
Lahne mourut vers 1661. Ménage lui fit cette
épitaphe :
Conjugis ereptcC trifli qui trifiior Orpheo
Flebilibus cecinit funera acerba modis ,
■ Proh dolor ! ille tener tenerorum fcrïptor amorum ,
Conditur hoc tumulo marmore Lalanius.
. Un autre Lalanc, ( Noël de la ) doâeur de Sorbonne
, fut le chef des députés qui allèrent à Rome
defendre la doctrine de Janiénms ; il l’a d’ailleurs défendue
dans une multitude d’écrits, aujourd’hui oubliés.
Mort en 1673.
_ t LA LLEMANT , ( Hiß. mod. ) II y a eu deux
jéfuites de ce nom, dont l’un, ( Louis) n’eft nullement
connu , quoiqu’un père Champion ait écrit fa v ie ,
publiée en 1694, cinquante-neuf ans après fa mort ,
arrivée en 1035.
L autre, ( Jacques-Philippe ) eft peut-être un peu
trop connu, pour avoir été du confeil du P'. Le Tellier,
& de ce qu’on appelloit la Cabale des Normands.
(Voyc^ l’article du P. D aniel. ) . Il a fait beaucoup
d’opufcules polémiques contre le janfënifme, & un
nouveau Tcflament, qu’il voulut oppofer à celui du
P. Quefnel, comme Pradon , difent les auteurs du
nouveau Dictionnaire hiftorique , oppofoit fes tragédies
à celles de Racine. Mort en 1748.
Un autre Lallemant, (Pierre ) Génovefain , a fait
des livres de piété eftimés des dévots, tels que le
Tcflament fpintuel, la Mort des Jufles, &c. de plus,
Un abrégé de la vie de Sainë-Geneviève ; ôf un
éloge funèbre' du premier préfident Pompone de
Belîievre. Le P. Lallemant mourut en 1673.
L A L L I , Thomas - Arthur , comte de ) Ç Hiß. '
mod. ) lieutenant-général des armées du roi, grand-
croix de l’ordre militaire de St. Louis1 d’une de ces
familles nobles d’Irlande , qui avoiënt fùivi le roi
Jacques II dans fà retraite en France. Il fe diftingua
Èar la valeur, fur-tout a la bataille de Fontenoy. •
)ans la guerre de 1756 , on l’envoya commander
dans l’Inde ; il y eut d’abord quelques fùccès , mais
dans la fuite il perdit Pondichéry ; le parlement de
Pans lui fit fon procès, & par arrêt du 6 mai 1766,
i 1 fut condamné à être décapité ; ce qui fut exécuté. '
''Cet arrêt a été caffé par un arrêt du confeil du 25 mai
1778 ; mais le fond n’efl pas encore jugé ; & il n’eft
pas encore temps pour l’hiftoire , de parler de celte ;
affairé, dans laquelle il y a déjà eu plufieurs autres
jugements divers. Parmi ceux qu’aucun intérêt ne pa- :
roiffoit engager à écrire ni pour ni contre , M. de
Voltaire en France, l’a juftifié ; & voici ce qu’èn
a dit en Angleterre , l’auteur d’une relation des affaires
de l’Inde, depuis 1756 jufqu’en 1783.
« On a encore préfentes à l’eforit les campagnes [
» de Lalli.... „ il eft poifible que Lalli ne connût pas
»bien le local : peut- être avoit - il trop mauvaifë
» opinion des princes du pays , pour tirer parti
» de leur affiftance ; ce qui eft certain, c’eft qu’il fut
M obligé d’agir fur la côte fans efcadre \ & quand il
» voulut pénétrer dans l’intérieur du pays ; les
» alliés refusèrent de le féconder , & fes troupes fe
» mutinèrent, faute de paye. Malgré ces contretemps ,
» de dix batailles qu’il avoit livrées -, il n’en avoir
» perdu qu’une , & on pouvoit bien lui permettre ,
» après avoir gagné neuf batailles1, de fe retirer devant
» des forces fupérieures: -
” Mais Lalli, comme plufieurs autres grands hommes^
» ne dut fà-ruine qu’à la droiture de fes fentiments %
» a fa hauteur, & à la rigueur de fa difcipline. Dès
» le moment qu il débarqua à Pondichéry , il té—
» moigna la plus grande horreur de la vénalité qui
” régnoit ^ autour de lui. Supérieur aux vils artifices
- » de 1 interet, il regardoit avec un mépris 'f arqué ,,
” ceux qui n ‘avoient point d’autre objet. Il avoit ordre
» de,•rechercher les caufes qui avoient appauvri la?
