
dont t un eft d'elle , l'autre a■ été dit a fon oecafion.
Une c:*u;nélitè l’aidant à- faire fon examen de confidence
pour une confefïion générale, &. lui demandant fi,
avant fon mariage, elle n avoit pas défîré de plaire
3 quelques-uns des jeunes gens de la cour du roi fon
P .e • Oh non l ma Mère, répondit-elle, il n y avait
point de rois : ce trait rapporté par Madame la comtefFe
de Caylus dans fes Souvenirs, & cité avec éloge par
M le ptéfident Kénault ; ne plaît pas à tout le monde.
L autre mot fut dit à fa mcrt, par Louis XIV:-
roua Le f u i chagrin quelle m’ait donné. Louis XIV
pouyoit ajouter qu’il lui en avoit donné quelques-uns
qu ehe. avoit foufferts avec beaucoup de douceur &
de patience , & for lefquels il avoit sffez mal accueilli
des plaintes tendres & refpe&ueufcs qu’elle avoit
quelquefois bazardées.
Marie-C hristine-Vjctobre de Bavière , fille7
, “ Ferdinand de Bavière , née à Munich en 1660,
eponla en 1680 , à Châlons en Champagne le dau-
ghin, fils de Louis XIV. La mémoire deeetteprin-
ceile a paffé comme une ombre ; elle méritait cepen-
■ “ ; a, quelques égards, qu’on fe- ibavînt d’elle.
. * , e70‘tj laide , & ie rendant juftice , elle ne
cherchoit qa’àfe cacher ; l’éclat de la cour de Louis XIV
lui deplailoit ; elle viroit retirée dans fon appartement,.
avec fes femmes, fur-tout avec fa fémme-de-
chambre allemande , Beflolà, ne s’occupant qu’à la
priera & a la- leflure ; car elle aimoit l’inflruflion.
«ç elle montrait de l-’efprk. M. de Fbntenèile lui a-
«edie les Eglogues cette dédicace eft une Eelogue-
a . tauange ; il y vante beaucoup l’efprit de cette
pnneefle & le jugement plein de fineflè & de goût :
queile_ portait for. les ouvrages tl’tljtrit.
foeft de cette-dauphine de Bavière ,. que le préfixent
de Croiffy , qui avoit été. chargé de négocier
ton mariage à la cour de Munick , difoit atoroi à
ton retour t Sire-, fauveq. le premier coiis-d’ail,, elle
-vous paraîtra fort bien. Oeil elle à qui le roi difoit un-
’^ mf 'J T aus ne avie^ P‘w S I , Madame ,. que la
mucnejfe de Tofcane „votre Jaur-, itott extrêmement belle b
Jstoii-ce a moi, répondit-elle , à me fouvenir que ma
Jkur a route, la beauté de. la famille-, lofjque fenaï tout
‘ e bonheur ? Que. pouv.cit-on, dire de plus aimable > ■
. mot qu’elle dit,, en mourant, au- duc de Berry-,
ton dernier fils., eft plus aimable encore;,elle mourait
des. luîtes de cette dernière couche; elle demande fon-
ftls, tembrafie avec toute là tendrellë d:une mère t
“ / * bien- l’on cour-, lui. dit-elle. , quoique tu me
toutes bien cher. Une telle femme pouvait être plus "
»tereflime que celles qui brilloienr dans les fêtes ,
dans fes bals-,clans l'es feux, de VerlaiUes, & qui étoient
.flus félon le cm-ut de Louis XIV. Ellemourut en 1Ö90.
X0UB X IV etoit dans-là-ch ambre aq. moment oü. elle
exfaroit; on lui propofa de foitir , pour fe dérober
3 Ihorreur de ce-Ipeéhrcte t-Voh., non , répondit-il,
^ c ß touque je voie comment meurent mesfemblablcs-,
ôn ajoute cp’il dit à M i t dauphin a Voila ce que de-
yitrment les grandeurs,
Ma r ie - Ajdfxajde. de Savoie., f Voyez Parti elfe-
Marie-Josephe de Saxe. ( Voya* Saxe ) i
MARIES , f, f. ( Hiß. mod. ) fêtes ou réjouiffances
publiques qu’on faifoit autrefois à Venife , & dont on,
tire Torigine de ce qu’àutrefois les Iftriens, ennemis
; des Vénitiens , dans une courfe cu’il's firent for les
terres de|ceux-ci,. é:ant entrés dans î’eglife de Cafteîlo ,
en enlevèrent l'es filles affemblées pour quelque ma-
riage > que les Vénitiens retirèrent de leurs mains
- spi'es uiWàngîant combat. En mémoire de- cette aâion,
qui s etoit paflee au mois de février,.les Vénitiens infti-
tuèrent dans leur ville la fête dont,*jl s’agit. On l’y
célébrait tous les ans le 2 de février , & cet ufage
a fobfifle trois cents ans. Douze jeunes filles des plus
belles, magnifiquement parées , accompagnées d’un
jeune homme qui-repréfentoit un ange, couraient par
i toute la, ville en- danfant ; mais les abus qui s’introduis
en t dans cette cérémonie, la firent fopprimer. On
en conferva feulement quelques traces dans la: pre-
- c^fSon que le doge & les fénàteurs font tous lès ans a,
pareil jour, en- fe rendant en troupe à l’égîife Notre-
Dame. Jeai>BaptifteEgm.,exempl. Uluflr,.virg. (A . R .)
