chef les troupes étrangères de la garde de l’empereur
; &. fon vrai nom, dit M. Fleury, étoit mégahc-
tairiaque. ( D. J. )
MEGASTHENE, (Lift. Litt. anc.) hiftorien grec
-qui vivoit environ trois fiècles avahtjefus Chrifl, avoit
..compofé une HïÇloïn des Indes, qui eft citée par les
anciens, mais qui eft perdue; celle que nous avons
.fous fon nom , eft une fuppofition d’Annius de
.Viteibe,
MEGE, ( dom A ntoine-Jofeph ) ( Lift. Litt. mod. )
bénédiClin de la congrégation de Saint Maur , auteur,
d’une vie de St. Benoît , & d’un Commentaire fur fa
Règle. Mort en 1691.
MÈGELLE, f. f. ( Lift. mod. ) ç’eft l’affcmblée des
grands feigneurs à la cour de Perfe, foit. que le fophi les
.appelle pour des choies de cérémonie, foit qu’il ait
' befoin de leur confeil dans des affaires importantes
& fecrettes. Les mégclks ont été de tous les tems impénétrables.
( A. R . )
MEHEGÀN , ( Guillaume-Alexandre de ) ( Lift.
Litt. mod. ) naquit en 1721 ,dans les Cevennes, d’une
famille originaire d’Irlande. Le phlegme anglican étoit
réchauffé chez lui, par le feu de nos provinces méridionales.
II fut long - temps connu fous le nom de
l’abbé de Mehegan, mais il avoit fini par fe marier. Il
êfï l’auteur des ouvrages' fùivans : l’origine des Guèbres
ou la Religion naturelle m.fe en.aClion ; Confédérations
furies révolutions des Arts ; Pièces fugitives en vers ;
'Mémoires de la màrquife de Terville ; Lettres d’Af-
pafie ; l’origine , les progrès & la décadence 4 e
d’idolâtrie ; tableau de l’Riftoire moderne. Il étoit
en train de faire fa réputadon littéraire , lorfqu’il mou-
Tut très-promptement le 23 . janvier 1766. Il devoit
dîner le lendemain , avec’ plufieurs gens c>- lettres,
qui , for la fci de tout l’efprit dont les ouvrages pa-
roiffoient étinceler, & de la haine que les folliculaires,
ennemis de tous les talents , paroiffoient lui avoir
vouée , défiroient de le connoître. 11 faut convenir que
fes ouvragés qui âvoient féduit d’abord par l’éclat peut-
être trop ioutenu du ftyle, font aujourd’hui prefque
publiés ; c’eft que l’efprit ne foffit pas, c’efl qu’il faut
fur-tout du naturel un tour heureux d’imagination
-pour imprimer aux ouvrages un. cara.Clèré de vie ; il
•faut, non une philosophie de feCle , mais une philo-
iophie qui appartienne à l’auteur , qui attelle qu’il
a penfe fenti, & non pas répété.
ME HERCULES > ( Eifi. anc.) jurement des
diommes par riei pule : mé Hercules, eft la même chofè
que rta me Hercules juvct. Lés femmes ne juroient point
par Hercule; ce diéii ne leur étoit point propice ; une
"femme lui avoit refufé un verre d’eau , lorfqu il avoit
jfbif ; les artifices d’tine femme lui coûtèrent la vie ; c’é-
toit le dieu de la force, & les femmes font foibles. On
’fit dans les premiers fiècles de FEglife un crime aux
Chrétiens de jurer par Hercule. [A . R.)
MEIBOMIUS , ( Lift. Litt. mod. ) Quatre fçavgns
ont fait connoitre ce nom:
z°.Henri, médecin de Helmftadt, mort en 1625,
que fon petit-fils a placé parmi lés rerum Germant
carum fcriptores.
20. Jean-Henri , fils de l’un , père de l’autre ,
auffi médecin, d’abord à Helmftadt , enfuite à Lubeck
, a découvert des vaiffeaux dirigés vers les
paupières, qui fe nomment de fon nom , les Conduits
deMeïbomius. Son ouvrage fur cette matière’ , a pour
titre '. de fluxu humorum Oculorum. On connoît fon
traité de ufu flagwrum in re Medicâ & Venereâ. Il y a
a u fit de lui un traité de Cerevifiis, & une Vie.de
Mécène. Mort vers 167.0.
3°. Henri -, fils du précédent, petit-fils du premier,
eft fur-tout connu par' le recueil dont-nous avons
parlé : rerum Gertnamcaruîn Scriptöres. On a, auffi
de lui un ouvrage intitulé . ad Saxoma, inferioris
hifioriarn introduElio. Chronicon JBergenfe.Valentini Hen-
rici Voglcri introduâiio univerfalis ïn.notldam cujuft-
cumque generis bonorum feriptorum ; ce n’eft qu’une
édition, ma:s Mcibomius l’a enrichie1 de favantes notes;
"en fin , on a de lui des differtations de Médecine , &c.
Né à Lubeck en 1638 , mort en 1700. Il avoit beau-1-
. coup ôc utilement-voyagé dans toute l'Europe.
