On ignore le
temps de la mort de Libanius.
L IB A T T O j C m, ( LLifl. mod. ) Ç ’efl le nom que
les habitants du royaume d’Angola donnent à des
elpeces de hameaux ou de petits villages qui ne font
que des afiemblages de cabanes chétives , bâties de
boi$ 6c de terre gralTe , 6c entourées dune haie fort
opa fie & affez haute pour garantir les habitants des
bçtes feroces^, dont le pays abonde. Il n’y a qu’une
foule porte à cette ha ie, que l’on a grand foin de
fermer la nu it, fans quoi les habitants çourroient rifouç
G’êîre dévorés,
LIBERAT , (Hifl. Fccléfiafl,) C e f t l e nom de
deux martyrs d’Afrique au cinquième fiècle , fous
la peilecution du roi Kunneric, 6c celui d’un diacre
de l eglife de Carthage au fixiéme fiècle , qui fe dif-
tingua dans l’affaire dite des Trois Chapitres. ( Voye^
fur çette affaire, l’article Eutyches ) , 8c dont on a
UR ouvrage intitulé ♦ Breviarium de causa bfieflorïi &
Buiychetis,
U B É R E , {Hifl, Eccléfiajb,) pape ély en 3 5 2 ,
fouv:nt cite par les Janféniftes fur-tout, comme ayant
vg/ic dans la foi , & s’étant laiffé ébranler par les
pçi feeutipns de l’empereur Confiance , 6c féduire par
les artifices des Ariens. Il n’ayoit péché que par foiblçffe
comme Pierre, il fe repentit ê f pleura comme P ierre,
pt çîes exçufes à S t Athanafe d’avoir pendant quelque
tQmps abandonné fa çaufe , & mourut faintement en
foes pères le traitent m|me de bienheureux, & fon
pom fe trouve dans quelques anciens martyrolçges.
L IB E R T A T , ( Voye« C as a u x , )
U BU R N E , | m. Libumus, £ Hifl. Rom. ) huifi-
fier qui appelloit les eaufes qu’on devoit plaider dans
le barreau de Rome ; ç’efr ce que nous apprenons
d.e Martial qui tache de détourner Fabianus , homme
de bien, mais, pauvre, du deffein de venir à Rome
ch les moeurs étoient perdues pjccül horriius l\bur-
MS j îuyejial dans fa quatrième Satyre,
Primuç ? clamante Mur-no 3
Çurritç, jàm feditt
L ’empereur Antonin décida dans la loi V I I , ff, de
refit, que celui qui a été condamné par dé-
ia e t , 4?H être écouté , s’il fe préfente avant la fin
sb liîndieBçe, parce qu’on préfume qu’il n'a pas en-
t'îiîdu la TObc.de l'huifiier, liburni. il ne faut donc
pas traduira Ukrnw par enw public, somme ont
fait la plupart de nos auteurs, trop curieux du. foin
d’appliquer tous les ufages aux nôtres. (Z?. J. )
L IC E T I ou L IC E T O , Hiji. mod. ) C e t homme
qui ne fut peut-être pas nomme fans defièin Fortunius,
naquit avant le feptième mois de la groffefle de fa
mere ; fon père le fit mettre dans' une boëte de coton ,
6c prit pour l’élever 6c affûrer fa v ie , des foins qui
réunirent parfaitément à tous égards. Fortunius jouit
dune parfaite fanté , 6c vécut foixante 6c dix-neuf
ans. Il fut d’ailleurs un médecin habile, atr.fi que fon
père. On a de lui plufieurs ouvrages en latin , les
uns fur la médecine, comme celui qui a pour titre 5
de his qui vivunt fine alimentis ; les autres fur la
phyfique : de fulminum mturâ ; de maris trjnqUulhtatç
6* ortu fluminum ,* d’autres enfin fur des matières
d’antiquité : de annulas aniiquis - de Lucernis antiquis.
Dans ce dernier traité, il foutient que les lampes lé*
pulchrales des anciens ne s’éteigno ent point. Ferrari,
dans upe differtat’on bien pofférieure , de veterurn
lucernis fepulchrakbus , dit au contraire que çes prétendues
lampes inextinguibles , étoient des phofphores
c[ui s’allumoient pour quelques inflants , lorfquMs
çtoient expofés à l’air, Fortunius Liceti né à Rapalo
dans l’état de Gênes en 157 7 , mourut à Padouè ep
1636,
On a dç Jofeph Liceti fon père , un ouvrage iijti*
tule : Nobilità de principali membri dell' Vojno,
LICINIUS , (Hifloire des empereurs. ) né dans-la
Dacie fut un foldat de'fortune , qui n’eut d’autre;
titre à l’empire que fon courage & fes talents pour
la guerre. Galère-Maxipiien , qui avait été fimple
foldat avec lu i, en avoit reçu de grands fervices : ce
fut par reconnoiffance qu’il le çhoifit pour fpn collègue
lorfqu’il parvint à l’empire. Il lui donna Iç
departement de l’Illyrie, 6c enfoite 4e tout l’Orient,.
