
a peine en avoit-il reçu l’accueil du à fa valeur &
a fa bonne conduite, qu’il apprit la mort du femeux
Robert de la M a rc k , fon père ( arrivée la même an-
nee 1 5 36 ) Il prit auffi-tôt la pofte pour Sedan • mais
*1 fut arrêté à Longjumeau, par une fièvre maligne,
dent il mourut. ( 1537 ) La Fraace perdit à la lois,
dans le père , un allie utile , dont les fervices «voient
prelque effacé le tort irréparable qu’il avoit fait à
François Ier, lors de la concurrence à l’empire, &
dans le fils un de fes plus fidèles fujets, un de fes
plus braves officiers, & ce qui eft toujours bien plus
rare , un très-habile capitaine. Il fë fèrvoit de fa plume,
comme de fon épée. Ses mémoires refpirènt la naïveté
libre & hardie d’un chevalier du temps.de François Ier.
| L e fils du maréchal de Fleuranges, fut auffi maréchal
de France ; il eft auffi nommé par quelques-
uns, le maréchal de Fleuranges , par quelques autres '
le maréchal de Bouillon. Il fut fait prifonnler par
les Efpagnols, le 18 Juillet 1553 , à la piife du château
de Hefdm. Les Efpagnols le traitèrent avec toute
forte de dure:é, & lorfqu’en vertu de la trêve conclue
à Vaticeîles, le 5 février 1556 , ils furent obligés
de le relâcher, ils le taxèrent à foixante mille écus
d or de rançon ; encore les àccufè t-on d’avoir eu la
perfidie de lui donner un poifbn lent, dont il mourut
cette même année 1556.
L fut 1 ayeul dé Charlotte de la Adarck, q u i, par
fon mariage avec le vicomte de Turënne, Henri de -
la T ouf, fi connu depuis fous le .nom de maréchal de
Bouillon, porta dans cette maifon de la T our d’Auv
e rgn e , les principautés de Sedan & de Bouillon,
& tous les grands biens de la maifon de la Marck.
Turenne qui, depuis de U jeune Bpuilion
Mérita dans Sedan la pulffance & le nom;
Puiflance malheureufe & trop mal eonfervée,
Et par Armand détruite auffi-tôt qu’élevée.
La branche de la Marck Maulevrier, HTue d’un
fecond fils du maréchal de la Marck-Bouillon, mort
en 1556 , a produit à la fécondé génération Lonife
de là M a r c k , qui époufa en 1633 , Maximilien Echal-
h r d , marquis de la Boula}- ; leurs enfans prirent le
nom &;4es armes de la Marck : l’aîné, Henri Robert,
comte de la M a rc k , fut tué à la bataillé de Confar-
b r rck , près de T rê v e s , le 11 août 1675.
La feule branche de la Marc k qni fubfifte aujourd’hui
, celle des barons de Lumain , defcendde Guillaume
de la M a r c k , dit le [anglier dès Ardennes , p o u r -
fa valeur barbare & fa férocité. Dans une {édition
qu’il excita contre Louis de Bourbon , évêque de L iège,
tige de la branche de Bourbon Buffet, il lui fendit la-
tête à coups de hache , & jetta fon corps, du haut
élu p o n t , dans la,Meufè,en 1482. Maximilien, archiduc
d’Autriche, & depuis empereur , neveu de
Pévêque de Liège , par Marie de Bourgogne, fa
femme, vengea Ta .mort de fon oncle : ayant lu que
Guillaume cherchoit à exciter des troubles dans les
pays-bas, il le fit arrêter à Utreeht, & lui fit trancher
la tête en 1485, On dit que Guillaume portoit .
cette étrange devife : Si Dieu ne veuît, le diable
me prye. Ses defcendans ont hérité de fa valeur , &
non pas de fa férocité.
MARCOUL , (Saint) MARCULPHÜS ( B iß .
Eccléf.) né à Bayeux, mort en < 58 au monaftére
de Nanteuil, près de Coûtantes. Il y a une égiife de
faint Marconi, à Gorberi, au diocèfe de Laon, elle
dépend de^ faint Remi de Reims. C ’eft- là , dit - on ,
que les,rois de France vont, ou alloient faire une'
ne uvaine, après leur {acre , • avant aue de toucher des
écrouelles., comme pour en obtenir fa vertu , ou pour
remercier de l’avoir reçue.
‘ MARCULFE , ( Hiß. Litt, mçdJ) moine François,
celeore par fon livre des Formules des aéîes anciens ,
pubhe par Jerome Bignon , & dont Baluze a donné
depuis une édition très - complette. Cet ouvrage cfb
divifo en deux livres; le premier contient les Chartres
royales, le fecond , les a êtes des particuliers.
