
Ce Monfeigneur du Lion là
Fut parent de Caligula.
3®. Michel Marulle , un de ces grecs Vfavans ,
réfugiés en Italie après la prife de Conftantinople. 11
fe noya en paffant la Cecina près de Volterre en
1500. On, a de lui des Epigrammes , ßtc., & un
recueil intitulé : M a r u llï Noenice.
4°. Marc Marulle, natif de Spalatro en Dalmatie,.
auteur du feizième ûècle. On connaît de lui un traité
de religiöse vivendi inßitutione per exempta.
MAS , ( Louis du ) ( Hiß. Litt. mod. ) inventeur
du Bureau Typographique , il en a expliqué tout le
fyfiême &. toute l’économie dans un ouvrage intitulé
: Bibliothèque des Enfans. On a de lui aufli
I Art de tranfpofer toutes fortes de Mufiquès Jans
être obligé de connaître _ rit le temps ni le ''mode.
II étoit fils naturel de Jean Louis de Montcalm ,
feigneur de .Candiaç. Il éleva , fqlon fa méthode , le
jeune de Candiac , fon neveu ; il l’accompagna, tant
a Paris que dans les antres grandes villes du royaume,
où ce jeune homme fut admiré comme un prodige
d’efprit & de connoiflances , bien fupérièiir à Ion
âge qui n’étoit pas encore de fept ans. Dumas jouîffoit
doublement de ce triomphe d’un neveu & d’un
élève. Il euf la douleur de le perdre en 173.6, avant
fa feptième année révolue , & cette douleur fut fi
forte, qu’elle lui donna une maladie dont il feroit
mort dans la mifère &. dans l’abandon, fans les foins
généreux de M. Boincfm , dont on a pris' foin dé
publier l’incrédulité, mais dont on a un peu trop
oublié de célébrer l’humanité. Boindin fit tranfporter
Dumas chez lui, & l’y fit traiter ; la fanté lui fut
rendue, & il ne mourut qu?en 1744.
MASCARADE, f. f. ( Hiß. mod. ) troupe de per-
fonnes mafquées ou dégùifées qui vont danfer & fe
divertir fur-tout en tems de .carnaval ; ce mot vient
de l’italien mafcq.ra.ta , & celui-ci de l’arabe ma f car a ,
qui fignifie raillerie, bouffonnerie.
Je n’ajoute qu’un mot à cet article ; c’eft Granacci
qui compofa le premier &. qui fin le premier inr
venteur des mqfcarades , où l’on repréfente des
aérions héroïques & férieufes. Le triomphe de Paul-
Emile lui fervit de fujet , & il y acquit beaucoup
de réputation. Granacci avoit été élève de Michel-
Ange, & mourut l’an 1543. ( A fR. ) -•
MA SCARD I, ( Auguftin ) ( Hiß. Litt-, mod. )
«amener d’honneur du pape Urbain VIII „ auteurd’unë
Hißoire de là Conjuration de Fiesque, dont l’ouvrage
du cardinal de Retz qui porte le même titre , n’eft
proprement qu’une Traduéfion libre. On a aufli du
même Mafcardi un traité deiï arte Hiflorica & des
harangues & poëfies tant latines qu’italiennes. Né à
Sarzane dans l’état de Genesen 1591 , d’une famille
illuftre. Mort aufli à Sarzane en 164©.
MASCARENHAS , ( Freyre de Montarroyo )
( Hiß, Litt. mod. ) d’une famille noble de Lisbonne,
jnemhre diflingué de plufieurs. Académies, introduifit
i l premier en Portugal ? l’ufage des Galettes, Qn a
de lui plufieurs ouvrages : Les négociations de la paix
de Riswih ; l’Hïfoire naturelle chronologique & politique'
du Monde ; La conquête des Oniçes , peuple du
Brefil ; la relation de la bataille de Peterwaradin, le
livre- intitulé : Evénemens terribles, arrivés en Europe
en 1717 ; le récit des avantages des Rujfes fur les
Turcs blés Tartares.
MASCARON , ( Jules ) ( Hijl. Litt. mod. }
oratorien, que fes fuccès dans la chaire élevèrent , à
l’epifcopat comme Mafïülon. Il fut évêque 'de Tuiles ,
puis d’Agen ; il- paflbit pour le rival de Fléchier ,
arrivé aufli à Tepifcopat par la même route, & iTêft
à remarquer que leur chef d’çeuvre à l’un & à l’autre ,
& le feul ouvrage peut-être où ils ayent été l’un &
l’autre véritablement éloquents eft TOraifon funèbre
de M. de Turenne ; tant les grands & beaux fujets
éîèvent le génie à leur hauteur 1 Tant les grandes
choies fourniflent les grandes penfées & les grands
mouvemens ! Dans la compaiaifon de ces deux
Oraifons funèbres , le public paroît avoir préféré
comme'dans tout le reftë , Fléchier à Mafcaron.'
