
les terres Fratîçoifes, au ; moment de fa déKvrauce, en
conféqiience du traité de Madrid en 172,6. Ses conseils
avoient même contribué à cette délivrance, &
François Iir ne l’ignoroit pas ;. .le Roi ayant refufé de
ratifier, le traité de Madrid, qui en effet étoit fort
onéreux, LannoyLüïjriis à la.tete d'une Ambaffade ,
chargée ’de Jui rappelle^‘:.fes engagements ; le Roi ,
par Tes diftinâficrçis dont i l .honora Lannoy prouva
qu’il, n’avoit pas! oublié fes bons pffices ; mais il
perfifta dans Ion. refus ; de ratifier un traité qui
dém.mbi oit fon royaume , la guerre, recommença.
En 1 5 2 7 , lorfque Bourbon, pour punir le pape
Clément VII de fes Haifons avec la France, ou peut-
être plut t pour fe faire une fortune indépendante &
de Cha les Quint & de Fjancojs Fr. , marchoit vers
Rome à la tête de; l’armée Impériale, mais qui étoit
beaucoup plus à lui, qu’à l’empereur ,. le viceroy de
Naples Lannoy _ ayantconclu avec le pape une trêve,
au nom de l’empereur , fe hâta d’en faire part au duc
de Bourbon , de lui propofer moitié par forme de
confeil ,, moitié par forme d’ordre, d’accepter cette
trêve ; les foldats. de Bourbon, pour toute réponfë
voulurent maflâcrer le député du: viceroy». Lannoy
ayant appris raccueil qu’on avoit fait à fbn député ,.
fe fàifant d’ailleurs un honneur de difîiper les terreurs
(dp pape &. de procurer l’exécution d’un traité qui étoit
fon Ouvrage, partit pour aller lui-même trouver le
duc de Bourbon &. lui faire accepter la trêve ; il promit
au pape que fi Bourbon réfiftoit ,,il fauroit l’obliger
à fe foumettre en fe fervant de fon autorité pour lui
enlever les Efpagnols & les Italiens de fou armée,
& le réduire à fes feuîs Allemands ; c étoit où le duc
de Bourbon attendoit Lannoypour lui prodiguer tous,
les mépris & tous les témoignages de haine > qu’il
croyoit lui devoir depuis que Lannoy avok enlève
François I en Efpagne r injure que Bourbon n’avoit pas
oubliée;, iîfàvoit que rattachement des Efpagnols à fa
perfonne , rempQrteroit toujours fur l’àutorite impuife
fente de Lannoy, quils ne pouvoient ni aimer ni effi-
mer ; iL prit plaifir à rendre la démarche de Lannoy
ridicule , il courut , de, pays- en. pays , toujours faivi de
loin par Lannoy, qui ne pouvoir l’atteindre , parce
que Bourbon, lui indiquoit des- rendez-vous & ne s’y
trouveit jamais*.
La marche de Lannoy rexpofbit aux plus- grands
dangers ; comme en courant après Bourbon, i l pafibit
preique fans fuite dans des pays qui venoient d’être
d é v ié s par les impériaux^ les payfans irrités par les
brigandages de l’armée, pensèrent plufieurs fois s’èn
venger for lui& l’immoler àleur foreur, ce quipouvoit
entrer encore dans le plan de vengeance du connétable;
enfin le ; vicéroi fut oblgé dè-renoncer à joindre. Bourbon
, & de fe retirer à Sienne»
Bourbon, ayant ère tué devant Rome, Lannoy tenta,
de difputer le commandement au prince d’Orange que
l’armée avoit élu pour général. 11 vint à Rome, mais
les difpofitions peu favorables On.il trouva les troupes
tant AÎlémândes qù’Efpagnoles T effrayèrent fa timide
ambirion, il ne fe crut pas même en sûreté à Rome ,.
& il reprenoit déjà la route du roy aume de Naples2
îbrfqu’il rencontra divers capitaines Espagnols, qui i
voyant que la guerre eontinuoit, malgré la trêve du-
viçeroi qu’ils avoient cru devoir refpeéter, revenoienc
tous à l’année; ils ramenèrent avec eux le viceroi, qui.
fut feulement fouffert par les troupes, mais qui ne put recouvrer
la confédération, encore moins l’autorité ; elle
refla.toute entière entre les mains du prince d’Orange»
Il mourut peu de temps après à Gaete, en 15 27 , ayant
défigné, fous le bon plaifir de l’empereur, ppur fonfuc-
ceffeur dans la -vice-royauté de Naples > Dom Hugues,
de Moncade, fon ami, le feul des grands cl’Efpagne-
qui aimât Lannoy.
