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tageux aux Portugais. Depuis la conclufion de cette paix,
don Jofeph ne s’eft occupé qu’à faire fleurir fes états par
le commerce &. les manufactures, les fcierices & les arts.
(C e prince eft mort le 24 février 1777.) {L . C .)
Joseph , (le Père) (Hijl. de Fr.) capucin ^premier
minière des intrigues du premier miniftre Richelieu ,
étoit fils de Jean Le Clerc $ feigneur du Tremblai,
préfident aux requêtes du palais. Il étoit né en 1577 ■>
avoit voyagé, avoit porte les armes, avoit fait une
campagne fous le nom du baron de Maftée. Il fe fit
capucin en 1550. Il fembla ne s’être humilié ainfi que
pbur êtrè exalte: « c ’étoit, dit M. de Voltaire, un
» homme en fon genre, aufii fingulier que Richelieu
même , enthoufiafte & artificieux, tantôt fanatique,
w tantôt fourbe , voulant à la fois établir une croiifade
» contre le Turc , fonder les religieufes du Calvaire ,
3) faire des vers, négocier dans toutes les cours, &
». s’élever à la pourpre & au miniftère. » Qn lui im-
putoit les plus grandes violences du cardinal ; mais
celui-ci a pris foin de le juftifier par des violences
égales , exercées depuis la mort du capucin. Si celui-
ci n’étoit pas l’inftigateur des cruautés de Richelieu,
il en fut l’apologifle ; il contribua beaucoup à tran-
quillifer la confidence du roi, qui s’alarmoit quelquefois
des rigueurs dont on l’obligeoit d’ufer envers fa mère
& fon frère. Ce moine avoit le caraélère defpôtique '
& militaire. Un officier qu’il chargeoit d’une comrnif-
fion délicate , réfléchiffant après coup fur les ordres
qu’il avoit reçus, jugea que tous les cas n’avoient pas
été prévus , il revint fur fès pas , & trouva le pèrë
Jofeph difant la méfié. Il s’approcha, & lui dit tout
bas : mais , mon père, f i ces gens-là fe défendent ?
---- Qu'on tue tout, répondit le capucin, & 'il continua
fa meffe. Les courtifans, qui fàvent fi bien obferver
& encore mieux imaginer, croyoient dans les derniers
temps , avoir apperçu quelques traces de refroi-
difiement entre le cardinal & le capucin ; ils foppa-
sèrent le cardinal devenu inquiet des vues ambitieufes de
celui-ci, & ils attribuèrent à cette inquiétude la maladie
& la mort kdu P. Jofeph, arrivée en 1638. Il
paroît que ce n’eft qu’un de ces raffinements de courtifans
, qui veulent voir du crime par-tout; ce qui paroît
plus confiant, c’eft que le cardinal avoit offert au
P. Jofeph l’évêché du Mans, qui auroit pu l’éloigner
de la cour , & que le P. Jofeph le refuîa ; il afpiroit
au chapeau, & le chapeau lui étoit promis’; on i’ap-
pelloit Y éminence grife. Le cardinal parut très-occupé i
de lui dans fes derniers moments. Il voulut l’avoir
fous fes yeux , & il le fit tranfporter à Ruel. Il vit fon
agonie : il vit que le malade, infenfible à tout, ne
paroiffoit faire aucune attention aux prières qu’qn ré-
citoit à côté de fon lit, il voulut le révéiller en lui
parlant de ce qu’il aimoit, c’ efl-à-dire , des. affaires
d’état : courage, père Jofeph , s’écria-t-il, Brifac efl à
nous ! Le père n’en mourut pas moins, & le cardinal
dit ces propres paroles : fa i perdu mon bras droit. On
rit au P. Jofeph cette épitaphe r'
Ci gît au choeur de cette églife *
Sa petite éminence grife ;
j o v
Et quand au feigneur il plaira
L ’éminence rouge y gîra.
« On ne lui remarqua de tendreffe, dit M. Anquetil, le
Genovéfain, n que pour fa congrégation des religieufes
)» du Calvaire , qu’il inftitua mais on ne lui reprocha
» aucun attachement particulier. L’abbé Richard à écrit
fa vie;
JOSIAS, {Hiß- Sacré) roi de Juda, dont l’hiftoire
; eft rapportée au 4e livre des Rois , chapitres 2.2 & 23.
JOSUÉ, ( Hiß. Sacr. ) Son hiftoire fe trouve au
Déutéronome, chapitre 3 1 , &. dans tout le livre qui
porte fon nom.
JOVE , (Paul) ) Hiß. Lit. mod,» ) hiftorien célèbre ,
né à Côme en Lombardie , devenu depuis évêque de:
Nocéra. Ce fut à lui que1 Char les - Quint , dans le.
temps de fon irruption en Provence , en 15 3.6 , dit de
faire provifion d’encre & de plumes , parce quit
alloit lui tailler de la befogne. Qçttebefagne fut une fuite
honteufe, à laquelle il fut forcé par la bonne conduite-
du connétable Anne de Montmorençy. Il eût mieux,
valu attendre l’évènement, dit le préfident Hénault..
