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IMPÉRIAL, ( Hifl. mod. ) ce qui appartient à
l’empereur ou à l’empire.
Oh a dit fa majefté impériale , couronne impériale,
armée impériale. Chambre impériale, eft une' cour
fouyeraine établie pour les affaires des états immédiats
de l’empire.
11 y a en Allemagne des, villes impériales.
, Diète impériale, eft l’aflemblée de tous les états de
l’empire.
. Elle fe tient ordinairement à Ratisbonne ; l’empereur
gu fon commiffaire, les électeurs, les princes ecclé-
fiaftiques & féculiers ; les princeffes , les comtes de
l’empire, &. les députés des villes impériales y affilient.
La diète eft divifée en trois collèges,- qui font ceux
des électeurs , dés princes, & des villes. Les électeurs
seuls compofent le premier, les princes, les prélats,
les princeffes & les comtes le fécond ; & les députés
des ville impériales , le troiftéme.
Chaque collège a' fon ' directeur qui propôfe , &
préfide aux délibérations, L’éleéleur de Mayence l’eft
du collège des éleéleurs , l’archevêque de Saltzbôurg &
l’archiduc d’Autriche président à celui des princes ; '
& le député de la ville de Cologne , ou de toute autre
ville impériale ©il fe tient la diète, eft direéieur du
collège des villes.
Dans les diètes impériales, chaque principauté a fa
voix ; mais les prélats, ( c’eft ainfi qu’on appelle les
abbés & prévôts de l’empire ) n’ont que deux v oix ,
&. tous les comtes n’én ont que quatre.
Quand les trois collèges font d’accord , il faut encore
le confentement de l’empereur, & fans cela les
réfolutipns font milles : s’il confentent, on drefle le
reces ou réuiltat des réfolütions , & tout ce qu’il porte
eft une loi , qui oblige tous les états médiats & immédiats
de l’empire. •
IMPRIMERIE de Conflantinople, {Wflturq. ) elle
a' été dreflfée par les foins du grand-vifir Ibrahim baçha,
qui aimoit la paix & les fciences. Il employa tout fon
crédit auprès d’Achmet III, pour former cet établifïe-
ment ; & en ayant eu fa permiffion au commencement
de ce fiècle , il fe fervit d’un hongrois éclairé , &
d’un juif nommé Jones pour diriger l’entréprife. Il fit
fondre toutes fortes de caractères | au nombre de plus
de deux cents m i l l e & l’on commença en 172 7, par
l’impreffion d’un diôionnaire turc, dont on .a Vendu
les exemplaires jufqu’à 30 piaftres. Cette imprimerie-
contient fix pteffes | quatre pour les livres, &. deux
pour les cartes,
La révolution arrivée en 1730 , par là dépofifion du
grand-feigneur, & la mort de fon kifiroui fut làcrifié,
ii?a point détruit cet établiffement, quoiqu’il foit contraire
aux maximes du gouvernement, aux préceptes
de l’alcoran , &. aux intérêts de tant de çopiftes qui
gagnoient leur vie a copier.
On fçait auffi que les juifs ont la liberté d’imprimer
çn Turquie, les livres de leur religion. Ils obtinrent en
ï 376 , d’avoir à Conflantinople une imprimerie pour
pet objet, & dès-lors répandiÿeqt en, Qrient les
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exemplaires de la loi qui y étoient fort peu
C a )
INA , ( Hifl. x£ Anglet. ) un des rois de l’Heptar-
chie ; il alla en pèlerinage'à Rome ; il y bâtit en
-72.6, un collège anglois, & il aftigna pour l’entretien
de ce college , un fol par an for chaque ' maifon
de fon royaume. D ’autres rois de l’Heptarchie étéudirent
dans la fuite ce droit, qui fût nommé le.denier de’
St. Pierre, parce que le payement; s’en faifojt- à Rome
chaque année-, le jour de St. Pierre. Les papes en
firent dans la fuite un tribut que , félon eux , les
Anglois s’étôient obligés de payer à St. Pierre & à fes
fucceflêurs.
INAUGURATION, f f. ( H'fl. mod. ) cérémonie
qu’on fait au facre d’an empereur , d’un roi , d’un
prélat, qu’on appelle ainfi à l’imitation des cérémonies
que faifoient les Romains, quand ils entroient dans le
collège des augures.
- Ce mot vient -du latin inaugurare , qui figmfie dédier
quelque temple , élever quelqu’un au façerdoce, ayant
pris auparavant les augures. DiEl. de Trévoux.
Ce mot eft plus uuté en latin'qu’en francois, où l’on
fè fort de ceux de facre onde couronnement. (A . R .]
