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il ninftrmlbït pas : il y a cependant de l’inftru&ion
à prendre jdans les livres. Son hifioire Civile , Ecclè-
fia fti que 6* Littéraire de la ville de Nîmes , en 7
volumes i/2-40. , eft un monument d’érudition , mais
de prolixité : -
Je veux mourir, fi , pour tout l’or du monde,
Je voudrois être aufli lavant que vous.
On a encore de M. Ménard un ouvrage intitulé,
moeurs & ufages des Grecs , même un Roman ( les
amours de Çallifthène Ôc BAriftcclie ) dont l’objet
eft de .peindre ces mêmes moeurs. Il a donné de
plus un recueil de pièces fugitives pour fervir à
l ’hiftoire de France, en 3 volumes in-40. ; M. Ménard
vécut & mourut pauvre. fi mourut en 1767.
MENARDAIE , ( la ) ( Hiß. Litt. mod. ) on fe
fait un nom par le fanatiime ôc la luperftition , mais
c ’eft le nom d’Eroftrate. Ce la Menardaie, Prêtre ôc
dévot imbécille, ofa , dans le milieu du dix-huitième
fiècle , fans aucun intérêt , fans aucun à propos &
uniquement par un délire de fuperftition , vouloir
perluader que le curé de Loudun, Urbain Grandier,
étoit véritablement Magicien, ôc les Religieufes de
Loudun véritablement pofledées.
MESNARDIERE ou RENARDIERE, ( Hippo-
lyte-Jules Pilet de la ) ( Hift. Litt, mod, ) celui-ci a
encore pris la défenfe de la pofïeffion des Religieu-
fes de Loudun, ôc ce ne fut point par luperftition,
mais par BaffelTe, il vouloit faire là cour au Cardinal
de Richelieu ; un Médecin Eçoffois, nommé
Duncan, avoit écrit pour prouver que cette prétendue
pofleffion n’étoit qu’un dérangement de cerveau
produit par la mélancolie. Cette opinion, qui
jnettoit dans tout Ion jour l’innocence d'Urbain
Grandier ( Voyc^ Grandier, ) la lâche iniquité
de fes Juges, & la barbare vengeance du Cardinal,
déplaifoit fort à celui-ci ; la Menardiçre vint à fon
fecours ôc oppofa un Médecin (car il l’étoit) à un
Médecin. Il fit un traité de la mélancolie exprès pour
réfuter Duncan , le traité flatta le Cardinal, qui prit
la Menardiçre pour Médecin ôc le fit Maître d’Hôtel
du Roi. Sa converfàtion avoit de l’éclat, il plut
à la cour, il fit de mauvaifes Poë’fies, de mauvaifes
traductions , une poétique qu’il commença par l’ordre
du Cardinal , ôc qu’il n’acheva pas parce que
le cardinal mourut. Il fut de l'académie françoife ,
parce qu’il parloir bien ; ( on ne devroif en être
que quand on écrit bien ). Il n'en fut pas cependant
du temps du Cardinal ; il ne fut reçu qu’en 165 5 ; il
mourut en 1.663..
MENASSEH-BEN-ISRAEL, ( Hiß. Litt. mçd,)
célèbre Rabbin, né en Portugal Ôc mort .à Middel-
bourg vers le milieu fiu dix-fepti£me fiècle, auteur
du Conciliator, ouvrage où il concilié les paflages de
l’écriture qui femblent fe contredite d’un traité de
rcfurreâione mortjiorum , d’un autre, de term'mo vîtes. :
Thomas Pocock a écrit fa vie en Anglois.
MENCKE, MENCKENIUS (Louis-Othon^) (Hiß.
Lût.mod»') premier auteur du Journal de Leipfick,
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avoit été cinq fois reéleur de l’uiïiveijiié, & fept fois
doyen de la faculté de Phijofophie de cette ville.
On a . Hé lui un traité intitulé : Micropolitia, feu
■ refpublica in microcofmo confpic-ua, ôc un autre inti-
tmé : fifs Majefiatis circà venationem, droit dont on
ne peut ufer avec trop de réferve & d’indulgence ;
a, Oldembourg en 1644, mort-en 1707.
Njeàn Burchard , fbn fils, & Frédéric Othon fon
petit-fils., continuèrent J’un après l’autre le Journal
de Leipfick. Jean Burchard fût de l’Académie de
Berlin & de la fbciété royale de Londres, hiftorio-
graphe ôc confeiller Aulique de Frédéric-Augufte de
Saxe Roi de Pologne. Il mourut en 1732, il étoit
ne en 1674. On a de lui ; feriptores rervm Germant
carum , fpeciatim Saxonicarum , 3 vol. in-folio ;
deux difcours latins , traduits eh diverfes langues ,
fur la charlatanerie des favans , ÔCc.
MENDAJORS, (pierre des Ours de ) ( Hiß.
