à Balk j où il régna par rapport au fpirituel fur tout
l’empire, avec la même autorité que le roi; de Perfe
par rapport au temporel. Les prodiges qu’il a opérés
en matière de religion, par la fùblimité de fon génie,
orné de toutes les connoifïànçes humaines , font
des roeryeilles fans exemple. ( £). J. )
M A G G I , (Jérôme) MAGGIUS (Hijl. Lin, mod.)
homme heureufement hé pour les fciences .& pour les
arts, & dont ja deflinée fut malHeureufë. Né à An-
ghiari dans IaTofcane, les Vénitiens l’avoient fait juge
de l’amirauté dansl*ile de Chypre; les Turcs „vinrent
afîiéger Famagouîle ; fon induflrie ' naturelle lui fit
inventer diverïes machines pour la défenfe de la place
& pour ruiner les travaux des afîiégeants. Malgré tous
les efforts -,, Famagoufte fut pris; les Turcs pillèrent
la bibliothèque de Maggi , objet facré pour tout
autre que des barbares ; ils le chargèrent de chaînes,
& le traînèrent en efclavage à Conûantinople. Il tra-
vailloit le jour pour fes maîtres impitoyables, il écri-
yoit la nuit. Privé de livres & de tout fecours, il
eut à fe louer des tréfofs quil avoit précédemment
accumulés dans là mémoire; elle lui fournit allez de
jreffources pour compofer des ouvrages, non pas bons,
mais favants, & qui, d’après les conjonctures , devenaient
des Phénomènes. Ç’étoiept entr’autres , un traité
de Tintinnabulis, c’efl-à-diré , une Hifloire des Cloches;
une autre, de Equleo ; des commentaires fur les vies des
H ommes illuîlres d’GSmihus Probus ou de Cornélius
Nepos ; des commentaires fur les Inftitutes ; un traité
des Fortifications : il dédia ces ouvrages aux ambaffa-
deurs de France & de l’empereur ; ce qui ayant
intéreffé ces mîniflres à fon fort, ils voulurent le
racheter, & commencèrent a traiter de la rançon ;
pendant la négociation, Maggi ayant trouvé un moyen
dfc s’échippèr , en profita, & fe fauva chezl’ambaffa-
jdeur de l’empereur. Le vilir irrité, l’envoya reprendre,
& le fit étrangler en 1 572, ; confentant ainli à perdre
la rançon , pourvu qu’il commît une cruauté.
On a de Barthélemi Maggi, frère de Jérôme, un
Traité de la guérifon .des piayes faites par les armes
à feu.
Et ct’un François - Marie Maggi , parent '.ou non
des.précédents, un livre intitulé : Syntagrnata lingua-
rum Georgicz.
MAGJSTER, f. m. (Hijl. modjj maître ,‘titre qu’on
trouve fouvent dans les anciens écrivains , .& qui
marque que la perfonne qui le portoit, étoit parve- .
nue a quelque degré d’éminence, in fcicntiâ alïquâ, prizferdm litterariâ. Anciennement on nbmfnoit ma-
gijlri ceux que' nous appelions maintenant docjeurs.
C’efî un ufage encore fubfiflant dans l’univerlité
de Paris , de nommer maîtres tous les alpirans au doctorat
, qui font le cours de la licence ; & dans les
examens, les thèfes , les affemblées , & autres aâes
publies de la faculté de Théologie , les do&eurs
font nommés S. M. N. SapientiJJimi Magiflri Nojlri.
Charles IX appellôjt ordinairement & .d’amitié fon
précepteur Amyot, mon maître. {A . i?.)
MAGISTR1ENS, f. m. p1, ( Hiß. anc. ) fàtellites
du magifter. O r , comme il y avoit différents ma-
gifler s , les magißiens avoiem aufîi différentes fonctions,
{A. R.)
MAGLIABECCHI, ( Antoine ) (Hiß. Litt. moi. )
favaht florentin , bibliothécaire du grand-duc de Tof*,
cane Ccfme I I I , lifoit tout, favcit tout, mais n’écri-
voit rien ou prefque rien. Il fe contentoit d’être utile
aux lavants ; & il leur fut fi utile , qu’il a mérité que
fon nom pafsât jufqu’à nous à ce feul titre. Le cardinal
Noris lui écrivoit : je vous dois plus pour le foin que
vous ave^ bien voulu prendre de me diriger dans mes
études , qu au pape même pour la bonté qu il a eue de
nîhonorer de la pourpre. On a imprimé à Florence en
1745 , un recueil de lettres que les lavants lui écrivaient
, & qui font autant de témoignages de leur
reconnaiffan.ce pour Magliabecchi. Ce recueil feroit
plus complet , fi Magliabecchi, toujours occupé de
l’étude, eût feulement longé à fa gloire & fe fût attaché
à conferver, à multiplier , à mettre en ordre ces
monuments de fon érudition communicative & de fe
bienfaifance littéraire. On a de Jui feulement quelques
éditions de différents ouvrages. Né à Florence en
1633 , & deflinë d’abord par fes parents à l’orfèvrerie,
fon goût l’emporta , comme il arrive à tous ceux qui
ont un goût véritablement dominant, & qui ne font
pas ce qu’on appelle bons à tout, parce qu’ils ne font
bons à rien. Mort suffi à Florence en 1714.
