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même l’inférer du mot dicam qu’il employé. L’effet
de ce difeours fut que Lucius Cafîius fut député vers
Jugurtha pour l’engager à venir à Rome rendre
compte de fa conduite ÔC de celle des Romains fes
amis, qu’il y vint ÔC qu’il fu t interrogé juridiquement
devant le peuple par M em m iu s , l’an de Rome
6 52. Mi Humus difputa le - confulat contre Glaucia ,
créature du faélieux Tribun Saturnin , l’ame du parti
de Marius. Memmiu s alloit l’emporter , lorlque
Saturnin le fit affaiïiner fur la place en préfènee de
tout le peuple. * :
20. De Memigius Pollio conful défigné pôur l’an
de Rome 801 ,' de J. C- 50. Ce fut de lui qu’Agrip-
pine fe fervit pour engager le Sénat à propofer à
l’Empereur Claude de conclure le mariage du j iurie
Domitius , fils d’Agrippine, 6c qui fut depuis l’Empereur
Néron , avec Ôélavie, fille de Claude.
3°. De Memnius- Regulüs , conful l’an de Rome
782, de J. C. 31. Ce tut à lui que Tibère adreffa
fés ordres contre Séjanlorfqu’il voulut perdre cet
atnbHeux ôc coupable Minifire. Fulcinius Trio fort,
collègue, qui étoit le premier dans l’ordre des confias
, mécontent de cette préJikéHou , qui lui annôri-
çoit qu’ l étoit fulpeéf, ôc voulant détruire tout fbupçon,
afieéîa un zèle exceiîif, & imputa au conful M em m iu s ,
homme do x & modéré, de procéder trop mollement
dans la recherche Ôc la punition des complices
, c’efl-à-diredes amis de Séjan : Memmius repoufla
le reproche & lui imputa d’avoir été lui-même des
amis de Séjan ; on appaifa cette querelle. Ce fut à
Memmius Regulus que Caligula enkva, l’an de Rome.
78 9 , de J. C, 38, Lollia Pai^aa fa femme ( voy^
cet article à. Lollius\) Lorfqùé ce même Prince-, la
dernière année de fa v ie , c’eft-à-dire, l’an de Rome.
792 , de J. C. 4 1 , voulut qu’on tranfportât à Rome,
la Statue de Jupiter Olympien qu’il vouloit placer
dans le capitole, 6c dont il fe propofbit d’ôter la
tête pour mettre la fienne en la place, la fùperfiition
des peuples ,qui révèroient cette ftatue, inventa mille
prétextes pour fe difpènfer d’obéir ; le vaiffeau '
dqffiné au tranfpôrt de la Statue * avoit été foudroyé
; la Statue ne fe Uiffoit point approcher , 6c
mettoit en pièces ceux qui vouloient y porter la
main ; le plus plaufible de ces prétextes étoit qu’on
ne pouvoit tranfporter la Statue fans l’expofèr à être
brifee. Memmius Regulus , alors gouverneur de la
. Macedoine 6c de l’Achaie , chargé à ce titre de
rendre compte de ces obflacles, eût payé de fà vie
cette commiffion hardie 6c dangereufe de s*oppofèr
aux folies de Caligula : la mort du tyran le fauva.
Memmius Regulus mourut fous le règne de Néron
l’an de Ro me 812 , de J. C. 61. -Il avoit une I
grande réputation, 6c cëtte réputation, ce qui efl
fur-fout à craindre fous les tyrans, avoit de l’éclat,
autoritate, confiantiâ ^famâ , in quantum prtzumbrante
ïmperdtons faftigio datur, clams, dit Ta c it e .
Néron 1,’e fiim o .t6 c dans’ une maladie ou fès •
flatêurs lui dFoient que fi la république avoit le
ma-heur d. le perdre , elle feroit perdue elle-même,
il répondît qu’elle auroit une puisante reflburce dar.s
. M E ff
Memmius -Regulus. Memmius vécut cependant après
cé mot, dit Tacite , il vécut parce qu’il étoit défendu
par fa douceur , par ion caraélère paifible 6c peu
entreprenant, pa* la: nouveauté de fon il-uftration
6c la-médiocrité de fa fortune. Vixit tamen pofi hatc
Regulus , quiete de fin fus , & quia novâ.generis clari-
ïudine , neque invidiofis' opibus' erat.
MEMNON , ( Lijl. Ane. ) Rhodien , habile
guerrier, général de Darius, dernier Roi dès Per fes;
il avoit donné à Darius le confeil de faire le dégât
. dans fon pays pour affamer l’armée d’A'.xandre,
moyen par lequel dans-la fuite le Connétable Anne
- de Montmorenci en 1536, fauva la Provence attaquée
par Charles-Quint, 6c il vouloit qu’enluite
Darius portât lui-même la guerre en Macedoine.
