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il voulut fe faite chartreux, il fortit de POratoire ou
on l’en fit fortir ; il voyagea de nouveau., retourna en
Allemagne , y vit. la princefFe de Meckelbourg ,
s’enflamma pour elle fit lui déclara là paffion. On le
fit revenir en France où on le tint enferme , d’abord
Ù l’abbaye de £>t. Germain-des-Prés , enfeite à St.
Benoît fur Loire, puis à St. Lazare, où il entra en
16 74, fit où il étoit encore en 1609. Il fe confoloit
de tout en çcrivant, foit en vers , toit en profe. XI. fit
à faint Lazare l’ouvrage dont voici le titre \ le roman
véritable , ou Ihiflo've Tecrete du Janfénifme > dialogues
de la composition de M. de félonie [ Loménie ) fire
de Nebrine ( Brienne ) baron de MentèreJJe & autres
.' jeux j bachelier en théologie dans l'uniycrjiti de Mayence ,
t-ggrégé dfObleur efi médecine clans celle de Padoue, &
licencié en droit canon de la faculté de Salamanque ,
maintenant abbé de St. Léger , habitué à St. Lazare }
depuis on%e ans, en 168ƒ,
Cet ouvrage ajouta encore à fes malheurs celui de
lui faire des ennemis ; mais il ne pouvpit plus mériter
pi amis ni ennemis , il ne devoit qu’être plaint. Le
refte de fa vie fut la vie d’qn homme de lettres ,
cpmpofant des ouvrages fenfés fit favans dans fes inter?-
vailes lucides, faifanf des fçlies dans fes temps fâcheux,
j reflànt quelquefois les amis qu’il avoit eus à la çour,
t"'e lui procurer une liberté dont il auroij ençorç
ubufé malgré lui. Il imputoit tous fes malheufs | fon
goût pour' la poëfie. Voici comment il s’en exprime
luirpiême, dans des vers que tout le pionde n’auroit
faits alors àvçç autant d’aiiance.
Le vain phifir de la rime
JVl’a ftul rendu c iminél j
Çe fut le lang maternel
Qui tranfmit en moi ce crime9
Ma mère avoit de la voix 9
p t fè plaifoit quelquefois
A faire des çhanfonnettes.
Son efprit mit dans mon corps
L ’efprit qui feit les poëtês
Et m’infpira leurs accords.
Ainfi j’appris fans étude
Cet art qu’on prife fi peu ^
Et mon efprit tout de feu
En contracta ïhabjtude,
Je rimois fans le favpirj
Et du matin julqu’au foir
je ne feifois autre choie.
Toujours bpuilloit pion cerveau j
Et croyant parler en proie,
Je foripois quelque, $ir nouveau^'
déplorable exemple de la fragljité des avantages hu?
mains, du néant fies grandeurs , de l’jnçonflançe
de fe fortune, cet homme plein d’eij>rit, d'imagination,
de ib^fibih-é, d’inftru&jon, dame naiftançe dif-
pnguée du coté paternel, illuftre 4U côté piatemel »
d’une femille décorçe, d’un nom cé’ébre par des fer-
viees , çet homme qui avoit joint l’écude aux talens
fe kl voyages «W* popr fç
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rendre d!gne d?èx'ercer les nobfes emplois de les pères|
cet homme que la fortune fembloit avoir pris plaifir
à élever dès l’enfance au comble des honneurs, un
lentiment vertueux un peu trop exalté le rabaiffe au-<
defious des hommes les plus maltraités, fie par fe
nature fie par la fortune,
Qui nimios tribuebat honores,
Et nimias cumulabat opes , numerofa parabai
Excelfe turris tabulata, undè altior ejfet
Çafus, & impulfoe prceceps imtnane ruinez.
Sort cruel | font là les jeux où tu te plais ;
Tu ne m’as prodigué tes perfides bienfaits ,
Que pour me faire mieux fèntir ta tyrannie ,
Et m’accabler enfin 4e pins d’jgnçminie.
Quelques années avant fa mort, il fut envoyé dan#
l’abbaye de St. Seyerin de Château-Lfinclon, oh ü
mourut le 17 avril 1698.
Il laifia un fils Loqis-Hem] de Loménie, comte de
Jhienne , mort le 14 mars 1743,
LONG , ( Jacques le ) ( Hifl. Litt. mod.) le père
le Long, de l’Oratoire , auteur de la Bibliothèque
Hiflorique de la France, fi confidérablement augmentée
depuis par M. de Fpntfete , fit de qu< lques ouvrage*
favans. Né en 1663 , mort çn 1721.
