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mee vomit contre des vieilles encore affl^urèufes qu’il
n ctoit plus en état de fervir ; la querelle de Perfius
& de Rupilius dans la feptiéme fatyre du premier
livre, & for-tout celle des deux bouffons Sarmeatus
& Cicerrus, dans la fatyre du voyage , cette querelle
qui amufà tant Mécène, Horace, Virgile & Varius :
Prorsusjucundè ccenam (ou feenam)produximus illam,
& dont par cette raifon, Dacier a cru être amufé ,
ne fait pas plus de plaifir a „un lêéîeùr ffançois,. que
n’en ferait une batteriê de deux forts de la Halle ou
dèux charbonniers fiir le Port , qui fe reproche-
roient groffièrement les fuites honteufes de leurs débauches
: de plus , Horace emploie férieufement au milieu
- ° un difeours fenfé & d’un raifonnement philofophique,
des expreffions fi obfcènes , qu’on croiroit que les
Romains n’avoient pas fur l’obfcénité du langage, les
çiêmes principes que nous, fi cette idée nétoit pas
détruite par un paffage formel de Cicéron, qui dit
( offic. lib. i , cap:3 j ) , qu’il y à des objets & des avions
légitimés & conformes à la nature, dont le nom efl
imf obfcénité, qu’on ne peut pas fe permettre, tandis
qu’on nomme tous les^ jours , fans aucune ombre
dobfeénité, les a&ions les plus deshonnêtes & les plus
criminelles, le v o l, l’affaffinat, l’adultère , &c. Horace
mourut âgé de einquante-fept ans , peu d’années avant
l’ere chrétienne.
Rien de plus connu dans l’Hiftoîre Romaine &
parmi nous, par la tragédie de Corneille, que le combat
des Horaces & des Curiaces qui décida du fort de
Rome & cTAlbe ; mais ce qui peut étonner, c’eft
que Tite-Live obferve qu’on ne fçait pas bien qui des
Horaces ou des Curiaces , étoient les Romains ou les
Albains, mais qu’il fuit l’opinion commune, fuivant
laquelle les Horaces étoient les Romains: tamenirire
tarn clam nommum error manet, utrius populi Horatïi
vtrius Curiatk fuerint. AuElores utrbque trahunt : plures
lamen invenïo , qui Rorrumos Horaûos vocent. Hos ni
fiquar inclinât animus. Une telle incertitude paraît tien
propre à confirmer le fyfiême de M. de Pouilly , -fur
Kincertimde.générale de l’Hifïoire des premiers Cèdes
oe Rome. .
HORATIUS COCLES, de la mime famille que
les vainqueurs des Coriaces 5 perdit dans un combat un
« il, ce qui Jni fit donner le fumom de Codes, Il fignala;
Km intrépidité dans la guerre contre Poifenna, oui
apres avoir chaffé les Romains du janjcule, les pour-
mivit jufqu’à un pont qu'Horatlus eut, l’audace de défendre
avec deux Romains auffi intrépides que lui. Us
rompirent le pont derrière eux pour n’être point accablés
par le nombre : & tandis qu’il' en défendoit feul
ta tête, il concilia à fés compagnons de fè fèrvir des
planches pour défendre dans le fleuve & fe feuver.
.Dès qu’il les: vit en ffireté, il s'y jetta lui-même tout.
armé-Le poids de fes armes & un coup de pique qu’il
reçut, ne l’empêchèrent point de gagner le rivage. Pu-
blitola lui érigea une flatue dans le temple de Vulcain.
Cette hifloiré eft fans doute exagérée oufabuleufe,
«nais g force d'être .répétée, gn ne peut l à te^uiçt
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unè place parmi les menfonges hiftoriqué. ( T, JV.)
HORMISDAS eft le nom :
i°. D ’un pape , élu en 514. Morten 343.
2.0. De trois rois dePerfe, dont le dernier "9 moft
en 590, n’a de remarquable que d’avoir été tué à
coups de bâton , par ordre de fon fils. ( Voyev
Chosroes second. v '
HORN ou HORNES, ( le comte de ) ( Voyei
Egmont. ) Le comte de Hornes , qui eut la tête
tranchée avec le. corme d’Egmont pour avoir plaidé la
caufe des Flamands opprimés , & Floris fon frère,
qui eut le même fort deux ans après , étoient de la
maifon de Montmorenci. Cette maifon & la maifon de
Hornes de Flandre , ayoient eu enfemble plufieurs
alliances. La maifon de Hornes tire fon nom d’une petite
ville du Brabant ; elle étoit autrefois fouveraine ;
& rendoit des édits dès le douzième fiècle ; il ne refie
plus d’autre marque de fon ancienne fouveraineté, que
quelques pièces demonnoie frappée à fon coin , mon-
noie qui a cours dans le pays de Liège. On croit que
les de Homes defoendoient des premiers dues de
Lothier & de Brabant. De cette maifon étoient :
i°. Jean I , tué dans le 14e fiècle , en combattant
pour les intérêts des ducs de Brabant.
