
Indes de M. de la Croze , ouvrage bien curieux
pour qui fait le lire en philosophe. ( D. J. )
LINGENDES, ( Hiß. Litt. mod. ) trois hommes
©nt fait connôître ce nom : ils étoient tous les trois
de la même famille.
i°. Claude de) Jéliiite, connu principalement par
dçs fermons. Né à Moulins en 1591 , mort à Paris,
:én 1660. ' . ' ,s
"Ÿ' ^ean ) évêque de Sarlat, puis de Mâcon,
«toit aiiffi de Moulins * fut célèbre auffi par le talent
ce la chaire, Flechier le reconnoifïbit pour fon maître.
Il fut précepteur du comte de Moret, ■ fils naturel de
Henri IV , tue au combat de Caftelnaudari, le Ier fep*
tèmbrê 1632. Längendes "mourut en 166 5. '
3°.^ Jean de) poète François de la même famille &
du meme pays, mort jeune en 1616.
LINIERE, ( François Pajot de ) ( Hiß. Litt. mod. ) ■
mauvais poète François, ridiculifé par Boileau :
Qu ils charment de Senlis le poète Idiot...>
Peut fournir fans génie un couplet à Linière. . . .
h Mais' fes écrits tous pleins d’ennui
Seront brûés, même avant lui.
Ce dernier trait pâlie ^le ridicule, -mais il eft con~
' f°-in^e a l’opinion générale qui avoit fait donner à
Limere le nom de F Athée de Senlis. Mme. Deshouîieres,
^nspartaner fes torts , étoit de fes amies , elle Pétoit
Pradon, & qui plus eft, elle étôit la pro-
.lectrice de leurs ouvrages, ce qui a fait dire que fon
*°rt_ fombloit être d’en faire de bons & de prendre
toujours le parti des mauvais. Linière mourut en 1704.
LINNOEUS, ( Charles.) chevalier de l’Etoile P. .faire-
piofefTeur de botanique dans l’uni ver fité d’Upfàl, de
prefoue toutes les Académies des Sciences de l’Europe
& les honorant toutes, mort le 10 janvier 1778 a
Soixante Sc onze ans. C ’efl aux naturalises à faire
connaître tout le. mérite de ce grand naturalise, &
toute Futilité de fes nombreux ouvrages fur la J>ota-
»îque & l’Hiftoire Naturelle.
-3 LIONNE, ( Hugues de ) (Hifi. de Fr. ) miniSre
• ces affaires étrangères fous Louis X IV , nev,eu dé Ser-
vien, homme d’état & homme de pîaiftr, étoit d’une
ces jplus anciennes fam lles du Dauphiné. Un de ts
ancêtres , Pierre de Lionne , mort en 1399, étoit un
des plus célébrés capitaines de fon temps ; il avoit
rendu de grands forvices aux rois Jean, Charles V ,
? tT rrles - I ( s’étoii for-tout fignalé a la bataille
ce Rofebeque , en 1382*
Saint Evremotit, dans une lettre adreflêé à îlaàc
Voflras, fait un grand éloge du minïftre Hugues de
Lionne , 6f lui applique cè que Sallufle a dit de Sylla,
que ion tqifir étoit vpluptueujt, mais que par une
jufte dijenfati;:^ de fon temps avec la facilité de
travail dont il s étoit rendu le maître, jamais affaire
n avoit ete retardée par.fèsplaifirs | oûoluxuriofo e ffe,
tanv.n ab m go (iis nunquan veluptas remnrata. Saint
Evremcnt lui adreffo une multitude dé lettres ' & a
fci’aiil turs écrit fa fie. Hugues de Lionne mourut
en 1671. Un de fes fils, Artus de Liorifté^ évêqttS
de Rofalie , & vicaire apoftolique à la Chine , célébré
auffi dans fon état, mourut en 1713.
LIPOU ou LIPU, f. m. ( Hijl, de la Chine ) le
lipou , dit le père Lécomte, eft l’un des grands tribunaux
fouverains de l’empire de la Chine. Il a
inlpeéfion for tous les mandarins, & peut leur donner
ou leur oter leurs emplqis.il préfide à l’obfervation
& au maintien des anciennes cofftumes, Il règle tout ce
qui regarde la religion, les fciences , les arts & les
affaires étrangères. C ’eft la cour Supérieure ou le
grand tribunal.
On pourroit nommer allez juftement les premiers
magiftrats qui le compofent, les inqiùfiteurs de F état,
vu que ce tribunal eft chargé de veiller foi- la conduite
de tous les officiers & magiftrats des provinces
, d’examiner leurs bonnes ou mauvaifes qualités ,
de recevoir les plaintes des peuples , & d’en rendre
compte à l’empereur, auprès de qui ce confeil réfide ;
c’eft de fes rapports & de fes décifions que dépend
l’avancement des officiers à des poftes plus éminens ,
ou leur dégradation , lorfqu’ils ont commis des
fautes qui la méritent ; le tout fous le bon piaifir de
l’empereur qni doit ratifier les décifions du tribunal.
