
contre ces cf rétiens efféminés qui fembloient avoir
oublié leur o igine. ( / — n.
LEDESMA ,.( Aijhonfe ) ( Hiß. Litt. mod. ) poëte
efpagnol , 8c que les Efpagnois appellent le poète
divin, moins pour le mérite de fes poëfies, que pour
le choix de fes fujets, tous tirés de l’Ecriture-Sainte,
Mort en 1623.
Il y a auffi des théologiens efpagnols , jacobins &
jéfuites, de ce nom,
LÉE, ( Nathanaël) ( Hiß. Litt.mod.) poëte dramatique
anglois , dont il reffe onze pièces qui fe jouent
en Angleterre avec fuccès. Addiflbn fa loué. Lee eff
mort fou.
LE FÉVRE. ( Voye^ FèVre. )
LEGER, (Saint) ( Voye^ Ebroin. )
Léger , ( Jean ) ( Hiß. Litt. mod. ) doöeur pro-
teftant, paffeur de l’églife Wallonne à Leyde, eff
autèur d’une Hißoire des Eglifes évangéliques des vallées
de Piémont. 11 étoit né en 1615. Il vivoit en 3665.
LEG IFR A T, f. m. ( Hiß. mod. ) territoire ou dit
trié! fournis à un légiféré ; ce terme eff employé
dans quelques auteurs fuédois. Un roi de Suède ne
pouvoir ^ntrèr autrefois dans un légifrat fans garde ;
on l’accompagnoit auffi en fortant jufque fur la
frontière d’un autre légifrat. Les peuples lui préfen-
toient comme un hommage les fages précautions qu’ils
prenoient pour la confervation de leur liberté.
( A R .}
LE GRAND. ( Voye%_ la* lettre G. )
LE GROS, ( Nicolas ) ( Hiß. Litt. mod. ) chanoine
de R h e im s janfénifte , fort en faveur auprès
de l’archevêque janfénifte Le Tellier ; perfécuté, excommunié
, obligé de fuir .fous l’archevê’que molinifte
Mailly •, courut en Italie ; err Hollande , en Angleterre
,. & fe fixa enfin à Ütrècht, où il fut un des
principaux .foutiens des églifes janféniftes de Hollande.
11 mourut à Rhinfwik , près- d’Utrecht en 1751. Il a
beaucoup écrit : 1®. fur l’Ecriture - Sainte ; 2°. fur
l ’Ufure ; 30. contre la Conftitütion.
LEIBNITZ, ( Godefroy-Guillaume ) ( Hiß. Litt,
mod. ) On connoît, Funiverfalité de ce lavant. On fait
que M. de Fontenelle l’a décompofé pour le louer.
De plufijûrs Hercules, dit-il , Tantiquité n’en a fait
qu’un , & du foul M. Leibnit£ nous ferons plufieurs
lavants; il le compare à ces anciens qui avoient l’adreffé
de mener juîqu’à huit chevaux attelés de front , de
même Leibnit^ mena de front toutes les fciences.
Poëte François, poëte allemand, médiocre fr l’on
veut, mais poëte latin diftingué , il pel croyoit pas.,.
dit M, de Fontenelle, qu’à caufe qu’on fait des vers
latins , on foit en droit de ne point penfer: 8c de ne
dire que ce que les anciens ont dit. Sa poëfie eff pleine
de cnofes, 8c M. de Fontenelle lui trouve la. force
de Lucain, quand celui-ci ne fait point trop d’efforts..
Le chef-d’oeuvre de Leibnitç dans ce genre , eff fort
poëme fur la mort du duc Jean-Frédéric de Brunfwick r
io n protedeur ; c’eft, félon M, de fontenelle, un des
j plus beaux monuments de la poëfie latine moderne?
SonTraité ,fous le nom fuppofé de George Vlicovius,
traité dont l’objet étoit d’engager la république de
Pologne à élire pour roi 7 Philippe Guillaume de*
Neubourg, comte palatin, lorfque Jean Cafimir eut
abdiqué la couronne en 1668 ; fon livre intitulé t
Cefarini Fuflenehi de jure fuprematus ac legationis prin-
cïpum Germanice , for le cérémonial qu’on devoit observer
aux conférences de Nimégue , à l’égard des-
princes libres de l’Empire , qui n’etoient pas éleéfours \
fon Codex juris gentïum diplomaticus, ÔC. le fuppîé—
ment intitulé : Mantijfa çodicis juris. gentium diplo-
maùci-; fes travaux for l’hiftoire & les niftoriens de
la maiion de Brunfwick ; fa difl'ertation fur l'origine
des François, tous ces grands monuments hifforiques
le placeraient au premier rang même parmi-les fa-
vants qui n’ont été favants qu’en hiftoire.
Il n’obtiendrait pas un rang moins honorable parmi
les qnrifeonfoltes. Ses titres dans ce genre font fa thèfe
de Ça f bus perplexis in jure ; SpecimenEncyclopédies
in jure j Caialogus defideratorum in jure , Corpons juris
reçoncinnandi ratio.
