
auffi conful , qui fut le père de Lollia Paulînaî
Quoi qu'il en foit, l’ayeul fut' un grand hypocrite,
f.ui lut longtemps fè faire louer des vertus qu’il
pavois pas. Horace le loue ici de fon intégrité , de
mépris pour l’argent, de fon éloigneiïient pour les
dons ; ç’étoit l’homme le plus avare & je plus avide.
Horace exalte là fidélité » & il paroît qu’il trahjflbit
1 état, qu’il fervoit d’efpion aux ennemis pour retarder
la paix & entretenir la guerre, Mais Rome étoit fa
dupe, & lorfqu’Augufteenvoya fon petit fils Caïus
C^efer, frère de Lucius, en Orient, pour y régler les
affaires de l’Empire, il çrut ne pouvoir lui donner
un plus fage gouverneur que Lolliüs. Ceft dans ce
voyage que Lollius perdit toute l'a réputation qu’il
a voit uforpée. Les préfen? qu’il reçut de tous les princes
& rois de .l’Orient, les riçneflès immenfes qu’il amaffa
îç firent connojtre pour ce qu’il épojt fur l ’article de
| intérêt, &. quant à l’infidélité ,-i] fut çonv^incu d’avoir
entretenu la difçorde entre Caïus Cefar & Tibère fon
beau père, &. Caïus ayant çu avec le roi fies Parthes,
une entrevue dans une ifle de l’Euphrate, y apprit
des truhifons ençore plus criminelles fie çe rhême
L-oflius, il en conçut tant de haine contre çe cou-?
pab'e gouverneur, que çelui’-çi fè jugeant perdu, prit
le parti de s’empoifonner. Il n’étoit pas fans talent
pomme général»^ Il avoit éprouvé de la part des
Allemands., un échec qu’on appella Lolliand clades,
& OÙ l’on perdit l’aigle de la cinquième légion, mais
il avoit pris la rêyanehè , battu fournis les
Allemands,
Lollia Paulina là petite fille, étoit li riche des déprér
dations de fon ayeul, qu’elle portoit for elle pour plus
de trois millions de pierreries, elle avoit époufé Caïus
Memmius Regulus, qui avoit été confol l’année de
la ruine de Séjan, L'Empereur Caligula, ayant dans
la fuite entendu dire que Lollia Paulina avoit eu Une
^yeule d’unç beauté rare, voulut époufer la petite fille,
il l’envoya chercher dans la Macédoines, dont fon
mari çtojt gouverneur, il obligea ce mari de s’en dire
h père & de la lui donner en mariage , comme
Tibérius Néron avoit donné Liv-ie là femme en
mariage à Augufte. A peine l’fûtril époufée qu’il la
'répudia.- Etant fielïe encore du temps de Empereur
Claude , à la mort fie Mefïàjine, elle entra en concurrence
avec Agrippine pour époufer Claude ; Àgrip-
piuepayant emporté fur elfe , n’en fut pas moins
implacable ; e’ie j’aççuî'a d’avoir confulté des devins
des oracles fur le mariage futur de l’empereur ;
ei|ç la fit condamner au banniffement, fit confifquer
iç§ grands biens, & ne bornant point la vengeance,
1% ffi tqer .par un tribun .dans le liçu de foq exil.
I.OLIUS, , ( Hifl. Iloin. ) Le froifiême des tyrans
qui envahirent les provinces dg l’empire Romain confiées
leurs foins , fut proclamé empereur par les
;çaiçpf des Gaules, apigs le meurtre dé Poilu nje &
d ’ fon fils. Quoiqu’il eût açcuis réputation du plus
grand homme ci- guerre de fon ftèole, il ne foutint
&r 1g trône la haute idée qu’on avoit conçue de
f e fQtlita'res» §on prçdéçdfeur avait tranfportç,
pendant fept ans, Je théâtre delà guerre dans la Germanie,
Après- là mort , les Germains exercèrent
nnpmémem leurs hoftilités dans les Gaules. Lol'm
avoit toute la capacité nécc flaire pour réprimer
leurs brigandages ; mais il étoit mal fécondé des
Gaulois, qui ne peuvoient lui pardonner la mort de
Poflume. Les traverfés qu’il eut à cfiùyer, redoublèrent
fon ardeur pour le travail : il voulut afl'ujettir
les foldats aux fatigues dont il leur donnoit l’exemple,
Cette feverite le rendit odieux aux légions, qui le
maflaorerent par les intrigues d_- Viâoire ou Viétorine,
femme ambirieufe , qui avoir l’ame des plus grands
héros, Poflume & Lohns ne font connus que par leur
élévation 6c leur cfoite tous, les détails de leur vi§
privée font tombés dans l’oubli, On fait en général
qu’ifs avoient beaucoup de mérite, qu’ilsrie forent
redevables de leur fortune qu’à leurs taîens & à leurs
vertus. On ne. doit imputer leur malheur qu’au fiècle
de brigandage où ils régnèrent. ( T. N . )
LDLOS, f m. (Hiß. mod. ) Ç’ëfl le titre que les
Maçaflàrois donnent aux Amples gentilshommes, qui
chez eux formaient un troiflème ordre fie noblefîe. Qe
titre eft héréditaire, & fe- donne par le” foüverain. Les
Dacus forment le premier ordre defonobleflè ; ils pofi
sèfi.ent des fiefs qui relèvent de la couronne & qui lui
font dévolus faute d’hoirs mâles ; ils font obligés de
foivre le roi à la guerre avec un certain nombre de
foldats qu’ils font forcés d’entretenir. Les Carrés forment
le fécond ordre : le foüverain leur confère ce titré qui
répond à celui de comte ou de marquis. ( A. R.)
