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g a i, avec d’Argouges , découvrit la cojifpiration du
connétable de Bourbon.
5°. 11 fut père de Jacquès II. qui fut le premier
maréchal de Matignon. Celui-ci elevé, en qualité
d’enfant d’honneur auprès de Henri II alors dauphin,
porta les armes fous fix rois , depuis 8c compris
François I , jufques 6c compris Henri IV ; il fe diftin-
gua aux fièges de Montmédy, de Damvilliers, de
Metz, deHefdin, de Blois, de Tours, de Poitiers,
de Rouen. Il fut fait prifonnier à la bataille de Saint-
Quentin en 1557. Toujours attaché au parti du roi
6c de la religion de fes pères, dans les guerres contre
les Huguenots, il combattit ceux-ci à Jarnac , à là
Roche-Abeille , à Montcontour. Mais en même
temps il eft du petit nombre de ces gouverneurs catholiques
, qui, par leur défobéiflance vertueufe, fau-
yèrent les Huguenots à la fàint-Barthelemi ; il pré-
fèrva de ce maflaere, Alençon 8c faint-Lo oh il
çommandoit. En 1574, il pacifia la baffe-Normandie
& prit le comte'de Montgommeri dàns la. ville de
Domironr. Charles IX érigea pour lui en comté ,
l’ancienne baronnie de Thorigny; Henri LU. le fit
maréchal de France le 14 Juillet 1579, 8c chevalier
de l’ordre du SaintiEforit le 31 décembre de la
même année. 11 ne cefia pendant tout ce règne de
remporter des avantages fur les Huguenots. Lorfque
Henri IV. parvint- au trône, il fut un des premiers
à le reconnojtre , il remit Bordeaux & toute là
Guyenne fous fon obéiflanee. Au fàcre du roi à
Chartres le 27 Février 1594, il fit les fondions de
connétable, A la réduéfion de Paris le 22 Mars de la
meme année, il entra dans cette ville à la tête des fuiffes,
Il mourut au château de Lefparre le 27 Juillet 1^97.
6Q. Odet, fils aîné du maréchal, mort avant fon
père le 7 Août 1595 , s’étoit diftingué au combat?
Arques & à la bataille d’Ivry ; aux fièges de Rouen,
d’Alençon, de Lizieux, de Laon, dé Dijon. Il eut j
le brevet d’amiral, Henri IV. le vifita dans fa dernière j
maladie.
7°. Charles, fécond fils du maréchal, fut digne \
de fon père 8c de fon frère. Louis XIII. eh çonfi- !
dénqon de fes fervices, lui accorda, le 8 Mars'1622, j
un brevet. de Maréchal de France qui n’eut point
d’ cff.t. Mort Je 8 Juin 1648.
8°. Jacques, fils de Charles, élevé comme enfant
tfhonneur de Louis XIII, fervit en 1622 contre les
huguenots , fut bleffé àBlaye d’un coup de moufquet,
prit Agen ;en 1625 , fut tué en duel par le comte de
Boutteville le 25 Mars 1626.
90. François, frère de Jacques, fut bleffé près
de Pavie en Italie en 1625 y eryit au fiégë de la
Rochelle en 1628; fe diftingua en 1632 au combat
de Rouvroi. Mort le 19 Janvier 1675.
io°. Charles, fils de François,fe diftingua en 1664
au combat de St. Gothar ou St. Godard contre les
Turcs ; à la déroute du comte de Marfin , père du
maréchal de Marfin près de Lille en 1667, à la conquête
^ de la Hollande en 1672. Il mourut en 1674
p’gne bleffure reçue à la bataille de S^nef,
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' i i *.;Henri, frère du précédent, fervit avec honneur
à l’attaque des lignes, d’Arras en 1654; aux
fièges dé Mpntmedy, Gravelines 8c Dunkerque en
1638, à la déroute du comte de Marfin en 1667
ainii que fon frère. 11 mourut le 28 Décembre 1682.'
120. Dans la branche des comtes de Thorigny
Jacques III fervit en 1664, à la prife de Gigeri en Barbarie
y fous le duc de Beaufort, puis eh Portugal,
fous le comte de Schömberg, 8c fût chevalier des
ordres du roi en 1688, lieutenant-général en 169J.
Il mourut le 14 Janvier ,17,25.