2°. Gérard, tué au 14e frècle , dans line bataille en
i Flandre , entre le comte de Hollande & les Frifons.
30. Guillaume V III, tué à la bataille d’Azincourt,
en ,141t.
40. Jean I I , qui au 16e frècle, donna le comté de
Hornes a Philippe & à Floris de Montmorefici (cés
deux freres, qui eurent la tête tranchée dans les troubles
de Flandre étoient de la branche de Nivelle ).
Branche des Comtes de Houtequerque.
5°. Jean', tué au fèrvice du duc de Bourgogfît
Philippe-le-Bon, dans une bataille près d’Ofiende , ên
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■ 6°. Philippe, fon fils , général des armées du même
duc de Bourgogne, vainqueur des Liégeois au combat
de Montenaquen en 1454.
Branche des Comtes de Beaufjïgniea,
70. Philippe-Emmanuel, gouverneur de Gueldrft ;
lieutenant-général dans les armées efpagnoles , grand
d’Efpagne héréditaire de-la première claffe , fe distingua
au combat de Gran , contre les Turcs en 168 5 ,
& a . la prifè de Neuhaiifèl ; dans la guerre de. la fùe-
ceffipn , il fèrvit la- France & l’ETpagne au frège de
Brime en 1703 ; au frège de Landau & à labataille de
Spire dans la même année; à la bataille de Ramilliç*
en 1706, où il reçut fèpt bleffures Ôc frit fait prifonnier.
On fçait trop pomment a péri, en 1720 ,. à Paris,
un jeune comte de Homes , trop indigne d’un û bea$.
nom, & dont on peut dire i
Ta honte eft à toi feul. . . . .1 7 ; ; ;
Te voilà retranché d’une race immortelle
Que tu pouvois couvrir d’une fplendeur nouvelle.'
JiORREBOW, (Pierre) [HiJL Lits* mod.'j célèbre
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Çftronôhïè danois, eft, dit-on , lé préîïuéi4 i^üi àit
obfervé l’aberration de la lumière dans les étoiles fixes ;
M. Bradley l’a depuis expliquée par la propagation
fuccefîive de la lumière. Mort on 1764.
HORSTIUS, {Hiß. Lit. mod. ) eft le nom de trois
célèbres Médecins allemands; 1 °. Jacques, morten
1600 ; 2°. Grégoire fon neveu, qu’on appelloit l’Æycw-
lapede l’Allemagne, mort en 1636; 30. Daniel, fils
de Grégoire , mort en 1685. Tous trois ont écrit
fur leur art, fur-tout les deux premiers. Cette famille a
encore produit d’autres fçavants médecins.
HORTAGILIER , f. f. ( Hiß. mod. > terme de
Relation, tapiflier du grand Seigneur.
Il n’y a point de ville mieux réglée que le camp du
grand féigneur ; & pour eonnoître la grandeur de ce
prince, il faut le voir campé; car il y eft bien mieux
logé jqu’à Conftantinople, & qu’en aucune autre ville
de son empire.
Il a toujours deux garnitures de tentes , afin que
pendant qu’il eft dans l’une-; l’on aille tendre l’autre.
au lieu où il doit aller.
Il a pour cet effet plus dè quatre cèns tapiftiers ,
qppellés hortagiliers, qui vont toujours une journée
devant, afin de choifir un lieu propre pour la dreffer.
Us tendent premièrement’ celle du fukan, & puis celles
des officiers & des foldats de la Porte, félon leur rang.
Ditf. de Trévoux. (G).
< H O R T E N S IU S , ( Quintus. ) ( Hifi. Rom. )
rival de Cicéron, qui parle de fon éloquence avec
éloge , & de fa vafie mémoire avec admiration. Mais
les oeuvres de Cicéron nous font reftées , & nous ,
n’avons pas les plaidoyers d’Hortehfiusce qui peut
faire croire que , comme le dit Quintilien , ils ne fou-
tenoient pas. leur réputation. Il fut conful l’an 76 avant
HOSPODAR, f. m. ( Hifl. mod. ) c’eft ainfi qu’on •
nomme les fouverains de la Valachie & de la Moldavie;
c’eft le grand féigneur qui les établit,. & ils
font obligés de lui payer tribut. Le feul moyen de
parvenir à cette dignité , c’eft de donner beaucoup
d’argent aux grands de la Porte ; c’eft ordinairement
fur le plus offrant que le choix tombe , fans qu’on ait
égard ni à la naiffance , • ni à la capacité. Cependant
cette dignité a été;pofledée dans ce frècle parle prince
Démétrius Cantemir , qui avoit fuccédé au célèbre
Maurocordato. ( A . R .)