LONGAUNAI, ( Hifl. de Fr. ) nom d’une ancienne
maifon de Bretagne , dont étoient :
i°, Luc$s de fepngaunai, parer.t fit ami du cor*
nétable* du puefelin , fous lequel' il fervit avec gloire,
a®. Hervé, qui porta les armes fous cinq rois ,
Henri II , François II , Otaries IX , Henri I I I ,
Henri IV , fit qui fut tué à Prèl 4e quatre-vingt ans ,
à la bataille d'Ivry.
3°, St 4°. Peux de fes fil? , Jean fit A nfoine *
étoient aveç lui à çette bataille.
5°. Ântoine^François , marquis dp feongaunay ,
bleflTé d’un coup de moufquet à fe bataille de Fleurus,
fit qui fe diftingua aux combats de Valcourt , d®
Leuze , de Steinjterque, fit aux fiéges de Mons fit
de Namur,
6°. Antoine , comte de Laugaunay, blefle d’un
coup de moufquet \ la bataille de Staffarde,
7°, Un autre Longaunaÿ, npyé fer mer dans le
vaiffeau du ehçyajier d’Amlreville , fon onçle £ voye%
l’article Lambert , le Holfendeis. )
8°. Un frçre du précédent, aide de camp du man
réchal de Vitlars, tué en Allemagne , en 1703.
90. M. de Longaunay, colonel des nouveaux grer
nadiçrs, fut blefle à la bataille de Fontenôi, fe
mourut de fes‘ bleffures. Il efl au çang des héros d«
poëme de Eoptenoi.
Héfes! cher Longaunay, quelfe main, quel fecourç
Peur arrêter ton fang, fit ranimer tes jours l
feON GEPIERRE, (Hilairç Bernard deRoqueleyne,'
feigneur de) ( Hifl. Litt. mod. ) fécretaire des com-
mandeînent§.: % duc de "Eerry ? p^ëte. ,
gv.&ùç
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■ ■ auteur ^de la JMsdee -, refiée au théâtre1 St bien fepe-
rieur à celle de Comeifle. Il eût fait d’affez bonnes
tragédies , s’il avoit eu du ftyle. Il a traduit en veés
Anacréon , Sapho-, Théocrite , Mofchus fit Bion ;
•jnais pour traduire dé tels auteurs, il faut favoir écrire ;
fit quand on fè donne pour adorateur des anciens , le
premier hommage à leur rendre., eft de- ne les pas défi-
• gurer. Rouffeau s’eft beaucoup moqiré des traduâions
-de Longepiêrre dans les couplets, dont le refrein eft :
vivent les Grecs, fit dans l’épigramme-ï
Longepierre le tranflateur., fitc»
( Voir l’article Belot. )
Longepierre, né à Dijon en 1659, mourut à Paris ,
-en 1721.
LONGIN , ( Denys ) ( Hifl. Litt. anc. ) auteur
• de ce traité du fublime , traduit par Boileau, fit que
' Cafaubon appelloit un iivre d’or;» Longin-, dit Boileau,
ne fut -pas fimplement un critique habile , ce fut
» un miniftre d’état confidérable fit il fuffit pour
» fairefon éloge- , de dire' qu’il fut confidéré de
» Zénobie , cette ■ fameu'fe reine des Palmyréniens ,
» qui ofa bien fe déclarer reine de l’Orient, après, la
» mort de fon mari Odenat. Elle avoit appelle
» d’abord Longin auprès d’elle ,v pour s’inftruire dans
>5 la langue grecque. Mais de fon maître, en grec,
»> elle en fit à la. fin un de fes principaux miniftres.
» Ce fut lui qui encouragea cette reine à foutenir la
v qualité de reine de l’Orient, qui lui rehauffa le coeur
3) dans l ’adverfité, fit qui lui fournit les paroles
» altières qu’elle écrivit à Auréüan, quand cet em-
v pereur la fomma de fe rendre. Il en coûta la vie à
3) notre auteur; mais fa mort fut également glorieufe
» pour, lui , fit honteufè pouf Àurélian , dont on
» peut, dire qu’elle a pour jamais flétri la mémoire.
