
*a vie peut - être au grand Cou dé, & fit Ctffer êet
horrible carnage qui ie faift.it de l’élite de la riôblèfie ’
françoife à la porte Saint-Antoine , laquelle ne s’ouvroit
point &. refufoit un afyle aux vàiièus , ce fut elfo !
q u i, à la mort de C romw el, dont on portoit le d- ud
à la cour de France, ofa feule paroître en couleur,
& protefla par fon exemple, contre cet indigne norn-
mage qu’on rendoit au meurtrier' du roi Ion oncle.
Elle avoit donné en 1682 , la principauté de Dopnbes
à M. le duc du Maine & 1 ailla en mourant, ( le 5
avril 1693 ) fe rnaifon de CK oify, au dauphin , fils
de Lou s X I V , & elie fit Monfiour, frère de Louis XIV
& fon coufin-germain, fon légataire univerfel ; J* il
ainfr que tous fes grands biens ont pâlie dans la n.aiîon
d’Orléans , qui les. pofsède aujourd’hui.
M o n t p e n s i e r , petite ville de la Baffe-Auvergne
entre Aigueperiè & Garinat, & ou notre roi Louiv V i l l
étoit mort le 8 novembre 122.6, dans un château,
ruiné fous le règne de Louis X I l ï , avoit eu fes feigneurs
particuliers ; elle avoit parte fuccoffrvement dans les
maifons de Thiern , de Beaujeù , de Dreux , de Ven-
tadour. Bernard de Ventadour & Robert fon fils,
l’avoient vendue en 13 8 4 , au duc de Be r ry , oncle de
Charles V I . Marie fa fille , la porta dans la rnaifon
de Bpurbon, par fon mariage avec Jean I , duc de
Bourbon , qu’elle épeufa le 24]ui j 140 0 ; & ce fut
un deleurs fils, Louis de Bourbon, qui forma, comme
ricus l’avons dit, la première branche de Montpenjicr. '
Cette ville étoit érigée en comté dès le temps de la
vente faite au duc de Berry , par les Ventadour. Elle
fot érigée par François I , en duché-pairie au mois de
février 15 38.
M O N T P E Z A T , ( Antoine de Lettes dit des P re z ,
fêigneur de ) ( HtJÏ. de Fr. ) Lorfoue les Anglois rei-
tituèrent en 1518 , à la France 3 la ville de T ou rn a y ,
qu’ik avoient prife en 1 3 1 3 , ils fe piquèrent de procurer
à François Ier, dont leur roi Henri V III étoit
alors ami, toutes les facilités portables pour le paiement
des fommes ftipulées pour le prix de ce'te reftitutiôn.
François Ier n’avoit pas d’argent. Le roi d’Angleterre
fe contenta de prendre huit otages des plus iihtftres &
des plus riches ma fons ; du nombre de ces otages
étoit un Montp \a.t d* Age nez ou d’Agenois, qui, felcn
Brantôme, n’a rien de commun avec le Montp e^at
de Q u e r c y , depuis maréchal d France. Il pan ît que“
Brantôme a fur cela des idées bien conf ufis. Antoine
de Lettes, qui prit le nom de Montpèçctt, & qui fut
maréchal de France , étoit de fancienne rnaifon de
Montpe^at par fa mère, & les de Lttn s & les Montpc^at
étoient également du Quercy. Lo fque François Ier. fut
pris à la bataiMe de Pavie , le tutti;:lte &Teffroi ayant
écarté tous fès domeftiqües& aucun ne fe préfe tant
pour le dcshab ller , un inconnu s’offrit avec empref-
lement à lui rendre ce fervice. Le roi lui dit : qui
êtes-vous ? vous pan iffez fra. çois. Je le fuis , répondit
l’inconnu. Je me nomme Montp^.it, gentrth- mme du
Quercy l ( c’étoit Antoine de Lettes ) Mais que faitesycus
ici ? ----- J’érois un d s Genda-mes de la
«ompagnie du maréchal de Foix.-Un foldat efpagnol
de votre garde ma fait fon prifonnier, & me mène à
fa fuite , de peur que je ne lui échappe. Le roi fit venir
le foldat efpagnol, & lui dit : je vous réponds de la
ranç n de' ce gentilhomme , & je vous donnerai de
plus cent écus ; laifLz-le-moi'1 feulement, pour -valet-
dc-chàmbre. Dès ce moment la fortune ac Montpe^at
fut décidée ; il s’attacha au ro i, il lui.plut, ri le forvit
utilement pendant fa prifon, Oc fit piufieurs voyages,
tantôt vers l’empereur, tantôt vers la régente, chargé
de commifîions fecrettes, & qu’on n’ofoit écrire. Ses
taiens pour la négociation & pour les intriguas utiles ,
l’élevèrent aux honneurs militaires &L jufqu'à la dignité
de maréchal, de France.
un 15 4 2 , le roi envoya le .dauphin commander
en Rcuïîiilon , & faire le fiége de Perpignan , avec
Mo/i p. ^at, alors lieuténaht-généxal en Languedoc, qui
avoit propefé cette expédition ; 'elle ne réufîit pgs. ^
le dauphin fut obligé de U ver le fiége de Perpignan.