Les Chinois donnent encore le nom de li-p.uk
un autre tribunal chargé des affaires de la religion*
{A. R .)
LIPSE, ( Jufte ) ( Hijl. Litt. mod. ) littérateur &
critique habile , peut-être mis au nombre des enfants
célèbres & des Tavans précoces. Il fit des poèmes à
neuf ans, &. des ouvrages d’érudition à dix-neuf U
voyagea dans différentes parties de. l’Europe , &C
changea de religion félon les différents pays ; catholique
à Bruxelles &. à Rome, luthérien à Jène ,
calvmifte à Leyde, redevenu catholique à Louvain,
oii il profeffoit les belles-lettres. A travers tant de
variations, il fit un traité de la confiance , & la dermere
religion qu’il profeffa fut le fanatifme perfécuteur ; il
prêcha l’intolérance & recommanda aux gouvernements
d’exterminer les hérétiques par le fer & le feu J car,
difbit-il, il vaut mieux fàcrifier un membre que tout
le corps ; mais en pareil cas le corps ne périt point, .
ou il ne périt que pour s’être coupé les membres*
La foule queftion qu’on pourroit raifbnnablement ' pro-
pofor en matière d’intolérance, c’eft s’ il faut laiffer
. fobfifter des ennemis publics, tels que 1 s intolérant), &
cette queftion là même, il faut la décider en faveur
de la. tolérance, avec la foule reftriéfion de rendre les
intolérans bien ridicules & bien méprifables, & pour
cela il ne faut que lés laiffer faire.
Les oeuvres de Jufte Lipfo ont été recueillies en fix
volumes in-folio,. Ce favant dont Kfprit avoit bien des
travers & le caraéfëre bien des défauts,. qui a écrit
Phiftcire de Notre-Dame de Hall en Capucin du
foiziëme fiécle oui a légué par fon teftament une
robe fourrée à la Vierge f qui vantoit'le ftoieifme &
la confiance en changeant fans cc ffe de pays & de
religion ; cm croyoit s’être formé fur Tacite , parce
que fon ftyle" étoit dur &. obfcur , mais qui aypk
Bu mdins le bonheur de favoir Tacite tout entier par
Coeur, mourût à Louvain, en 1606. Il étoit né près
de Bruxelles, en 1547, Aubert Le. Mire a écrit fa
jrie.
~ LIRE ou Lira, ( Nicolas de ) ’ voye^ Lyre ou
Lyr a .
. LIRON , ( Jean ) Hiß. Litt. mpd. ) Dom Liron ,
Uâvant bénédiélin de la congrégation de Saint-Maur.
On connoît fes Singularités hifloriques & littéraires. Il
étoit de Chartres, & il a donné la Bibliothèque. des
Auteurs Chartrains, 011, felon l’ufage, beaucoup d’inconnus
trouvent place, & reçoivent des éloges à bon
ïöarché. Né en 1665., mort au Mans en 1749.
. L ’ISLE, de.) ( Hiß. Litt. mod. ) nom qui ,; fans
parler de ceux qui le portent encore aujourd’hui avec
gloire, ou qui en portent du moins un tout fomblable,
a été illuftre dans les fciences & dans les lettres. ; /
Guillaume de Fîfie, né à Paris le dernier février
f1675, a été pour la géographie ce que M. Lémery
étoit pour la chimie; il l’a réformée fi confidérable-
tnent & for tant d articles importants, ,qu’il petit en
être regardé ccmme le créateur. Ces deux fciences
ont été perfeéUonnées depuis , mais Lémery & de
Flfie les ont pref [ue tirées du néant. Claude de F / fie^
père de Guillaume , & ' digne d’un tel fils, avoit enseigné
la géographie à M. le régent ; Guillaume de
F l fie fut chçifi pour l’enfoigner à Louis X V ; il eut
le titre inconnu avant lui , de premier , géographe du'
.roi. A l’âge de huit, ou neuf ans;., il avoit déjà dreflé
S i defffné lui-même , fous les yeux "de M. f réret,
,des cartes fur l’hiftoire ancienne. ^ la fin de 1699,
M. de FI fie, âgé. de vingt-cinq ans , préfonta au pu-
.felic une terre prefque .nouvelle, oit 'a Méditerranée,
qu’on croyoit fi bien connoître , n’aveit que huit
. cents foixapte | lieués d’Occident en Orient,- au lieu
de onze cents foixante qu’on lui donnoit. L’Afie étoit
pareillement' raccourcie de cinq cents lieue-s ; il y avoit
un changement de dix-fept cents dans la pofuion de
la .terre d’Yécq. Croiroit-OH que dans les .Cartes de
l’Artois , d’un petit pays fi proche de nous & fi
connu, i{ y avoit des rivières omlfos, & en rçcom-
penfo , d’autres fuppofoes, ; quarante, villages créés ,
ou. du moins tranfpprtés de fi loin & avec des noms
.tellement défigurés, qu’ils ne pbuvoient être reconnus
par ceux qui demeuroient fur les lieux ? On peut juger
par là des forvic.es que Guillaume de l'Jfie avoit à
rendre à la géogi-aphie & qu’il, lui. avoit en effet
rendus.
