
* 4 $ M A T
Cyrénaïque. La guerre dont il fut occupé , n e
l'empêcha point de civilifer fes peuples dont il fut
lé conquérant ôc le iég dateur. Il étoit d’un tempé-
ramment robufte, & il conferva fe jvigueur j ufqu a
une extrême vieilleffe , puifqu’étant mort à- quatre-
vingt-dix ans, il laiffa un fils qui n’en avoit que
quatre. Il fut redevable de cette, fanté inaltérable à fa
frugalité , ôc à l’habitude, des fatigues. Il refïoit à
cheval pendant plufieurs jours & plufieurs nuits-de
luite. Le lendemain d’une viéloire remportée fur les
Carthaginois , on lé trouva dans fa tente mangeant
un morceau de pam bis.. ( T -n . J
; MASSON,, (Jean) (B iß . Litt. mod. ') françois
refi^te thîï$|re réformé en Hollande y auteur d’une
Hifloire critique delà république des lettres, depuis 171.2,,
jufquen 1716 ; des vies d’Horace, d’Ovide ydePline
h jeune ; ôc parmi les modernes , de Bayle. Cette
Hifloire de Bayle Ôc de fes-. ouvrages y "différente de
celle dèM. Desmaifeaux ,.a cependant été attribuée à
i.a Monnoye. On dit que 1 auteur de Mathanafius a
#u Jean Maj/on èn vue dans plufieurs de. fes remarques.
M A S S O N ( Papire )- ( Foj^ Papire Massen )
, MASSUET , ( Dom René. J ( Hiß. Litt mod. )
bénédiéfin de la congrégation de faint Maur, a donné
ane édition de feint Irénée, ôc a défendu l’édition de
£t. Auguftin , donnée par lès Confrères. Il a donné
aufii une fécondé édition de S. Bernard dè dom
Mabillon. Le cinquième volume des Annales de l’ordre
de S. Benoit eft encore de lui. I eft mort en 1716. Il
étoit né dans le diocèfe d’Evreux en 1665.
MATADORS, f. m. ( Hiß.-mod. ). c’eft ainfi que
ion nommoit en 17 14 , une compagnie de deuxeents
hommes que levèrent ceux de Barcelone qui refosèrent
opiniâtrement de reconnoître. le roi Philippe V. pour
leur fouvèrain: le but de l’établiffement de cette milice
, oü de ces brigands } étoit de maffaereMous ceux
de leurs concitoyens qui favorifoient le parti de ce
prince. ( A. R. )
_ MATAMOROS, (Alphonfe Gardas ) chanoine de
Séville profefîêur d’éloquence dans l’univerfité d’Alcan
» au feizième fièele. On a de 1 ui-un -traité des Académies
& des hommes doéles d’Efpdgne. C ’efi une
apologie des connoiffancès & des lumières'de fon pays.
MATAMORS, ( Hiß. mod.- Econom. ) e’eft ainfi
que l’on nomme des efpèces de puits ou de cavernes,
faites de main d’hommes , ôc taillées dans; le roc
dans lefquelks les habitants de plufieurs contrées de
l’Afrique ferrent leur froment ôc leur orge, comme
nous faifbns dans nos greniers. On- afiure que les
grains fe confervent - plufieurs années dans ces ma-
gafins fouteireins , qui font difpofes dè manière que
fair peut y f- circuler librement , afin dè prévenir
l’humidité. L’entrée de ces conduits eft étroite, ils
V'ont^ toujours en s’élargiffant , & ont quelquefois
jufqua 30 pieds de profondeur. Lorfque les grains
font parfaitement fecs , on bouche l’entrée avec du
bois que l’on recouvre de fable. {A . R.')
MATATOU j Cm. ( terme de relation ) meuble
M A -T
des Caraïbes : ©’eft une efpèce de corbeille-quafrée ~
plus ou vmoins. grande,. & qui n’a point de couver--
cle.- Le fond en eft plat ôc uni;-les herds ont. trois-
ou quatre pouces d’élévation , les coins-font portés-
fur quatre petits bâjons qui excèdent de trois à quatre
pouces la hauteur des bords ;.ils" le terminent en*
boule ou font ooupés-à quatre pans. UsEérvent de pieds-
- au matatou, ôc s’enchaffent dans les angles. On lui
donne depuis huit juîqu’à douze pouces de hauteur,
; au-deffous du fond de matatou, pour l’élever de
, t*rre à cette hauteur. Le fond ôç les côtés .font-
travaillés-d’une maniéré fi ferrée, qu’on peut remplir
d’eau le matatou , fans craindre quelle s’écoule ,,
; quoique cette corbeille ne foit faite que de rofeaux
QU de queue de lataniers.