MAGLOIRE, ( Saint ) ( Hiß. Ecclèf ) Ce feint,
mort en 575, étoit du pays de Galles dans la Grande-
Bretagne ; il paffa en France dans la province aufîi
-nommée Bretagne , du nom des Bretons infolaires qui
vinrent y chercher un afyle dans le temps de l’irruption
des Saxons dans leur ifle. Il frit abbé de D o l , puis
évêque en Bretagne ; il fonda depuis dans l’ifle de
Gerfey, un monaflère, où il mourut. Ses reliques
frirent transférées à Paris, au fauxbourg St Jacques,
dans un monaflère occupé alors par des Bénédiâins,
& qui a été cédé en 1628, aux Prêtres de l’Oratoire-,.
C’efl aujourd’hui le féminaire de Saint Magloire.
MAGNENCE , (Hiß. Romaine, j né dans la Germanie
, fut un foldat de fortune qui parvint’ par fon
courage à l’empire. La nature l’avoit comblé de tous
les dons qui féduifent le coeur &~les yeux. Il étoit
d’une taille noble &■ avantageufe ; fes traits étoient
intéreffants & réguliers ; fa démarché 6c fon maintien
étoient majeflueux : il avoit çette éloquence naturelle
& militaire qui dédaigne les prefliges de' l’art. Sans
être favant, il avoit la foperficie de toutes les fciences.
Confiant , préfageant qu’il étoit appelle à une haute
fortune, "le tira de l’emploi <fe foldat pour lelever aux
premiers grades de la milice; fes bienfaits ne firent
qu’un ingrat, Magnence , plus abfolu, que lui dans
1 armée ., avoit gagné le coeur «fes foldats en s’affociant
à leurs débauches : il paffoit les jours & les nuits avec
eux dans les tavernes , & fourniffoit par-tout à leur
dépenfe. Affuré de leur affeôlion, il fort de fe tente
revêtu de la pourpre ; il parcourt les rangs, accompagné
de quelques feteîlites mercenaires. Ses partifeqs
îe proclament empereur, & ceux qui n’étoient point
fes complices , gardèrent un morne filence. Tandis
qu’il en impofe à toute- l’armée , il charge Gaïfon
d’aller maffacrer Confiant dans fa tente , &, cet ordre
efl exécuté. Magnence fut reconnu empereur par les
armées d’Italie & d’Afrique : les Gaules feules refu-
foiént de lui obéir. Il y envoya fon frère Decentius
à la tête d'une armée pour s’y faire reconnoître. Il
écrivit enfuiîe à Conflantin , qu’il lui abandonnoit
l’Orient & laThrace, où il avoit déjà le commandement
des armées, Conflantin, fans daigner lui faire de
réponfe, laiffa le foin des affaires d’Orient à fon oncle
Gallus , qui avoit été nommé Céfer. Il aborde en
Efpagne, il invite les peuples à tirer vengeance du
maffacre de fon frère Confiant. Dès qu’il fut à la tête
d’une armée, il chercha l’uforpateur qu’il joignit enf
Pannonie ; on en vint aux mains dans les plaines de
Meurfe, L’aélion fut vivement difputée. ,Magnence,
contraint de céder à la fortune , fe retira dans les
Gaules , que Conflantin offrit de lui céd.er pour
épargner le fang de fes fujets. Le tyran , fe flattant
de réparer la honte de fa défaite, rejetta avec dédain
une offre aufîi avantageufe. Il tenta la fortune d’un fécond
combat dans la Provence, où la fortune trahit encore
fon courage. La crainte de tomber au pouvoir du
vainqueur , le précipita dans le défefpoir. 11 fit mourir
fa mère & tous fes parents pour les ffouflraire à la .
honte de la captivité, & fe poignarda lui-même fur
leurs cadavres fanglants. Sa tête fut portée fur une
pique dans les principales villes de l’empire. Il pro-
feffoit le chriflianifme , fans en pratiquer les maximes.
Intempérant jufqu’à la débauche , il vécut, comme
tous les Germains de fon temps, dans une perpétuelle
ivreffe. Il fut le premier des Chrétiens qui
trempa fes mains dans le fang de fes fouverains. Fier
& préfomptueux dans la profpérité, il fe laiffoit abatttre
Î>ar le -moindre revers ; quoiqu’il eût été nourri fous
a tente, il n’eut jamais cette franchife qui forme le
caraâère de l’homme de guerre. Cruel &. difîimulé , il
déguifoit fe haine pour mieux affurer le fuccès de fes
vengeances : il étoit âgé de cinquante ans lorfqu’il fe
donna la mort ; il voulut voir mourir fon frère &
fes plus intimes amis avant de fe priver de la vie
( T .-N . )
MAGNI, (Voye^ V alerien.)