MARIETTE , ( Pierre-Jean ) ( Hiß. Litt., mod. )
fils d’un libraire & libraire lui-même,, puisfecrétaire
du roi & controleur dé la chancellerie.. Son. Recueil.
1 dTflarnpes étoit un. des plus complets en. ce genre..
M. Mariette eft connu par fon Traité des Pierres gravées;.
par des Lettres à M. le comte, de Caylus for la:.
Fontaine de G r en e lle& en général, par lè oout ÔL
la connoifTance des. arts. Mort a Paris.le io.feptembre
x774»
MARIGNAN , (' Jean-Jacques-Medîchiho J MÉ-
D EQ üIN , ( marquis.de) ( Hiß. Litt. mod. ) Nous,
trouvons fon.nom.écritde diveriès manières.^ Médicis v
Medici, Mzdiquin Médequvi y Brantôme 1 appelle,
même Médecin ; mais il paraît que. c’eft une plaifan-
i îer‘| ^ur ^ n- noro- U étoit milanois , fils d’un commis,
a la douane. Son efprit, fes talents,, fes intrigues lui.
avoient donné entrée dans la maifon du duc de Milan '
François Sforce, auquel il fervoit de fecrétaire. C’étoit
dans le temps où François Ier; difputoit, conquérait
perdoit tour-a-tour le Islilanès 5. Médequin conçut l’efe
peranee d’une plus grande fortune , fi les François -
parvenoient à s établir dans ce duché r pour' s-attirer
leur faveur,, il leur révélôir tous lès: feerets- dè. fon :
maître : Sforce fut inftruit dé cette infidélité par une-
lettre qu’il intercepta ;., il-jura:la perte, de Médequin
mais il voulut éviter dun côté , lès longueurs & l’éclat
dune procédure criminelle de l’autre les- mconvé-
nients plus grands encore d’un affafiinat direâ : iL;
nâvoit pas oublié qu’ayant fait afïafiiuer pour dès rai—
fons à-peu-près pareilles, un-Monfignarino Vîfconti
il avoit été- affaffinérlui-même par un Vîfconti. GuC
chardin fait entendre que Sforce s’étoit fervi de
Médeqiûmpour afTafFmer Monfignorino Yifconti il;
paraît encore par le récit, de quelques autres auteurs „
que c’étoit- un complice que Sforce avoit voulu perdre
dans Médequin. Quoi, qu’il e» foit ^L’expédient dontr
îHe fer vit,, fut de charger Mèdequïh d’üne lettre pour
le-, gaiwerueuir ^de MufTo, place fituée à. l’extrémixA
du Milanès, vers le nord du lac de Corne, dans lin
pays dont on recevoit à peine des nouvelles dans le
ffclte du duché ; cette lettre étoit un ordre au gouverneur
de faire jetter le porteur dans le lac. Médequin.,
foit par défiance , foit pour pouvoir inflruire les
François du fojet de fa commiffiou, décacheta la
lettre , & apprit le fort quon lui préparait ; il voulut
que les moyens employés pour fa perte, ferviffentà
fia fortune & à fia vengeance. Il fopprîma la lettre de
Sforce , &. , imitant fon écriture , il fabrique deux
lettres., adreftées-, l’une au gouverneur de MufTo, l’autre
à fon lieutenant. Par la première,- le* duc avertifToit
vaguement le gouverneur d’être en garde contre les
Grxfons , qui en defeendant de leurs montagnes pour
fervir la Francepourraient for prendre MufTo. Par
la faconde, le duc mandoit au lieutenant qu’il avoit
découvert un projet formé par le gouverneur, de
livrer la place aux François ; qu’il falloit prévenir
cette trahifon,- & prêter main-forte à Médequin, qui
alloit par fon ordre à MufTo pour arrêter le gouverneur
& veiller à la fureté de la place. Médequin arrive,
à MufTo, rend les Lettres, eft bien reçu par le gouverneur
, bien fervi par le lieutenant. Le gouverneur
fcft arrêté ; Médequin Te faifit de fon argent, & l’emploie
à corrompre la garnifon ; il fe rend maître de
la place, il lève le mafque, & chaffe le lieutenant.
Mais pour conferver céttce place , & pour braver le
cefTentiment de. Sforce, il avoit befôin d’une puiftante
proteélion ; il avoit à choifir de celle de François Ier.
ou de Charles-Quint; il préféra celle de Temperéur,
& voulut la mériter par un fervice important. Six
mille Grifons fervoient dans l’armée dé François Lr.