» patrie , & de punir les délinquants. Les maux aux-
» quels il devoit remédier ,. étoient le péculat, la
” défobéiffance , la fourberie , le pillage & la muti-
» nerie..
a Cette commiflron n’étoit certainement pas popuf
” ^ Fe 9 Sc Lalli fe trompa en s’attendant à un accueil
» .gracieux de la part de ceux qui déteftoient cette1
» conquête , & qui penfbient qu’elle leur feroit courir
» des rifques. Il apprit en peu. de temps, à quoi doit
» s’attendre un homme qui veut arracher au méchant
” les dépouillés de l’iniquité : il fe forma auffi-tôt une-
» ligue pour empêcher qu’il ne remplît fa commiflion r
» & ceux, qui auroient du coopérer avec lui au bien
» du fervice , furent les premiers à le fatiguer de
» difficultés, parce qu’ils ne pouvoient éviter leur
» ruine que par la fienne »..
LAL LOUE TTE , (Ambroife) (Hiß. Litt, modlj.
chanoine de Sainte-Opportune à.Paris, auteur d’une
vie du cardinal - Le Camus , évêque de Grenoble
& de divers ouvrées de controverfe , relatifs aux
Proteftants , qu’il avoit fort. à coeur de réunir à
l’églife. Mort en 1724.
LALLUS, f. m. ( Hiß. anc. Mytholog..) nom d’une
divinité des anciens qui étoit invoquée par les nourrices
pour empêcher les enfans de crier , & les faire
dormir. C’eft: ce que prouve un-paffage d’Aufoneî?
" Hic ifle qui natus tibï
Fins flofciilorum Romulïy,
Nutricis inter lemmata
Lalli que fomniferos rnodos
Suefcat peritis fabulis
Simul jocari & difcereo.-
Peut-être auffi n’étoient-ce que des contes ou dés
chaofons qu’on faifoit aux petits enfans pour les faire:
dormir. Voyez Ephemérïdes natur. cùriof.. Centuria V,
& V J . (A .R . )
LAM A , f. m. f terme de Relation ) Les. lamas font
les prêtres des Tartares afiatiques, dans la Tàrtarie
chinoife.
11$ font voeu de célibat, font vêtus d’un habit particulier
, ne îreffent point leurs cheveux , & ne portent
point de penclans d’oreilles? Ils font des prodiges1 par
fa force des enchantemens & de la magie, récitent de
certaines prières en manière de choeurs, font chargés
de rinftruéhon des peuples, & ne fayent.pas lire pour
la plupart, vivent ordinairement en communauté, ont
dès fupérieurs locaux , & au deffus de tous, un fupe-
rieur général qu’on nomme le dalaï-lama.
C’eft-là leur grand pontife., qui leur confère les
idiffèrens ordres, décide feul( & defpotiquement tous
lés points de foi fur lefquels ils peuvent etre divife§,
c’eft , en un mot, le chef abfolu de toute leur hiérarchie;
Il tient le premier rang dans le royaume de Ton-
gut par la vénération qu’on lui porte, qui eft telle que
les princes tartares ne lui parlent qu’à genoux, & que
l’empereur de la Chine reçoit fes ambafladeurs, oL lui
en envoie avec des préfens confiderables. Enfin, il
s’eft fait lui-même, depuis un fiècle , fouverain tem-
’ porel & fpirituel du Tibet, royaume de l’Afie , dont
il eft difficile d’établir les limites.
Il eft regardé comme un dieu dans ces vaftes pays :
l’on vient de toute la Tartarîe, & même de l’îndof-
tan, lui offrir des hommages & des adorations. Il reçoit
toutes ces humiliations de deffus un autel, pofé au plus
haut étage du pagode de la montagne de Pontola ,'ne
fe découvre &. ne fe leve jamais pour perfonne ; il fe
; contente feulement de mettre la main fur la tête de
fes adorateurs pour leur accorder la rémiffion de leurs
péchés.
U confère différens pouvoirs & dignités aux lamas
les plus diftirigués qui l’entourent ; mais dans ce grand
^nombre , il n’en admet que deux cents àu rang de fes
difciples, ou de fes favoris privilégiés ; & ces deux
cents Vivent dans les honneurs & l’opulence, par la
.foule d’adorateurs & de préfens qu’ils reçoivent de
toutes parts.
Lorfque le grand lama vient à mourir, on eft per-
fuadé qu’il renaît dans un autre corps , & -qu’il ne
s agit que de trouver en quel corps il a bien voulu
prendre une nouvelle naiffance; mais la découverte
n’eft pas difficile, çe doit' être, & c’eft toujours dans
le corps d’un jeune lama privilégié qu’on entretient
auprès de lui ; & qu’il a par fa puiffance défigné fon
fucceffeur fecret au moment de fa mort.
