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Ceft auffi le nom d’un fénafeur du dix-fëptiéme
üécle, de la même fam lie , homme de lettres, fondateur
de FAcadémie de GU Incognito, .auteur d’une
'vie d’Adam ; c’eft la plùs ancienne qii’on puiffe écrire
fans doute , mais, que peut-on ajouter d’authentique au
peu qui en eft. dit dans la Genèfe. Il eft auteur aufîi
des Bipartie Academiche j de Vita dd Marini ; de
Morte del Valfiein : d’une hiftoire des rois de Chypre ,
de la maifon de Luflgnan, de quelques comédies, &c.
LORENS , ( Jacques du ) ( Hifi. Litt. mod. ) plus
connu par quelques mauvaifes fatyres, que par fes
• notes fur les coutumes du pays Chartrain, & par fon
état de premier juge du bailliage de Châteauneufen
Thimerais. Comme il avoit une méchante femme,
à ce qu’il nous apprend lui-même dans lès fatyres,
on lui attribue cette. épitaphe qui fe fait tellement
d’elle-même , qu’on peut ne 1 attribuer à perfonne &
l’attribuer à tout le monde :
- C y gît ma femme. . , Oh ! qu’elle eft bien.
Pour fon repos & pour le mien !
p»ort en 1655.
LORET , ( Jean ) ( Ht fi. Litt; mod. ) auteur d’une
' gazette burlefque en vers, depuis 1650 jùfqu’én 1665,
& de quelques autres poëlies burîefquès. Le forin-
tendant Fouquet lui fàifoit une penlion de deux cents
écus, il la perdit à la. dilgraee de ce miniftre , &
continua de le louer. Fouquet l’ayant lu, lui.fit tenir
de là prifon une gratification de quinze cent livres ,
fans qu’il lut doit.lui vènoit ce préîènt qu’il s’èmpreffa
de publier : mort en 1665. Il étoit de Carentan en
Normandie.
LORGES. ( Voyez D uras & D urfort. Voye{
suffi Mo ngom meri. )
LORME , ( Philibert de) appartient alTiiftoire des
’Arts, & nous n’èn dirons qu’un mot. Cet ârchiteêle
qui a bâti le Palais des Tuileries - & donné les deffins
des châteaux de Meudori, d’A net, de St. Maur-des-
Foffés, &c. fut récompenfé par une place d’aumônier
du roi & par plülieurs abbayes. Ronlkrd ayant fait
^ne fatyre contre lui, de Lorme qui étoit gouverneur
des Tuileries lui en fit refufer la porte. , traitement
qui deyroit être fait peut - être à - tout auteur de
fatyres, mais il ne faudroit pas qu’il fût infligé par la
vengeance des perlbnnes intéreffées. Ronfard a Ion tour,
fe vengea. Il écrivit fur la porte ces trois mots : Fort,
rêvèrent. kabe. De Lorme ne douta pas que ce ne
flffent des injures ; il s’en plaignit : ce font , dit
Ronfard, les trois premiers mots d’un diftîque d’Aufone,
•qui avertit les parvenus Si les favoris de la fortune,
de ne pas s’oublier :
Forlunam reverenter haie , quicumque repenti:
Dives ab exile progrederere loco. >
On a dè Philibert de Lorme ydix livrés dArcKiteElure
I l un T raité fur la manie. & de bien bâtir & à peu de
frais. Mort en 1577» -
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On a des thèfès dè médecine affez curleufes^, fous î&
titre de Lauréat Apollinares , de Charles.*/«? Lorm&y.
premier médecin de Marie de Médicis..
Lorme /( Marion de ) ( Hifi. m o d .f maîtreffe fa-
meufe du jeune' & malheureux Cinq-Mars , du cardinal
de Richelieu , du comte de Grammont &
de beaucoup d’autres. Le comte de Grammont
dit dans fes Mémoires, ,.én parlant d’elle : « la
» -'créature de France qui/ avoit le plus de charmes,
» étoit celle-là. Quoiqulèllè.eût de i’efprit comme les
» anges , elle étoit fort capricieufe
Elle étoit née en 1&18. Il-paroît'quelle mourut en\
1650, Un auteur du temps , Jean Loret ( Voyétalon
article) annonce fa mort dans la Mufe hîflorïque 9
par ces vers, datés du 50.juin 1650 :
La pauvre Marion-(fl Lorme ,
De fi. rare & gentille forme,
A laiffé. ravir au tombeau
Son corps ft charmant & fi. beau.'
Saint-Evremont a fait for cette mort,.des fiances oui :
' fe trouvent dans le recueil de fes oeuvres.
Mais l’auteur de l’FJfai fur la Mufique ancienne & -
moderne, prétend qu’elle n’eft morte qu’en 1752, âgée .
de cent trente-quatre' ans.