130. C’eft fon fils, Jacques-François Léonor, qui
époufa le 20 oélobre 1715 , l’héritière de'la principauté
de Monaco, Louiie-Hippolyte de Grimaldi,
ducheffe de Valentinois, à la charge de prendre Je
titre de duc de Valentinois avec les armes de Gri*?
maldi. Louis XIV le 24 juillet 17 15 , donna un brevet
& Louis X V , au mois de décembre deJa même année
donna1 de nouvelles lettres d’éreéfion "de Valentinois
en duché-pairie, pour M. de Matignon, en faveur
de ce mariage, elles furent enrégiftrçes en 1 7 16 ,
& M. de Matignon fut reçu pair en, conféquehçe le
14 décembre 171:6. M. le prince de Monaco d’au-
jouid’hui eft né de ce mariage. ,
14°. Dans la branche des- comtes de Gacé , le
fécond maréchal de - Matignon , Charles-Augufte
fils de Charles, (article 10) avoit .fèrvi en Candie,:
où il avoit été dangereufement bleffé en 1668 ; eri
Hollande en 1672 ; il s’étoit diftingué le 16 juin 1674,
au combat de Sintzeim ; le 6 "janvier 1675 au com-r
bat de Turkeim ; le n août de la même année à
l’affaire de Confàrbrick ; à Fléurus , à Steinkerque
& dans une multitude de fièges. En 1689 , il fuivit
le roi d’Angleterre Jacques II en Irlande. En 1708 É
il fut chargé de mener en Ecoffe le roi d’A ngleterre
Jacques 111. Il fut déclaré maréchal de France en
pleine mer; l’expédition n’ayant pas réufiï, le maréchal
de Matignon vint fervir fous M/ le duc de
Bourgogne à la bataille d’Oudenarde. Mort en 1729]
La mâifon de Matignon a. eu des alliances avec
diverfes branches de la maifoh de France , celle de
Bretagne, celle d5Orléans-Longueville , çrîfin çellé
de Bourbon.
MATILALÇUIA , ( fjifl{ mç>4 , fuperfl. ) c’eft le
nom que les Mexiquains donnoienç à la déeffe de
eaux. ( A . R . ) ,
Matricule de l’Empire , ( Hiß. mod. & Droit
public ) c’eft ainfi qu’on nomme dans l’empire d’A llemagne,
le regifire fur lequel font portés les noms des
princes 8c étais de l’Empire, & pe que chacun d’eux
eft tenu des contribuer dans les charges publiques de
l’Empire 8c pour l’entretien de la çhambre impériale
ou du tribunal fouverain de l’Empire. Cette matricule
eft confiée, aux foins de l’éleéleu: de Mayence, pomme
garde des archives de l’Empire. Il y a plufieurs
matricules dé l’Empire qui ont été faites en dijfférens,
tems , mais celle qu’oji regarde comme la moins,
imparfaite, fut faite dans la diète de Worms en 1521.
Depuis on a fouvent propofé de lg corriger , mais.,
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jifqua préfent Ces projets n’ont point été mis à
exécution. ( — - )
MATRONE, £ f. ( Hifl. anc. ) fignifioit parmi les
Romains une femme, 8c quelquefois aufli une mere
de famille*
Il y avoit cependant quelque différence entre mar
trône 8c mere de famille. Ssrvius dit que quelques
auteurs la font c&fifter en ce que matrona étoit une
femme qui n’avoit qü’un enfant, 8c mater-familias,
une femme qui en avoit plufieurs ; mais d’autres,
8c en particulier Aulugelle , prétendent que le nom
de matrona appartenoit à toute femme mariée , foit
quelle eût des enfans , foit qu’elle n’en eût point,
l’efpérance 8c l’attente d’en avoir fuffifant pour faire
accorder à une femme le titre de mere , matrona ;
c’eft pôur cela que le mariage s’appelloit matrimonium :
Cette opinion a été aufii foutenue par N©nius. {A. R.)
MATSÜRI, ( Hifl. mod. ) c’eft îé nom, que les
japonois donnent à une fête que l’on célèbre tous
les ans en l’honneur du dieu que chaque ville a
choifi pour fon patron. Elle cônfifte 'en fpeélacles
que l’on donne au peuple , c’eft-à-dire , en .repré-
fëiitations dramatiques , accompagnées de chants 8c
de danfes, 8c de décorations qui doivent être renouvelées
chaque année. Le clergé prend part à ces.rér
jouiffances , ÔC fe trouve à la procefliôn dans laquelle
on porte plufieurs bannières antiques ; une paire de
fouliers d’une grandeur démefuréé ; une lance , un
(>anache de papier blanc , 8c-plufieurs autres vieil-
eri es qui étoient en ufàge dans les anciens tems de
la monarchie., ;>La fête le termine par la rêpréfenta-
tion d’un fpeélaçler dramatique. ( A R ).
MATTHIEU, (Saint ) {Hifl. Sacr.) Apôtre 8c
auteur du premier des quatre évangiles. On croit
qu’ille compofa dans la langue que les Juifs partaient
alors, 8c qui étoit un Hébreu mêlé de Chaldéen,8c
jde Syriaque. Les Nazaréens ont long-temps confervé
cet original Hébreu , mais il s’eft perdu dans -la fuite ;
le texte grec que nous avons aujourd’hui, ,qui
tient lieu'd’original eft une ancienne yerfjon fai^e du
temps des Apôtres.