LANGUE, ( Fby^NouE. >
L anternes , fête des, ( Hifl» de la Chine ) fête que
fe célébré à la Chine le quinzième jour du premier:
mois, en fufpendant ce jour-là; dans les maifons & dans-
les rues un très-grand nombre dè lanternes: allumées»
Nos millionnaires donnent pour la plupart des def—
criptions fi merveitleufes de cette fête chinoife , qu’elles
font hors- de toute vraisemblance ; & ceux qui. fe;
font contentés d’èn parler plus fimplement, nous re-*
préfentent encore cette fête comme une chofe étonnante
,. par la multiplicité des lampes & des lumières *
par la quantité, la magnificence, la grandeur,, les»
ornemens. de dorure, dé fculpture, peinture Sc
de vernis des lanternes...
Le P. le Comte- prétend; que lès belles lanternes-.
qu’on voit dans cette fête, font ordinairement com—
pofées de fix faces ou panneaux * dont chacun fait:
un cadre de quatre pieds de hauteur, fur un pied
demi de large , d’un boisverni, & orné de dorures..
Ils y tendent,. dit-il, une fine toile de foie tranfpa?
rente , for laquelle on a peint des fleurs, des rochers *
& quelquefois des figures humaines.. Ces fix panneaux'joints
enfemble , compofënt un hexagone,, for-
monté dans les extrémités dé fix figures de fculpture*
qui- en font le couronnement. On y fofpend tout-autour
de larges bandes de fatin de toutes couleurs ,, ens
forme de rubans, avec d’autres, ornements de foie-
qui tombent par les angles , fans rien cacher de la peinture
ou de la lumière. B y a tel feigneur ,. continue
le voyageur millionnaire , qui retranche toute l’année
quelque chofe de fa table , de fes habits & de fes éqii&*>
pages, po’ur être ce jour-là magnifique en lanternes«
fis en fofpendi nt à leurs fenêtres , dans leurs cours 9,
dans leurs falles & dans les places publiques.. Il ne
-manquait plus au R. P. le Comte, pour embellir foi*
récit, que d’illuminer encore toutes les barques & les;
vaiffeaux de la Chine, des jolies lanternes de fa fabrique.
Ce qu’on peut dire de vrai ; c’èft que toutes les.
illuminations qui de temps immémorial fe font de manière
ou d’autre par tout pays , font des coutumes,
que le monde conférve des triages du feu , & du. bien*
qu’il procure aux hommes* ( D. A )
LANTHU fi. m. (Hifimod. }' nom d’ime fe&e de la-,
religion des Tunquinois, peuple voifin des Chinois»
C’tfJ.la même que ceux-ci nomment lançu ou lànqiu
Loyez LænçUî ,
Les. peuplés du Tunquin ÇAf encore plus d&. vénç&
fatlon pour le philofophe auteur de cette, feéte , que
n’en témoignent les Chinois. Elle eft principalement
fondée for ce qu’il leur a enfeigné une partie de la
doéfrine de Chabacout. Voyez Chabacout.
Tavernier dans fon voyage des Indes, ajoute que ce
prétendu prophète fe concilia i’affeélion des peuples,
en excitant les grands & les riches à fonder des hôpitaux
dans lès villes où avant lui on ne connoiffoit pas ces
fortes d’établiffemens. Il arrive fouvent que des fei-
gneurs du royaume & des bonzes s’y retirent pour fe
confâcrer au fervice des malades. { A . R .)
LAODICE, (Voyez Mithiudate.)
LAO-KIUN , ( Hijl. mod. & Philofoph. ) c’efl le
nom que l’on donne à la Chine à une feéle qui porte le
nom de fon fondateur. Lao-Kiun naquit environ 600
ans avant l’ere chrétienne. Ses feéfateurs racontent fa
naiffance d’une manière tout - a - fait extraordinaire ;
fon père s’appelloit Qiiang ; c’etoit un pauvre laboureur
qui parvint à foixante ot dix ans , fans avoir^ pu fe
faire aimer d’aucune femme. Enfin, a cet âge,, il
toucha le coeur d’une villageoife de quarante ans , qui,
fans avoir eu commerce avec fon mari , fe trouva
enceinte par la vertu vivifiante du ciel & de la terre.
