
de la 1 ttérature françoife ;Pafquier difoit à la vérité en
parlant a Jodelle , que fiun Ronfard avait U dejfpus Sun
o- Uc , le matin, Paprès dîné, Jodelle Pemporte toit fur
Ronfard. mais après la mort de Jodelle (arrivée en
*573 ) meme Pafquier difoit : je me doute quil ne
demeurera que la mémoire de fan nom en l'air, comme
de Jes poëfies. Il pouvoit étendre fa prophétie jnfqu a
Ronfard. Apres que Cléopâtre eut paru , les jeunes
poetes du tems, Baïf à leur tête, firent la cérémonie
toute grecque de couronner Jodelle de lierre & de lui
o rir en grands pompe, un bouo , aufli couronné de
- JMrre j quelques-uns même .difent. qu’en vrais grecs
en vrais payens, ils immolèrent le bouc. Jodelle étoit
un des fept poètes qui, fous Henri I I , formèrent ce
qu on appella lapleyadepoétique, à l’imitation de celle
que les Grecs d’Alexandrie avoient formée feus le
règne de Ptolomée Philadelphe. La pleyade feançoife,
lormee par Ronfard, . étoit compofée de Ronfard , de
iJaurat, de du Bellai, de Remi Belleau , de Baïf, de
Rontus de Thiard & de Joddle.
’ ( ééifl. tPAllemagne ) 26e empereur
a Allemagne depuis Conrad I. Ce prince fucîéda à
Robert : il ne,fit que paraître fur le trône. Son règne
qui ne fut que de trois mois, n’ofce rien à l’hiftoire!
Un peut croire qu’il aveit des vertus, puilqae Yen-
ceslas , qui lui difputoit le trône impérial , n’en fut
écarté que par rapport à fes vices. Il avoit gouverné
avec allez de fageffe la Moravie., dont il avoit. le
argpavut, & . Venceslas l’avoit fouvent employé
en Italie ; il lm avoit même donné le titre de vicaire-'
perpétuel de l’empire dans cette contrée. ( M-7 . )
JOËL , (HijlsSacr.) le fécond des douze petit!
prophètes. __ F
JOFFREDY, JOUFFROY ou GEOFFROY
(Jean) (Hifl.de Fr.) prélat intrigant, qui, fous un
pape & fous un roi intrigant, fit fortune par fon
zele contre la Pragmatique-Sanflion. Ce pape étoit
Fie I I ; ce roi étoit Louis XI. Joffrédi étoit évêque
7 .4 ‘!ra? ’ ..<5£ voüloit être cardinal pour le moins; il
fcnloit iolhciter pour lui le chapeau par Foutes les puif-
lances. « Vous pourriez , lui dit le pape, ne le devoir
» qua vous; apportez-nous la révocation de la Prae- 3> matique. &
Il fuffifoit que la Pragmatique fût l’ouvrage du mi-
Louis XJ6 Ch3rfes * Pour être peu agréable à
L’évêque d’Arras avoir dès long-temps profité de la
retraite de ce prince dans tes Pays-Bas pendant la
vie du roi fon père, pour nourrir dans fon efpriTdes
difpofmons contraires à ce décret. Pie II envoya l’évêque .
a Arras en qualité de. légat, auprès de Louis XI. Cet
adroit prélat fût perfuader au roi que la Pragmatique
«Oit çontratre a fes intérêts : il connoiffoit È jaloufe
anqmetade de ce prince à l’égard des grands du royaume;
5* .! ’JPrefen‘a tombien leurs intrigues influoient fur
c ons. « Laiffez , lui dit-il , les nominations au
ï ?Pl’ e-*es^e ^ ront toujours dé concert ave© vous.
Lpuis XI parut ébloui de ces raifons ; il confentit à
'abolition de la Pragmatique j maïs il voulut qu’on I
hcmm.at un légat réfident en France, pour expédier
les bulles des bénéfices dans le royaume , afin que
1 argent -n’en fortît pas. L’évêque ne balança pas à
répondre du confentement du pape ;. mais le roi, tou.
jours défiant, exigeoit des fnretés ;• Joffrédy lui fit entendre
que te pape ne pouvoit pas honfiêtementparoître 1
taire avec lui cette efpèce de marché,. mais qu’après
T, revoc-at:on de la Pragmatique , il accorderait tout
damant plus Volontiers , qu’il paroifToit alors fignaler
librement fa reeonneiffance & non. exécuter une.