# MAGNIEZ, ( Nicolas ) ( Hiß. Litt. mod. ) Ce nom
» efl pas connu , un mot le fera connoître^; c’efl celui
de l’auteur du Novitius, ce diélioenaire latin fi utile.
Mort en 1749. -
MA GNON, ( Jean ) (H iß . Litt. mod. ) poëtedu
dix-feptieme fiecle , auteur de la Science univerfeile ,
poëme moitié, épique, 'moitié didaélique •; .c’efl partout
le - galimathias le plus fec & le plus monotone,
Boiléaü s efl fouvénu dë Magnoti dans fon Art
poëîique , pour l’écrafer d’un feul coup ën paffant,
oc le laiffer confondu dans la foulé des écrivains à
jamais ^oubliés:
On ne Hl giière plus Rampale & Ménaràière,. .!"
Magnon, du Souhait, Corbin & La Morlière,
M A G 423
Cefl tout ce qu’on trouve fur Magnon dan6 Boileau:
Il te met dans la foule , ainfi qu’un miférable ;
Il croit que c’efl affez d’un coup pour t’accabler,
Et ne t’a jamais fait l’honneur de redoubler.
On dit que fa Science univer[elle devoit avoir dix
livres ou volumes de vingt mille vers chacun , &
que quelqu’un lui demandant où il en étoit de cet
ouvrage , il répondit : je n ai plus que cent mille vers
à faire. Il cômptoit rendre par cette efpèce de
ppeme encyclopédique, toutes les bibliothèques inutiles,
& il le dit dans la préface de la feule partie de cet
ouvrage que nous ayons. On a de lui aufîi des pièces
de théâtre , entr’autres, une tragédie d‘ Ar taxer ces.
H fùt affafîiné la nuit par. des voleurs à Paris , en
1662. " ;
MÂGNUS , ( Hif. du Nord. ) roi d’Oflrogothie;
il étoit fils de Nicolas, roi.de Danemarck : c’étoit un
prince cruel qui ffavoit ni affe-z de lumières pour di&er
des lôix, ni affez de vertu poùnes obferver ; il affafîina
Canut, roi- des Vandales. Son peuple eut horreur de.
cette perfidie., & lé chaflà de fes états ; il alla chercher
1 un afyle à la cour de l’empereur Lothaire, dont il paya
. les fecours par la plus npire' trahifon ;: cependant les
Juthlandois armèrent une^flotte pour le rétablir, dans fes
. états ; il 'fut vaincu , reparut encore; les armes à la
• main, & périt dans un combat l’an ^35 . (M;. d e
Sacy, )
Magnus , ( Hif. de Danemarck. ) roi de Norvvege
& de Danemarck , régnoit vers l’an 1040; peu fàtisfait
' c|es états que la fortune lui avoit donnés, il contraignit
'L„ Çanut-Horda a le.^ecqnnoître pour fon fuccefleur à la
* • couronne de Danemarck. Après la mort de ce prince,
il demanda le trône du ton dont il auroit parlé , s’il
y avoit ete déjà affis ;/il falloir le couronner ou le
combattre ; ii fut couronné Magnus 11e fe difïimula
point que les Danois l’av,oient élu malgré eux ; & pour
les retenir dans les bornes de l’obéiffance, il diflribua
tous les gouvernemens à fes créatures , & confia
aux troupes Norwegiennes; la,.défenfe des places : il
fommà enfuite Edouard de lui remettre la couronne
d Angleterre ; mais n ayant pu l’obtenir par les me-
. naÇ2s, il nefe lai'racher par la force des armes, il
j demeura dans le Danemarck : Suénon devint fon
; minifbe , & bient ôt fon rival ; il lui difputa la
couronne Magnus le battit en plufieurs rencontres,
on ignore les circonflances delà mort de ce prince,
arrivée vers l’an 10.48. Les Danois, lui donnèrent
les fùrnoms glorieux de bon & de père de la patrie ; &
on ne peut. les aceufer d’avoir voulu flatter lâchement
1 •' etranger qu îls-iiavoient reconnu qu’à regret
( M. d é Sa ç y . ) ■ ’
Magnus , ( Hijl. de Danemarck. ) roi de Livonie
& duc de Holflem, il étoit fils de Chrifliern I I I , roi de
Danemarck; le duché de Holflcin avoit été partagé
entre Es trois enfants de ce prince, Frédéric , Jean &
: Mqgpus. Frédéric, devenu roi de Dan .marck,- échan-
, gea l’an 1,560 , la fouveraineté des diccèf s d’Oëfel 6c
; 5 contre la portion du duché de Holfrein