INGA ou YN G A , f m. ( Hifl.mod,') nom que les
naturels du Pérou donnoient à leurs rois & aux princes
deleurfang.
La chronique du Pérou rapporte ainfi l’origine des
incas. Le Pérou fut long-temps un théâtre de toutes
fortes de crimes, de guerres , dé diffeiifions & de
défordres les plus abominables , jufqu a | ce qu’enfin
parurent deux frères, dont l’un fe nommoit Mango-
çapâc, dont les Indiens racontent de grandes merveilles.
Il bâtit la ville de Cufco, il fit des loix &
des règlements , & lui. fes defoendants prirent le
nom $mca , qui lignifie roi ou grand fcigneur. Ils devinrent
fi puifîânts qu’ils fe rendirent maîtres de tout
le pays qui s’étend depuis Parto jufqu’au Chili , &
qui comprend 1300 lieues „ & ils le pôflédèrent juf-
qu’aux divifions qui forvinrent entre Guafcar & Ata-
balip.a ; car les Efpagnols en ayant profité , ils fo
rendirent maîtres, deJeurs états , & détruifirenH’empire
des incas.
On ne compte que douze incas, & l’on allure que
les perfonnes les plus considérables du pays portent
encore aujourd’hui ce nom. Mais ce n’eft plus qu’un
titre honorable fans aucune ombre d’autorité , auffi
bien que celui de cacique.
Quant aux anciens incas qui régnèrént avant la
conquête des Efpagnols, leur’ nom, en langue péru-
vienrie , fignifioit proprement & littéralement feigncur
on eitipereur & fang royal. Le roi étoit appeflé capac
inéa, c’eft - à - dire, feigncur par excellence ; la reine
s’abpelloit P allas , & les princes Amplement irictts.
Leurs fùjets avoient pour eux une extrême vénération,
& les regardaient comme les fils du fôleil, & les
croyôiênt infaillibles. Si quelqu’un a voit offenfé le roi
dans la moindre chofo la ville d’où il étoit originaire
ou citoyen , étoit démolie ou ruineë. Loflque les incra
voyageoient, chaque chambre qù ils avoient couche
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I èn route \ étoit aufi-tôt murée, afin y ie perfonne
■ n’y entrât après eux. On en ufoît de meme a l’égard
B des lieux où ils mouroientky on y enfermoit tout
I l’o r , l’urgent , & les autres chofes précieufes qui B .s’y troüvoient au moment de-la mort du prince, &
B î’on bâtilfoit de nouvelles chambres pouf fon foc-
B ; ceffeur.
Les femmes & les domeftiqües du roi défunt
B étoient auffi facrifiés dans les funérailles ; on les brû-
B loit en même temps que fon corps, & fur le même
B bûcher. Voye£ Ihifloire des Incas, par Garc.ilalfo de la
B Vega. (A. R. )
B INCENDIES -, ( caiffe des ) ( Hîfl. mod.) Dans
B plufieurs provinces d’AUehiagne on a imaginé depuis
B quelques années un moyen d’empêcher ou de réparer
B une grande partie du dommage que ^ les incendies
B pouvoient canfer aux particuliers, qui ne font que
B tfôp fouvent ruinés de fond en comble par ces fo-
B cheux accidents. Pour cet effet , dans chaque ville
B la plupart des citoyens forment une efpèce d’alfo—
B ciation autorifée & protégée par le fouverain , en
B vertu de laquelle les alfociés le garantilfent mutuel-
B leméht leurs maifons , &, s’engagènt de les rebâtir à
B frais communs lorfqu’elles ont été confumées. par le
B feu. La maifon de chaque propriétaire eft eftimée à
B fa jufte valeur par. des experts prépofés pour cela ;
B U valeur eft portée fur un regiftre qui demeure dé-
H pôle à l ’hôtel-de-ville, où l’on expédie au proprié-
B taire qui eft entré dans l’affociatiqn , un certificat
B dans lequel -on marque le prix auquel fa maifon a
B été évaluée-; alors le propriétaire eft engagé à payer,
B en cas d’accident , une'fomme proportionnée à l’efti-
B «nation de fa maifon, ce qui forme un fonds deftiné
B à dédommager celui dont la maifon vient -à être
B brûlée.
Dans quelques pays chaque maifon , après avoir
B été eftimée & portée fur le regiftre ,' paye annuelle- •
B ment une fomme marquée, dont on forme le capital
B qui doit forvir au dédommagement des particuliers ;
B mais on regarde cette méthode comme plus fujette
B à inconvénients que la précédente : en effet, elle peut.