Conflantin, qui vpyoit fon crédit prendre, chaque
jour de nouveaux açcroifiements, fe fortifia de fop
alliance, 8c foi fit époufer fa foeur Çonflantia , 6ç
fours forces réunies humilièrent la fierté de Max;-»!
mien qu’ ils défirent dans plufieurs combats. Lici-
mus né barbare, ne fo dépouilla jamais de là férocité
naturelle à fo nation. Ses moeurs agrefîes rappelle*
rçnt toujours la baffefife de fà na;ffance, Ennemi des
lettres^ 6c des philosophes » il les appelloit la pefie 6ç
le poifon des états. C ’étoit pour jufiifier -fon igno*
rance. Son éducation avôit été fi négligée, qu’u ne,
fir.'oit même pas, figner fon nom. Il oublia que c’étoit,
a Gcilère-Maximien qu’il devoit fa fortune, 6c ce fut
contre les enfants de ce bienfaiteur qu’il exerça le
plus de çruautés. Maximien dçfait dans plufieurs
combats, fut enfin obligé de fe rendre à fa difçré*
tion ; mais le vainqueur impitoyable }e fit maffacrer
avec toute fa famille, Sa fureur avide, de fang fe tourna
contre les chrétiens qu’il détefioit, parce qu’ils étaient
fayarifés par Conflantin devenu l’objet de fa haine
jaîoufe. Çonflanfin afiuré des armées des Gaules 6c 4ç l’Italie 9 lui déclara la guerre, Ils en vinrent aux
mains dans la Pannonie, 6ç la viéloire , (ans être
tfêcifivç , pençha du. côté de Çonfiantin, Il fallut
tenter la fortune d’iln fecond combat dans les pi a* ries
d’Andrinople : l’avantage f i t à - p e u -p r è s égal. Les
•troupes de Lidnius plièrent ; mais tout le camp de
Conflantin fut pillé. Les deux rivaux également épuifés
6c fos de la guerre , firent la paix fo 'qüe Lidnius
achefa par la ceffion de la Grèce 6c de l’Illyrie.
Lidnius honteux d’avoir fouferit à des conditions
humiliantes, recommença les hofl.lités ; il fut encore
défait près d’Andrinople, d oli il fe retira à Chalcé-
doine, où , craignant d’être attaque par l’armée viélo-
rieufe * il demanda la paix qui lui fut accordée \ mais
dès qu’il eut réparé fes pertes , il viola le traité;
il en fut puni par une (ânglante défaite dans les plaines
de Chalcédoine , où toujours malheureux fans
rien perdre de fa réputation , il fut obligé de s’en
remettre à la clémence de fon, vainqueur. Sa femme
Çonflantia obtint fa grâce de Ion frère. Conflantin,
après l’avoir admis à fa table, le relégua à Theffa-
ionique, où il mena une vie privée avec fa femme :
il paroiffoit avoir renoncé à -toutes les pro nielles de
l ’ambition, lorfque Conflantin envoya des ordres
pcür l’étrangler. Il mourut âgé de foixante ans, dont
il ep avoit régné quatorze, T -N . )
L IÉ 3A U T , ( Jean) {Hifi. Litt. mod. ) médecin;
il eut part à la Maifon rufiique , dont le principal
auteur fut Charles Etienne , fon beau - père. On a de
Liébaut divers ouvrages de médecine : Thefaurus
fanitatis , grand tréfor en effet ; de proecavendis curan-
difque venenisr Commentarius ; traités fur les maladies,
Vornement & la beauté des femmes. Mort 1596.
L IE U T A U D , (Jacques 8c Jofeph) Hifi. Litt,
mod.') Tous deux frirent de l’Académie des Sciences;
tous deux étoient de Provence ; l’un , d’Arles; l’autre,
d’A i x , néus ignorons s’ils étoient parents. On a du
prem er , mort en 1733 , vingt-fept volumes de la
connciffance des temps, depuis 1703 jufqu’en 1729.
Le fécond a été premier médecin du roi Louis X V I.
On a de lui beaucoup d’ouvrages de médecine. Mort
à Vérfailles le 6 décembre .1780 , en difant aux médecins
fes confrères, rafièmblés autour de lu i , 6c qui
lui propofoient différents remèdes : je mourrai bien
fans tout cela.