40. Marc , de la même famille. Il avoit dédié à
la reine Chriftine , un recueil des auteurs qui ont
écrit fur la mufique des anciens. Bourdelot, medéçin’,
favori & bouffon de Ghriftine, lui donna l’idée d’un
divertiffement où Mcibomius chanterôit un air dè
mufi ue ancienne, & N an dé , au fon de fa voix*,
danferoit des danfes grecques ; il ne vouloit que rendre
ridicule Mcibomius &Naudé, il y 1 éuffit. Meibomuïs
prit mal la plaifanterie ; il maltraita fort Bourd.-lot, lui
meurtrit le .yjfage à coups de poing , &. s?è n fù it dè
la cour de Suède. On a de lui un traité de Fabricâ
Triremium ; une édition des anciens Mythologues grecs.
Il prétendit corriger l’exemplaire hébreu de lâ Bible
qui , filon lui, étoit, plein de faute. Son ouvrage fur
ce, fojet , a pour titre : Davidis pfalmi & totidem
facra feriptura veteris Teflamcntï capita....reftituta,
MËILLER AIE qu MEILLERAYE, (la) ( Voye%
Porte ( l a ).
MEINGRE. ( Le ) ( Voye^ Boxjçicaut.)
MEKKIEMES , ( Lift, mod.') nom que Es Turcs
donnent à une falle d’audience; oùjes çaufesfe plaident
& fe décident. Il y a à Conftantinople plus de .vingt
de .ces mekkicmes. [A . R .)
MELA. ( Ecye^ Pomponiüs Mêla. )
MELANCTHÔN, ( Philippe ) ( Lift, du Luther, )
Leyrai nom de Mèlanchton eft Schwartserdt, qui figni-
fie, en allemand, terre noir§ , comme Mèlanchton le
fignifie en grec. Mèlanchton étoit le difciple &fle coo-
péràteur de Luther, mais auffi doux ; auffi modéré
que fon maître étoit altier & violent ; il avoit beaucoup
à fouffrir des emportements , des fureurs & dés
caprices de Luther ; il tâçhoit toujours vainement,
d’adoucir cet homme fougueux, & de concilier tous
les chefs de la réforme, qu’il voyoit avec douleur,
auffi divifés entr’eux & auffi ennemis les uns dès
autres qu’ils l’étoient des Catholiques. Quand la Sors
bonnô eut condamné Luther, Mèlanchton fit l’a i > 1
logie de fon ami , il fallut qu'il confentît^ de traiter
la cenfure de la Sorbonne, de décret furieux Si les
do&eurs de théologaftres , dans le titré même de
fon ouvrage, adverjusfuiiofum Parifienftiun thco.lo-
‘'gaftrorum dscre/um f apclôgia pro Luthero. Cette apologie
, corhpôfée fous les yeux de Luther & tente
abîmée de ion efprit, ne. le contenta pas encore ,
parce que Müanchion y- avoit laiffé quelques' traits
■ jle fa modération naturelle , te if avoit pas pu fe
-monter par-tout au ton de Luther. Florimond de
Rémond & le P. Maimboùrg, catholiques , à qui le
zèle ne permet pas toujours • de S’afsurer des faits
qu’ils avancent, prétendent que Mêlanchion- fe "laiffa
Lcduire par l’idée de la néceifité du travail manuel
que Carloftad’t fondoit - fur ces paroles de la Genèfe :
tu mangeras ton ■ pain. d la Jueur de ton corps ,* &
qu’en conféquence il iè fit garçon boulanger, tandis,
'que Càrloftadt alla labourer la terre ; mais le fait ,
du moins en ce qui concerne Mèlanchton, eft nie par
les Proteftants. ( Voyeç l’article C arlostad. )
‘ " Ce fut Mèlanchton qui fut chargé de dreffer la
çonfeffion luthérienne d’Ausbourg, - de concert avec
‘ Luther : ce concert ne fut pas fans diffonnances;
Xuther vouloit pouffer tout à l’pxcès , Mèlanchton
•vouloit tout adoucir ; on faifoit, on défaifoit à tout
•moment quelque, article de foi. Il falloit, dit Mélanchton
, les accommoder à l’occajîon ...... Je changeais
tous les jours & rechar g ois quelque chofe , <5* f en
aurais changé beaucoup davantage, f i nos compagnons
nous .l’avoient permis. Lss lettres de Mèlanchton ne ’
parlent que de fes inquiétudes pendant tout ce temps-là.
