
» trop Incommodé ; le malade eut des maux de coèur ;
» on le conduifit à un quart de lieue, & de temps à
».autre, des étudiants qui l’accompagnoient , lui'fai-
» foient prendre de l’eau de Lulle ; en arrivant au
«c.haret, on le fit coucher, ôc il prit un bouillon,
» dans lequel un dis étudiants fit difioudre du Tel alkali
» volatil ; de temps à autre , on continua à lui en
»..dpnner ; il eut un léger tranfport, il Vomit fon
» dîner 6ç le trouva mieux après d’abondantes lueurs ;
» la poitrine 6c le bas-ventre ne furent point attaqués ;
1 » il continua , après la curation principale , qui fut
» compiette en fix heures,’ l’ùfage de l’alkali volatil,
» 8c M. de Juffieu, pour foulager 6c Calmer les dou-
• » leurs 6c les engourdiffements qu’il avoit au bras, fit
» encore dilioudre du fel ammoniac dans de l’huile
» d’olive , 6c en frotta les pjayes ôcles enflures, ce qui
» ft.t co.ùinué pendant quelques jours, ainfi que l’ufege
» intérieur du fel alkali volatil, que l’on peut donner
» fans danger dans les liquides ou du bouillon. »
JUSTE-LIPSE. (Voyei Libsf, )
JUSTEL , (Chriftophe) ( Hifl. Litt. moà. ) lavant
très-ve:fé dans l’hiftoire de l’églife ôc des. conciles.
C ’eft fur les Recueils de Jufl-.l , qu’Henri Juflel fon
fils, non moins favant que lui, ôc Guillaume-Noël,
ont publiés à Paris, en deux volumes in-fol. l’ouvrage
célèbre , intitulé : Bibliotheca jutîs canonici veteris.
On a encore de Chriftophe Jußel, U Code des Canons '
de /’ Eglife univ er feile , & Y H ifloire généalogique delà
mai fon a Auvergne. Juflel, né à Paris en 1580 , y
mourut en 1649.Heriri, fon fils, mourut à Londres
en 1693. •
Justicier d’Arragon , {Hifl. d’EJpagne. ) c’é-
toit le chef, le préfident des états d’Arragon , depuis
que cé royaume, fut féparé de la Navarre en 1035 ,*
jüfqu’en 1478 que Ferdinand V , roi de Caftille ,
réunit toute TEfpagne- en la perfonne. “Pendant cet intervalle
de temps , les Arragonois avoient reflèrré
l’autorité^-de leurs rois dans des limites étroites. Ces .
peuples le fouviennent encore , dit M. de Voltaire ,
de l’inauguration. de leurs fouverains. "Nos que vale- ■
mos tanto como vos, os ha^emos nueflro rey -, y fenor,
con toi que guardeis nueflros fueros, fe no, no. n Nous
» qui fommes autant que vous , nous vous faifons:
» notre roi, à condition que vous garderez nos loix ;.
» fi non, non ». Lejuflicier d’Arragon prétendoit que.
’ » ce n’étoit pas une vaine cérémonie , & qu’il avoit
» le droit d’accufer le roi devant les états, & de pré-
» ftder au jugement. 11 eft vrai néanmoins que l’Hif-,
n toire ne rapporte aucun exemple qu’on ait ufé de :
» ce privilège. ( D. J. )
JUSTIN , ( Saint ) ( Hifl. Ec cUf.) doâeur de
P Eglife , 1 qui viyoit fous les règnes d’Antonin &
de Marc-Aurèle , & qui eft auteur de deux Apologies
Our les Chrétiens ôc d’autres ouvrages pour la défenfe
u Chriftianifme. On en a-plufieurs éditions eftimées,
-entre lefquelles il .faut for-tout dîftinguer l’édition in-
folio qu’a donnée Dom Prudent Maran, en 1742.
-Saint-Juftin fouffrit le Martyre l’an 1.67.