On ne fait rien d’ailleurs de Marculfe, pas même -
s’il vivoit au feptième ou au Huitième fièçle ; mais
fon ouvrage efi d’une grande utilité pour la connoif-
fance de l’niftoire, tant civile qu’eccléfiafiique, des roi?
de la première race.
MARD ( faint ) ( Voyeç Rémond ).
MARDOCHÉE, ( Hiß. Sacr. ) coufin- -germain
d’Efther , & qui I’avoit adoptée pour fa fille. Son
hiftoire, mêlée avec celle de fa fille adoptive, remplit
: prefque tout le livre cVEflher.
MARDONIUS, ( Hiß. anc. ) gendre de Darius ,
& beau-frère de Xercès, commanda les armées des
Petfès contre les Grecs, & perdit contre, ceux-ci la
bataille de Platée, où il fut tué l’an 479 avant J. C.
M ARE , ( de la ) Hiß. Lut. mod. ) le plus connu
des écrivains qui ont porté ce 110m , eit Nicolas de
la Mare, doyen des commiffaires au Châtelet, mort
en 1723 , plus qu’oftogénaire,.auteur du traité delà
police, ouvrage très-eftimé, auquel M. le Clerc du
Brillet a ajoute un quatrième volume.
On a de Philibert de la Mare, cohfeiller au parlement
de Dijon, mort en 1687, un ouvrage intitulé
: Commentarius de b ello Burgundico ; c’eft Htiftoire
de la guerre de 1635, & du fiège de faint Jean de
Lofne , & cet ouvfagé fait partie d;ua autre ptës
vafte, Hißoricorum Burgundice confpeflus.
On a auffi de Guillaume de la 1Mare, poète latin
du feizième fièçle, chanoine de Coutances, deux
poèmes intitulés, l’un Chimcera, l’autre^ de tribus
fugfendis , venere, ventre & pluma.
MARES. ( Voye{ Desmares ).
MARÊTS. ( Jean des Marêts de Saint Sorlin }.
Voye{ Desmarets.
MARÈS ou MARÊTS. (des) ( Hiß. de France )
Dans les premières années du règne de Charles VI ,
l’avidité , lés exadions du duc d’Anjou, & enfuite du
duc de Bourgogne y fes oncles avoient excité quelques,
féditipns dans Paris ; les Maintins avoient maffacré
des commis & des partifans ; la cour vouloir fe venger ,
& n’attendoit qu’une oeçafion favorable ; elle.fe pré?
(enta , lorlqu’après la bataille de Rofebeque, en 1.382,
le roi revenant à Paris à la- tête d’une armee victorieux,
vit les habitans de cette ville venir avec un
zélé fufped à fa rencontre , au nombre de trente mille,
niai armés & mal difciplinés. Deux mots du connétable
de Cliffon , prononcés d’an ton fier & menaçant, mirent
en fuite cette multitude imprudente. Le roi entra :
dans Paris , comme dans une place conquife , brifa les
portes, rompit les barrières , arracha les chaînes, en- :
leva les armes, füpprima la prévôté des marchands &
féchevinage, déploya l’appareil des fiipplices, avéc
plus de rigueur que d’équité, fit trancher la tête a :
De[niantsv nqagiftrat vénérable par fon âge, par fa
vertu , par fes longs fervices ; fon plus ’grand crime
élciî d’êrrê adoré du peuple, & odieux au duc de
Bourgogne , dont l'autorité étoit devenue fans bornes,
depuis que le duc d’Anjou n entièrement livré à l’expédition
de Naples, lui avoir abandonne les rênes du
gouvernement. Dcfmarcts porta au lupphce cette fer-
me.é trauquille , que donne une bonne - confcience.
Jug; ^ moi, Seigneur, & féparcç ma caufe de celle des
impies, dit-il en monta it fur l’échafaud. On l’avenit
de demander pardon au roi. Je ri a ï, répondit-il ,
jamais offenfc les rois de la terre, j’ ai employé à en
J'ervir quatre, les [obeante & dix années de ma. vie,
en voici la récompenp. Le peuple,-à ce fpeêiscle ,•
f. éniifîbit de douleur & de ci ainte ; une conflernation
générale avoit fiiccédé à toute,, fon audace. Le gouvernement
profita .de ces difpofitions ; on affembfa dat*s
la cour du palais, ce peuple éperdu ; on avoit élevé
fur un échafaud, un trône, où le roi étoit affis, environné
des princes .& des grands du royaume. Le
Chancelier fe lève, reproche au peuple fes révoltes ,
& les bontés du roi payées, difoit-il, de tant d’in-
gra i tid?. $on ton étoit fi menaçant, & fes regards
fi févères, que le peuple prefierr-é, & tout en larmes,
n’ôfoit éfpérer de grâce: les princes la demandèrent
à genoux,, feignant d’être touchés des marques d’un
.repentir fi.fincère. Leroife rendant à leurs inftances,
déclara qu’il commüoit en une peine pécuniaire la
peine de mort que tout ce peuple avoit méritée. « C*é-
w toit-là , dit Mézeray , le vrai fujet de cette pièce de .