A;, rès la bataille du Granique ^ il défendit .la ville.de
Miiet, s’empara des Ifles de Chio 6c de Lesbos,
répandit la' terreur dans la Grèce , 6c on lui fait
l’honneur de croire qu’il mourut à propos pour
Alexandre , dont il étoit feul capable de repouffer
les efforts 6c d’arrêter les conquêtes. ' Après la bataille
diffus , fa femme 6c fon fils tombèrent entre les
1 mains d’Alexandre, ainfi que la mère ôc la femme
de D a r i u s . ' '
MÉNAGE , ( Gilles ) ( Hifl. Litt. mod. ) homme
d’une grande'Litiérature , d’une Vaite mémoire, d’un
: médiocre talent. On fait ôc il favoit qu’il étoit le
Radius des femmes favanies 6c il n’en étoit pas. trop-
l fâché', c’étoit toujours jouer un rôle ÔC avoir mérité
les attaques d’un ^rand- homme ( Voye£ l’article
Cotin. ) Sans être Poète , il fit des vers Grecs ,
Latins, Italiens ÔC François. Il réufîit allez bien dans
les vers Italiens- 6c fut de l’Académie de la Crufca j
il ne put être de l’Académie Françoife. Il auroit pu
être refufe à caufe de la médiocrité, de fes ta'éns,
il le fut, dit-on , à caufe de fa Requête des Diction-
noires, efpèce de fatyre contre le Diêbonnaire de
l’Académie Françûfe. C f l pour cela, difoit Montmaur,
: qu il faut le condamner à être de P Académie , comme
on condamne un homme qui a déshonoré une fille , à
l’époufer. Ménage aimoit la guerre 6c éut beaucoup
de querelles Littéraires. Il fe piquoit de galanterie ,
' ( Vojct^ l’article Costar. ) C’eft. vraifemblablement
par air qu’il vouloit qu’on le crût fort attaché à
Madame de la Fayette 6c à Madame de Sévigné,
fur-tout à^la première; il navoit pas de quoi leur
plaire, 6c à peine avoit-il le goût riéceffaire pour
les aimer. Il ne {avoit que citer, 6c le Menagiana
n’annonce qu’un favant de peu d’efprit ;
Jamais Eglé, jamais Sylvie ,
Jamais Life à fouper ne prie
Un pédant à citations.
Sa converfàtion cependant, toujours riche des de-
pouil’es d’autrui, n’étoit pas fans fruit 6c fans l’efpèce
d’agrément attaché à l’utilité. Un jour qu’il s’ét'o.t
fait écouter avec plaifir à l’hôtel de Rambouillet, la
Marquife de Rambouillet lui dit : vous venez de nous
dire des chofes agréables, mais tout cela efl aux autres ;
nç pourriez-vous pas enfin nous di/e quelque chofé qui
M Ë- N
fût Àe vous ? On ne dit pas s’il fatisfit à cette
demande. Son Diéiionnaire Etymologique efl toujours
confulté, quoiqu’il fatisfaiîe rarement. Ses origines de
la Langue, Italienne -ont étonné de la part d’un
étranger. On lui doit une édition de Diogènc-Laërce,
avec des obfervations eflimées. ;. une hifioire de
Sablé, - 6c divers autres ouvrages. L’édition du
Menagiana en quatre volumes , efl: due aux foins de
M. de la Monnoye. Ces fortes de recueils, bons ou
mauvais , font prefque fûrs de réuflir , pourvu quon
y apprenne quelque chôfe, 6c on apprend beaucoup
dans Celui-ci. Né en 1613 ; mort en 1692.
MÉNAGER, ( Nicolas ) ( Hifi< de Fr. ) La.France,
dans un moment ou fes affaires paroifloient d’éfef-
pérées ( en 1711 ) , fit partir pour Londres, Ménager,
député pour la ville-de Rouen au confeil du commerce
, l’homme de .l’Europe le mieux inllruit de
ce qui concernoit le connnerce des Indes Occidentales
; il avoit formé le projet de laiffer le commerce
libre dans le nouveau monde , à toutes les nations de
l’Europe, fans que l’Efpàgne en reçût .aucun préjudice
, ÔC même de concert avec cette puiffance. Il efl
rare que des projets utiles à 1 humanité entière réufiif-
feni, l’Europe n’étoit pas encQre en état de l’entendre;
mais il fuivit avec Prior la négociation particulière
dont il étoit chargé. Tous deux agiffant de
bonne fo i, tous deux étant ..amis- de la paix 6c fe
voyant élevés par leur mérite perfonnel a ce noble
emploi de pacificateurs de l’Europe , ils eurent bientôt
avancé ce difficile ouvrage. Les préliminaires
furent fignés à Londres au mois d’Oélobre 1711 ,
6c Ménager fut nommé Plénipotentiaire pour la
France à Ütrecht , en 1613 , avec le Maréchal
d’Huxelles ôc l’Abbé de Polignac. Un député de la
province d’Overy(Tel , que l’Empereur avoit fait,
comte de Rechtèren t 6c qui s’oppofoir à 1a paix
parce quil avoit un petit intérêt perfonnel à la
guerre, imagina un moyen affez puéril de rompre
ou de fufpendre les conférences ; il prétendit qu’un
jour , lorfqu’il paffoit en canoffe devant la porte de
Ménager, les laquais-de ce plénipotentiaire avoient
fait des grimaces aux fiens ; en conféquence il pria
Ménager de trouver bon qu’on vînt faire des per-
qu:fitions dans fà maifon, pour reeonnottre ceux de
fes domefbques dont on croyoit avoir à fè plai; dre.