. convention. Le.rpi fe rendit, & remit le.27.novembre
1461 a 1 original' de la Pragmatique à l’évêque d’Arras,
qui le porta aufli-tôt à Rome.. . -
A cette nouvelle, le pape fit éclater là joie, Sc
Rome )a partagea ; la Pragmatique y fut tramée avec
opprobre dans les rues, à la lueur desfeux de joie»,
comme un monument de la révolte des François,,
etouffee par le Saint - S^ège. -Mais ce .triomphe étoit"
prématuré;, la Pragmatique étoit écrite au fond des,
coeurs françois ; les parlemens préparaient une ré-
liitance opiniâtre ; celui-de Paris refofa conftamment '
y jftè 1,3 révocation de la Pragmatique,
L Umverfite envoya le reâeur fignifier au légat Joffrédyi
unA appel de la huile qiii annulloit.ee décret- ; le roi
meme ne-sefîenfa point de cette démarche; il n’avoit
pas tarde à être mécontent du pape ,.qui n’avoit remoîr.
aucune des premefles.de Joffrédy He roi avoit du-s’y
attendre. L’infeitution d’ua légat perpétuel en France,
- expedie les bulles de tous- lés bénéfices & empeche
le tranlport de l’argent ». aurait privé les papes
du principal fruit qu’ils attendoient de la-révocation-
de là. Pragmatique..
y h Q, PaPe **nt Paro^e 3 Joffrédy, il le fit cardinal ; mais
Joffrédy ue trouvoit jamais- fes fervices affez payés •.
1 archevêché1 de Befançon & l’évêché dAlby étant venus
a vaquer , Joffrédy voulut avoir l’un & 4’autre à. la
rois ; le pape lui propofa dopter ; Joffrédy s’offenfa de
cette propofition comme d’un re&s ,. accufa le pape
a ingratitude en recevant de lui l’évêché dAlby , &
traverfa toujours_depuis les vues de la c o u r de Rome,
li mourut en 1473 , au prieuré de Ruîly,.
JOHNSON , (Benjamin) {HiftrLut. moi.1 poète-
angîois , a qui la comedie angloife 'à dû quelques progrès
, les tragédies font moins effimées, Shakefpeare fut
ion ami, & plus accrédité que lui au théâtre, il l’y
protégea, en obligeant les. comédiens de jouer une pièce
, , n, 1nf 0Tj <lu^s avoient refofée. On peut juger de
lelnme ou il fut dans fon pays par l’exdrmation
inlcrite fer fon tombeau : O rare Behn Joknfon ƒ Il mourut
pauvre ( en 1637) comme il avoit vécu. Charles Ier
lui ayant accordé une gratification qu’il jugea très-
modique ; & celui qui la lui apporta de la part du roi
ayant trouve 1 appartement de Johnfon bien étroit,,
commeffame de votre maître, .^répondit-il. Mais ce ferait
peut-etre au peuple qui paye les gratifications , à juger-
li elles font trop fortes ou trop foibles,
autre Johhfon, ( Samuel) né en 1640 , & qut
vivoit encore en 1692 , a beaucoup écrit fer la politique
& la jurifprudence. Il çft fer-tout connu par uq
Traité fer îâ grande Charte , & par un ouvragé coritfë
Jacques I I , alors duc;d’J otck. Le titre de cet ouvrage,
( Julien iJpofiat ) ,.faifoit alkifioh au changement de
religion du prince, Si annonce de quel oeil ce changement
étoit vu. par les zélateurs protofiants.. Cet
ouvrage .ou libelle » attira fer l’auteur ou une perfé-
cution ou un jufte châtiment il fet condamné à une
amende Si emprifonné. Guillaume III, fous qui tout
étoit changé, le mit en liberté , Si le dédommagea
par des penfions. En 1692 , Johnfoniut affaiïiné , &
»’échappa qu’avec peine, aux affaïlins. Quels étoient-ils ?
étoieht-ce des Jacobites zélés ou des ennemis particuliers
dé Johnfon, ou des voleurs ? on l’ignore..
Un autre Johnfon encore , ( Thomas )' mort vers
1730, s’eft fait connoître auffi dans la littérature ÿon.
a de lui des notes eftimées fur Sophocle. \
JOINVILLE, ( Jean Sire de. ) ( Hifl. de France..)
Sénéchal de Champagne ,. dont nous avons en vieux
françois, une vie de Saint-Louis, excellente pour le
temps, Sc qui fera toujours néeeffaire. Il compofa
cette hiftoire dans fa vieilleffe, à la prière de la reine
Jeanne de Navarre , femme de Philippe-le-Bel, prin-
ceffe qui aimoit les lettres ; & il la dédia au roi Louis- ‘
le-Hutin, fils de Jeanne : c’eft en vain que le grand
Pyrrhonien, le P. Hardouin., a prétendu tirer du
texte même de cette hiftoîre, la preuve qu’elle- ne
pouvoit pas être l’ouvrage d’un contemporain de
Saint-Louis. M. le baron de la Badie., dans une differ-
tation fer cet ouvrage, inférée dans le quinziéme volume
des Mémoires de Littérature , pages 692 &feivantes,
fait voir-que tout ce qui dans le texte femble favo-
rifèr- les doutes du P. Hardouin , provient d’interpolations
mal-adroites, faites par des ignorants^ dans
des temps poftérieurs, Si qui fe trouvoient en grand
nombre dans les anciennes éditions Si dans les ma-
nuferits de Joinville ; mais il ne rede plus de matière