» théâtre ». L’édit pour le rétabliiïement des impôts,
fut publié aux acclamations de ce même peuple, qui
avoit tant combattu pour s’y fonfiraire, & la Cour
diffipant à l’ir.fiant en folles dépenfts le produit de
ces impôts, jufVfioit en quelque forte, dit le même
Mézerai, les émotions qu'elle prétendoit punir.
MARÊTS^ ( Samuel des ) ( Hiß. Litt. mod. ) c’eft
1§ nom d’un favant m’niftre proteftant, auteur d’une
multitude d’écrits polémiques contre les catholiques,
■ contre les fociniens, contre Grotius. Ses deux fils,
Henri & Daniel ont donné l’édition de la bible fran-
Çoife., imprimée in-folio, chez Elzevir, en 1.669 ,
& dont les notes font de Samuel leur père, né en
2599, mort-vers 1673.
MAREUIL, ( Hiß. Litt. mod. ) eft le nom d’un
ttaduélenr frj-çois du Paradis reconquis de Milton^
MARGGRAVS , f, ( Hiß, mod, ) çn aUsp^nd
m irck-graf, titre que l’on donne à quelques r rinces
de l’empire germanique, qui pofledent un état que*
l’on nomme marggraviat, dont ils reçoivent 1 investiture
de 1 empereur. Ce mot eft compofé de marck,
frontière ou limite , & de graf , comte ou juge;:
ainfi le mot de mar gr ive indique des fèigneurs que
les empereurs chargeoient de commander les troupe«
& de rendre la iuftice en leur nom dans les provinces,
frontières de l’empire.
Ce titre femble avoir la même origine que celui
de marquis , marchio. Il y a aujoujourd’hui en Allemagne
qnatre marggraviats , dont les poffeflèurs
s’appellent marggraves , lavoir ; i°. celui de Brandebourg
; tous les princes des différentes branches
de cette maifon ont ce titre , quoique la Marche
ou 1 e marggraviat de Brandebourg appartienne au-
roi de Prüfte , comme chef de la branche aînée:
c’eft aiftfi qu’on dit le marggrave de Brandebourg- -
Anfpach , le marggrave de Brandebourg-Culmbach,
ou de.Bar.mth ; le marggrave de Brandebourg-Sch-
w e d t &c. 2°. Le marggraviat de Mif.iie , qui appartient
à téle^eur de Saxe. Le marggraviat da
Bade ; les priners des différentes branches de cette ■
ma fon prennent le titre de marggrave. 40. Le marggraviat
.de Moràvie, qui apparient à la maifon d’Autriche.
Ces princes , en vertu des terres qu’ils poff ,
fédent en qualité de marggraves , ont voix & féan-*
ces à la diète de l’empire. (A . R .)
MÀRGON, ( (ruillanme Plantavit de la Paufe de )
( Hiß. Litt. mod. ) grand faifeur de brevets de la.
Calotte, grand faifeur de fiityivs en général. Il en fit
une contre les janféniftes, qui déplut même aux jé-
fuites ; il ferci: fans doute fort aifé d’en faire une qui
eu; ce double fort ou ce double avantage ; mais ce
n’avoit pas été [’intention de l’auteur, il avoit réel- ■
lement' pris parti pour les jéfuites, contre les janfé-
niftes. L’ouvrage qu’il avoit fait contre ceux-ci, avoit.
pour titre , le janßnifme dérnafqué. L’abbé de Margon .
ne fut pas peu furpfis, ni peu mécontent de voie,
cette brochure très-maltraitée dans le journal de T ré-
voux, par le père de Tournemine.
L’abbé de Margon a la'ffé la réputation d’un méchant
; on dit que fa phyfionomie annonceit fon caractère
à tout le monde. Les 1 belles .qu’il répandoit
avec profuuon, attirèrent l’attention du gouvernement,
il fut relégué aux ifles de Lérins ; & , lorfque ces ift.es
furent priles par les Autrichiens ,• en 1746, ( car dans
cette guerfe.fi brillante & fi heureufe, le royaume-
fut plus dune fois entamé ) il fut transféré au château
d’l f , ! -il obtint enfuite une demie liberté, à condition
de vivre dans un couvent. Là, en faifànt de petite
méchancetés] cMcuies, il fe confoloit de ne plus cfer
en faire d’éclatantes ; il troubloit du me ins la petite
:. Iphère qui le renfermoit. Il mourut en 1760. On .a
de lui d’autres ouvrages que. des Lbel’es ; des W--
rnoires de Villars , qui ne font pas les véritables ; des
mémoires de Bcrwick , qui ne font pas 'es véritables . .
des mémoires de Tourvllle, qui ne iont pas, les yéii- •
tables ; Us lettres de Fit^Morii(.