Les matatous fervent dé plats aux Caraïbes ; ils-
portent dans \m matatou leur caflàve qu’ils font touSi
, les jours , ôc qui eft bien meilleure en fortant de
dellus la platine, .que quand elle eft sèche & roide. •
, Us mettent fur un autre matatou la viande ,,les poil-
. Ions-,., les crabes ,.-en un mot leur- repas avec un coui-
plein de pjmentade .^c’efbà-dire, -du fue de manioc•
bouilli, dans lequel ils ont écrafe quantité-de "piment-
avec du jus de citron. C’eft là leur 'fonce favorite
pour toutes fortes de viandes ôc de. poiffons ; elle-
• eft fi forte , qu’il n’y a guère que des Caraïbes qui-
puiffent la goûter. CD. J. ) ,
MÀTCOMECK , ( Hifl. m o d e’eft le nom quelles
Iroquois ôc- autres fauvages de l’Amérique fep--
‘ tentrionales donnent à un dieu qu’ils invoquent pen~-
dant le cours de fhïver^- ( A. Rdj-
MATHA ,-( Saint Jean, de ). ( Hijl. Ecole/. /
■ fondateur de l’ordre- de la Rédemption des Captifs
ou de la Sainte Trinité, étoit né le 2.4 juin 1160, ■
dans un bourg de la vallée de Barcelonette. Il s’aflbeia ••
pour fe fondation avec un- feint hermite nommé
Félix de - Valois , que quelques-uns ont, cru avoir
été un prince de la maifon de France, nommé Hugues,,
petit-fils d’un autre Hugues, comte de Vermandois
troifieme fils- du Roi 'Henri I-r’. & d’Anne de Ruftie j,
mais ce n’eft point l’avis- du doéle Baillet. Quoi qu’il en
foit, Jean de Matha & Félix de Valois allèrent à Rome,
ou le Pape Innocènt III leur donna folemnellement-
le ^ févrie'r 11.99 , l’habit blanctel-que le portent
les Trinitâires avec la croix rouge & bleue , attachée
a l’habit. Le bienheureux. Jean de Matha mourut à
Rome le 22 décembre 1213. ou 12-Ü14,
Les Mémoires de Grammcnt & les Souvenirs de
Madame 'de Caylus font connoître un, autre Matha
bien différent & homme d’une Société piquante , d’une-
ignorance aimable,-d’une infbucianee intéreffante, d’una
gaîté plaifante.dont tous les mots ont un caraclère
original de naïveté, d’efprit' ÔC de franchifê ; efpèce
dë plaifent de très bonne compagnie , ee qui n’arrive
guëres âuxplaifans.
MATH AN , ( Hijl. Sacr.- ) prêtre de Baal , tué
devant l’autel de ce faux Dieu. Rois,liv. 4 , chap.
i r ,v e r f 18. c’eft le Mathan de. la tragédie d’Atlialie.
Dans là Généalogie dë Jefus-Chrift , félon S.
Matthieu , chap. 1 , y.erC 15 , on trouve un autre
M A T
Mithan fils cPEléazar , pere de Jacob & ayeul de
Jofeph-, mari de la Sainte Vierge.
MATHATIAS, ( Hijl. Sacr, ) père & chef des
Macchabées. Son hiftoire fe trouve au premier livre,
chap. 2 des Macchabées.
MATHIAS , fuccefleur de Rodolphe Ï I , ( Hifloire
d Allemagne, de Hongrie & de Bohême. ) XXXIIIe empereur
depuis Conrad I , XXVIIe roi de Hongrie *
XXXVI I e roi de Bohême, naquit l’an 1557, de Maximilien
Il Ôc de Marie d’Efpagne.- L’ambition qui
l’avoit porté à la révolte contre Rodolphe , fon frère,
qui fut contraint- de lui céder la Hongrie , la Bohême,
& prefque tous fes autres états héréditaires , fembloit
l'éloigne? du trône impérial. Une .nation amoureufè
de fon indépendance , ne devoit regarder qu’ën tremblant
un prince qui avoit ufurpé plufieurs couronnes.
Cependant il parvint à réunir tous les fuffrâges dans
line.afFemblée qui fe tint à Francfort ( 13 juin 1612):
on croit qu’il ne dut fon élévation qu’à l’or qu’il
avoit eu ladreffe de femer ; d’ailleurs' le voifinage
des Turcs , comme l’ont remarqué plufieurs- écrivains
, fembloit exiger l’éleâion d’un prince*d'e la
maifon d’Autriche allez puiffant pour leur 'oppofèr
une barrière. Les états , dans la-crainte qu’il ne leur
donnât des chaînes , ajoutèrent quelques ,articles à la
capitulation de Charles-Quint. La cérémonie de .fon
facre fut recommencée en faveur de la freine Anne ,-
fe femme. On ne peut paffer foué filence cette particularité
, parce que c’étoit un honneur dont n’a
voient pas joui les femmes de fes prédéeeffeurs. On
remarque encore que les députésvdes états de Bohême
forent admis dans l’affemblée lors du ferment de
Mathias. Dans les diètes précédentes , on s’étoit
Contenté de leur notifier lès conclufions des éleéleurs.