Le mécontentement qu-eut ie roi de cet .affront que fon
fils venoit de recevoir , éclata par la difgrace de
Montp c^at, à laquelle ne contiibuèrent pas peu les-
plaintes du roi & de la reine de Navarre , qui ne
pouvoieut lui pardonner de l’avoir emporté fur eux
pour l’expédition du Rouffillon ; cependant quelque
défectueux que p t être le plan propofé .par Montpeqat ,
il paroît qu’on auroit pu en tirer parti, fi l’exécution
eut été plu? prompte & plus exaéle. Mais la cour
veut des fùccès , & pun t le malheur ; elle exige du
moins que l’auteur d’un fyflême nouveau , par confér
quent'combattu , prévoye des défauts dansl’exéeut on,
& qu’il afsure le foccès malgré ces défauts prévuSi
La difgrace de Montpe^at ne dura pas long-temps, il
fut fait maréchal de France le 13 mars 15 4 4 , & il
ne jouit pas long-temps de cet honneur , car il mourut
cette même année. Sa défenfè de Foffan en 1 5 3 6 ,
contre les armes d’Antoine de Lève & les art fie. s du
marquis de Saluées , qui trahiffoit la France , fut un
exploit mémorable & romane'que. On raconte que
Montpcçat, par une fuite du reffentiment de l’affaire
de Perpignan , tint à la-reine de Navarre , foeur de
François Ier. , dans les états de laquelle il étoit alors ,
un propos peu refpechieuxqui l’irrita. Rende£ grâce , lui
dit-elle , à t honneur que vous aveç d'appartenir au roi
de France mon frère , fans cela , je vous ferois bientôt
fortir de mes terres. — En effet , Madame , répondit-il,
il- ne fan droit pas aller bien loin pour en fonir.
Il y avoit dans le commencement du 14"* fiècle ,
un Màntpeçat, de la rnaifon des Momp rat d’A g enois,
qui avoit été caufe du renouvell m;nt de la
guerre entre la France & l’Angleterre, fous EdouardII
Oi. Charles-le-Bel. Ce Montpc^at un des pins grands
feigneurs de PAgénois , avoit Tait bâtir une forte reffe ,
fur un terrein > u’il prétendoit être du doma ne du roi
d’Angleterre, & que les François récîamoient comme
appa: Lnant au domaine de. leur couronne. Cette
conteflaiion fut portée au parlement de Paris , qui
adjugea la fortereffe à la Fraozq.M ontp [a t, qui apparemment
avoit f s rai fons pour aimer mieux rd - ver
d’Edouard que de Charles-le-Bel , demanda main forte
au fénéchai de Guyenne , qiEcier du roi d’Angfoterre 3
M O N
ils afliégèrent enfemble la fortereffe, ils l’emportèrent
d’affaut, maffacrèrent la garnifon françoife, firent pendre
quelques officiers du roi de France. Cha.les-le-Bel
demanda une réparation ; il exigeoit qu’on lui remît
avec la fortereffe, Monipc^it, le fénéchai de Guyenne
& leurs complices, pour être jugés félon lesioix ; le !
roi d’Angleterre négocia , finit par éluder la réparation.
Charles-le-Bel voulant châtier fon vaffai, envo
ya en Guyenne le comte de Valois : cdui-ci prit
&. rala la fortereffe qui avoit été la caufe de cette
guerre. Montpe^at en mourut de douleur , prefque
toute la Guyenne fut foumife..
M O N T P LA IS IR , ^René de Brüc de) (Hiß . Litt,
ttiodff gentilhomme breton , oncle du maréchal de
Créquy ;■ on a de lui quelques poëfies , entr’autres, le
Temple de la Gloire, adreffé au duc d’Ehguien, f ie
grand Condé ) après la viâoire de Nortlingue ; il
avoit fervi avec diftinéfion fous ce grand prince. Il
mourut vers 1673. Montplaifir étoit- ami de madame
de la Suze j en conféquënce , on n’a pas manqué de
dire qu’il avoit eu part aux ouvrages de cette dame.
Une femme bel-efprit ne peut pas avoir d’amis ni
même de liaifons parmi les gens de lettres, fans qu’on
leur attribue fes ouvrages , fur-tout quand ils font
bons , ce-n’eft pas par là que nous permettons aux
femmes de plaire , nous nous fommes féfervé l’efprit
comme Dieu s-efl réfervé la vengeance.
M O N T R É A L 'ou R E G IO M O N T A N , (H iß .