« Nous n’avons pu, dit-il.,, découvrir quelles ont..
» été les aventures d’une créature aufîi fingulière $>.
» mais ce que nous favons certainement, c’eft que fon
.» .grand âge lui ayant fait perdre la plus grande':
» partie de là tête , ellé fut volée, par les. domefti-
» ques qui la.foignèrent, & fut réduite àla dernière;-
» misère.. M. Gueret, curé de St. Paul, paroiffe fur
» laquelle elle demeuroit ,.en eut pitié, eut là géiiérofité
» de lui donner de quoi vivre , J e voulut même
» qu’elle eût un laquais & , une cuifinière , pour qu’elle
» ne manquât, de rien. La perfonne digne de foi dont .
» nous tenons cette anecdote, a vu plufieurs fois cette
» fingulière fillé en. 1772, y étalit conduite par le curé
» de St. Paul , qui foupoit allez fouvent avec
» Elle avoit encore un peu de mémoire, & répon-
». doit aux queftions qu’on lui faifoit for le cardinal .".
v de Richelieu , Cinq-Mars:, &c. Elle avoit alors..
» abfblument. Pair d’üne momie toute ridée j elle né
» pouvoir plus fe lever , & avoit à peine la force -
» de relpirer. Enfin elle acheva de vivre en 1752
c’eft-à-dire, cent deux ans après l’année où on croit,
communément qu’elle eft morte..
L’auteur de tEffai fur la Mufique fë fonde- for le
certificat d’un médecin qui a vu plufieurs rois Marion
dans fes derniers moments-, 8ç qui fut préfent à l-’our-
verture de fon corps. Il dit qu’elle convenoit d’être
Marion y quelle s’en attrib.uoit les aventures ; mais-,
que fa caducité: étoit telle, , qu’on • ne pouvoit en
tirer plus d’une phrafe-&. demie, apres laquelle elle-
s’endormait. « En l’éveillant & la. remettant au mot.
» par où elle avoit fini,, elle reprenoit le premier
» mot de.fa phrafe, & s’arrétoit toujours au même'.
v endroit..Son infp.eéüon. anatomique prouyoit un long,,
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te Sge ; dn trouva dans le cerveau trois lames offeufeS,
» le coeur étoit cartilagineux, &c. »
On a bâti une autre hiftoire de Marion for cet
extrait mortuaire fingulier , . levé à St. Paul , mais
dont les dates ne fe rapportent point du-tout avec;
celles de l'efifjai fur-là Mufique.-
a L’an 1743', le 5 janvier , eft. • décédée au^P’don -
» Blanc, rue de la Mortellerie,. Marie-Anne Oudette
». Grappin âgée de cent trente-quatre ans & dix
» mois, comme il nous a apparu par l’extrait-baptiftaire •
» . délivré le iB .feptembre 1707 , figné & extrait par
» M. Thomas, curé de Balheram, proche Gez ( ou
»•Gex en Franche-Comté) laquelle eft .née le 5 mars
»- 1606, veuve , en quatrièmes noces , ..de François
» Le Brun, procureur-fifcal de M. Rhumant , • quai1
»: des Théadns ; a été inhumée-le 6 dans le cimetière
» de St. Paul, fa .paroiffe. Signé,-de Moncherray ,
» prêtre. Collationné à l’ original;, ôe délivré par nous
- »-prêtre , bachelier en théologie , vicaire de la fofdite
» paroiffe de St. Paul: A Paris, le 20 avril 1780.
v> Signé, Poitevin.-En marge eft la copie de l’extrait-
» baptiflaire. »
Dans l’hiftoire dônt nous parlons , qui fé trouve
dans un Recueil de Pièces, intèreffantes pour fervir à
IHïfoire des règnes de Louis X l l l & de Louis X IV ,
publié en 1781 , on veut que cette Marie - Anne
Oudette Grappin ait été la fameufe Marion de Lorme,
dont on prétend que ce premier nom étoit le véritable,
& qui mourut, dit-on, dans la misère à cent trente-
quatre ans. .On remplit fes quatre mariages , & les
autres événements de fa vie ou par les Mémoires du
temps , ou par des fixions, à.peu-près comme on remplirent
des bouts rimes»
Marion de Lorme & Ninon de Lenclos étoient amies..
LORRAINE, ( Hifi. mod.. ) La Lorraine , province
du royaume d’Auftrafie , fous la-premiére race
de nos rois,.royaume fous la fécondé , & partage de
Lothaire, fécond fils de l’empereur du même nom,,
s’appella Lorraine , Lotharii regruim, du nom de l’un
ou l’autre*de ces deux Princes' , ou peut-être de
tous les deux ; réduite dans la fuite, par différents
demembremeuts, à l’étendue qu’elle a aujourd’hui, elle
fut un duché , poffedé par des princes fouverains
dont l’illuftre maifon eft reccni-iue par les fa vans pour
avoir la même origine que la maifon d’Autriche,
avec,laquelle elle eft aujourdhui unie & confondue...