Litt, mod.') gentilhomme Languedocien, ne en 1679
à Alais, fut reçu en 1712, à l’Académie des InL
criptions ôc Belles-Lettres, dans le recueil de laquelle
on trouve plufieurs Mémoires de lui , qui roulent
principalement fur des points de la géographie
ancienne", tels que la pofition du camp à*Annibal le
long des bords du Rhône ; les limites de la Flandre,
de la Gothie , c. On a de lui encore., hors de ce
recueil, Y hifioire de la Gaule Narbonnoije, Il paffa en
.1715 à la vétérance dans l’Académie, ôc retourna
dans la-patrie, où il eft toujours fi doux de retourner.
Il y mourut le 13 Novembre 1747.
MENDEZ-PINTO, ( Ferdinand ) ( Hiß. rhodf)
Portugais, dabord laquais, puis foldat, pris plufieurs
fois, vendu feize fois, treize fois elclave, a donné
une relation rare ôc curieufe de fes voyages, publiée
à Lisbonne en 1614 , traduite de Portugais en Français
par un gentilhomme Portugais , nommé Bernard
Figuier. Cette traduction a été imprimée à
Paris en 1645. La relation de Mendeç-Pinto offre
un grand nombre de particularités remarquables fur
la géographie, l’hiftoire Ôc les moeurs de la Chine
du. Japon 6c des divers royaumes fitués entre l’Inde
& la Chine, tels que Pégâ:., Siam, Achem , Java,
&.c. M. de Surgy en refterrant cette relation £c n’en
prenant que ce qu’il y a de plus curieux, en a
formé une hiftoire intéreffante qu’il a fait imprimer
dans l'ouvrage intitulé; les vicijjitudes de la fortune.
MENDOZA , ( Hiß, d’Efp-. ) grande maifon
d’Efpagne^ qui a produit plufieurs nomipes célébrés.
i°. Deux Cardinaux, hommes d’état ôc hommes
de lettres; l’unJôus Ferdinand Si Ifabelle, l’autre
fous Charles Quint ; le premier ( Pierre Gonzales de
Mendoza) Archevêque de Séville, puis de Tolède,
mort en 140.5 ; le fécond ( François de Mendoza )
Evêque de Burgos, mort en 1566.
2°, Diego-Hurtado, comte de Tendilla > utile au
même Charle-Quint dans les négociations 6c dans
les armes, Ambafïadeur à T rente , y protefta de
nullité contre le concile :en 1548. On lui attribue
la première partie des aventures de‘ Laçarille de
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Tomes \ fa bibliothèque, très-riche en mariuferits, eft
fondue dans celle de l’Efcurial. Mort vers l’an 1575-
30. Antoine Hurtado, quivivoit fous Phil-ippe-IV,
a laifle des Comédies Efpagnoles.,
40. Ferdinandhomme très-favant dans les langues
& dans le-droit,- a- fourni aux favans un trifte exemple
du danger de l’excès dans le travail. Son application
à l’étude le rendit fou. Il vivoit dans le feizième
fiècle. Cette maifon a produit aufli des hommes
célèbres poûf des fervices d’un autre genre.
50. Pierre Gonzales Hurtado de Mencloza, Grand
Maître de la maifon du Roi" d’Efpagne , Jean I. Il
fut tué à- la bataille d’Albujarrota le 14* Août 1385 ,
en tirant* le Roi du danger où il fuccomba.
6°. Diégue Hurtado de Mendoza r fon fils, fut Amiral
de Caftille.
7°. Un autre Diégue Hurtado de Mendoza, petit-
fils dé celui-ci,- fut créé duc de l’Infantado en- 1475.-
8°. ôc 9°. Pierre ôc Jean de Mehdoza, frères, l’un
chevalier de l’ordre de S. Jacques r l’autre de S.
Jean de Jérufalem , tués dans une expédition en
Angleterre.-
10®. Bernardin* de Mendoza r tué à la bataille de
Saint-Quentin en 1357.
ii° . Inigo Lopez , tué à la même bataille.
12°. Emmanuel-Gomez-Manri que de Mendoza-
Sarntiento- delos Cobos 6c Luna,-tué le 21 Juillet 1668.
en Sardaigne où* il étoit Viceroi.
13.0. Laurent de Mendoza , mort en 1578-, dans
une expédition en Angleterre.-
14E. Jean de Mendoza , tué dans la guerre de
Grenade.
‘ ' 15 R Rodrigo de Mendoza r tué dans une expédition
en Angleterre.
MÉNÉCRATE , ( Hiß. Ane. ) Médecin de Syra-
eufè, fameux par la- vanité ou plutôt par la folie
qu’il avoit de vouloir abfolument être Jupiter, 6c
par fa lettre à-Philippe, père l’Alexandre, ainfi que"
par la- réponfe de ce Prince : Ménécrate Jupiter r au
Roi Philippe yfalut :■— Philippe à Ménécrate rfantè &
’ bon fens. Philippe l’ayant- invité à un feftin , lui- fit
fervir pour tous mets, la fumée de l’encens 6c l’odeur
des parfums. Ménécrate avoit compofé un livre de
remèdes. Il eft- perdu. Ménécrate vivoit plus de trois
fièclès ôc demi avant J; G
MENÉS, ( Hiß. Anc. y fondateur du' royaume
d’Egypte 6c premier Roi- des Egyptiens on croit
qu’il bâtit Memphis-; mah tout ce qu’on dit de ce
Prince 6c dë fes premiers fucceffeurs , eft-fort incertain.