Madame de Sévigné aÿant lu celle de Mafcaron ,
difôit, : « il me femble n’avoir rien vu de fi beau que
» cette pièce d’éloquence. On dit que. l’abbé Fléchier
» veut la forpafler , mais je l’en défie ; il' pourra
» parler d’un héros , mais ce ne fera pas de M,
» de Turenne * &. voilà ce que M. de Tulle à fait
» divinement à mon gré. La peinture de fon coeur eft
» un chef-d’oeuvre , Sl cette droiture, cette naïveté ,
» cette vérité dont il eft pétri, cette loltde môdeftie,
» enfin tout, je vous avoue que j’en fuis charmée.
Elle dit dans une autre lettre : » Je n’ai point
eu TOraifon funèbre de M. Fléchier, eft-il poflible
qu’il puiffe contefter à M. de Tulle ? Elle fe retraéia
dans la fuite : Madame de Lavardin , dit-elle , me
» parla jie l’Oraifon funèbre du Fléchier. Nous la
» fîmes lire, & je demande mille & mille pardons
» à M. de Tulle >mais il me parut que celle-ci. étoit
» au-deffus d# la fisnne, je la trouve plus également
» belle par-tout ; je l’écoutai avec .étonnement, ne
» croyant pas qn’il fût poffibfe de dire les mêmes
y> chofes d’une manière toute nouvelle , en un mot ,
v j’en fus charmée ».
Mafcaron , né à Marfeiile en 1634 , étoit fils
d’un ayoçat célébré au parlement d’Aix. Il prêcha
d’abord à Saumur , & Tannegui Le Févre-, père de
Madame Dacier, ayant entendu fes premiers fermons,
s’écria ; malheur à ceux qui prêcheront ici après Mafcaronl
Quand il parut à la cour , quelques courtifans qui
n’qvoient pas une jufte idée de la liberté évangélique ,
crurent qu’il la poufloit trop loin, où plutôt crurent
faire le.ur cour à Louis XIV, en tenant ce langage ;
ce monarque, à qui une liberté exceflîve eût fans
doute déplu , & qui dit dans une- autre oeçafion ;
f aime à prendre'ma .part a’un ferma n, mais je n aime-
pas quon me la fajfe , ferma dans cette occafion - ci.:
la bouche aux courtifans , en difant du prédicateur : Il
a fait fon devoir ,faifons le nôtre. En 1671, Louis XIV
demanda dçux Oraifons fpnçbres à Mafcarpn ? T$n$
pour. Madame, ( Henriette d’Angleterre ) l’autre pour
le duc de Beaufort, & il plaça les deux fervices à d :ux
jours près l’un de l’autre. Le jnaître des cérémonies
lui fit obferver que ce rapprochement des d.ux d f-
cours pourroit être embarraflant pour l’orateur. C eß
tévêque de TAle , répliqua Louis XIV , il s’en tirera
bien. Mafcaron devenu évêque d’Agen en 1678 ,
reparut pour la dernière fois à la cour en 1674;
après un long intervalle, il obtint les mêmes applau-
diflements que dans fà jeunefle , & le roi lui dit :
Vous deve^ trouver ici bien des changements ; il rüy a
que votre éloquence qui ne vieillit point. Mafcaron fonda
l’hôpital d’Agen ; fa mémoire eft en vénération dans
cette ville. Il mourut en 170.3.
MAS CLEF, ( François ) ( Hiß. Litt. mod. ) théologien
de confiance de M. de Brou, évêque d’Amiens,
& par cette raifon même, peu agréable à M. Sabbatier,
fuccefleür de M. de Brou. Il eft auteur du 'Catèchifme
d Amiens, & des Conférences Eccléfiafiiques de ce dio-
cèfe. Il avoit une grande connoiffance des. langues
orientales. On a de lui une Grammaire hébraïque ; il
aveit inventé une nouvelle méthode pour lire l’hébreu
fans fe fervir des peints. Les favants fe partagèrent
fur cette méthode ; le père Guarin dans fa Grammaire
hébraïque, fit beaucoup d’objeélions, auxquelles on
trouve des réponfes' dans une réimprefïion qui fut
faite en 1730 delà Grammaire hébraïque d e Ma f clef,
par les foins de M. l’abbé de la Bletterie fon ami,
alors oratorien. Mafclef mourut en 1728.
MASCRIER , ( Jean - Baptifte le ) ( Hiß. Litt,
mod. j Nous avons dit, à l’article Baillet ( voir cet
article ) que M. l’abbé le Mafcrier fut le rédacteur des
ouvrages de M. Maillet fur l’Egypte ; ajoutons qu’il
eft l’auteur des ouvrages fuivants : Réflexions chrétiennes
fur les grandes vérités de la Foi', Hißoire de
la dernière révolution des Indes Orientales. Il a eu
part, ainfi que M. l’abbé Banier, au livre'des Coutumes
& Cérémonies religieufes de tous les Peuples du monde ;
il a eu part aufli à la traduction de M. de Thcu ;
il a traduit encore les Commentaires de Céfar ; il a
donné des éditions des Mémoires du marquis de
Feuquières & de FHiftoire de Louis X IV. par PélifTon.
