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“utre efpf.ce de mcfageri. Cétoient des gens prépbfés
pour aller 6t venir d’Oftie à Rome prendre les ordres du
prince pour la flotte, & lui rapporter les avis des com-
mandans. 0;i les app'elloit meffagers des galères, & ils
faifoient leurs courtes à pied; (A. R é)
. MESSALINE, ( Valerie ) (H ifi.Rom. ) fonnom
efl devenu celui de l’impudicité même & de la profit-
tution, il efl inféparable du fouvenir de ce vers de
Juvénal:
Et lajfata vins, neediem fatiata recefjît :
fille de MefTala, dit Barbatus, elle fut la première femme
de l’empereur Claude , la mère çlu malheureux Britan-
nicus & de la vertueufe Oélavie, époùfe maiheureufe
de Néron. Son mariage folemnellement contracté avec
le jeune & beau Silius , du vivant de l’empereur Claude
fon mari, & dont elle fit figner l’aéle à l’empereur
lui-même , efl: un des faits les plus incroyables qui
aient été rapportés par un hiftorien croyable. Que
peut nous importer une pareille femme, après une
pareille conduite-, après avoir épuifé toutes les
horreurs du vice’ &. - toutes les fureurs du crime?
après avoir pris plaifir à. livrer des femmes à la profii-
fution en préience de leurs maris, & avoir menacé,
de la mort celles qui réfifteroient ? Eh bien ! le pinceau
énergique de Tacite nous force encore de la plaindre.
Ce n’eft plus.cette impératrice toute-puiffante, terrible
& criminelle, l’orage qu’elle a pris plaifir à conjurer
a enfin éclaté contre elle; c’efl une infortunée, fans appui,
fans défenfe, que l’inflexible & audacieux, Narcilfe
fepouiTe loin du char de l’empereur , elle lui" préfente
en vain fes~ enfans , en criant : ne condamneç point,
fans l'entendre , la mère de Britanniens & d’ O Ravie !
là voix efl étouffée par les cris barbares de Narciffe
qui commande à l’empereur le meurtre & la vengeance
: cependant Claude s’attendrit, il veut entendre
fa femme, il va lùi pardonner, Narciffe la fait égorger
au nom de Claude même ; on la trouve dans les
jardins de Luçullus, renverfée par terre, abîmée dans
le défespok & dans la terreur, mourante fur le fein
de là mère, qui, long-temps éloignée d’elle par l’éclat
de là fortune , mais ramenée auprès d’elle par fon
malheur , la conloloit, l’encourageoit, pleuroit avec
eMe ; le tribun préfente le fer à Meffaline , elle veut
fe percer , mais fon ame affoiblie par le long ufage
des voluptés , efl incapable de ce dernier trait, de
«Courage ; elle pleure -, elle héfite , le tribun aide là
main tremblante * elle expire dans les bras de fa mère.
Une autre Meffaline, dont le prénom étoit Statilie,
fut la troifième femme de Néron ; elle, lui lurvécut,
& Othon étoit fur le point de l’époulèr , lorfqu’il fe
donna la mort. Elle fe confola dans l’étude des lettres
& de la philofophie , d’avoir été la femme de Néron
& de n’avoir pas été celle d’Othon.
MESSENIUS ( Hlfi. de Suède ) Jean & Arnold ,
père & fils, favans fuédois, eurent une deftinée mal-
fieureufe : le père accufé en 1615 d’être partifan lècret
de Sigilmoad, roi de Pologne, fut condamné à une
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piifon perpétuelle. Il y éleVa un monument à la gloir®
de cette même patrie qui le flétri ffoit. Son ouvrage »
en 14 volumes in-folio, porte pour titre : Scandia
illuflrata ; l’auteur mourut en 1630.
Son fils, hiftoriographe de Suède, fut décapité en
1648, avec un fils, âgé d’environ 17 ans , pour de
prétendues fatyres contre le roi ou fes miniftres. Il efl
rare que des fatyres méritent la mort, il éft rare qu’un
enfant de 1 7 -ans ait ‘mérité la mort par des fatyres.
11 y auroit beaucoup à'dire à tout cela. On a d’Arnold
MeJfen'mS, le Théâtre de la Noblefle de Suède
en latin.
MESSIER, (Robert ) ( Æ7/2. Lin. mod.) francif-
cain ,' prédicateur Ndu quinzième fiècle , c’eft tout dire ;
fes fermons, imprimés en 1424, fervent de pendant
à ceux dé Menof.
M E S S I S , M E S S I U S ou M A T H Y S ou
M A T H Y S I S , ( Quintin ) ( Hifl. mod. ) dit le
maréchal d'Anvers. Ç’eft fur lui qu’on a fait ce vers:
Connubialis arnor de Mulcibre fecit Apellem'.
parce qu’ayant exercé vingt ans la profeffion de maréchal
, l’amour le fit peintre comme il aroit fait Raimond
Lulle , médecin ; McJJis devenu amoureux dp la fille
d’un peintre , qui ne voûtait la donner qu’à un peintre,
fe fit' peintre , fit pour premier tableau , le portrait de
fa maitreffe, & la conquit par fes talens.Tl mourut à
Anvers en 13 29.
