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nances recueillies par Néron • & .Girard * ùttë des
Inflitutcs Coutumières de Loyfel , avec de lavantes
notes ; une Bibliothèque des Coutumes ; il a écrit aufli
fur la coutume de Paris en particulier, fur le droit
d amortiflement & le droit de franc-fief. Né à Paris en
165o. Mort en 1728.
LAUSIÈRES ( Voyez T hémines. )
LAUTREC. ( Voyez Foix. )
L AW , ( Jean )(H ifl. de Fr. ) Ce nomfe prononce
L y s : c’eft le nom trop connu :
De ce fou d’Ecoffoîs qui fe dupa lui-même.
auteur de ce fameux 8c déplorable fyftême , qui a
perdu en France les fortunes & les moeurs. Il étoit
.ne a Edimbourg eh 1688. Il étoit fils d’un coutelier.
Ayant féduit a Londres, la fille d’un lord & tué le
frère de là maùrefle, il fut condamné à être pendu ;
il s’enfuit, & mena long-temps une vie errante en
Hollande, en.Italie , propofant par-tout Ton fatal fyf-
teme, quon dit pouvoir convenir à des républiques,
mais qui n a rien valu à notre monarchie. Il le proposa
, dit-on, au duc de Savoye ( Vi&or-Amédée.)
qui fut depuis le premier ror de. Sardaigne de fa
maifon ; il répondit qu’il n’étoit pas affez puifTaut
pour 'e ruiner. L a w vint en France, & fit la même •
' propofition au contrôleur général, Des Marêts , qui la .
■ rejetta ; le régent l’agréa , peut-être parce qu’elle avoit
été rej.t.ee feus Louis -X IV , ,8c parce que les idées
: Vùfies & brillantes éblouiffoient aifément fen ame
•noble , & pla fbient à fen efprit amoureux des nouveautés.
Tout parut réuflir d’abord, & on abufa de
tout, félon 1 mage ; la folie du fyftême devint épidémique.
L aw fut fait controleur-général en 1720. Ce ne
fut que pour tomber de plus haut. La chûte du fyf-
tême 8c la ruine de l’état fuivirent de près ; tout ce
que le régent put faire pour L a w , fut de favorifer fa
fuite. Cet aventurier reprit fa vie errante , il promena
fenrincuiétude & fes projets en Allemagne, en Italie,
en Hollande, en Anglèterre , en Danemarck. 11 fe
fixa enfin à Ve; ife , aufli ruiné que tous les afrion-
naires de France, fes viétimes, toujours jouant pour
rétablir fa fortune , & la ruinant par là de plus en
plus, & toujours occupé de projets & de chimères.
Il mourut à Venife en 1729.
LAUZUN-CAUMONT, (Hifl. de F r .) (Voyez
l’article C aum o n t ) . . -
François de Caumont fut créé comte de L a u r in en
ï 57°- De lui d.fcendoit ce fameux duc de L a u r i n ,
fi célèbre & par fa faveur 8c par fà difgraçé, & par le
confentement donné , puis refufé à fen mariage avec
mademoifelle de Montpenfier ; événement qui agita
toute la cour de Louis X IV , 8t feur lequel on trouve,
dans les lettres de Mmc de Sévigné , des détails, fi
Intereffants. On fait que pour flatter Ou pour exeufeî
le choix de Mademoifcile, elle lui cita ces deux vers
de Pelyeuâe :
Je ne la puis du moins blâmer d’un mauvais choix *
Tçtyeu&e a du nom 8c fort du fang des rois.
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qui trar,{portèrent Mademoifeellé de plaifir 8c cfe r£r
connoiffance. Le duc de Lauçun fe nommoit Antoine
Nompar de Caumont, marquis de Puiguilhem. En
1068 , il fut fait colonel général des Dragons ; en
1009, capitaine des Gardes; en 1670, au voyage
des Pays-Bas , qui fervit de prétexte à celui de Madame
en Angleterre , il commanda, l’efeorte du roi, compofee
de fa maifon 8c de fa gendarmerie ; en cette même
année 1770 , éclata l’affaire de fbn mariage;-Le roi
lui offrit pour dédommagement, le bâton de maréchal
de France ; il le refufa. En 1671 , il fut mis à
Pignerol ; -il n’en fortit qu’en 1681. En 1688 , il con-
duifit d’Angleterre en France , la reine d’Angleterre,
femme du roi Jacques II , avec le jeune prince de
Galles leur fils. Il accompaga aufli dans fa fuite ,
Jacques lui-même. Il eut alors la permiflïon de revenir
a la cour de France. En 1689, il paffa en Irlande
avec le même roi Jacques. En 1692 , il fut fait duc.