Le plus grand détracteur du connétable de Montmorency
, félon Brantôme & M. de Thou, c’eft paut
Jove ; & voici la raifon qu’ils en donnent. Paul Jove
recevoit de François Ier, une penfion de deux mille-
livres , fomme alors bien confiderable. Un Paul Jove •
poete, petit-neveu de l’hiflorien, en fit voir le brevet
en Hollande, au préfident Jeannin, qui le mande ainfic
à M. de Villeroi, dans une de fes lettres. Montmorency
ayant été rappellé par Henri I I , & revoyant, en qualité
de grand-maître , l’état de la maifon du ro i, raya
Paul Jove > qui, pour fe venger , s’attacha, dit-on , à
le décrier dans fon hiftoire : cependant on- ne voit
point dans l’hiftoire de Paul Jove, de traces bien
marquées d’animofité & de juftice à l’égard de Montmorency.
Scäliger ( epiß. prima, ad Janum Douçarn ) ,
dit qu’il avoit vu dans fon enfance, à la cour de-
H en r ill, Paul Jove offrant, pour de l’argent, fes-
éloges, & menaçant de fes fatyres ceux qui le refu-
foient. On voit en effet, par les lettres de Paul Jove %
qu’il demande à tout le monde fans aucun-ménagement.
On a fes oeuvres en fix volumes in - folio ; elles,
contiennent, outre fa grande hiftoire en 45 livres, desvies
particulières des éloges , apparemment bien
payés. Paul Jove mourut à Florence en 15 5 2 ,confeiller:
du grand-duc Côme de Médicis.
JOUENNE,. ( François ) libraire , inventeur des-
étrennes mignonnes , qui ont paru pour la première
fois en 1714. Mort en 1741.
JOVIEN, {Hiß.. Rom.) empereur romain ,focce£-
feur de l’empereur Julien. Son règne , qui ne fut que
defept mois & vingt jours , de l’an 303 à l’an 364 %
n’eft mémorable qu’en ce qu’il fut employé à détruire
ce que Julien avoit fait contre le Chriftianifme. Jovien *
du temps de Julien , avoit été capitaine de la garde
prétorienne , & if avoit réfifté courageufement à ce
pri/ice , qui exigeoit qu’il renonçât à la foi.;, quand
l’armée l’avoit élu empereur à la mort de Julien, il-
avoit d’abord refufé là couronne i non % difoit-il % je
j o u
në commanderai point à des foldats idolâtres.«- Nous
fommes tous Chrétiens, . s’écrièrent les foldats; alors
il fe rendit. Jovien ne détruifit pas moins l’ouvrage de
Julien dans la politique que dans la religion. Julien
s’étoit engagé dans une guerre contre les Perfes, &
avoit été tué dans cette expédition : Jovien commença
ar faire la paix avec les Perfes; les amis de la guerre
en ont blâmé. Jovien étoit né dans la Pannonie. Il
mourut à trente-trois ans. On le trouva étouffé dans
fon li t , par la vapeur du charbon qu’on avoit allumé
dans fa chambre pour la sécher. C’étoit dans nn lieu
nommé Dadaftane, for les confins de la Galatie & de
la Bithynie. M. l’abbé de la Bletterie a écrit fa v ie ,
comme fuite de celle de l’empereur Julien.
JOVINIEN, ( Hiß. EcUfiaß. ) moine de Milan ,
hérétique, combattu par St. Auguftin & St. Jerome,
condamné par le pape Syrice &L par St. Ambroife ,
exilé par les empereurs Théodofe &. Honorius. Mort
en exil vers l’an 412.
JOURNÉE de la faint Barthélémy, ( Hiß. mod. )
ceft cette journée à jamais exécrable , dont le crime
inoui dans le refte des annales du monde, tramé , médité
, préparé pendant deux années entières, fe con-
fomma dans la capitale de ce royaume , dans la plupart
de nos grandes villes, dans le palais même de
nos rois ,-rie 24 août 1572 , par le maffacre de plusieurs
milliers d’hommes.... Je n’ai pas la force d’en
dire davantage. Lorfqu’Agamemnon vit entrer fa fille
dans la forêt oh elle devoit être immolée, il fe couvrit
le vifage du pan de fà robe.. . . Un homme a ofé
de nos jours entreprendre l’apologie de cette journée.
Leéteur , devine quel fut l’état de cet homme de fang ;
& fi fon ouvrage te tombe jamais fous la main , dis à
Dieu avec moi : ô Dieu, garantis-moi d’habiter avec
fes pareils fous un même toît. {A . R .)