Plus cette maifon de Lorraine a, produit de personnages
immortalifés dans l’hiftoire | moins nous aurons
a. nous étendre for chacun d’eux. Nous nous contenterons
de rappeller-d’un feul mot, les grands traits qui
lés diftinguent.
_ La. branche régnantela. branche ducale a eu
beaucoup de grands Princes , Thierry - le - Vaillant r
Contemporain de Philippe I & de Louis-le-Gros, qui
for vit utilement l’empereur Henri I V , contre les
Saxons révoltés.
Raoul, qui fut tué à. la- bataillé de Crécy ,.en fervànt
Jà. b rance & Philippe-de-Vafois , contre les Anglois».
. I » • eut deux chevaux tués fous lui, à la
-®ûtaille.de Poitiers, & y fut fait prifonnier-ay$ç lç
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roi Jean fort parrein. Il ne fe diftingtfa pas moins
à. la bataille de Rofebeque - en 1382 , ainn que :
Charles I. fon fils, qui fut fait Connétable de France,
for' la fin du règne de Charles V I ; mais qui jugea
bientôt que la France dans la confufion où elle étoit
fur la fin du règne de Charles VI , ne méritoit pas
qu’il voulût en être le connétable.
Jean I avoit eu deux fils : i®. Charles , dont il
vient dretre parlé, & dont la fille aînée Ifabelle
époufa René d’Anjou,. roi.de Sicile, fi connu fous ■
te nom du roi René. -
/ ■ a°. Ferry, comte de Vaudemont ,-qui fut tué en ■
15:15 ? a-la bataille d’Azincourt, en combattant vaillamment
pour la France. •
; Antoine fon fils , difputa. la Lorraine au roi René ;
celui-ci fut battu & fait prifonnier à là bataille de
Bullegneville ou Bulgneville. Pliais Ferry II , ffs*
d’Antoine, époufaYoiandd’Anjou, fille du roi René,
,j & René II de Lorraine ,-qui naquit de ce mariage ,
• réunifiant les-droits des deux contendants, fut reconnu-
pour duc; de> Lorraine , après que ce duché eut été
- pendant quarante -trois ans dans la maifon d’Anjou , •
Tous le roi René , Jean & Nicolas-d’Anjou -, ducs de
' Calabre, fes fils & petits-fils..
; Ce fut ce René II qui gagna^, le 5--janvier 1-477, -
• la bataille dé Nancy, où périt Charles-le-Teméraire
ce formidable ennemi de la France , de la-Lorraine
. & : des Suiffes ; ce fut lui qui fit au vaincu de magn:--
' fiques obféques, & qui, dans cette cérémonie, en lui
jettant de Peau bénite , dit ce mot , - feule çraïfen -
• funèbre que méritent les conquérants; 1 beau coufin , ,
vos âmes ait Dieu ,\, vsus - nous • aveç a fait mouL de-
. maux & de douleurs.
De René I I , defeend la foranebe de Guife & toutes
l è s ;autres branchés de la maifon de Lorraine; mais
foivons la branche ducale.
Antoine, fils aîné &. fuccefieur de René II , foivit '
Louis XII en 1 5 0 7 , -dans l’expédition contre les
Génois ; en 1509, dans l’expédition contre les Vénitiens,
& à la bataille d’Aignadel. Il fit des prodiges de
valeur à la bataillé de Marignan , fous François Ier. On -
ne l’appelloit que le bon duc Antoine. -
Un fils de René I I , Louis-, comte de Vaudemont , -
mourut au fiège de Naples en 1-527, fous François I, -
Un autre de fes fils , François, ..comte de Lamibefc
fut tué à la bataille de Pavie. -
Charles H. ou III ,1-duc dé Lorraine St\ de Bar 9-
arrière-petit-fils de René I I , époufa Claude de France
fille de Henri II. Jufques là -les ducs de Lorraine avoiens
1 été fort attachés à la. France ; la ligue changea ces.
difpofitions. Le duc Charles III fut un des lieutenants -
généraux de la ligue, & c’étoit lui ou fon fils , -que •'
Catherine de Médicis , fa belle-mère , vouloit faire '
toi de France, au préjudice delà maifon de Bourbon , .
& même du. due- dé Guife. Il fut furnommé le: Grand l
lien Lorraine.-
Henri IF,, dite dé Lorraine 8c de Bar y fon fifs d*
fût furnommé le Bon ; il époufa Catherine de Bourbon , ,
. fceur de Tfety'i IV , Si- tout fuj pacifié. Elle iaoutur>