Cette faveur fut érigée en droit en 1708 , après des
eonteftations bien vives, & depuis ce tems les- rois
de Bohême jouirent de foutes les prérogatives-des.
autres éleélèurs. La Hongrie étoit toujours expofée
aux incürfions des Turcs , voifins de fes frontières ;
le fùltan défevouoit leurs brigandages , -mais les
Hongrois i>’en étoient pas moins malheureux. Les cantons
qui confinoient à ces brigands étoient devenus
déferts ; Mathias, pour arrêter le mal, demanda du
fecours aux états-d’Allemagne. Les princes catholiques,
toujours affe&ionnés au fang Autrichien qui
leur avoit toujours été favorable, y confentirent avec
zèle , & donnèrent leur part de la- contribution ;
mais les- princes proteflans trouvèrent des prétextes
pour ne point fuivre leur exemple. Le principal fut
que ceux de leur communion perdoient tous les procès
qu’ils portoient à la chambre impériale , ou- les
juges catholiques formoient le plus grand nombre.
L’union évangélique & l’union catholique que la
focceffion de Juliers ôc de Cleves avoit occafionnées
fous le règne de Rodolphe I I , fubfiftoient encore. Il
ëft vrai qu’elles ne fë livroient pas à ces animofités,
a ces violences , fuites ordinaires des guerres de
religion ; mais il. fallait beaucoup de ménagement
jour qu’elles ne devhiflènt- pas la fource des- plus
M A T / i f
grands défbrdres. L’empereur , au lieu de chercher
a fe venger du refiis que les princes proteftans
venoient de lui faire efïuyer , mit tous fes foins à les
adoucir. Il confentit même à réformer la chambre
impériale dont ils avoient eu plus d’une fois raifon
de fe plaindre. Gette Conduite diminua la haine des
deux ligues ; elles ne prirent qu’un médiocre intérêt
à la fuccefhon de Juliers qui les avoit fait naître
a-infî la guerre entreprife pour cette fucceftion ,
guerre qui fembloit devoir embrâfer l’Europe, ne fut
plus qu’une de ces querelles qui de tous tems avoient
divifé quelques principautés lans détruite l’harmonie
du corps Germanique. Un traité conclu à Sand, entre
l’éleéleur de Brandebourg Ôc le palatin de Neubourg
pour le partage de la fucceftion de Juliers, fembloit
rétablir - le calme dans cette partie, de l’Allemagne.
On avoit réglé le mariage de la fille de l’éle&eur de
Brandebourg avec le jeune palatin de Neubourg-
Wolffgand; mais- un fouffiet que lelefteur donna au
palatin , oc-cafionna une nouvelle rupture. ’W’olffgand
furieux d’un affront aufïi fenglant , mais trop foibie
pour en tirer vengeance par lui-même , fe fit catholique
pour s’attacher le parti Espagnol dans les Pays-Bas,
L’éleéleur de fon Coté fe fit ealvinifte, ôc mit k-s-
états généraux dans fon parti. Tel eft l’empire de
l’ambition fur les princes. La religion fi chère aux
peuples.,, n’en fouvent pour eux qu’un prétexte pour
favorifer leurs intérêts. Cependant Mathias faifoit
des préparatifs contre les Turcs. La principauté de’
Tranfilvanie, vacante parla mort de Gabriel Battori,
qui venoit de fe tuer' pour ne pas fur vivre à- la honte
de fe défaite , offroit ün nouveau motif de guerre. Un
hacha avoit donné' cette principauté à Beihlerr--
Gabor ,. ôc cette province , obéiffante à fon nouveau«
fouvèrain -, fembloit à jamais perdue pour la ma'fon
d’Autriche. Achmet , dans l’âge de l’ambition , ôc
maître abfolu d’un- empire qui , fous les Soliman I ï
ôcles Mahomet II , avoit m:nacé toute la terre de'
fon joug , caufoit à Mathias les plus vives alarmes»-
Il craignoit. que le fultan , déjà maître de la- plus belle’
partie de la- Hongrie n’entreprît de la lui enlever'
toute entière mais la vafte ' étendue de l’empire
Ottoman qui depuis fi iong-tems répandoit la terreur'
dans les états Chrétiens , fut ce qui les feuva. Les-
Turcs étoient perpétuellement en guerre avec les-
Perfes dont le pays fut tant de fois l’écueil de la
profpérité des Romains : les Géorgiens, les Mingrélienÿ
indifeiplinés, Ôc d’autres -Barbares les inquiétoient par'
leurs continuelles révoltes ,-Ôc infeftoient les côtes-,
de -la mer Noire. Les Arabes fi redoutables fous les-
fucceffeurs du prophète, ôc qui y avant d’être fournis-
aux Turcs , jamais n’àvoient fùbi de joug étranger,,
étoient difficiles à gouverner» Il arrivoit fouvent* que ,•
quand on craignoit une nouvelle inondation de Turcs,,
ils etoient obligés de conclure une paix défevantageufe.
D ’ailleurs, les fukâns avoient beaucoup dégé.érév
autrefois uniquement fenfibles à la gloire- ,- ils étoient
toujours a la tête de leurs armées; maïs depuisSelitn
I I , fils indigne du grand Soliman , ils reftoier.t dar.s-
l’enceinte du-ferrail. ,où , livrés à des plaifirs grdlïerf^