M. de FIfie entra dans l’Académie des Sciences en
'1791. Il mourut d’itpopléxie ïè 25 'jànyfèr 1726. Le roi
de Sa dà gne avoir voulu î’ehleve'r à' là Fraoce. D ’autres
puiffances lui avoient fait lés mêmes foFicitat ons. Le
Czar alloit le voir familièrement pour lui donner des
obforvations for la Mofcovie , 6C plus encore , dit
M. de Fonteneffe , pour connoître chez lu i, mieux
que par - tout ailleurs -, ton proj>?è empire.' ;,
Deiix de fes-Trèreç : ohffété' aftroppmes ; , & tous
deux de l’Académie des Sciences ; tous deux ont été
appellés à Pétersbourg. Un autre'prit l’hiftoiae pour
fon partage. Ainfi, Claude de F J f i e , homme de mérite
lui-même , fut l’heureux père de quatre hommes
d’un mérite diftingué. Jofoph - Nicolas, un des trois
frères,, membres, de l’Académie des Sciences, pra-
pofà dès 1720 !, de déterminer la figure de la terre, ce
qui fut- exécuté plufieiars années après. Il eft mort doyen
dè toutes les grandes Académies ; il a formé nos
plus grands aftr'on'omes ,- lès,La Lande, les Mefiier.
il refta en’ Ruflie depuis 1726 jufqu’en -1747,, qu’il
revint dans fa patrie, oit il fot profeffeur au Collège
Rôyal- Il mourut en 1768. Il étoit né en 1688. On a,
de lui des Mémoires pour fcrvir à l’Hiftoire de l’Aftro*
riornie , & cTautres Mémoires inférés dans le Recueil
de l’Académie & dans des Journaux. Les nouvelles
cartes des découvertes de l’amiral de Fonte, font auffi de
Jofoph-Nicplas de FIfie,.
■ Louis-François de FIfie de la Drevetiere fe fit un
nom dans un genre tout différent. C’eft l’aut-jur de
la comédie d’Arlequin Sauvage, & de celle de Timon
le Mifdnthrope. Il en a donné, plufieurs autres ; mais
ces deux-là font lès principaux titres de fa réputation ,
& ils ne font pas médiocres. On a de lui auffi un
EJfai fur F Amour-propre , po.ëme , & quelques autres
ouvrages.Yï étoit d’une famille noble du Périgord,
mais fes parents n’étant pas affez riches pour le fou-
tenir à Paris , fo. refiburce fut de travailler pour le
Théâtre Italien , où plufieurs de fos pièces eurent un
fuccès brrllant, foutenu & mérité. Mort en 1756. Il étoit
né dans le Dauphiné. Il étoit, dit-on, mifanthrope
comme fon Timon.
L1SOLA , ( François Baron de ) ( Hiß. mod. )
gentilhomme attaché au forvice des empereurs Ferdinand
II, Ferdinand III & Léopold,, & employé
par eux dans, différentes négociations. On a de lui
des Lettrés&c Mémoires \ &' dans, un' ouvrage politique
&. polémique, intitulé : Bouclier et état & de juftice , il
réfuta les prétentions de la France fur divers états d®
la monarchie d'Efpagne ; .& Verjus, comte de Crecy,
qui fut en 1697-; un des plénipotentiaires François
pour la paix de Rifwick , ayant répondu à cet écrit,
Lifola fit une réplique fous ce titre baffement bur-
lefque : la Sauffe au Verjus.
LISTE CIVILE, Hiß. cFAnglet erre ) nom qu’on
donne en Angleterre à la femme que le parlement
alloue au roi pour tentretien de fa maifon , autres
depenfes & charges de la couronne. Les monarques
de la Grande Bretagne ont.eu, jfifqu’au roi Guillaume,
6co. mille livrés fterfing ; le parlement ën accorda
7ÖÖ mille à ce prince en'1698. Aujourd’hui là lifie
civil.: eft portée à près d’un million ft-rling; (D . J . )
LISTER , ( Martin ) ( Hiß. Litt. mod. ) ‘médecin
de la reine Anne d’Angleterre , eft auteur de' plu-
fieürs ouvrai: * latins fur la médecine & fur différentes
parties de i’Hiftoire narurehe ; d’un voyage de Paris
^ alJê^0*s j 011 lui doit aiiffi une édition du,Traité
d’Apiéiiisi/é obfotîïis & cojidimentis
LISZ1NSKI, ( Cafimir ) ( lïifi. mod.j genti homms
polonois , brûlé le 30 mars 1689 ,, pour aihéïfme,
vrai ou faux. On foilit ches Wi des papiers infbrmes?