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en Siléfie, devint fou. à dix-huit ans, des fuites cTitne
maladie. Sa folie, qui n’avoit pas de grands inconvé-
n ens , étoit d’être prophète ; ma s une folie horrible
dont il faut tâcher de guérir tous les peuples, efl celle
des Mofcovites qui le brûlèrent en 1689 > pour quelques
prophéties qui leur déplaifoient, On voit combien cette
nation avoit befoin des lumières de Pierre I. & de
.Catherine IIe.
KUNCKEL ( Jean, ) ( Hifl.. Litt* mod.) chymifle
célèbre, auteur de diverses découvertes en chymie. Son
m de la verrerie a été traduit par M. le Baron d’Oi-
bach , & imprimé à Paris en 175 2., 772-4°. Kunckel,
né dans le duché de Slefwick en 163c, fut chymifle de
féleéleur de Saxe , de réleâeur de Brandebourg, de
Charles XI roi de Suède , qui lui donna des lettres de
nobleffe & le titre de confeiiîer métallique. Kunckel
mourut en 1702.
KURULTAI ,£ m. ( Hiß. mod. ) c’eft ainfî que fous
Çengis - Kan , & fous Tamerlan ,. on nommoit la
diète ou Panembîée générale des princes & fëi-
gneurs tartares ,. vafTaux ou tributaires du grand
kan. On convoquoit ces diètes l'orfquhl s’ agiffoit
de quelque expédition ou de quelque conquête, &
l?o n y régloit la quantité de troupes que chacun des
vaffaux- devoir fournir. C ’e-fl aufli là que. les grands
kans publioient leurs loix leurs ordonnances.
t A . & y
KUS- K U S , f m. ( Hilh mod. ')' nom. que l’on
donne dans ie royaume de Maroc à une efpece de
gâteau de farine en forme de boule , que l’on fait
cuire à la vapeur de P'eau bouillante,, dans un pot
troué par fon fond , que Pon place au-deffus d’un
pot qui efl repipli d’eau, & dont le premier reçoit
Ta vapeur. On dit que ces gâteaux font d’ün goût
fort agréabfê. ( A . R. )
KUSNOKL , f m. ( Hiß*, mod. ), nom que les
Japonois donnent à l’arbre dont il tirent le ' camphre.
Il croît dans les. forêts fans culture ,. efl fort
élevé, & fi, gros que deux hommes peuvent à peine
ièmbrafler. Ses. feuilles font. d’un, beau* verd.,. &
fêntent le. camphre. Four en tirer le camphre ils,
prennent les racines & Tes feuilles les plus jeunes,
dè cet arbre., les coupent en petits, morceaux, &.
les font. Bouillir pendant quarante- huit heures, dans.,
lèau pure , le c.amphre s’attache au couvercle du
chapiteau du vaiffèau de cuivre otv ^efl faite la dé-
coélion ; ce yaiffeau a un long col auquel on. adapte
un très-grand, chapiteau. Voyez Ephémérides natur.
curïof. Decuria H. ann. X. obf. 37. pag. 79i (A . R. )
KU TK R O S , f. m, ( Hiß. mod. )• efpece de tablier
ife peau de-mouton, dont les hommes & les femmes
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| $| fervent parmi les Hottentots pour couvrir les pà>-’
ties que la pudeur défend de montrer. ( A. R. )
KUSTER ( Lndolphe, ) ( Hifl. Lut. mod.) favant
i 67° dans i comé deIi Lippe en
Weicphalie, parcourut l’Allemagne, la France, l’Angleterre,
la Hollande, vifitant par-tout les favans*
les livres & les manuforits; il travailla au tréfor d«.s
antiquités grecques & Romaines de Grævius, & de
(jronovius , prenant le nom-de Ludolplms Neocorus,
que Grævius lui avoit donné dans la converfation ,
parce que Ncocore, fignifie en grec la même chofe que
Eufleren allemand, c’eft-à-dire, une efpèce de facriflain,
.e r§e ^ eghfe.,On trouve dans le premier volume
de 1 itiîftoire de l’Académie des Infcriptions & Belles-
Lettres , pag. 60.& fuiv.,. l’extrait d’une d.ffertation
de M. de Valois fur les Neocores. M. Ku(ler\ très-
jeune encore , avoit publié une hifloire eritique de 1»
vie_& des ouvrages d’Homère rHifloria cridca Ho -
meri 3 dont Fabncius, a parlé avec éloge. Ses ouvrages.
les plus importants , font fes éditions de Suidas
de.avie.dePythagore, parïamblique■ d’Ariflophane;
d un nouveau Teflament, qu’il laiffo fous le nom dm
codeur Mill , pro'feffeur dîOxford, qui en avoit-
rowni le fonds. Il avoit entrepris & commencé une-
editicn d-Hefychius. Sa mort, arrivée , le 12 oélobre*
. 1.717, ne lui permit pas de l’achever.