L O M B A R D , ( Hiß. mod, ) ancien peuple
d’Allemagne qui s’établit en Italie dans la décadence
de l’einpire romain 3 ôç dont on a long-temps donné
le nom en France aux marchands Italiens qui venoienf
y trafiquèr, particulièrement aux Génois & aux Vénir
liens. Il y a meme ençore à Paris une rue qui porte
leur nom, parce que la plupart y. tenoient leurs compr
toirs de banque , le commerce d’argent étant le plus
çonfidérable qu’ils y fifiènt.
Le nom de Lombard, devint enfuite injurieux <§£
lynonyme à ufurier.
La place du change à Amfterdam çbnlèrve ençoré
le nom de place lombarde, comme pour y perpétuer le
fouvenir du grand commerce que les lombards y on$
exercé, & qu’ils- onç enfeigné aux habïtans fies Pays
bas.
On appelle ençore à Amftei dam le lombard ou là
maifon fies lombards, une maifpn où tous ceux qui
font prefles d’argent çn peuvent trouver a emprunter
for dçs effets qu’ils y laiflent pour gages, il y a dans les
bureaux du lombard des receveurs & des eflimateurs •»
ces derniers efliment la valeur du gage qq’on porte ', à-
peu-près fon jufle prix ; mais on ne donne deflus que les
deux tiers, comme‘deux çents florins far un gage-de trois
cuits. Uon délivre en même temps un billet qui pprte
l’intérêt qu’on en doit payer, & le temps auquel ou
doit rerirer le gage. Quand ce temps eft paffé , je gage
efi. vendu au plus offrant & dernier ençhérifTeur, & le
forplus ( le prêt & l’imçrêt préalablement pris) efi;
fendu an propriétaire; Le moindre intérêt que l’on paye
au lombard, eft de fix pour cent' par an , & plus le.
gage efl.de moindre valeur , plus l’intérêt efl grand :
en forte qu’il va quelquefois julqu’à vingt pour cent.
Les Holhndois nomment ce lombard barik van-
leenlnge, c’eft-à-dire banque d'emprunt. C’efl un grand
bâtiment que les régens des pauvres a voient fait bâtir
en 1 5 50 pour leur fervir de magafin , & qu ils cédèrent
à la ville en 1614 pour y établir une banque d’emprunt
fur toutes fortes de gages depuis les bijoux les plus
précieux jufqu’aux plus viles giienilies , que les particuliers
qui les ont portées peuvent retirer quand il leur
plaît, en payant l’intérêt ; mais s’ilsiaiflent écouler un
an & fix femaines, ou qu’ils né prolongent- pas le
terme du payement en payant l’intérêt de l’année
ecoulée, leurs effets font acquis au lombard qui les fait
vendre , comme on a déjà dit.
L’intérêt de la fomme fè paye , fa voir , au-deflbits
de cent florins -, à, raifon d’un pennin par femaine
de chaque: florin, ce qui revient à 16 i pour cent
par an. Depuis 100 jufqu’a. 500 florins, on paye
l’intérêt à 6 pour cent par an : depuis 500 florins
jufqu’à 3000 , 5 pour cent par an : & depuis 300©
jufqu’à 10000 florins, l’intérêt n’ cft que de 4 pour
cent par an.