HOSTE , ( Nicolas 1’ ) ( Hifl. de Fr. ) commis ou
fecrétaire du miniftre.Villeroy, Nicolas dé Neuville :
cet homme trahiffoit la France , & révéloit aux
Efpagnols les fecrets de l’état ; il fut découvert, & prit
la fuite; mais il fut atteint au paffage de la Marne , &.
s’y noya. Cette aventure eft de 1604. M. de Sully fait à
ce fujet, des reproches de négligence à M. de Villeroy.
M. de Thou dit que ce miniftre ne fut pas exempt
dé foupçon ; mais il ajoute que Henri I V , loin d’en
concevoir auciin, prit foin de confoler M. de Villeroy
<le ce malheur.
ilO STR ATEN , (Jacques) {Hifl du Luthèranifmè)
H O T iot\
dofnimc’àin * fougueux , qui, ëcrïvàfit contre Luther
commença par conjurer le pape d’employer le fer & It
feu contre cet héréfrarque , dont les opinions n’étoienl
pas même encore condamnées. On ht à ce moine .
encore vivant, l’épitaphe fùivante , qui prouve qu’jl
avoit quelque réputation d’homme méchant & violent.
Hic jaçet Hoflratus , viventem ferre patiqm
Quem potuere inali, non potuere boni.
Crefcite ah hoc taxi , crefcant aconita fepulchro}
Aufus erat | fub eo qui jacet, omne nefas.
Ou bien au lieu des deux derniers vers, les deiÇfc
fùivants :
Ipfe quoque excedens vitâ, indignatus a l illé 2
Mceflus 0b hoc quod non plus nocuiffet, erat.
HOTEL-DIEU, {Hifl. mod. ) c’eft le plus étendu
le plus nombreux, le plus riche , & le plus effrayant
de tous nos hôpitaux.
Voici le tableau que-les administrateurs eux-mêmes
en ont tracé à la tête des comptes qu’ils rendoient au
public dans le frècle paffé.
Qu’on se repréfente une 'longue enfilade de falles
■ contiguës , où l ’o n raffemble des malades de toute eft
1 pèce , & où l’on en entafié fouvènt trois, qüatre , cinq
■ & frx dans un mêmèlit; les vivants à côté des mori- '
: bonds & des morts; l’air infêélé des exhalaifons de cette
multitude rie corps màl-fains , portant dés uns aux
autresries germes peftÜentiels' rie leurs infirmités ; &
le fpeétaclé de la douleur & de l’agonie de tous côtés
offert & réçu. Voilà l'hotel-Dieu.
Auffi de ces miférables, lès uns fortent avec des
maux" qu'ils n’avoiênt point apportés dans cet hôpital,
& que iouvent ils vont communiquer au-dehors à ceux
avec lefquels ils-vivent. D ’autres guéris imparfaitement,
paffent Té . refte de leurs jours dans une convalef-
cênce auffi cruelle que la maladie; & le reftepérit,
à l’exception ri’un petit nombre qu’un tempérament'
robufte foutient.
L’hôtel-Dieu eft fort ancien. Il eft frtué dans fe maifon
même d’Ercembalus, préfet ou gouverneur de
Paris fous Clotaire I I I , en 665. Il s’eft fucceffivement
accru & enrichi. On a propofé en différents temps
des projets, de réforme qui n’ont jamais pu s’exécuter^.
& il eft refté comme un gouffre .toujours ouvert , où *
les vies dès hommes avec lés aumônes ries particuliers
vont fe perdre, { A . R.')
-( G eft dans le rapport des commiffaires chargés par
l’Académie des Sciences, de l’examen du projet d’un
n o u v e l hôtel-Dieu, rapport imprimé par ordre du roi
& d a té du 4 2 novembre 1786, qu ’i l fa u t chercher la
defoription la plus e x a e fe de l’état de l’hotel-Dieu, &
les raifbns de le transférer dans des endroits plus fains - -
^ de, le partager en quatre hôpitaux d ifféren ts ).
HOTELLERIE de Turquie, {Hifl. mod A édifice
public où l’on reçoit les voyagèurs & les pafiants,
pour lesrioger gratuitement. Il y en a quantité de fondations
fur les grands chemins & dans les villes d’Àfre.'