Sa groffeffe dura quatre-vingts ans , au bout defquels
elle mit au monde un fils qui avoit les cheveux & les
fourcils blancs comme la neige ; quand il fut en âge , il
s’appliqua à l’étude des Sciences, de IHiftoire, ék des
ufages de fon pays. Il compofa un livre intitulé Tau-Tfèr
qui contient cinquante mille fentences de Morale. Ce
philofophe enfeignoit la mortalité de l’ame ; il foutenoit
que Dieu étoit matériel ; il admettoit encore d’autres
dieux lubalternes. Il faifoit confiffer le bonheur dans
un fentiment de volupté douce & paifible qui fufpend
toutes les fondions de l’ame. Il recommandoit à fes
difciples la folitude comme le moyen le plus for
d’élever l’ame au-deffus des chofes terrefîres. Ses
'ouvrages fobfiftent encore aujourd’hui ; mais on les
ioupçonne d’avoir été altérés par fes difciples ; leur
maître prétendoit avoir trouvé le feeret de prolonger
la vie humaine au-delà de fes bornes ordinaires ; mais
ils allèrent plus loin , & tâchèrent de perfoader qu’ils
avoient lin breuvage qui rendoit les hommes immortels
, & parvinrent a accréditer une opinion fi ridicule ;
ce qui fit qu’on appella leur fede la [elle des Immortels»
La religion de Lao-Kiun fut adoptée par plufieurs
empereurs delà Chine : peu-à-peu elle dégénéra en un,
culte idolâtre, & finit par adorer des démons, des efprits*
& des génies t on y rendit même un culte aux princes
& aux héros. Les prêtres de cette religion donnent
dans les foperftitions de la magie , des enchantements,
des conjurations ; cérémonies qu’ils accompagnent dè
hurlemens, de contorfions , & d’iin bruit de tambours
& de baffins de cuivre.. Ils fe mêlent aufîi de prédire
^avenir. Comme la foperftition ôc le merveilleux ne
manquent jamais dè partifans , toute l'a fâgeffë dü,
gouvernement chinois n’a pu jufqu’ici décréditer cette
fééle corrompue» ( A :, R‘. )
; LARCHANT (NicolasdeGrimouvillè de] (Hiji:
^âtt.mod.) poçiQ latin.modemstraduit en vers latins
le poëme de Philotuws de l’abbé de Grécourt. Il étoit
de Bayeux &. principal du collège de cette ville. Mort
en 1736; ■
LARGESSES, f f.pl. (Iliß.anc.) dons, préfens,
libéralités.- Les largejjes s’introduifirent a Rome avec
la corruption de moeurs , & pour lors les fum ages
ne fe donnèrent qu’au plus libéral. Les largejfes que-
ceux des Romains qui afpiroient aux charges, pro-
diguoient au peuple for la fin cfe la république, con-,
fmoient en argent,en bled, en pois, en fèves; & la
dépênfe à cet egard éto’t fi prodigieufe que plufieurs
s’y ruinèrent abfchiment. Je ne citerai d’autre exemple
que celui de Jules-Céfar, qui, partant pour l’Elpagne
après fa préture, dit qu’attendu fes dépenfes en largejjes,
iU auroit befoiii de trois cents trente millions pour fe
trouver encore vis-à-vis de rien, parce qu’il devoit
cette fomrae au-delà de fon patrimoine. Il faHoit
néceffairement dans cette pofition, qu’il pérît ou
renversât l’é t a t & l’un & l’autre arrivèrent. Mais-
les chofes étoient montées au point que lès. empereurs,
pour fe maintenir far le trône, forent obligés
de continuer à répandre des largefjes au peuple : ce.s
largejjes prirent le nom de congîaires & celles qu’ils
faifoient aux troupes, celuide donatifs.
Enfin dans notre hiftoire on appella largejfes quelques
légères libéralités que nos rois difïribuoient au-
peuple dans certains jours folemnels. Ils faifoient
apporter des hanaps ou des coupes pleines d’efpèees
d’or & d’argent ; & après que fes hérauts avoient
crié largejfes, on les diftribuoit au public. I l eff dif
dans le Cérémonial de France, tom. IL p.- 742 , qu’à
l’entrevue de Francois Ier. & d’Her.ri VIII , près de
Guignes, l’an 1520 , « pendant le feftin il y eut lar~
n gejfes criées par les rois & hérauts d’armes , tenant
» un grand pot d’or bien riche jv
C ’efi la dernière fois de ma cqnnoiffance qu’il efl
parlé de largejfes dans notre hiftoire,. & au fond, la.
difeontinuatron de cet ufage frivole n’eft d’aucune
importance à la nation. Les vraies hrgtfes des rois •
confiftent dans la diminution des impôts qui acca.^-
blent le malheureux peuple (D . J. }
LAROQUE ( Voyez Roque.)
LARR EY(Ifaac de) (Hiß. Litt.mod.) proteftanfl
réfugié,, hiftorien fécond ^ inexaef.,peut-être infidèle.v
auteur d’ime hiftoire d’Angleterre qu’on ne lit. plus,7
d’une hiftoire de Louis X IV , qu’on ne croit point s
d’une, hiftoire d’Augufte, .d’une hiftoire d’Eléonore
dlAquitaine -ou de Guyenne, d’une hiftoire des ibpt
' faggs qu’on connoit peu,, & de quelques ouvrages de
. eontroverfe encore plus ignorés. Né dans 1e pays de
Gaux en ,1-63 8. II. mourut à Berlin en 1719»
LARRONS , C m. ( Hiß,, anc.) en latin latrçi.
C ’étoient originairement des braves,-.qu’on engageoit
par argent ; ceux qui les avoient engagés les tenoiene
à. leurs cotés ; de-là ils furent’ appelles latsrones 8c
par ellipfe latrones. Mais là corruption fe mit bientôt
dâns ces troupes ; ils- pillèrent y ils volèrent, & latro- &
dit pour voleur de grand chemin. Il yen avoit beaucoup
au temps de JéfosyQirift ils avoient leur retraite dans*