MESTREZAT, ( Jean & Philippe) ( Hifl. Lut;
mod. ) oncle & neveu, tous deux miniftres & contro-
verfiftes dans le dix - lèptième fiècle, le premier en
France, le fécond à Genève. On a du premier des
fermons ; du fécond, des écrits polémiques.
MÉTATEURS , f. m. pl. ( Hifl. anc. ) c’étoient
quelques centurions commandés par un tribun • ils pré-
cédoient l’armée, & ils en marquoient le camp. On
entendoit encore par ce mot des officiers fubalternés qui
partoient avant l’empereur ; & qui alloient marquer fon
logis ÔL celui de fa maifon.( A . R. )
M E T E L. ( Voye^ Bois - Robert. ) Il y a eu
dans le treizième fiècle, un abbé prémontré, nommé
Hugues Me tel, dont les lettres publiées par dom Hugo,
autre abbé prémontré , font de quelque utilité pour
1 hiftoire dés XIe & XIIe fiècles.
METELLUS , (Hifl. Rom,) grande famille de
Rome, 'qui a produit plufieurs hommes célèbres.
Q. Cæcilius Métellus , préteur l’an 604 de Rome,
fit la guerre avec fuccès & avec gloire en Macédoine
& en Achaïe. Quinze ou feize ans après la défaite &L
•la mort de Pcrfée, dernier roi de Macédoine , un
aventurier , nommé Andrifcus , fe prétendant fi s
naturel de Perlée., prit le nom de Philippe, & voulut
fe faire roi de Macédoine, il fut battu par Mïèllus ,
obligé de s’enfuir chez les Thraces, qui le livrèrent au
préteur ; il fut envoyé à Rome.
Un autre aventurier, qui fe difoit auffi fils de Perfée
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qui-fe faifoit nommer Alexandre, fut aulfi battu I
par Métellus-, la Macédoine fut alors réduite en pro-
vince, & Métellus en eut le furnom de Macédoniens.
Deux ans après, il remporta, fur les Achéens-, une
viéfoire confidérable près de Scarphée , v- ’e de la
iocride ; il battit aulfi & paffa au fil d e l’épée mille
Arcadiens clans la Béolie, près de Chéronée ; il fournit
Thèbes , il prit Mégare , il marcha vers Corinthe ,
& prépara les voies au conful Mumnr.us , auquel il
étoit réfervé de foumettre cette dernière ville. Métellus
lut honoré du triomphe , comme vainqueur de la
Macédoine & de l’Achaïe. Andrifcus étoit traîné devant
fon char , & ce qu’on appelloit /iz troupe dé Alt xandre-
le-Grand , décoroit ce triomphe. C’étoient les ftatues
équeftres de vingt-cinq amis ou braves d’Alexandre ,
tués à la bataille da Granique , & auxquels ilavoit
fait ériger ce monument par Lyfippe ; elles étoient
placées à Dium , ville de Macédoine ; Métellus les
fit tranfporier à, Rome. ,
Cenféur l’an de Rome 622 , il prononça devant
le peuple un difeoursdont Aulu-Gelle nous a conferve
deux morceaux , & dont l’objet étoit d’exhorter les
citoyens à fe mari èr. . . . . . .
Le tribun du peuple, Caïùs Atinius, qu’il avcit exclu
du fénat, voulant fe venger , le fit làilir , alloit,
en vertu du droit de là place, le faire précipiter dii
haut de la roche Jarpêienne , fi Métellus en réfiftant,
en fe failant traîner & violenter au point qu’il en eüt/la
tête toute enfanglantée , n’eût donné le temps a fes fils
de faire venir un autre tribun, qui le prit fous fa'
prote&ion, & le fauva des fureurs d’Atinius. Metellus
mourut prince du fénat. Son ht funèbreîut porte par
lès quatre fils, dont l’un étoit confulaire & aêluellement
cenfeur, le fécond aulfi confulaire , le treifieme conful, ,
le quatrième avoit été préteur , &fut élevé au çonfulat
deux ans après.De trois gendres qu’il avoit aulfi,
deux furent aulfi confuls. Environné d’une telle famille,
chef du fénat, comblé d’ans & d’honneurs, Velleïus
Paterculus le cite comme un modèle de félicité. Ce
n’eft pas la mourir, dit-il, c’eft fortir héureufement
de la vie : hoc efl nimiriim magis féliciter de vita
migr.tre, quàm mort. Il mourut l’an 637 de Rome. Dans
l’elpace de douze ans, on trouve plus de douze confu-
lats, ou cenfures, ou triomphes des Métellus ; ÔL Pan
639 de Rome , deux Métellus frères , & tous deux
fils de Macédoniens , triomphèrent en un même
' jour. Quintus Çæcilius Métellus , fils de Macédonicus,
conful l’an de Rome 629, triompha l’an 631 , des
Baléares , prit le furnom de Baicaricus ; Lucius
Cæcilius Métellus, neveu de Macédonicus, conful en
633, triompha des D al mates èn 634, & prit' le furnom
de Dalmaticus. Un autre Quintus Cæcilius Métellus *
prit , l’an de Rome 645 , le'furnom de Numidicus.