Phyficien , il dédia en. 16 71, à vingt-cinq ans , à-.
l’Académie des Sciences de Paris , le Theoria mMÙs
abflraBi-, & à la Société Royale de Londresle 7heonct
motus concreti, deux Traités qui forment une phyfique
générale complette. Il eff l’inventeur d’une multitude
' de machines utiles .en divers genres.
« Il feroit inutile de dire que Leibnit£ étoit un
» mathématicien du .premier ordre ; c’eff par là qu’il
» eff le plus généralement connu «.
Sur i’hiftoire du calcul différentiel ou des infiniment
petits 8c for l’efpèce de procès qu’elle fit naître entre les
pàrtifans de Newton 6t. ceux.de Leibnit£, entre l’Angleterre
6c l’Allemagne, (Voye£ les articles Newton
& Bernoulli. " ■
Leibnit« étoit métaphyficien ; 6t c*etoit,. dit M. dé
Fontenelle , une chofe prefque impoffible .qu’il ne .le.
fût pas ; il avoit l’efprit trop univerfel , non feulement
parce qu’il alloit à tout, mais encorç parce qu’il fai-
fiffoit dans tout, les principes les plus élevés 6t les
plus généraux, ce qui eff le, caraéïère de là métaphy*
fique. Son fyffême de l’Opthnifme §t fon harmonie
préétablie font célèbresï '
Enfin il étoit théologien , témoins fa Théodicée,
fon Traité de la tolérance des Religions , contre Pé-
liffon, d’abord proteffant perfécuté , enfuite catholique
perfécuteur ; témoiruencare fon ouvrage intitulé r.
Sacrofanlla Trinitas per nova inventa logica defenfa. .
Leibnit^ avoit conçu Te projet d’une langue philc-
fophique & univerfelle ; il- méditoit un alphabet h des-
penfées humaines. Toujours, quelque ehofe de grand.,
de vaff é ,, de philofophique dans toutes fes idées.
Il étoit né à Leipfick.le 23 j.uin 1640; fon père-
étoit profeffeur 6c greffier de Tuniverfité de cette ville,
Leibnit7 étoit luthérien, ce qui ne l’a pas empêché de
réfuter l ’hiftoire de la papefle Jeanne, 6c de dire que
le pape étoit le chef fpirituel , 6c l’empereur le, chef
temporel de l’églife. Un jour paffant par mer dans une
petite barque foui 6c fans fuite , de Vçnifo dans k
Ferme* , il s’éleva «neviolente temr êfe. Malheur en
p a r e i l cas aux hérétiques, en pays luperitiLicux , l allemand
fut fofpea, on jugea qu’il et oit fotherien , par
confé.quent il é.oit la caule de la tempete :
Vetabo, qui Cereris facrum,
Vulgarit arearnz, fub iifdem
Sit trabibus , fragilemque mecum
Solvat phafelum.
Le pilote, qui croyoit n’être pas entendu d'un allemand,
propofa de le jetter à la mer , en conformant
néanmoins fes hardes & fon argent. M. Leibnitr.,.
fans paroître l’entendre , tire un chapelet de la
poche, 6c commence à le réciter avec dévotion.
Quo gemitu couver f i animj , comprejfus & omnis
lnipetus.
Il ne fut plus queftion de le jetter à la mer. Voyef
à l’article D escartes, une aventure à-peu-près
femblable , où celui-ci montra moins d’adrefle 6c plus
de courage. # *
A Nuremberg, Leibnitç trompa des alcbymiftes ,
en samufant à compofer avec les expreffions les plus
obfcurcs de l’aîchymie, une lettre abfoiument inintel-
bgible, qui n’en reffemblant que mieux au ft}rle de
ces meffieurs, le fit prendre pour un adepte ; ils le
reçurent avec honneur dans leur laboratoire ; 6c puif-
qu’il favoit fi bien employer , quafnd il le vouloit,
l’art de l’inintelligibilité, ils'le chargèrent parmi eux ,
des fonéfions de fecrétaire.
En 1668 , l’éledeur de Mayence le fit confoiller
de la chambre de revifion de fa chancellerie.
En 1696, léleéleur d’Hanovre le fit fon confoiller
de juffice privé. Le Czar Pierre-le-Grand lui donna
dans la fuite, le même titre.
"En 1699 , il fut mis à la tête des affociés étrangers
de l’Académie des Sciences de Paris. En 1700 , l’Académie
des Sciences de Berlin fut établie fur le plan
qu’il avoit tracé ; 6c en 17 10, parut un volume de*
cette Académie, fous le titre de Mifccllatiea Beroli-
' nenfia, où M. Leibnit£ paroît, dit M. de Fontenelle, fous
toutes fes différentès formes d’hiftorien, d’antiquaire,,
d’étymologiff e , ; de phyficien, de mathématicien , 6cc.