Justin , ( Hiß. de* Empereurs. )v né daus un vil- I
lage de ?a Thrace , fut, comme fon père, gardien de
pourceaux ôc enfuite ch boeufs, il quitta ces fonctions
abj-:âes pour fe faire charpentier : ennuyé de
ce nouvel état, il s’enrôla dans la milice, où s’étant
diftingtié par fon courage ô c fa capacité , il pafla pat
tous les degrés avant de parvenir à l’empire. Ce fut
^plutôt par foh adreffe; que par fon mérité qu’il s’en
fraya--le chemin. Un eunuque l’ayant fait dépofitaire
d’une femme çonfidérabie pour gagner les fuflrages de
l’armée en faveur de Tiiéocritien, il &’en fèrvit pour
fe foire élire ; dès qu’il fut monté far le trône , il fît
oublier fa naiflance, ô c quoique fon éducation eût été
celle d’un barbare , il femblcit qu’il éteit né dans la
pourpre. Les impôts lurent adoucis ; les loix furent
réformées, ô c lesabus furent corrigés ; il parut perfuadé
que pour être heureux , il folloit favoir foire des heureux
foi-même. Les déferts étaient peuplés, d’exilés qui
avoient fouffert pour la foi. Les Ariens, jufqu’alors perfé-
cuteurs, furent perfécutés à leur tour; la proteâion qu’il
accorda aux orthodoxes leur devint funefte. Théodoric
crut devoir ufèr de repréfailles, & l’Occident dont.il
régloit le deftin , fut expofé aux perfécutions de l’en-
, nemi des partifàns de la Divinité de Jéfus-Chrift. Juflin
aimé de les fojets, ôc for-tout, des orthodoxes, mourut
en 514, après avoir nommé Juftinien, fils de fe
foeur, pour lui foccéder. Son règne fut heureux, mais
il ne gouverna l’empire que pendant neuf ans. (T.-N.)
Justin I I , fornomme le jeune', fils de la fille .de
Juftinien, lui foccéda à l’empire d’Orient. Les premiers
jours de fon règne furent fouillés par le meurtre de
Ion plus proche parent, qu’il fit étrangler dans fon
palais, parce qu’il avoit des droits à l’empire; il fe fit
apporter fo tête qu’il eut l’indignité de fouler aux pieds.
Juflin trop borne pour gouverner un grand état, en
abandonna les rênes à fa femme Sophie. Il fit üne
paix glorieufe avec les Perles , ôc le tribut que fes pré-
.décefièurs avoiént eu la bafTeffe de payer aux Perfes ,
fut aboli : Narsès qui avoit lé commandement des armées
, remporta fur les Goths une vi&oire qui lui mérita
le gouvernement d’Italie. L’impératrice, qui haïffoit
ce grand capitaine parce qu’il étoit eunuque , écouta
les envieux de fa gloire, qui l’âccuferent d’avoir abufé
de fon pouvoir dans fon gouvernement. Sophie rappelé
Narsès à Conftantinople , & joignant l’infolte à
la difgrace, elle lui manda qu’il n’étoit propre qu’à
manier des fofeaux. Ce guerrier offenfé d’une raillerie
qui lui rappelloit fa mutilation, lui manda qu’il alloit
lui ourdir une tramé qu’elle auroit bien de la ppine à
démêler. Les Lombards venoient d’envahir la Pannonie;
ce fut par fes confeils qu’ils firent-une invaflon dans
l’Italie , dont il leur facilita l’entrée. Ils y fondèrent un
empire qui fobfiftâ 294 ans, depuis Aîboin jufqu’à
Didier qui en fut le dernier roi. Les Perfes ravagèrent
en même-'temps les provinces de l’Orient: Juflin, après
avoir perdu Narsès , n’avoit plus de général à leur op-
pofèr ; il étoit fojet à des accès de frénéfie qui ne lui
laifloient que quelques intervalles de raifon. H mourut
d’ua mal de pied l’onzième année de fon régné , l’an
571 de Jéfus-Chrift. ( T-n . )
Ju s t in , ( Hifl. Litt.) hiftorien latin, qu’on
. des contéftatioüs qui déchiroi&ïit le fèin de HEgbfe, oc
■ s’étant laifle infeéter des erreurs d’Eudches, il per--
; fécuta les orthodoxes, qui' n’ont pas ménagé fa mémoire.
croit avoir vécu dans le tcconcl fiècie. Cefi l'attiré- ,
viatcur de Trogiè-Pompée, P f W P abbrégé
la perte de Troeue-Poriipêe. ,Oh a! une Bonne tradllc- .
tion dé JuïKn 3e M. TAbbé Paul, le même qui a
traduit Ve’léius Patèrculus.