Litt, mod.”) dont le vrai nom étoit Jean Muller,
célèbre mathématicien allemand du quinzième fiècle ,
né en Franconie, appelle de Vienne, où il enfeignoit,
a Rome , par le cardinal Beffarion, il fut élevé par le
pape S.xte I V , à l’archevêché de Ratisbonne. Il mourut
à Rome en 1476 ; il étoit né en 1436. On a dit
qu’il avoit été. affamné ou empoifonné- par les fils de
Georges de Trébiionde , en haine de ce qu’il avoit
releve beaucoup de fautes dans les traduéfons de leur
père; c’eff pouffer loin le.reffentiment'd’une critique
& le zèle pour la gloire littéraire d’un père. Paul Joye
dit que Regiomontan mourut de la perte. Il s’étoit fait
un allez grand nom en publiant l’abfégé de Palma-
gefte de Ptolomée, que. Georges Purbach, maître de
Muller en aftrunomie * avoit commencé. Çaffendi a
eftimé affez Muller , & fes ouvrages, pour avoir écrit
fa vie.
M O N TR EU IL ou M ON TEH EU L , ( Matthieu
de ) ( Hiß. Litt. mod. )
O n ne voit point mes vers à l’env-i de Montreuil,
Grofîir impunément les feuillets d’un recueil.
dit Boileau. La Monnoie prétend que Montreuil ne
mettoit fes vers dans aucun recueil, & . que ce trait
de Boileau porte faux. Cela peut être , & cela n’eft
d’aucune importance. Boileau a bien plus penfé à imiter
f e s v e r s d’Horace :
N alla taberna weos habeat neque pila libellas
i ■ Queis rnams ijifudet vulgi hermogenifque Tigellk»'.,
M O N
Non récita quicquam nifiamicis, idqiie coaElus ,
Non ubivis coram quibuffibet..............
qu’à lancer un trait bien jufte contre Montreuil ; maî's
le nom de Momrcuïl s’ert trouvé là pour la rime.
Montreuil é to it, comme dit Collé : '
De ces nigauds,
Q u i font des Madrigaux.
On treuvoit les fiens fort ingénieux ; il ne parôît
pas cependant qu’on en ait beaucoup retenu. Mon-
treuil étoit fecré'aire du célèbre M. de Ccfnac ,
évêque de Valence , puis archeyêque d’A ix. Il
mourut en 1691 à ^Aix, ,©ù il l’ayoit fliivi.
Matthieu de Montreuil ou Montere&l, avoit pour
frère, Jean de Montreuil, de l’Académie Françoife ,
chanoine de T d u l, fecrétaire d’ambaffade à Rome &
en Angleterre , réfident en Eccflè , feciéîaire des
commandements du premier prince de Conti , frère
du grand Condé ; il fut employé en diverfes négo-
gociations importantes ; ce fut for fes avis qu’on arrêta
en 16 3 9 , & qü’on mit à Vincennes, l’éîeâcur palatin
, qui paffc'it incognito par la France , pour aller
forprendre Brnàc , nous enlever les troupes V e i-
mariennes , à la mort du duc de Saxe-Veim^r, dont
il réclameit la focceffjon. 11 négocia auffi pour faire
remettre Charles L r. entre les mains des Ecoffôis, &
ce malheureux prince étoit fauvç , fi les Ecoffois
n’avpient pas eu depuis la lâcheté de le. vendre aux
Anglois. Montreuil agit avec beaucoup de zèle en
France, pour la délivrance des princes arrêtés le 18
janvier 1630. Il leur faifoit parvenir dans leur prifon,
des avis utiles, au moyen d’un fècret que le roi d’Angleterre
lui avoit appris. On eçrivoit avec une liqueuf
blanche , qui ne laiffoit rien paroître ; celui qui re.ee-
voitla lettre, ayoit une poudre qui, jettée furie papier,
renjioit lifibje tout: ce qu’on avoit écrit. Les princes
àvoiçnt de çette poudr.e fur la cheminée de leur chambre
; leurs gardes les voyoiçnt tous les jour« s’en fervir
pour deffécher leurs cheveux. On envoyoit au prince
de Çon ti, «les drogues dont il ayoit ou reignoit d’avoir
befoin ; elles étoient enveloppées dans du papier blanc,
mais ce papier blanc çtpit chargé de la liqueur blanche
que la ..poudre çn queflion faifoit paroître, & qui
inrtruifoit les princes de ce qu’ils avoient intérêt de
favoir. De tels foryiees ne feroient pas rertés fans
récpmpenfé, mais les princes ne for tirent de leur
prifon que le i 3 février 1631 ; & Jean de Montreuil
mpùrut le 27 avril foirant, àtrente-fept ans,Comme
on n a de lui aucun puyiage., du moins imprime , on
ne voit pas trop pourquoi il étoit .de l’Academie Fran-
çoife. Encore fi c’eût été/fon frère \ L ’épitaphe de
Jean de Montreiàl ou Montereul, qu’on lit dans l’églife
des y r fu ’jnes du fauxbourg St. Jacques à Paris, dit
qu’il joignoit une belle apte avec un corps accompli \
l’hirtoire de l’Académie yante auffi fa belle figure,
lit à la fin de l’épitaphe ces quatre vers 3 ’
Montrolii cinercs ( quem G ail: a- luget adeniptmi \
fiac- gelido daujosgentinet umpjînu. r-
îv L k ^