Ligarius , 8c on fait quel en fut le fuccès. C ’efl u
des beaux triomphes de l’éloquence, puifqu’il s’agiffo;
de déterminer Céfàr irrité, à faire grâce , quoiqu’
eût bien réfolu d’être infléxible ; Cicéron le rendit clé
men t, en louant fa clémence. Ceux qui ne croien
pas ou qui ne veulent pas croire à-ces grands effet
de l’éloquence , aiment mieux fuppofer que Céfar 8
Cicéron étoient d’accord, 6c qu’il étoit convenu entr
f f l ‘I110 Géfir feroit attendri à un certain endroit d
plaidoyer, 6c laifferoit tomber de fes mains l’arrê
qiu proferivoit le coupable ; c ’eût été de la part d
Gelai- u£e complaifance bien fingulière pour C céron
/ r c*lar&er en public de ces apparences toujour
odieules, de colère 6c de rigueur, tout exprès pou
ménager a 1 orateu.r la gloire d’en triompher, Tubé;
ro n , accufateur Je Ligarius , ayant foccorribé dans
cette occafion, renonça pour toujours au Barreau. 11 efl
• fâcheux que la clémence de Céfar envers Ligarius,
n’ait pas empêché celui-ci d’entrer 'dans la conjuration
qui fit périr ce diélatèür,
Hélas î tous les humains ont befein de clémence'
il importe à l’humanité entière que nul n’ait à fe repentir
d’avoir été cléniî-nt , 6c l’hifioire cTAugufle ,
q u i, après avo;r puni juiqn’à dix conjurations formées
contre lu i , prend le parti de pardonner la onzième ,
6c depuis ce temps non voit plus naître aucune, eit
d’une moralité bien plus utile au genre humain, que
celle de Ligarius ,-confpirant contre celui qui lui a
pardonné.
LIG ER , ( Louis ) ( Hifl. Lut. mod. ) Charles
Etienne & Liebaut, fon gendre ( voyc^ Liébaut )
I avoient fait la maifon niflïque, Liger efl auteur d’une
nouvelle maifon rufiique , 6c de beaucoup de livres économiques très médiocres fur l’agriculture, le jardinage,
la cuifirie, la chaffç, la pèche, 8cc. N i à
Auxerre en 16 5 8 , mort à Gm r ch i, en 1717«
L IG N A C , ( Jofeph Adrien le Large de ) £ HifL
Litt. mod. ) homme trifte , écrivain médiocre ; il a
beaucoup écrit for la phyfique, la métaphyfiqüe 6c
la religion.. Il efl auteur de îa lettre à un Américain,
fur IHifoire naturelle de M. de Buffbn. Il a écrie
aufii contre le livre de Fefprit. Il a voulu expliquer
les myftères, ÔC pour rendre fenfible celui de la tranfo
fobftantiation , il a foutenu lapojfibilité delà préfence
corporelle de Vhomme en plufieurs lieux. Ne feroit-on
pas mieux de révérer en filence ncs myftères quö
de les expliquer ainfi ? Mort à Paris, en Ï762,
LIGNE de marcation , ( Hifl. mod. ) ou ligne de
divifion, de partition, établie par les papes pour le
partage des Indes entre les Portugais 6c les Efpagnols ;
l’invention de cette ligne fiftice cft trop plaifante pour
ne la pas tranferire ici d’après l’auteur de V E lf ai fur
l’hlfl. générale.
Les Portugais dans le x v , fi scie demandèrent aux
papes la pofi'effion de tout ce qu’ils dècouvriroient
dans leurs navigations ; la coutume fobfiftoit de demander
des royaumes au faint fiége , depuis eue *
Grégoire VH. s’étoit mis en pcfle(lion de les donner.
On croyoit par -là saffrirer conrre une uforpatioiï
étrangère, 6c intéreffer la relgron à ces nouveaux
etabl fiements. Plufieurs pontifes confirmèrent donc
au Portugal les droits qu’il avoit acquis , & qu’un
pontife ne pouvok lui ôter.
Lorfque les Efpagnols commencèrent â setabhV
dans l’Amérique , le pape Alexandre V I , en 1493 ,
divifo les deux nouveaux mondes , l’américain 6c
t ÇR deux parties. T o u t .c e qui étoit à 1 orient.des îles Açore s, devoit appartenir au Portugal 5
tout ce qui éto.t à l’occident , fut donné par le font
fiege a 1 Eipagne. On traça for Ig globe une ligne qui
I marqua les limites cte ces droits réciproques, & qu’on
1 appeila la ligne de marcation , ou la lijte akxats^