. Ces faits abrégés , que nous avons puifés dans les
meilleures fources, doivent fervir à porter nos réflexions
' fur l’étendue des fuperftitions humaines, & c’eft le
fruit le plus utile qu’on puiffe retirer de l’étude de
l’Hiftoire. ) D. J. ) '
LA MARE. V o y e i M a r e .-
‘ ■ LAMBECIUS, (Pierre ) (Hifi. Lut. mod.) fa-
Vant précoce. A dix-neuf ans il avoit , publié de lavantes..
remarques fur Aulugelle ; après avoir étendu
« fes connoiffances en joignant les voyages à l’étude,
il fut profeffeur d’hiftoire à Hambourg fa patrie , puis
■ rééléur du collège de cette ville , il la quitta poùr
quitter une femme avec laquelle il. ne pouvoit vivre.
f | alla .à Rome, où il eut à fe louer de l’accueil &■
1 des bienfaits du pape Alexandre VII j & de la reine
ChrifHne ; il fut enfuite bibliothécaire de l’empereur
à Vienne, où il mourut en 1680. Il étoit né en 1628.
Ses principaux ouvrages font Thiftoire des antiquités
de fa patrie, fous ce titre : Origines Hamburgenfisab
anno 808 , ad annum 1292. Animadverfiones ad Codini
origines Conßantinopolitanas. Commentanorumde biblic-
thecâ Coefarea-Vindobonenfi, lib. 8. Le lavant Fabricius
a publié , en 17 10 , un ouvrage poftnume de Lam-
becius , intitulé : Predromus Hißorice Littcrarien & hcr
Cdlenfe.
LAMBERT , (duc de Spolete ) (Hiß. mod. ) un
de ces tyrans, qui, dans la décadence de la mai fon
Carlovingierine , vers la fin du neuvième fiècle , fe
difputoient l’Italie & l’Empire , parce qu’ils étoient
Italiens , & même la France, parce qu’ils defeen-
doient oii prétendoient defeendre de Charlemagne
par des femmes. Gui , duc de Spolette , père de
Lambert, avoit de même difputé la France à Bérenger,
duc de Frioul ; & étant venu à Rome à main armée ,
“s’y étoit fait couronner empereur &. roi de France.
Gui étoit mort en 894. Lambert fon fils j mourut en
' 898 y d’une chute qu’il fit à la chaffe.
Lambert, ( Saint) ( Hifl.de France') St. Lambert,
évêque de Maëftricht , tué à Liège^, qui n’eteit
qu’un village, & qui eft devenu par cet évènement ,
une ville confidérable. ( Voye% l’article A lpaide , où
Saint Lambert eft mal-à-propos qualifié d’évêque de
Liège. On fixe l’époque de la mort de Saint Lambert
à l’an 708.
Lambert de Schavembourg ou d’A schaffem-
bourg , bénédiélin de l’abbaye d’Hirchfeklen en
1058 , eft auteur d’une chronique eonfultée, du moins
pour la partie qui concerne fe temps où il -vivoit ,
c’eft-à-dire, depuis 105a jufqu’en 1077. D’ailleurs j la
chronique , fuivant l’ufage dé ces vieux écrivains,
remonte à Adam. On la trouve dans le premier volume
r des Ecrivains d’Allemagne, de Piftorius.
Un autre Lambert fut lè premier évêque d’Arras ,
lorfqu’en 1092. , cette églife fe fépaia de celle de
i. Cambray, a laquelle elle étoit depuis long-temps-unie.
Il mourut en T i 15.
On compte parmi les premiers & les plus célèbres
, difciples de Luther , un cordelier diftingué dans fon or-^
dre , nommé François Lambert, natif d’Avigncn , qui
ayant quitté fon cloître & pris une. femmo, s’éteit
retiré à Vittemberg, fous la protection de Luther ck
de l’éleéteur de Saxe \ là il publioit en paix la relation
du martyre de Jean Châtelain, brûlé pour luthéra-
nifme en 152.5 , dans la petite ville de V :e au Pays-
Meffin.. Il dédioit p. François Ier un éloge du Mariage ,.
en lui rendant compte des raifons qui Tavoient déterminé
à fe marier. Ce fut principalement ce Lambert
qui introduifit la réforme dans les états du Landgrave
de Heffe. Il mourut de lapefte en 153,0, à Marpurg ,
où il étoit profeffeur de théologie.: On a de luipru-
fieurs autres écrits de fa feéfe.
Lambert , forrîcmmé le Bègue, parce qu’il rétoit,
eft l ’inftituteur des Béguines des Pays-Bas. Mort en
1177.