Il pareil que Mademoifelle eut à lui reprocher de l'in*
gratitude 8c du manque de refpeél. Elle mourut en
1693. Il époufà, le 21 mai 1695 , Geneviève-Marie
de Durfort , fille du maréchal de Lorges. L’hiftoire
de fori premier mariage avec Mademoifelle, paroiffoit
un chofe fi incroyable , que lorfqu’à fen arrivée à
Pignerol, il l’eut contée au malheureux Fouquet,
qui étoit alors retenu dans ce châtéau, Fouquet fendit
grâces au ciel de ce que dans fes malheurs , il lui
avoit confervé fà raifon, 8c n’avoit pas permis qu’il
perdit la tête comme le pauvre Làu^un, qui avoit des
vifions , 8c qui s’imaginoit que Mademoifelle avoit
voulu lepoufer.
M. de Lawçun mourut le 19 novembre 1723 , âgé
de quatre vingt-dix ans & fix mois.
' L A IS , (Hifl. anc. ) courtifane de Corinthe ’
célèbre par fa beauté, fur-tout par le prix quelle
mettoit à fes attraits. Tout le monde fe ruinoit pour
elle ; Demofthène eut comme tout le monde, la curies
fite de la voir & la foibleffe de la marchander, l’énormité
du prix l’effraya & le, rendit à la fàgeffe. a Je
n nyachète pas f i cher un repentir, dit-il, » mot paffé
en proverbe, & auquel le temps a donné une nouvelle
force, en ouvrant de nouvelles fources de repentir ,
inconnues du temps de Demofrhène.
LA ZAR E , (Hifl. Sacr.) frère de Marthe, reffufeite
par Jefùs-Chrift. Son hiftoire fe trouve dans l’Evangile
de St. Jean, chap. 11 & 12.
Que depuis fa réfurreéfion il ait abordé en Provence
& qu’il ait été évêque de Marfeille , c’eft une fable
bien reconnue. Voyez l’article Launoy.
On trouve aufli dans l’Evangile ,• félon St. Luc,1
chapitre 16 , l’h ftoire réelle ou fymbolique du pauvre ,
nommé Lazare , mis en contrafte avec le mauvais
riche.
LAZARELLI, ( Jean-François ) ( Hifl. Litt. mod. }
poëte fâtyriquè , italien , auteur d’un poème affez
connu de ce genre , intitulé : la Ciceide légitima. Mort
en 1694.
LA ZA R E T , £ m» ( Hifl mod. & Mar. ) bâtiment
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public en forme d lilp ila l, où l’on reçoit les pauvres
malades.
Liçiret, dans d’autres pays , eft un édifice deftine a
(aire faire la quarantaine a des perlonnes qui vi~nnent
de lieux foupçonnés de la pefte.
C’eft un vafte bâtimmt affez éloigné de la ville à
laquelle il appartient , dont les appartemens font
détachés les uns des autres , où on décharge les vaif-
feaux, & oh l’on fait refter l’équipage pendant quarante
jours, plus ou moins, félon le lieu dou vient
le vaiffeau 8c le tems auquel il eft parti. C ’eft ce
qu’on appelle faire quarantaine.
Il y a. des endroits où les hommes 8c les mar-
chandifes payent un droit pour leur féjour au lazaret.
Rien, ce me femblè, n’eft plus contraire au but
d’une pareille inftitution. Ce but, c’eft la s vu et e pu-
plique contre les maladies contagieufes que les com-
merçans 8c navigateurs peuvent avoir contrariées au
loin. Or n’eft-ce pas les .inviter à tromper la vigilance ,
8c à fe fouftraire à une efpèce d’exil ou de prifon tres-
défagréable à fupporter , fur - tout après un long
éloignement de fen pays , de fa famille} de fes amis,
que dé la rendre encore difpendieufe ?
Le féjour au lazaret devroit donc être gratuit.
Que d’inconvénients reiùltent de nos longs voyages
fur mer, 8c de notre connoiffance avec le nouveau
monde! Des milliers d’hommes font condamnés
à une vie mal-fàiiie 8c célibataire, &c. (A . R.)
LAZIUS , (Wolfgang) (Hift. Liifi mod,) pro-
feffeur 'de belles-lettres 8c de médecine à Vienne , eft "
plus connu comme hiftorien, 8c fut en effet hiftorio-
graphe de l’empereur Ferdinand Ier, frère de Charles-
Quint. L’ouvrage pour lequel il eft le plus fouvent cité,
eft fon Traité de Gentium migrationibus, Comme il
. étoit deVienne , il a écrit aufli: dèrébus Vicnhfiifibus,
ôc a traité de la généalogie de la maifon d’Autriche.