JPSTINIANI ou G IU ST IN ÏAN I(B e rn a rd )
{Hifl. L ‘ tt. moi. ) élevé aux .premières charges de
Venife/a patrie, mort en 1489» a 'quatre-vingt-un
ans , eft aiitëur d’une hiflôire de Venife , depuis fon
origine jufqu’en 809. D ’autres' Juftiniàni,les uns delà
jnême famille ’ que’ Bernard, les autres d’une fom lie
différente, ont acquis.aufli quelque -nom dans les
lettres, éntr’autres l’abbéB ernard Juflininni , qui a
donné en Italien, for la fin du dix-leptième uècle,
longme des. Ordres Militaires.i ,
JUSTINIEN, (ii'tfoire 'des Empereurs) fils de la
foeur de Juftin l’ahcien , 'monta for le frone d-Onent
aprèsia mottdéTdn ôncle. Il étoit né dans un village .
de la Dardaiiie de parens obfcurs, qui yiVoienf du
* travail de lëùrs rriâins. Quoiqu’il paroiffe que Juft n
l’avoit dèfighé fon foccéflëur, quelques-uns lui reprochent
de n’être monté fur le trône que par l’aitaffinat
de VitëlHen qui, fous le dernier régne, avoit joui de
toute l'autorité,' dont il pouvoit abufer pour enva ur
l’empire. Il eut d’habiles généraux, & fur-tout Bébfaire
ôl Narsès, qui le firent triompher en.Orientv& dans
l’Italie. Le premier'ftghala fa valeur contre les Perfes,
dont il fit un grand carnage dans plufieurs combats.
Il ies força de fepafter l’Euphrate,' & de fe renfermer*
dans leurs pofleflions. Bélifoire, pacificateur de l’Onent,
entra dans Conftantinople avec les honneurs du triom-
phe. Ce grand èapitaine fut enfuite employé contre lés
■ Goths, qu’il chàfta de Rome dbnt ils s’éfbient emparés.
Après avoir détruit leur domuiation dans -l’Italie, il
paffa en Afrique contire les Vandales, qui furent prefqüe
tous exterminés. Gélimer, qu’il fit prifonnier, fervit
d’ornement à fon triomphe. Tandis'que Bébfaire réta-'
Lbffoit le calme dans la Mauritanie, Narsès, autre
général de' Juflinïcn, éxterminoit lés ‘ reftes des Goths
epars dans l’Itabe. Juflinien ,' par-tout triomphant par
la valeur de fes généraux, voulut encore être le légif-
lateur. 'de l’empire. Les lôix étoient alors fans force &
fans vigueur , parce qu’elles étoiênt-ignorées. Dix jurif-
confoîres furent chargés de les tirer de la confufion oh
elles étoient tombées, & ce fut le favant Trébonien
qui préfida à leur travail. Tandis que l’empire triorn-
phoit par les armes d’habiles généraux, & que l’ordre
étoit rétabli par la fàgeffe des loix, Juflinien, fons
génie & fans moeurs, te faifoit dëteftér 'par fes vices,
f i prit pour femme Théodora, qui avoit monté for
le théâtre, &. quiVétoitrendue moins célèbre par fes
talens’ que par fes proftitutions. Sa nouvelle grandeur
-:'né la rendit pas plus réfervée. Son mari dominé par
elle, ’lui abandonna le foin de l’empire. Les peuples
affervis aux caprices de cette courtifâhe, murmurèrent
fans oCer être' rebelles.' Les proyinces gémirent fous le
poids des impôts, juflinien d'evërlu avare en vieilliflant,
accrédita les accufateurs qui foppôferent beaucoup de
Cojipables'po'ur ’jïiultipliçr les çonfifeations. JJ fe mêla
Il fevoit qu’il étoit détefté, 6c cette idee, au
liéude le corriger, le rendit plus cruel. Les papes
Anaftafe, Silvèftre 6c Vigile, ne purent appnvqifer
. cé monftre farouche, dont ils efluyèrent la perfécution.