à aucun doute, depuis que M. Capperonier , avec le
feçours de quelques perfonnes attachées à. la bibliothèque
du ro i, a mis la dernière main à l’édition du
Joinville, de l’imprimerie royale, édition pour laquelle
Meilleurs Melot Si Sallier avoient réuni leurs efforts ,
& qu’ils avoient faite d’après un manuferit plus complet
que tous ceux qu’on avoit connus jufqu’alors. « Ce
manuferit a rendu à l’auteur, dit M. Le Beau ,
• cette firanchife première Si cette naïveté originale
» (M. Dupuy ajoute : je dirois prejque cette fleur
» a antiquité) qu’avoit affoiblie Une délicateffe gau-
P loife, en prétendant la rajeûnir. »
M, Levêque de la Ravaliere a donné, dans le vingtième
volume des Mémoisés de Littérature , pages
310 Si foivantés , la vie du Sire de Joinville. Le plus
ancien fèigneur de cette maifon que .Fon connoiffe, ed
Etienne, qui vivoit du temps du roi Robert, & qui
commença de bâtir le château de Joinville Le Sire de
Joinville étoit fils de Simeon, mort en 1233 , & de
Béatrix, fille du comte de Bourgogne. M. du Gange
a,-cru qu’il étoit né en 1220; M. de la Badie, en
U228 ou 1229 » M. de la Ravaliere, en 1223 ou
12.24. Il feivit Saint-Louis à la cinquième croifade; il
peint avec; beaucoup de n a ïv e té la douleur qu’il
fentït iti quittant fa famille Si ce beau château de Joinville
, qu’il aimoit tant. Il courut les plus grands danger»
dans cette expédition ; y forfait prifonn er , ainfi que
le roi,. Après leur délivrance , le roi délibéra s’il r esterait
dans la Terre-Sainte- pour achever de tirer le»
Chrétiens d’efclavage, pu s’il fe hâterait de revenir ei*
France. Ce dernier avis étoit celui de tous fes confeil-
lers ; Joinville , encore très-jeune , ofa le combattre »
les vieux confeillers lui répondirent avec aigreur. Le
roi, contre fon ordinaire, ne lui parla point à fon.-
dîner ; il crut avoir déplu, & âpres le dîner , il redoit
tride Si rêveur à une fenêtre, « lorfqu’il fentit deux
« bras qui, en paflant par deflïis fes épaules , lui cou-
v vrirent les yeux ; il reconnut le roi à fa bague , Sc
» le roi lui dit : comment, jeunè homme , avez-vous
» ofé ■ être d’un avis différent de celui des anciens ?•'
» Sire , répondit Joinville, fi l’avis ed bon, il faut
j> le foivre , s’il ed mauvais , faites grâce à mon zèle,
-------Mais fi je rede, rederez-vous ? — Oui, certaine-
» ment, Sire. — Eh bien ! l’avis ed bon ,. Si il fora.
» fuivi. Mais n*en triomphez pas, & n’en parlez à
» perfonne ». En effet, le roi reda dans la Terre-Sainte,.
Sc n’en revint qu’après la mort de la Reine-Mère.
Joinville n’approuva pas la dernière croifade ; il fit-
ce qu’il put pour en détourner le roi. Vous faites régner '
par-tout, lui dit-il, la paix &. la judice, votre peuple1
ed heureux, pourquoi allez-vous le replonger dans
tous les maux qu’a déjà caufés votre abfence , n’ayant
plus même les reffources que vous aviez alors dans-
l’adminidration d’une mère , telle que la reine Blanche t
Il refufa de fe çroifèr, malgré les indànces de Louis ,
Si celles du roi de Navarre , fon feigneur. Les deux,
rois moururent à cette croifade.
. Joinville fut fait gouverneur de la Champagne, fous-
le' règne foivant. Il étoit , en 1303 , fous le règne;
de Philippe-le-Bel, à la bataille de Coutrai., Quelque
temps après il fe retira mécontent, dans fes terres ; il
entra même dans la ligue qui fe forma contre Philippe—
le-Bel, vers la fin de fon règne. Il reatra en faveur'
fous Louis - le - Hutin. On remarque comme monument
du règne féodal, qu’en écrivant au roi Louis»
le-Hutin , il s’exeufe de ne, l’appeller que fon bon S e i gneur,
Si non pas Monfeigneur, titre qu’il ne donnait:
qu’au compte de Champagne , dont il étoit homme—
fige. Cependant Louis-le-Hutin étoit roi de Navarre Sc
comte de Champagne, du chef de fa mère ; mais-:
Joinville répondoit à une convocation militaire , S t
la convocation étoit faite au nom dû roi de France 9,
Si non pas au nom du comte de Champagne. Joinville
mourut dans une extrême vieilleffe , foiis le règne-
de Philippe-le-Long, le n juillet 1317.SelonM.de'
la Ravaliere , une. épitaphe de ! Joinville , trouvée'
dans fon tombeau en 1629 , porte 1319. Mais M. delà
Ravaliere prouve que cette épitaphe, bien loin d’être-
du temps, eft du commencement du 17e fiècle,.
Joinville avoit é.té marié deux fois , & avoit eu-,
beaucoup d’enfants ; Ànceau, fon fils, fo t, comme:
lui, feigneur-de Joinville Si fénéchal de Champagne.
JOLY , ( Hifl .Litt. ) Plusieurs écrivains ont illuflr^
çê. nom., ou du moins l’ont.fait connoître,.