L’abbé Le Mafcrier étoit de Caën ; il mourut à
Paris en 1760.
MASENIUS, ( Jacques ) ( Hiß. Litt. mod. j jéfuitë
allemand du dix-feptième uècle. Des gens fa n s goût,
mais qui avoient la petite ambition de fe diftinguer
pur un paradoxe littéraire, crurent ou voulurent, avoir
fait une découverte en déterrant dans l’ombre dos clafles,
un poëme latin de ce Maferùus, for un fojet qui a été
& qui a dû être fouvent traité, mais auquel Milton
feul a fçu conferver fon intérêt & fa dignité ; ce fujet
eft la chute du prem,v<r. homme & l’introduélion du
peche dans le monde. Milton & Mafeniùs étoient
contemporains, même Mafeniùs avoit deux ans de plus
que Miîtc'ft, étant né en 1606, & Milton feulement en
1608 $ donc Milton ,. dont le poëme n’a paru qu’après
b« Iriort,^avoit copié Mafeniùs dans les endroits où
I- ont dû [ f jfque néceflairement fe rencontrer. Ç ’eft
à peu-près. le raifonnement de ceux qui ont prétendu
avoir fait cette découverte. II eft probable au contraire
, que Milton n’avoit jamais entendu parler de
Mafeniùs ni de fà Sarcothèe. Si ce titre de mauvais
goût etoit parvenu jufqu’à lui , il n’y auroit pas reconnu
fon fujet. Il n’y a guère que dans un collège
qu’on imagine , en traitant for - tout un pareil fujet „
de repréfenter la nature, humaine en général, fous
l’emblème d’une déefle qui préfide à la chair. O*
reconnoît par-tout dans Milton , la manière d’un,-
maître ,. la touche du génie, tous les caractères de la
grande & belle poëfie. L’inconnu Mafeniùs n’offre
que des défions collégiales dans des vers empoulésî
Milton eft mis, au moins par les Anglois, au rang
d’Homère & de Virgile , & il n’eft pas néceffaire
d’être anglois pour le refpeéfer beaucoup ; mais qui
eft - ce qui connoifToit Mafeniùs avant 1757, où
Barbou fit l’ho nneur à fon poëme de l’imprimer avec
les pièces du procès qui s’étoit élevé au fojet du parallèle
entre le Paradis perdu & la Sarcothèe, entre
Milton & Mafeniùs, pour lavoir lequel avoit fervi
de modèle à l ’autre. On peut répondre hardiment :
aucun ; car Mafeniùs ne doit pas avoir vu le poëme
de. Milton , & Milton ne connoifToit guère fes pro-
duélions latines des collèges des Jéfuites.
Les autres ouvrages deMafenius font encore plus
ignorés. C ’eft Palefira eloquent:<z ligatee, efpèce d’art
poétique àTufage des colleges; Paleßra fiyli Romani ;
une vie de Charles - Quint & de Ferdinand , qu’il
intitule : Anima Hifloiiq. Toujours des titres de mauvais
goût. Il a écrit aufli for les Antiquités dé
Trêves.
MASOLES, ( Hiß. mod j c’eft ainfi qu’on nomme
une milice de la Croatie ,’qüj eft obligée de fe tenir
prête à marcher en cas d’invafiorrcle la’part des-Turcs.
Au lieu de folde , on afogne des morceaux de terre T
ceux qui fervent dans cette milice , ma;s- leurs officiers
reçoivent une paye. ( A. R. j
MASQUE DE FER , (l’Homme au) (H if .d e
France. ) il exiftoit une ancienne tradition., foivant
-laquelle il y avoit eu long - temps à la Baftilie un
prifonnier mafqué , dont Ta deftinée paroiffoit renfermer
quelque grand myftèçe. L’auteur du Siècle de
Louis XIV eft le premier qui ait détaillé cette piquante
hiftoire , & excité for ce fojet une curioüté
qui ne fera point fatisfaite. Mais comme cette tradition
n’étoit pas préfente à tous les efprits , plufieurs voulurent
penfer que M. de Voltaire avoit inventé cette
hiftoire.; .mais le plus.grand nombre voulut percer le
myftère & découvrir abfolument l’homme au Ma f que
de F e r d e là une foule de conjeéfures dont aucun*
ri’auroit même le mérite de la vraifemblance , s’il
étoit certain , comme le dit M. de Voltaire , que
ce prifonnier, quel qu’il fût, ait été arrêté quelques
mois après la mort du cardinal Mazarin en i 6ê i .
Alors ce ne pouvoit être ni le duc de Beaufort, a i
ne difparut que le 25 juin 1669, aufiége de Candie,
ni le comte de Vermandois , qui ne mourut qu’en
1683 , ni fe duc de Montmouth , qui neet la lise