MENESES, ( Alexis de ) ( Hiß. mod. ) 'Portugais ,
Archevêque de Goa ;- il vinta les chrétiens* de St.
Thomas dans le Malabar ,- & y tint le fynode ,
dont nous avons- les- aétes fous je titre de Synodus
Diamperenfis. Il fit brûler les livres de ces chrétiens,
parce qu’ils n’étoient pas de fa communion, & nous
a privés par-là^ de connoiflancts qui pouvoient
e‘re curieufes. C ’eft le principe d’Omar, c’eft celui
«e tous les barbares ôc de tous les- ignorons « fi
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» ces livres ne font que répéter le livre de notre’
n lo i, ils font inutiles ; s’ils difènt le contraire , ou
» feulement-: s’ils difent autre chofè , ils font danger
reux. » Meneses, à fbn retour en Portugal après cette"
expédition, fut-fait Archevêque de Brague Ôc Vice-'
roi- du Portugal, par- Philippe IL II mourut à-'Madrid-
en- 16*7.
M EN E STR IER ( Claude-François ) ( Hifi. Lit fs
mod.) Jéfiiite , connu par fa méthode du B lafbn , 6c en
général par fon goût pour le Blafon , les fêtes publiques
, les cérémonies ,-. pompes funèbres décorations
en' tout genre. On le eonfultoit ôc on lui demandoit
de toutes parts des deffins pour des cérémonies ;
ces. defleins étoient- toujours chargés ou enrichi*
d’une quantité prodigieufe de devifes , d’inferiptions-
6c dé médailles. Il avoit 6c beaucoup d’imagination ôc
beaucoup de mémoire. Quant à l’imagination f elle
eft prouvée par ce goût même pour les décorations-
6c par fes inventions dans ce genre ; pour fa- mémoire',-
elle étonnoit tout le monde. On raconte aviô la-
Reine Chriftine paffant par Lyon,- où demeure!? le
pèrè Menefiriervoulut éprouver fa- mémoire donc-'
la réputation étoit venue jufqua elle -f elle fit prononcer
& écrire en fa préfence trois cent mots ^ les
plus bizarres ÔC les plus difficiles'à retenir- & même
à prononcer , qu’on put imaginer ;, le père Menefirier'
les répéta tous de mémoire dans l’ordre où ils étôient
écrits.- Outre une multitude de traités fur les devifes,.
les médailles,- les tournois, le blafon lès- armoiries r
ÔCc. on a-de/cet auteur une hifioire confiaitt de la>
ville de Lyon fà patrie ; une hifioire du règne de Louis
le Grand par'les médailles ,- emblèmes, . devifes # &c*-
un ouvrage intitulé- la philo fophle des Images ; ui> traité
de lufage de fe faire porter La: queue, II avoit beau cou p-
voyagé ; fon imagination 6c fa mémoire s’en- étoientf
accrues. Il étoit ne en 163 3., il mourut en 1705,-
Deux autres hommes du nem d e Menefirier ou tP'
Menefirier■' (, Jean Baptifte ôc Claude ) tous deux*
antiquaires, tous deux de Dijon ; l’un mort en*
1634, l’autre vers 1657 , a voient eu quelque réputation
dans leur temps. L e premier a- écrit fur les-
médaillesdes Empereurs ôc-des Impératrices de Rome
on a du fécond l’ouvrage intitulé Symbolica Diamz-
Ephefioe flama . ^expofita.
MENI , f. m. (Hifi. anc. ) idôlè que lès Jùifs aderè^
rent. On prétendque e’eft' le Mercure des payens. On»
dérive fon notiïrie manoh , numerarii, 6c l’on en fait;
lé dieu des Commerçans, D ’autres difent que le Ment-
-des Juifs* fut le Mena des Arméniens &• des Egyptiens,,
là lune ou lè foleil. Il y a fur cela quelques autres opinions
qui ne font ni mieux ni plus mal fondées. (.A. R. ))
MENI A NUM-, £ m. (H;fi, anc.) Balcon, torique-'
CaiusMenius vendit fa maifon aux cenfèurs Caton &-
Flaccus , il fe réferva un balcon foutenu d’une colonne y,
d’où lui ôc fes defeendans puffent voir les jeux.-Ce balcon
étoit dâns la huitième région. Il fappella Meni.i--
num , ôc on le aéfigna dans la füite par la colonne
qui le foutenoit : on dit , columna mec fa'
poi;F le menioAum. Les Italiens otu fait leu mot