Ménager répréfenta que ce feroit rendre les accufa-
teurs juges des accufés , .& que cet e querelle de
valets ne méritoit gueres d’occuper leurs maîtres:
»èn ce cas , dit Rechteren , les maîtres ôc les
» valets fe feront jufiiee eux-mêmes. » En effet , il fit
faire auxsdomeftiques dé Ménager une infulte moins
équivoque que’ des grimaces. Sur le compte que
Ménager en rendit^ a Louis XIV , ce monarque
exigea que R-. chceren fat defavoiié ÔC révo ,ué ; ce
qui fut fait fans difficulté l ÔC l’ouvrage de la paix
fut: eonfommé dans ce même congrès d'Ucrédit ;
cette même aimée 1713 , Louis XIV avoit fait
Ménager Chevalier., de l’Ordre de S. Michel , 6c
avoit érigé fa terre de S. Jean en Comté. Ménager.
mourut le 15 Juin 1714»
M E N
■ MENANDRE , ( Hiß, Lite. anc. ) Poète Comi-
que d’Athènes, honoré du titre de Prince de La
nouvelle Comédie. On fuppofe avec .quelque raïfbn,
fiir la foi, des anciens,. qu'il avoit autant de délicarefïs
6c de fineffe dans la plaifanterie , qu’Ariftophane
mettoit de force ÔC quelquefois de groflièreté dans
la Satire. Mcnandre efl cité comme le grand modèle
dans le genre comique, mais nous a en pouvons
pas, juge* De cent-huit Comédies qu’on dit qu’il
avoit compofées , 6c qu’on dit que Térence avoit
toutes traduites , il ne nous refie que peu de
fmgmens. Ils ont été recueillis 6c publiés en Hollande
par le Clerc en 1709. La fécondité des auteurs Dramatiques
Grecs , telle qu’on nous la repréfente ,
efl fi inconcevable qu’on feroit tenté de croire, ou
que les Hiftoriens nous en ont impofé fur ce point
pour nous étonner par cette réunion de l’abondance
& de [’excellence, toujours fi rare dans la nature ,
ou qu’il n’y a que les bons ouvrages qui fe fbient
confêrvés par leur bonté même, oc que les autres
ne faifoient que nombre ; mais cette dernière opinion
ne peut être adoptée , toute l’antiquité réclame contre.
Trop de pièces qui n’exiflent plus, font citées
avec éloge par les meilleurs critiques , Ôc celles
de Mcnandre nommément, font dans ce cas. Ce
Poëré fe noya près du port Pirée , environ trois
fiéclès avant J. C. Céfar croit donner un affez-
grand éloge à Térence , en l’appellant un demi-
Mcnandre.
Tu quoqUe, tu in fummis, ô dimidiate Menander ,
Poneris , & merito puri fermants amator.
MENARD , ( Hifi. Lut. ) plafieurs hommes d$
lettres ont porté ce, nom :
i°. Claude Ménard, Lieutenant de la Prév té d’Ange:
s , a publié deux livres de Saint.A.iguflin centre
Julien , qu’il avoit tirés de la bibliothèque d'Angers. II
a donné l’hifioire de S. Louis, de Joinville avec des
notes, une hifioire de Bertrand du Guefelin, Ôte. more
en 1652, à 72 ans.
2e*. Dom Nicolas-Hjgues .MtzW , Bénédiélin de la
congrégation de Saint-Maur, a trouvé Yépitre de 57. Barnabe
dans un manuferit de l’Abbaye de Corbie ; mais-
c’efl Dom Luc d’Achery qui l’a publiée après la more
de Dom Ménard, arrivés en 1644. Dom Ménard a
donné, le Concordia Regular um de St. Benoit d’Anian: y
avec la vie de ce Saint ; Diatriba de unico D.omfio ;
lè fzcramentaire de S . Grégoire le Grand, 'le Martyro- :oge-
des Saints- de l'ordre de S. Benoit.
3°. Jean Ménard de la Noë , Prêtre du diocèfe
de Nantes, né en -1650, mort en 17 17 . fondateur
de la maifbn du Bon Pafleur pour les brebis égarées 9
c’efl-à-dire, pour les filles repenties, rue du Cherchent
di à Paris; fa vie à été imprimée en 1734-
40. Léon Ménardy de l’Académie des Lifcr prions-
6c Belles-Lettres, Confeiller au Prcfidial de Nîmes r
homme doux , médiocre 6c taciturne ; orv n’entendît
jamais fa voix s’élever dans les féances de l’Académie
; il écoutoit §c apparemment il profitoit, mais>