JOUSSE , ( Daniel ) ( Hiß. Litt. mod. ) excellent
jurifconfolte moderne , confeiller au préfidial d’Orléans
, auteur de plufieurs ouvrages de Jurifprudence,
fouvent cités, de fon vivant, dans les tribunaux. Ses
commentaires for l’ordonnance civile, fur l’ordonnance
criminelle , fur l’ordonnance du commerce, for l’ordonnance
des eaux & forêts , fur l’édit de 1695 ,
concernant la jurifdiétion eccléfiaftique ; fon Traité for la
juftice criminelle de France ; fon Traité de l’adminiftra-
tion de la juftice en général, & divers autres Traités particuliers
, l’ont place au premier rang parmi les auteurs
qui ont écrit'for les loix. Il étoit né à Orléans en
1704 ; il eft mort eft 1781.
JOUTE, f. f. {Hiß. de la Cheval) la joûte étoit proprement
le combat à la lance de feul à feul; on a enfoite
étendu la lignification de ce mot à d’autres combats ,
par l’abus qu’en ont fait nos anciens écrivains qui, en
confondant les-termes, ont fouvent mis de la confufion
dans nos idées.
Nous devons par conféquent diftinguer les joutes
des tournois ; le tournoi fe faifoit entre plufieurs chevaliers
qui combattoient en troupe, & la joute étoit
un combat fingulier , d’homme à homme.. Quoique les
joutes fe fiffent ordinairement dans les tournoiS'-aptes
J O Y so*
les combats de tous les champions, il y en avoit cependant
qui fe faifoient feules , indépendamment d’aucun
tournoi ; on les nommoit joutes à tous venans ,-
grandes & plénières. Celui qui paroiffoit pour la première
fois aux joutes, remettoit fon heaume ou cafque
au héraut, à moins qu’il ne l’eût déjà donné dans les
tournois.
Comme les dames étoient Pâme des joutes , il étoit
jufte qu’elles fuffent célébrées dans ces combats fingu-
liers d’une manière particulière ; auffi les chevaliers ne
terminoient aucune joûte de la lance , fans faire en leur
honneur une dernière joute , qu’ils nOmmoient la lance
des dames , & cet hommage le répétoit en combattant
pour elles à l’épée, à la hache d’armes & à la dague.'
Les joutes paffèrent en France par les Efpagnols,
qui prirent des Maures cet 'exercice , & l’appelèrent
juego de canas, le jeu de cannes , parce que dans le
commencement de fà première inftitution dans leur
pays , ils lançoient en tournoyant, des cannes tes
unes contre les autres, & fe couvroient de leurs boucliers
pour en parer le coup. C’eft encore ce,t amufe-
ment que les Turcs appellent lancer le gerid ; mais il
n’a aucun rapport avec les jeux troyens de la jeuneffe
romaine.
Le mot de joute vient peut-être de juxta , à caufe
que les joûteurs fe joignoient de près pour fe battre.
D ’autres le dérivent de jufla, qui eft le nom qu’on a
donné, dit-on , dans la baffe latinité à cet exercice :
on peut voir le Gloffaire de Ducange au mot jufla ,
car ces fortes d’étymologies ne nous intéreffent guère ,
il nous, faut des faits. (L>. J.)
f JOUVENCY, (Jofeph) (Hiß. Litt, mod.) jéfoitè ; il a
écrit en jéfoite, l’hiftoire de fafociété;il y fait l’apologie
du P. Guignard Ç Voye% fon article ) il l’appelle martyr
de la vérité , héros chrétien ; il le loue d’avoir refufé.
de foire amende honorable & de demander pardon au
roi & à la juftice ; il compare le premier préfident
de Harlay &. le parlement qui avoient condamné
Guignard, à Pilate & aux Juifs. Le parlement rendit
en 17135 deux arrêts contre cet ouvrage, le 22 février
& le 24 mars. Au refte les Janfeniftes même
conviennent que cette hiftoire eft fort bien écrite; &
les ouvrages purement littéraires du père Jouvency
fes notes fur divers auteurs cîaffiqués latins, &c. font
d’un fort bon littérateur. Né à Paris en 1643, mort ei*
1 7 1 9 , à Rome, dont le féjour lui corivenoit mieux:
en effet que celui de Paris.
JOYEUSE, ( Hiß. de Fr. ) grande maifon frar&-
çoife , qui tire fon nom du bourg de Joyeufe , dan®
le Vivarais elle a produit entr’autres perfonnage®
célèbres r
i°. Louis I I , baron de Joyeufe, Beau-frère du
maréchal de la Fayette ; il fut fait prifonnier par les» ■
Ang-Iois, à la bataille de Crevant en 1423. La Baronnie
de Joyeufe fut érigée pour lui , en vicomté en 14:3 2*.
Il avoit époufé le 29 oclobre 1-41-9 , la: fille du pré—
fident Louvet.
20. Un autre Louis* tué à la batailla de Pavie,««»