Le roi d’Angleterre , électeur d’Hanovre, l’appelloit
fon DiHionnaire vivant.
En 171 t , leczar, dans le cours de fes voyages
le v i t , le confolta, l’honora ; u le fage étoit précifé-
» ment tel que le monarque méritoit de le trouver jj.
Il eut la plus grande part à la civilifation .dè la Ruffie
6c à l’introduâion des fciences dans ce pays. 11 mourut
le 14 novembre 17 19 , cle la goutte, à laquelle il
étoit fort palet: H ne vivoit que d’un peu de lait
mais il faifoit un grand fouper , for lequel il fe couchoit
a une heure ou, deux apres m'nuit- Nous obfervons
ce régime , parce qu’il neft pas ordinaire aux gens de
lettres. Nous ignorons quelle influence il a- pu avoir
fur la durée de fa v ie , qui a été de foixante 6c dix
ans, ou qui u’a été que de foixante & dix ans,-
LEICH, ( Jean-Henri) (Hiß. Lut. mod. ) , pro- .
fefïeur d’humanités 6c d'éloquence a Leipiick , eu
auteur d’un ouvrage intitulé: de origine & incrément/s
Typographien Lipfunfis ; d’une hiffofie, latine auffi, de
Conffantin Porphyrogénète ; d’un Traité qm ß peur
titre : de D/ptyc/s veterum & de piptyco emin. card.
Quirini ; d’un autre , intitulé: Diatribe in P nota bï-
bliothecatn. Il travaillok au Journal de Lcipfick. Il
mourut en vf^o. -
LEIDRADE, ( Hiß. Litt, mod. ) archevêque de
Lÿon , bibliothécaire- de Charlemagne. Baluze a donné
une édition de fes oeuvres avec celles d’Agobard,
Charlemagne qui attiroit de toutes parts les favants a
fa cour , l’avoit fat venir du Norique, c’eft-à-dire ,
de l’Aütriche.
LEIGH , ( Edouard 6c Charles ) ( Hiß. Litt. mod. )
favants anglois ; Edouard* avoit une grande connoif-
fance des fan^ues ; il a beaucoup écrit fur la Bible.
On a de lui entr’autrbs ouvrages , fous le titré de
Critica Sacra,un Dictionnaire hébreu; un Diéfionnaire
grec ; 6c un T ra ité e la liai fon qui fe trouve naturelle*
ment entre la Religion & la Littérature. Cela vaut
mieux que de s’attacher, comme tant d ignorants qui
ont leurs raifons pour en ufer amfi, à mettre toujours
en oppofition la religion 6c les lettres-, Edouard
Leigh mourut en 1672.
Charles Leigh eff auteur d’une Hiftoire naturelle ,•
écrite en anglois, 6c qui efteftimee.
LELA. , en langue turque ffgnifie dame , ( Hiß.,
mod. ) ce nom fe donne aux .grandes dames dans
l’Afrique ; 6c c’eft affez. le titre d’honneur cu’on y
donne à la bienheureufe Vierge mere de Jefes-
I Chrift , pour laquelle les Maltométans ont beaucoup
de vénération, auffï-bien que- pour fon fils r e’tft la
remarque de Diégo de Torrez, Us appellent, dit-
il , parlant des Maures, notre foîgneuf Jefos-Chrift
adena Ira, ou fidiia Ica, c’eft-à-dire notre feigneur
Je fus 6c la fainte Vierge, Ida Marhtn , c’eft-àdire
la dame Marie. Ricaud , de l’empire Ottomané
ÇA. R.)
LE LAN D, ( Jean ) ( Hiß. Litt, mod.) anglois ;
-auteur d’un Traité des Ecrivains-de la Grande Bretagne »
d’un recueil intitulé : de rebus Britannicis colleftanea ;
d’un Itinéraire d’Angleterre. Ses ouvrages manuferits
font d’ail’eurs confervés dans la bibliothèque Bod-
leïehrie. Il mourut fou en 1552 , de chagrin de ce*
qu’une forte penfion que lui avoit donnée Henri V III,
& dont* il vivoit, ne lui étoit pas payée.
LÊMERY , (Nicolas 6c Louis j {Hiß. Lut. mod. }
t.o. Nicolas Lérnery , hé à Rouen le 17 novembre 1645»
de Julien Lérnery , procureur au parlement de Normandie
,. a é’é parmi nôus le créateur1 dé la chimie.
Il etcit dè fon temps le foui qui poffédât ce qu’on
appelfoit. alors le magiftère de Bifmut ; c’eft le blanc
dEfpagne ; les Rohaut, les Bernier , les Auzout 7les
P^egis ÿ les Tournefort ,, 6cc. étoient au nombre de
fes auditeurs. Prefque toute l’Europe a appris de lui la
chimie ;Ja plupart des grands elumiftes François ou-
étrangers r lui- ont rendu hommage de leur favoù^