M Kujkr étoit né luthérien ; H fit en France une-
abjuration folemnelfe , & i'e fixa dans ce pays. Il eut-
une place d-aflbcié fiirnuméraire à l'Académie des.
Belles-Lettres j il en prit, pofièffion en 1713 , à l’af-
femblée publique dè pâques. II y a de lui divers mémoires
dans- le Recueil de cette Académie.
KyRLË , (Jean) I ( Hifl. mod. ) Si le célèbre Pope-
qui a tait connoitre ce vertueux anelûis par l’éloee-
9 fV a (. c'ans- f°n Epître morale fur l’emploi-
. , r!, . ff. /. n’a point exagéré., & n’a rien, donné;
m a, 1 amitié ni a la beauté du tableau ce nom dê.
Ayr/e, mente de palier a la pofférité. comme un objet,
dereqiecl & d’émulation. Avec.-un revenu de cinq,
cens guinaes au plus, ce particulier-obfcur a fait plus
de bien que tant de grands princes nont fait même.'
. mal. lr detrtcha dès terres eonflruifit dès. chemins
, nourrit les pauvres , dota des filles, mit des?
orphelins en apprentifTage , entretint une maifôn de ’
chante , foulagea & guérit des malades , prévint ou-
.termina, tout .procès,entre fes voifins. Qu’il foit à jamais
iliuitre. Cette latisfaSion pure qu’inlpire la bienfai-
jance, cette.volupté, la première dè toutes, à-laquelle
il ne mancjue cpie d’être plus, connue , entretint h-
lame, il vécut )«fqu’à.quatre-vingt-dix aus..Il mourut:
en. 1.724»
L a b a d i e , (Jean) Hlfl.Mod.) Homme moitié
fanatique , moitié, libertin, ufa-nt & abufant .de la
religion, tour-à-tour catholique, calvinifte, quietifte,
faifint des fermons fatyriques, féduifant des filles &
des teligieufes, fe faifant par-tout haït, redouter &
chaffer, à Bordeaux, àTouloufe,aBazas, a Amiens,
à Montàuban , à Genève, à Middelbourg., où on dit
qu’il époufo la célébré Schurman , ( Voyez cet article. )
Toujours errant,. toujours prêchant, toujours aog-
matifant, rejetté de tous- les partis & de toutes les
fééles , il forma pourtant une feéle particulière ,
nommée de fon nom les Labadifles* Il etoit fils dun
foldat de la citadelle de Bourg en-Guyenne; il etoit
né en i 6lo. Il mourut à Altena dans, le Holfkin
On a de ce fou plufleurs ouvrages dont on peut
juger par les titres : Le Hérault du grand roi Je fus :
Le chant royal du roi J• C. : L empire du S'aint-
Efprit : Les faintes décades , & autres femblables;
L A B A N , {Hifl. Sacr.) fils de Bàthuel Syrien ,
petit-fils de Nachor, & pere de Lia & de Rachel.
Il en efl parlé dans la genèfe ,, chap. 28, 2.9, 3°
& 31.
L A B A T , ( Xean-Baptifle ) ( Hifl. Lïtt. Mod. )
Dominicain, voyageur célèbre. Envoyé en Amérique
par fés fupérieurs en 1693., il gouverna la cure de
Macouba.. On a de lui un nouveau voyage aux ifles
de VAmérique , oh il parloit d’après lui-même &
difoit ce qu’iî avoit vu ; il' n’ën efl pas de même de
fa nouvelle relation de l'Afrique occidentale ; l’Auteur
ig’avoit point été en A f r i q u e & il écrivoit d’après
les Mémoires qu’on lui avoit fournis. Sa relation hif-
torique de l’Ethiopie occidentale , efl une tradu&ion
tîe la relation italienne de Cavazzi capucin. C’efl-le
P. Labat qui a rédigé les Mémoires du chevalier
d*Arvieux , envoyé du roi de France à la Porte y
fur la Syrie , la Palefïine , l’Egypte ,, la Barbarie
c’eft lui aufti qui nous a donné le voyage du chevalier
des Marchais en Guinée & à Cayenne. On
a encore du P. Labat des voyages en. Efpagne & en
Italie : mort en 1738.