Outre le dépôt général, il y a encore par la
jviüe .différens. petits bureaux répandus dans les divers
^quartiers, qui_ refTortiffent tous au lom.bard.Tous lès
commis & employés dé cette banque • font payés par
‘la ville. Les femmes dont le lombard a befoin fe tirent
■ de la banque d’Amfterdam , & tous les profits qui en
proviennent, font deftinés à l’entretien des hôpitaux
de cette ville. DïSlïonn. de Comm. Jean P. Ricard,
Traite du commerce d’Amflcrdam. ( A . R. )
LOMBÀRD , ( Pierre ) ( Hifl. Litt. mod. ) Pierre
Lombard, au douzième fiécle donna un fondement
folide à la théologie.fcholaftique par ce livre fameux,
qui lui a mérité le nom de maître des fentences, &
qui eft à la théologie ce que les ; oeuvres d’Ariftpre
©nt été- fi long-temps à la philofophie c’eft un corps
de théologie, compofé de paffages des Peres , qui
forment autant de fentences. Les plus grands théo-
'logiens, Albert , St. Thomas , St. Bonaventure ,
Guillaume Durand , Guillaume d Auxerre, Gilles de
Rome, Gabriel Major , Scot, Ockam, Eflius, le pape
Adrien V I , &c. ont commenté ce livre comme s’il
eût été d’un ancien, ÔC telle étoit la réputation de
Pierre Lombard , & tel le refpeél qu’infpiroit alors
la réputation littéraire, que le prince Philippe , fils de
Louis le Gros, & frère de Louis le jeune, étant élu
évêque .de Paris , céda cette grande place à Pierre
Lombard qu’il en jugeoit plus digne , & qui avoit
été fon maître ; ceft par cette place , comme par
fes études & par Tes travaux que Pierre âppartient
a la France : il étoit né à Novare, ou dans les' environs
, & delà lui vient le nom de Lombard. De bons
auteurs le^ regardent comme le vrai fondateur de
Puniverfité de Paris. Il prit poftèiîion de l’évêché de
Paris, en 1159' & mourut en 1164.
Le père Lombard , Jefuite, eft auteur de pluflvurs
poèmes couronnés à l’académie des jeux Floraux de
Toulcuft , & d’un d feours couronné en ^747 à l’Aca-
dérriie Françoife for ce fojet : jufqua quel point il
eft permis de rechercher ou de fuir les honneurs &
Tes dignités, conformément à ces paroles de l’écc’.é-
ftaftique : noli quoerere fitri judex, nifi valeas virtute
irrumpere iniquitates.
LOMÉNIE, ( Brienne ) ( Hifl. de Fr. ) famille distinguée
dans le miniftère. i°. Antoine de Loméni? ,
feigneur de la ville aux Clercs, fécretaire d’état fous
Henri IV , & Louis XIII. étoit fils' de Martial de
Loménie , feigneur de Verfailles, greffier du eonfèil,
tué à la St. Barthelemi, en 1591. Antoine , fut fait
prifonnier par les Ligueurs , & conduit à Pontoife ,
où il fervit utilement Henri IV. par des conférences
qu’il 'eut avec Villeroy, alors gouverneur de Pontoife ;
en 1595 , il fut ambafladeur extraordinaire en Angleterre
; en 1606, fécretaire d’état; en 1615 , il obtînt
pour fon fils, la forvivance de cette charge. 11 mourut
le 17 janvier 1638.
1°. Henri-Augufte de Loménie , fécretaire d’état,
&. fécretaire du cabinet , capitaine du château .des
Tuileries , alla en 162.4 comme ambafladeur en
Angleterre pour régler les articles du mariage d’Henriette
de France .avec le prince de : Galles, qui fut
bientôt après le roi d’Angleterre Charles I. Il foivit
depuis - Louis XIII au flége de- la Rochelle , aux
voyages .d’Italie &. de Languedoc. II. eut le département
dès affaires étrangères. Il mourut le 5 novembre
1666. Nous avons de lui des mémoires curieux. Il
avoit époufé Louife de Luxembourg-Brienne ; delà le
nom de Brienne joint à celui de Loménie.
30. Henri-Louis, fils du précédent ; eut en 1651
à feize ans, la furvivance de fon père ; la même année ,
il fut fait confeiiler d’état. Deftiné au miniftère des
affaires étrangères, il voulut connaître les cours étrangères
, il voyagea dans prefque toute l’Europe, &
comme il étoit homme ’ dé lettres , il donna de fés
voyages une relation latine fort élégante. A fon retour,
il entra en exercice à vingt-trOis ans; en ■ 1-665 la
douleur que lui caufa la mort-d’Henriette de Chavigny
fa femme, lui troubla l’efprit ; fans devenir entièrement
fou , il eut des vertiges, des écarts, des bizarreries
fl étranges que L o u k XIV fut obligé de lui demander
fa démiffion , for quoi il s’écrie à-peu-près comme
Zaïre:
Tu m’as donc tout ravi, Dieu , témoin de mes larmes l
Voici les vers éîégiaques 6c chrétiens de M. de
Loménie, fur ce fojet :
Tu m’ôtes tout, feigneur, fans que mon coeur murmure,'
Tu bornes juftemem mon yol ambitieux 9
En me précipitant tu m’approches des cieux ;
Et ta main me fbutiem dans les maux que jendure,
Il fe retira dans la maifon de l'inftitution de 1 Oratoire-,
où il faifoit dés vers en l’honneur de Jéfus._ enfant ;