Ses oeuvres' ont été recueillies en deux volumes ïn-
foli:\ Né en 15 24. Mort en 1565,
■ LE BEUF. ( Voyez Beuf. )
LE BLANC. ( Voyc^ Blanc),
LE BOSSU, (jVoyez Bossu,)
LE BRUN. (Voye^ Brun . )
, LECHON A-GEEZ 3 ( Hifl. mod. ) ce mot fignifie
langue favantei Les. Ethicpi ns 8c lés- Abiffms s’en
fervent pour, défigner la langue dans lav/u-ile font
écrits' leurs, livres’ faerçs ; elle' n’eft point entendue
par le peuple , étant rçfervée aux feul ' prêtres - qui
louvent ne l’entendent pas mieux que les autres. On
croit que celte langue eft l’ancien éthiopien ; le roi
s\en fort dans fes édits : elle a , dit-on, beaucoup daffi*'
nité avec l’hébreu;8c le-fyriaqûé ( A. R. )
LECK, ( Hiß. de Pologne.) eft rëgafdé comme
le fondateur de la république de Pologne. Mais tout
ce qu’on en raconte, porte un caractère fabuleux.
( M . D E SA C Y . )
LE CLERC. ( Voyez Clerc. )
LÉ C O Q (.Hifl. Eccléf.) vers l’an 1335 , dans
iSjr.ps où François L r s’eftbrçojt en vain de détruire
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en France les nouvelles opinions de Luther 8c de
Calvin , il penfa y être attiré lui-même par les
fermons de Le Coq , curé de St. Euftache, qui, fort
inadvenence , foit perfuàfion, prêcha devant lui, fur
l’Euchariftie un zuinglianifme foiblement déguifé. Ne
nous arrêtons pas , difoit-il, à ce qui eft fur l’autel,
élevons-nous au ciel par la foi ; furfiim corda, lire ,
furfüm corda. Ce furfiim 'corda ainfr employé pour
écarter l’idée de la préfence réelle ,. éblouit un peu le
roi, mais feandalifa fort les théologiens. L’évêque de
Paris, du Bellai, les cardinaux de Lorraine 8c de
Tournon avertirent le roi du danger où ils le jugeofent
expofé ; on conféra , on difputa, 8c enfin le curé de
St, Euftache fe laiffa engager à une rétraftation publique.
LECTISTERNE, Cm, (Hifl anc. Idol.) On entend
par le mot de lefliflerne, ces couffins ou oreillers
que les payens mettoient dévotement fous les fimu-
lacres de leurs dieux, afin qu’ils repofaffent plus mollement.
Quelques auteurs en rapportent l’inftitution aux
Romains, 8c ils affürentque cet ufage ne s’étendit point
au-delà d&l’Italië; mais’cette fliperftition etoit trop
; extravagante pour n’avoir pas pris de plus gt ancs ac-
j croiffemens. En effet l’hiftoire nous apprend que les
Arcadiens mettoient des oreillers fous les ftaiues oe la
deeffe de la paix, 8c les Phocéens fous çehes uElcu-
lape ; lorfque Séleucus rendit aux Athéniens les ftatues
d’Harmodius 8c d’Ariftogiton enlevées de leurs temples
par Xerxèî , le vaiffeau qui les apportoit ^ aborda dans,
file de Rhodes. Les habitans charmés^ d’êtré les dé-
pofitaires de ces fimulacres, les fapplièrent d’accepter
dans leur ville l’holpitalité ; 8c , pour mieux les fe-
duire , ils les placèrent fur des couffins, dont le fyba-»
rite eut envié la molleffe. Plufieurs voyageurs attefttnt
qu’on voit encore dans Athènes le lefhflerne d Lis 8ç
de Séraph's. Ces monumens antiques de la religion
payenne fe trouvent dans plüfreurs autres, çontrees 8c
lùr-tout dans la, Grèce 8c dans les îles de l’Archipel;
c’étoit fur des lits de pierre, de marbre 011 de bois,
qu’on plaçoic ces couffins où repcfqit la ftatue du d eu ,
en l’honnepr duquel.on.domioit le bouquet façré.
' Les jours deftinés à la fête dosiçbuftiîïs ou oreillers,
fe célébroient avec autant de pompe que d’aiégreffe;
là falle du feftin étoit décorée dé lits élegans ou re-
pofoient lés dieux. L'es convives fe couronnoient de
rameaux, de guirlandes de fleur s & d'herbes odoriférantes.
C ’étôit: le m'agiffràt ou le fouyerain pontife
qui indiquoit le- jour & la durée de cette folemnilé
dontToBjet étoit d’app^ifer la colère des dieux, Cptume
il convefioit d’imiter les dieux dont on follicitoit h
clémence, la- foi défcndo.'t c’envoyer pu lupplice les
criminels ; U étoit même dés -circonftances où l.on
ouvroit les prifons , après buê le magiftrat fupieme
avoit prononcé l’aboi.tion de tous les crimes. Les
chrétiens dont la plupart éroient nés ^ 8c nourris dan?
le fein du paganifme, introdu: firent l’ufage des leflih
ternes., dans leurs agapes. Ce rpectacle feandaleux de
molleffe , étoit contraire à la févçrite des niceurs
êéliques : & ce fut pour faire revivre la pureté pi
-T i v e4. ciui le de Nkée lança des