Il y a plufieurs hiftoriens ou chroniqueurs du nom
de Matthieu.
Matthieu Paris, bénédiélin Anglois, du monastère
de St. Alban. On a de lui une hiftoire univerfelje
jufqu’en 1259 , année de-fa mort. Il en avoit fait un
abrégé fous fe titre d’Hifloria Minor, par opposition
avec le grand ouvrage, Hiflorïa Major.
Matthieu de Vendôme, abbé de St. Pénis, régent
du royaume de France pendant la dernière croilade
de St. Louis , & principal miniftre fous Philippe le
Hardi, eft , dit-on, auteur d’une liifloire de Tobie en
vers, imprimée à Lyon en 15.05 > mals £e n,c^-
comme hiftorien ni. comme poëte qu’il eft le plus
connu , c’eft comme miniftre, autant qu’un miniftre
jfe ces temps rehulés peut l’être. Mort en 1286. .
3°. Matthieu de Weftminfter , bénédiélin de l’ab-
de ce nom en Angleterre au quatpïïièiwe fièçle,
flifloire. Jom Ilfy
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autehr d’une Chronique latine, depuis le commen-,
cernent dit monde jufqu’en l’an 1307.
40. Pierre Matthieu, hiftoriographe de France fou*
Henri IV 8c Louis XIII. né en 1563. Mort en 1621.
Qn a de lui /’Hifloire des cho'es mémorables arrivées
fous le regne de Hcnri-lc-Grand ; C Hifloire de la Mort
déplorable de H - nri-h-Grand ; des hiftoires de Saint-
Louis 8c de Louis XI ; une Hiftoire de France fous
François I , 8c tous les rois foivans jufques 8ç compris
les premières années dé Louis XIII. Mat'hiai avoit
été ligueur 8c avoit fait une tragédie intitulée : la
Guifiade , où il déploroit l’afTaffinat du duc de Guife
le balafré, très-déplorable en effet, de quelque manière
qu’on veuille l’entendre. On a de lui encore
des quatrains fur la vie & la mort. C ’eft ce livre dont
Gorgibus recômmande la ieéhire à Celie, dans le Cocu
imaginaire. ( R A . f
Lifez-moi comme il faut, au lieu de ces (omettes l
Les quatrains de Pibrac , 8c les doéles tablette*:
Du confeiller Matthieu , l’ouvrage eft de valeur*
Et plejn de beaux diélons à réciter'par coeur,
MATTHIOLE , '( Pierre-André ) {Hifl. Litt:
mod. ) Premier médecin de Ferdinand , archiduc
d’Autriche, frère de Charles-Quint 8c depuis empereur.
il eft 4 connu par fes commentaires fur Diof-
cqrîde,
M AU N D , ( Hifl. mod, j ancienne mefore dan?
l’Angleterre...{A -R .) :
MAUBERT de G ouvest, ou G ouvest de.
Maubert. ( Voyei G ouvest. )
MAUCROIX , ( Fr ançais de ) ( H f i. Litt. mod. )
Chanoine de Reims, ami de- Boileau, de Racine &
fur-tout de la Fontaine, avec les oeuvres duquel il
ofa mêler les fi nnes dans un recueil en deux volumes
in-12 qui parut en 1685 , fous le titre d'OEuvres
diverses. On a doniïé1 aufii en 1726, un autre recueil
de Maücroix feul, intitulé les nouvelles OEuvres de
Mauçroix. Il eut de plus que fes1 trois illuftres amis ,
une longue 8c heiireufe vieilleffe. Il mourut à 90
ans en: Î708: C'eft par des traduéfions qii’il eft par- •
tï.çuiièrement connu. Les principales font celles des
Philipp J qifès de Démofthènes , du dialogue de Platon,
intitulé Euthidemas ; des Homélies de Saint-Jean
Chryfoftôme au peuple d’Antioche ; du Rationarium_
temporùm du père Petau ; de l’hiftoire du Schifme
d’Aneletérre ,de Nicolas Sanderus ; des vies des cardinaux
Polus 8c Campegge.
MAULEON , ( Auger de ) fleur de Gramer.
{Hifl, Litt, mod.) éditeur des Mémoires de la reine
Riarguerite , de ceux de M. de Villeroi, des Lettres,
du cardinal d’Oflat, 8c de celles de Paul de Foix.
Les regiftres de l’Académie Frapçoife du 6 février
1^635 , portent qu?U fut élu par billets, qui furent
tous en fa faveur , excepté trois mais les memes .
regiftres portent que le 14 m^1- fuivant, fur la pro- ,
pofition qui en fut faite par le dïreélëur, de la par^