Juflinien environné d’ennemis 6c de mécontens, mourut
chargé de la ‘haine publique à l’âge de <^atre-
vingt-deux ans ; il "en avoit-régné trente-deux. Ce fut
dans fon uècle que l’ufage de la foie pafla de la Perle
dans la Grèce. ( / .
Justinien I I , furnommé le, jeune , etoit fils de
Conftantin Pogonat,‘ dont il fut le foccefleur à l’empire
d’Oriéht en 685. Il n’avoit qiie feize ans lorfqu’il parvint
à l’empire. Son début fut marque par des victoires,
dont il fouilla l'éclat par les cruautés qu’il exerça contre
fes frères aùxquels il fit couper le nez, afin quamfi
défigurés ils fuffent jugés indignes de gouverner. Les
Sarrafms vaincus furent obligés de - lui reftituey piu-
fieurs provinces : il ne leur accorda la paix qu a des
conditions humiliantes pour eux. Tandis qu’il tricmphoît
au-dehors, l’intérieur de l’empire etoit en proie a fcs
cruautés. Importuné des plaintes de fês fojets opprimés ,
il ordonna à l’eunuque Etienne, fon favori, de mettre
le feu à Conftantinople , & d’enfevelir fous les flammes
en une feule nuit tous les habitans de cette Viile im-
menfe. Cet ordre barbare fut découvert ôc prévenu,
le' peuple fe révolta contre ce nouveau Néron, 6c
■ Léonce fat proclamé empereur ; il fit couper le nez a
Juflinien, qui fut relégué dans la Cherfonnèfe, où il
languit pendant fept ans.Trebellius.., roi des Bulgares,
pour entretenir les divifions de l’empire , le tira de fa
retraite 6c le rétablit for le trône : fes fautes 6c fes malheurs
ne le rendirent ni plus humain, ni plus fage ; il
ne goûta le plaiflr de fon 'rétabKffémeht que par celui
de la vengèahce. Léonce 6c Tibere Abfimare^ qui
avoient occupé le trône pendant le temps de fe dégradation
, expirèrent dans les torturés, 6c leurs part f ans
eurent les yeux crevés. Toutes les fois qu’il fe inou-
choit, ih prononçoit un arrêt contre un de ceux qui
avoient adhéré au parti de fes deux rivaux. Quoiqu’il
eût juré la paix avec les Arabes 6c les Bulgares, il leur
déclara, la guerre ; mais fes mauvais foccès le firent-
repentir d’avoir violé la foi des traités. Il fut plus heu-
• reux contre lés Sarraftns qu’ il força d’abandonner 1 Afri«
' que. Il fe pféparoit à ravager la Gherfonnefe, lorsqu’il
fut affafliné avec fon fils Tibere par Philippique
Bardane, qu’il àvoit condamné à l'exil. Ce mauvais
prince s’érigea en théologien/; il convoqua dds conciles
oh fes déeifiohs devinrent des décrets. Les papes-
s’oppoferent à cet abus ; mais il avoit la force en
main. Ce fut e n y i i que l’empire fut délivré de ce
prince devenu le' fléau du genre humain..Ses miniftres,
» anfli avares 6c aufîi cruels que lui, attentèrent a la vie
t 6c au droit de propriété des citoyens les plus riches Sc
î les plus vertueux. Il furent tous enveloppés dans la
, rùmë de leur indigne maître, qui les avoit fan fervir
î à l’exécution dé fes crimes. Juflinien I I fut lé dernier dé
a 1 la fanjille 4’Héraehus^.( T-X- ) .
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