B rendre les citoyens moins vigilants par la certitude
B d’être dédommagés, & la modicité^de ce qu’ils payent
B annuellement peut, tenter ceux qui font de mauvaifo
B foi, à mettre- eux-mêmes le feu à leurs maifons, ,au
B lieu que' de la première manière chacun .concourt
B proportionnellement à dédommager celui qui perd fa
B maifon.
Lufage d’afsûrer fos maifons contre lès incendies
B fubfifte auffi en Angleterre ; on peut auffi y faire
B alsûrer fgs meubles & effets ; on a pris dans ces
■ chambres, d’alsûrançes , des précautions très-sûres pour
1 Prévenir le.s abus, la mauvaifo foi des propriétaires
■ les incendies. ( À . R.')
INCOGNITO, adv. ( Gram. & Hifl. mod. ) terme
|| ' purement italien , qui lignifie qu’un homme eft dans
B un lieu , fans vouloir y être connu. Il fe dit particu-
■ fièrement des grands qui entrent dans une ville , &
9 $ui marchent dans les rues fans pompe , fans céré-
Hifloire. Tom. I fL
I N C ï 2 1
inonle-, fans leur tresin ordinaire, & fans lés marques
de leur grandeur.
Les grands en Italie, ont coutume de fe promener
dans' les villes incognito, & ils ne font pas bien-aifes
qu’on les Jalue dans ces occaftons. Ce n’eft pas abfc-
lument qu’ils veuillent qu’on les méconnoiffe, mars
c’eft qu’ils ne veulent point être traités avec les cérémonies
, ni recevoir les honneurs dus à leur rang.
Quand les chevaux des carrofles des princes , des
cardinaux e t des ambafladeurs , n’ont point de houppes
, qu’ils "appellent fioccki , & que les rideaux des
çarroflfes, qu’ils nomment bandinelle , font tirés, ils
font cenfés être incognito , &. l’on n’eft point oblige
de ^arrêter, quand ils paff:nt, ni delesfaluer.
Les cardinaux vont auffi fans calotte rouge , quand
ils veulent être incognito..
Quand des princes voyagent , &. veulent éviter
les formalités & les difcuffions pu cérémonial , ils
gardent ^incognito, 6c prennent un autre nom que
lè ü r titre de fouveraineté ; ainfi, quand le duc de
Lorraine vint en France, il y parut fous le nom du
comte de Blamont. v ( A . R. )
TNCGLAT d r o it p ’ , ( Hifl. mod. ) c’eft ainfi
qu’on nomme en Bohème un droit que le fouverain
accorde aux étrangers qui ne font point nés dans le
royaume , en vertu duquel ils jouiffént des mêmes
prérogatives que les autres citoyens. Ce droit's’appelle
en Pologne, indigenat. Les hommes devant être
regardés comme la plus grande riche fie d’un état, les
princes font intérelfés à les attirer chez eux , & la
qualité d’étranger ne devrait jamais exclure des avantages
d’aucune fociété. (A . R .}
INCONFIDENS , {Hifl. mod.) c’eft ainfi qu’on
nommoit dans les royaumes aEfpagne , de Naples 6&
de Sicile , au commencement de ce fièclè , les perfonnes
peu affeélionnées au gouvernement aéluel, &
foupçonnées d’entretenir une correfpondance illicite
avec la maifon d'Autriche, qui prétendoit à ces couronnes,
& fes parfiiâns. Philippe V , roi d’Efpagne ,
établit dés tribunaux peut rechercher ceux^ qui étoient
dans ces difpofitions ; ils avoient- ordre d- s’afsûrer de
leurs perfonnes, ou de les éloigner du pays. {A. R.}
INCURABLES, f. m. pl. ( Gouvernem.) maifon
fondée peur les pauvres malades dont la guérifon eft
défefpérée.
Ceux qui ^adoptent pas les établiffements perpétuels
fondés pour les fecours paffagers , conviennent
néanmoins de la néceffité des maifons publiques hof-*
.pitalieres , çonfacrées au traitement des malades ; 6t
comme dans la multiplicité des maladies , il y en a
que l’art humain ne peut guérir , & qui font de nature
à devenir contagieufes, ou à iubfifter très-longtemps
Fans détruire la machine, le gouvernement a
cru "neceflaire, dans la plûpart des pays policés,
.d’établir des maifons expreffies pour y recevoir ces
fortes de malades, & leur donner tous les fecours que
diélent les fentiments de la compaffion & de la charité.
Un particulier d’Angleterre a fondé lui feul dans
ce f i è ç l e &. de fon bien, .légitimement acquis par