LAB3E , •( Philippe) ( Hifl. Litt* Mod.') jéfoite
très-jéfuite, très-ennemi des Janféniftes, & qui voyoit
le po.fon des cinq proportions jufques dans les racines
grecques de port-royal. Son ouvrage le plus
eftimé eft fa grande côlleélion des conciles en dix-
fept volumes in-folio, dont les quinze premiers font
de lui , les deux autres du P. Coffart : fes autres
ouvrages qui font en grand nombre, font dés compilations
plus ou moins informes qui' annoncent un
écrivain laborieux , infatigable ; il a beaucoup écrit
en particulier fur la chronologie ; on l’a plus d’une
ïjâs. convaincu de plagiats, quoique., pour les dégui-
L A B
fer, iî employât le ftratageme connu de critiquer
beaucoup les auteurs qu’il pilloif- Ceft- par fa. cor-
leélion des Conciles que le P. Commire ion c o n f ia
l’a loué dans l’épitaphe qu’il lui a faite i
Labbeus hîc fltus efl : vitam, morefque requins f
Vita libios iïïi feriberemorfque furt.
O nimiurn felix l qui patrum antiqua retraitant.
Concilia , accejjit conciliis Superûm l
Ce mot :
Vita. libros ilü feribere |
eft en effet l’hiftoire toute entière dé prefque tous
les gens de lettres, & doit difpenfer prefque toujours
leurs hiftoriens de parler d’autre chofé que de leurs-
écrits. Le P. Labbe mourut à Paris en 1660 ; il étoit
né à Bourges en 1607^
L A B B É , ( Louife Charly,. dite ) ( Hifl. Vite
Mod. ) eft fort connue fous ce nom de Louife Labbé ,
& fous le furnom de la Belle Cordiere, parce qu'elle
avoit époufe un riche négociant en' câblés &c en coi-
dages. Elle faifoit des vers en trois langues, en fran-
çois, en efpagnol ÔC en italien. Ses- oeuvres ont;été
imprimées de fon vivant à Lyon % fa patrie, en 1535»
& ont été allez diftinguéés- des poëfies de ce temps,
pour avoir été réimprimées de nos jours en 1762 v
dans la même ville. On peut croire qu’elle fut fort
• célébrée par les beaux - efprits de fon. temps : les;
femmes beaux - efprits. n’étoient pas noi^breufes au;
1 fèizieme fiècle.-
LABEO , ( Hifl. Rom, ) c’eft fe nom ï
i°. D ’un Conful (. Quintus Fabius ) , qur le fot
’ l’àn de Rome 571 , & qui aida, dit-on, Térence #
dans fes comédies. On en dit autant da fécond $çj~-
pion l’Africain & de Lælius.
2°. D ’un Tribun du peuplé ( Caius: Antiftîiis J ^
Metellus étant cenfeur, Tàvoit rayé dé la lifte des
fenateurs-; Labéo, pour sfen venger alloit, par' la-
defpotifme que dbnnoit le Tribunat, le’ faire préci--
piter de la Roch? Tarpeïenne ,• fans l’oppofition d’niÿ
autre tribun ; il confifqua du moins les biens dè^
Metellus , & les fit vendre à. l’encan-.
3°. D’un favant jurifconfülte ( Antiftlus ) qüi fefuftu.
le confulat, qu’Augufte lui offrit..
4°. D’un fou, dont Horace dans la troifiéme fatyre-
du premier livre ,. cite le nom comme paffé en prej^
verbe pour défigper la. folie r-
Si quis eum fervumy patinam qui tollere jujfius
Semefos pifees, tepidumque ligurierit jus
ln cruce fujflgat, labeone infanior , inter
Sanos dicatura
LABERIUS ? ( Decimus y Qîifl. Rom. } dierj|î®ç