Médequin entreprit de les forcer à retourner dans leur
pays ; il drefTa des embûches au gouverneur de Chia-
venne , place- importante du pays des Grifons , &
voifine du lac de Corne , il enleva aifément ce gouverneur
, un jour que celui-ci étoit forti de la place
fans efeorte il paraît enfoite à la yue de Chia-
venne, il demande à parler à la femme du gouverneur
; elle fe préfente for la muraille. Médequin tenant
une épée dans une main, lui montre ‘de l’autre
fion mari déformé , lié, prêt à recevoir le coup mortel :
Choijîffe^, Madame, lui dit-il, de me remettre votre
place , ou de voir & de faire égorger votre mari. Cette
femme s’effraye , & , n’ayant point le courage de
préférer fon devoir de fojetté à fon devoir d’époufe,
ouvre les portes à Médequin ; à cette nouvelle , lés
Grifons quittèrent l’armée Françoife quiafîiégeoit alors
Pavie, c l qui alloit bientôt livrer la funefte bataille
fis ce nom ; ils jugèrent que leur devoir le plus
preffant étoit d’aller défendre leur pays.
. Médequin ayant eu Marignan pour échange de la
ville de Mnfio-, qu’il avoit remife à l’empereur, prit
le titre de marquis de Marignan , fous lequel il eft fi
connu. Etant devenu dans la foùe un des hommes
les plus illuftres de l’Italie , & Jean-Ange Médequin
fon frère , ayant été fait pape, fous le nom de Pie IV ,
Cofme I , à la faveur de la reffemblance des noms ,
reconnut ces Médicis ou Médequins de Milan, pour
.çtre de fe maifon ; mais cette opinion n’a pu s’établir, j
malgré les efforts de Meflaglia , auteur de la vie du
marquis de Marignan, lequel dit avoir vu les armes de
Méd:c;s fçulptées dans une très - ancienne maifon des,
âyeux du marquis à Milan ; mais n avoient - elles pas
été fçulptées après- coup ? Il parle aufli d’une falle,.
où Ton voyoit peintes les tiares de trois papes de fe
maifon de Médicis ; ces trois papes ctoient Léon X ,
Clément V il& P ie I V , frère du Marquis de Marignan.
Mais ce fait peut ne prouver que la prétention des
Médequins & cotte prétention eft certaine. L’auteur
ajoute qu’Alexandre de Médicis écrivit au. marquis du.
Guaft, général dei’empereur, pour lui recommander
le marquis de Marignan comme l’on parent, & que
c’étoit avant" le pontificat de Pie IV. Oui , mais c’étoit
dans un temps où le marquis de Marignan, par l’éclat
de fes exploits & de fes fervices , & par le i\,le important
qu’il jouoit en Italie, avoit mérité qu’on fe fit
l’honneur de l’avouer pour parent.
Le même MefTaglia traite, de. fable Thiftoire de 1a
forprife de Chiavenne , rapportée par tous les hifto-
riens ; mais les biographes font ordinairement des pané-
gyriftes ; tout ce qui ne leur paraît pas àffez honorable
à la mémoire de leurs héros, eft toujours faux ; il
vaut mieux en croire les écrivains fans intérêt.
Le marquis de Marignan paffa'dans la fuite , du
parti de l’empereur dans celui du roi de France , qui
s’appelloit la ligue, parce que toutes les puiffaiices de
l’Italie s’étoient liguées avec François Tff| contre
Charles-Quint qui, depuis la bataillé*de Pavie , deve-*
noit trop redoutable.
Le duc Sforce & le marquis de Marignan,
malgré leur haine mutuelle , fervoient alors la même
caillé. Sforce aftïégé dans le château de Milan par le
duc de Bourbon , fut obligé de capituler ; échappé des
mains des Impériaux , il alla joindre les. confédérés ,
à Lodi, place qu’il devoît à leurs' armes ; le marquis
de Marignan , après tant de trahifqns , ne put foutenir
fa vue , & quitta l’armée ; mais ' il eut Tinfolence
d’être mécontent de ce que la ligue lui préféroit Sforce ,
& il en témoigna fon mécontentement d’une manière
plus infolente encore, en faifànt arrêter des ambafTa-
deurs de Venife, q u i alloient en France. Le prétexte
qu’il prit fut que la ligue lui devoit de l’argent pour
des levées qu’il avoit faites.. en SuiiTe : les Grifons
avoient pris for lui Chiavenne ; mais il les gênoit tant
par des imp ôts qu’il avoit établis for la navigation du
lac de Corne, que les Grifons , pour s’exempter de
ces droits, lui avoient donné cinq mille cinq cents
ducats , & lui en avoient promis encore autant. La
ligue , pour attirer à elle les Grifons, qu’ elle favoit
être follicités par le duc de Bourbon, de s’unir à lui,
promit de les acquitter envers le marquis de Marignan ,
des cinq mille cin [ cents ducats qui reftoient à payer,
de leur rembourfer ceux qu’ils avoient déjà payés ,
& de faire ceffer les vexations de cet aventurier.
MARIGNY , (Enguerrand Le Portier ; feigneur de)
(.Hifl.de Fr.) Sous le règne de Philippe-le-Bel, il gou-
vernoit les finances & le roi & le royaume, & vrai-*
femblablejneat il ne les gouvernoit pas bien ;
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