( foye^ l?article Marius ) Un autre Métellus eut aulfi
le furnom de Creticus. En général cette famille afieda
de fe diftinguer par ces furnoms glorieux, qui attellent
des victoires, & dont les Scipions avoient donné.les premiers
exemples. Un fils de MetellusNumidicus acquit le
furnom de Metellus Plus , par la piété filiale qu’il fit
éclater dans le temps de l’injufte exil çte fon père. (Voye^
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l’article Marius. ) Il alla de maifon en maifon, revêtu
d’habits de deuil -,lollicitant la grâce de fon père, ou
plutôt follicitant pour lui la juftice. Les larmes qu’il
verfa dans cette oçcafion, lui acquirent, dit Valere
Maxime' , un nom aulfi glorieux qu’auroient pu faire
des victoires. Pertinaci ergà exulem patrern amore tàm
clamai lacrymïs quàm alii vi&orïis nomen ajfecuius. Il
fut dans la fuite, un des lieutenants du parti de Sylla,
il le fervit en Afrique , en Italie ; il fit long-r mps la
guerre en Efpagne , tant, t feul, tant t avec Pompée,
contre Sertôrius ; celui- ci ayant défié Métellus à ua
combat fingulier , Metellus îe refufa , comme Marius
avoit refufé le défi du géant Teuton, ( Voye^ l’article
Marius. ) La bataille de Sucrone entre Sertôrius &
Pompée, étant reftée indécife , Sertôrius le préparoit
à recommencer le combat le lendemain , lorfque
Métellus Pius, que Pompée auroit dû attendre, &
dont. au contraire il aroit voulu prévenir l’arrivée,
pour avoir feul l’honneur de la victoire, fit là jonélion
& fortifia l’armée 'de Pompée ; Sertôrius alors fe
retira , en chiant : f i cette vieille n étoit furvenuc ,
( c ’étoit Métellus Pius qu’il défignoit ainfi) j'auràis
renvoyé ce petit garçon, (Pompée) à Rome , après
l'avoir châtié comme il le mérite. Métellus & Pompée
donnoient l’exemple de la plus parfaite intelligence.
Pompée déféroit toujours à Métellus, comme à fcn fu-
périeur. Metellus traitoit toujours avec Pompée comme
avec fon égal ; ces deux capitaines réunis battirent
Sertôrius dans une affaire générale. Métellus, malgré
fon âge avancé, combattit avec toute la vigueur d’un
jeune foldat ; il fut bleffé, ôc ce fut ce qui détermina
la victoire. Ses foldats voyant couler le fang de
ce général chéri, s’animèrent tellement' de douleur ÔC
de colère que rien ne put leur réfifter, & que Sertôrius
I fe vit arracher des mains la victoire. Màdlin à cette
i occafion , eut la fcibleffe de fe laiffer rendre les honneurs
divins $L de fe laiffer donner des fêtes dont la
magnificence démentoit trop la fimplicité romaine &
le goût antique. La févérité naturelle de Pompée,
encore jeune , & la dignité de fes moeurs , eondam-
noient hautement le luxe faftueux de ce vieillard , qui
en perdit une partie de fa réputation. Il fe fit dus
de tort encore en mettant à prix la tête de Sertôrius,
alors le plus intéreffimt des Romains. Sertôrius fe
foutint contre Métellus & Pompée, deux dès plus
habiles généraux que Rome eût alors ., il rendit leurs
avantages, inuûles ; mais il périt par la trahifon de
Perperna, 8t Métellus & Pompée triomphèrent comme
vainqueurs & pacificateurs de VEfpagne.
Métellus Népos , tribun du peuple l’an de Rome
689, conful l’an 695 , d’abord ennemi de Caton
&L de Cicéron , & défendant avec zèle la caufe de
Ciaudius, fon cou'fin, empêcha par fon autorité de
i1 tribun , que Cicéron , fortant du confulàt, ne haranguât
le peuple, & le força de fe renfermer dans le
ferment ordinaire qu’il n’avoit rien fait contre les loix.
Cicéron fans fe déconcerter , eut là préience d’efprit
de jurer que Rome & la république lui dévoient leur
falot ; c’étoit en effet tout ce qu’il avoit à dire , &
le public applaudit.. Ce. Méiellus Népos étoit eflen*
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