31 Longin mourut .en î’an 27 3 , de l ’ere chrétienne. »
( 'V o y e^ Z ÉN O B IE , )
L O N G I N , exarque de Ravenne , ( voye%
R osemonde. )
LO N G OM O N T AN LO N G OM O N TAN U S ,
( Chriftian) (Hifl. Litt, mod.') aftronome fit mathématicien
Danois célébré , difciple de Ticho-Brahé ,
utile à fon maître. Fils d’un pauvre laboureur obligé
-de travailler pour vivre, il prouva le çemps de travailler
encore pour s’inflruire. Il remplit depuis 1605,
jufqu’àfa mort, arrivée en 1647, une-chaire de mathématiques
dans fon pays. Il propofa un nouveau
fyftême du monde, compofé de ceux de Ptolomée,
de Copernic fit de Tycho-Brahé; mais cette combi-
naifon ne fit pas fortune ; il crut avoir trouvé la quadrature
du cercle, ce qui fit moins fortune.encore;
mais on- a de lui des ouvrages aftronomiques fit géométriques
, qui ont joui de quelque eftime.
LONGUEÏL, [Hifl. de Fr. ) illuftre fit ancienne
familleoriginaire de Normandie, t ir e d it -o n , fon
nom du bourg de Longueil, près de Dieppe.
i°. Adam de Longueil accom agna Guillaume le
batard à la conquête de l’Angleterre , en 1066, fit
acquit de la gloire à la bataille d’Hàftings, qui cofi-
Hifloire. Lome I 1L
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iofflràà c-ftte grande révolution, le 14 oêlobre de
cette'- même :ànhée.
20. Guilfeume de Longueil 'étoit Chambellan- de
Charles comte d’Anjou, roi de Sicile, frère de faint
Louis.
30. Geoffroy-Marcel, petit-fils de Guillaume , &
chevalier de l’ordre de l’Etoile dans fa naiflance , fut
tué à la bataille de Poitiers, en 1356.
4°. fit 50. Guilfeume, fils de Geoffroy-Marcel, tué
à la ‘bataille d’Azincourt , avec Robert ou Raoul,
fon fils aîné.
6°. Philippe, fon troifiéme fils , fut tué au fiégè
de Falaize , en 1432.
. 70. ^fean , fécond fils de Guillaume fit frère des
deux précédens, fut le premier de fon nom qiïi entra
dans la magiftrature , il fut préfident au parlement.
On a d’un de fes defeendans, confeiller d’état fous.
Henri I I , un recueil d’arrêts notables.
8°. René de Longueil, marquis de Maifons, fut
furintendant des finances, miniftre d’état, chancelier
de là reinê Anne d’Autriche , gouverneur des château.^
de Verfailles , de St. Germain, de Poifly, fitc.
90. Dominique , chevalier de Malthe , frère dit
furintendant, fut blefle au fiége de Spire , fit mourut
peu de temps après, le 13 avril 1035.
io°. Jean , fils du furintendant , fut préfident U
mortier , ainfi que: :.
iî° . Claude, fils de Jean, qui mourut le 22 août
1715 , au milieu des plus belles efpérances, fit dans
l’attente des plus grandes places qui lui avoient été
promifes.
12°. Jerffi René fon fils, eft ce préfident de Maifons ’
tant célébré par M. de Voltaire , qui eut la petite
vérole en 1723 , dans fon château de Maifons, 6k
le feu prit dans l’appartement qu’il océupoit. Echappé
de ces deux dangers, il fe félicite de revoir l’ami
dont il a éprouvé le zélé fit les foins.
Je reverrai Maifons, dont les foins bienfaifans
Viennent d’adoucir ma fouffrance ;.
Maifons en qui l’efprit. tient lieu, d’expérience
Ët dont jfedmire la prudence ,
Dans, l’âge des;égarements.
Le préfident de Maifons eut à fon tour la petité
vérole, fie en mourut le 13 feptembre 173i. M. de
Voltaire l’a placé dans le temple du goût.
O tranfportsl ô plaifirs ! ômomenspleins de charmes!
Cher Maifons, m’écriai-je en Parrofant de larmes ,
C ’eft toi que fai perdu, c’eft toi que le trépas
A la fleur de tes ans vint frapper dans mes bras.
La mort; Faftreufe mon fut- fourde à ma prière;
Ah ! puifque le deftin nous vouloit féparer,
C ’étoit à toi de vivre, à moi feu! d’expirer.
Hélas ! depuis le jour où j’ouvris la paupière
Le ciél pour mon partage a choifi les douleurs ;
Il féme de chagrins ma pénible carrière ;
La tienne étoit brillante fie couverte de fleurs.
Dans le foin despfeifirs, des arts fie des hygneut# ^