Luther le défoloit par fes hauteurs, leffrayoit par
fes emportements ; il entroit quelquétois contre Mè- 1
' lanchton dans une fi violente colère, qu’il ne voulait .
pas lire fes lettrés , &. renvoyoit les mtffagers fans ré-
ponfe. Mèlanchton 3 toujours docile & p-ti.nt , gé-
miffoit , cédoit &. changeoit. Il parvint enfin à mettre
cette confeffion d’Ausbourg en état d’obtenir le
fùffrage de Luther. Le grand maître prononça' ces
grands mots : elle me plaît infiniment , je n y puis
rien changer ni corriger. il fait pourtant quelques petits
. reproches , il infioue qu’il ne veut pas faire de corrections
, parce qu’elles trançheroient trop avec la timide
circonfpeéïicn qui préfide à tout l’ouvrage : je nejçais
point y ditril, procéder avec cette molle délicateffe. En
effet, depuis ce temps , les Luthériens, déjà lèparés
des Ànabapiiftes & des' Sacramentaires , parurent
encore fe fubdivifer en deux efpèces de feéles , de
' Luthériens purs & de Luthériens mitigés ; & le mo-
defte Mélahchton , qui n’ambitionnoit point d’autre
honneur que celui d’être le premier & le plus fidèle
des difciples de Luther, fe trouva malgré lui , érigé
en chef des Luthériens relâchés ; mais cette différence
étant plus dans les caractères que dans la foi, ne fut
apperçue que par des yeux intéreffés , &. ne forma
point doux feétes fonfiblement féoarées.
La confeffion d’Ausbourg fut .preferitée à l’empereur
le a 3 juin 1530. Elle fut réfutée par les Saeramenta’res
d’un côté, par les Catholiques de l’autre ; ceue dermère
réfutation fut faite par ordre de l’empereur.
Mèlanchton y répondit; fa réponfe eft ce qu’on
appelle l’Apologie de la confcjfion u Âusbourg, p èce
devenue iijfépaiable de cc-ue conft.fiion , dont elle Lit-
comme le fupplément. li fit a fit la cxalure de \'intérim
M Gia; les-Quint en 1548. Ri eh lAft coin;a-
rable aux agitations , aux douîeu.s qu’éprouva Aie-
lanchton, lcrfqn’il v t la rcloune, après avoir étabâ
pour principe : Cjit’cn j.c prend.oit jamais les armes
pour, la dérenfe de l Ev. ngile, ce qu’il falloit tout
fouffrir plutôt que d’armer pour cette caufe , fornu r
des ligues & prendre Es armes. Touus Es lettres
pre-entent le tableau (.’une anu déciiiréç ; il pieuroit ,
il exculv i: Luther, il acxufott le malheur des t mus y
il parloit pour s’étourdir , d app-ed.Oit des ccnfoEtions
qui .le fuyoient, il verfoit' dts larmes amères dans le
fein de fes amis. On le voit faire de vains efforts-
pour fe raffurer , pour exeufor la guerre que fon coeur
condamnoit, pour jufliaer Luther qu’il s’obft noit à
aimer. Quand il ne pouvoir s’empêcher de le condamner
, c’étoit toujours fans le nommer. Je ne vois,
d.foit-il , que tyrannie de, la part des papilles ou des
autres.... je. reconnois combien certaines gens ont tort.
Il lui avoit donné le beau,nom de Périclès; & quand
il lui arrivoit de le condamner même nommément,
il ne le comparoit qua des héros :• Luther avoit, difoit-
i l , la colère d’Achille, les emportements d’un Hercule,-
d’un Philo £lète , d’un Mari us; mais il en revenoit
toujours, à trouver_quelque chcfo d’extraordinaire & de
prophétique dant cet homme 9 & fur tous les excès &
Les contradiCiions dé la réforme, il en revenoit. toujours
à prier Dieu ; c’étoit toujours aux- pieds- de Dien-
que cette ame (impie & droite venoit c.épofer fes dou-
loureufès agitations.- Mêla*cl.ton , au milieu de tous
ces mouvementsétant allé voir fa-mère , femme
fimple & dévote , la trouva fort émue dés difputcs
de religion qui trcuLloient alors 1-Allemagne, &. fort
incertaine de ce qu’elle de,voit croire elle lui lécha fes
prières peur, fçavoir s’il, n’y trouver©« rien de condamnable.
« Votre foi & vos prières font très-bonnes, lui
répondit Mèlanchton, n’y changez rien , & laiiTez -
v difputer Es doètems ».
Mèlanchton , avec beaucoup d’efprit &. de lumiè^èÿ
pour fon nècîe , étoit fenfibîe , par conféquepv foible :•
cette foibleffe allcit juftu’à croire aux prodiges , aux
prédiClions , à l’aftrologie, dans »m fièci« qui çroyoit
à tout cela. On lui avoit préüit un naufrage for la
Mer Baltique & fur la Mer du Nord ; & pour ne
xpus s’embarquer fur ces- deux mers , Mdanchton fe
refufoit à des proie y tes qui l’appelloient en Danemarck
en Angleterre ; car , en croyant que ccs prédictions
s’apcomp'iroient infailliblement, oir faifoit tout
pour les démentir. Il avoit thé l’horofcope de (à fille-,
& un horrible afpeCl de Mars le faifoit trembler pour
elle ; detviftes conjonctions des aftres& la flamme d’une
comète extrêmement feptentrionale, ne l’effravo.ent
pas moins; dans le temps des conférence d’Ausbou-g,
ii fe coufoloit de la lenteur avec laquelle on y pro^
cédoit-, parce que vers l automne, les aftrss devoimi
être plus propices aux dïfvmss ccckfiaft qjies. Tel étoit