
130. Dans k branche des barons & comtes de
Q u :lus de Levis, Jacques de Levis comte de Quelus,
un des mignons de Henri III, tué en duel en 157&
14°. Dans la branche des marquis de Gaudiés, Bar-
thelemi , tué au combat de Senef en 1674*
LEUNCLAVIUS, (J ean ) ( Hiß. Litt. mod. )
lavant voyageur, qui nous a donné le premier des
notions exaéfes & utiles fur la Turquie. On a de lui
une Hifinre Mufulmane. Il traduifit en latin , les
Annales des Sultans Ottomanides , de Jean Gaudier,
fur la verfion que Spiégel en avoit faite du turc en
allemand', & il' y ajouta une fuite fous le titre de :
PandeBce Turcica. On trouve & ces deux Annales &
cette fuite à la fin de Chalcondyle , imprimé au
Louvre. On a encore de Lsunclavius , un ouvrage
intitulé : Comme-ntaùio de Mofcorum belles adversus
firùtimos geJUs, & des ver fions latines dé Xénophon ,
de Zofime, de Conflantin Manafsès , & de quelques
autres auteurs grecs r tant de î» belle & faine
antiquité que des temps plus modernes- Né en Weft-
phalie. Mort à Vienne en Autriche en 1593 y âgé de
foixante ans.
LEUSDEN, ( Jean ) (H iß . Litt, mod.) lavant
holîandois & grand Hébraïfant,. profeffeur d’hébreu à
Utrecht fa patrie , & dont tous tés ouvrages, connus
feulement des fevants & des hébraïfônts, roulent fur
la Bible. Né en 16.24. Mort en 1690.
LEUVILLE. ( Voye^ Olivier.y.
LEZK.O I , ( Hiß. de Pologne. ) furnommé le Blanc
J>arce que fes cheveux étoient blonds ; il étoit fils de
Cafimir le Jufte, duc de Pologne. Après la mort
de ce prince les Polonois voulurent établir la. liberté
des élections, exclure le fils du feu ro i, & rappeller
Miceflas le Vieux.. Si cet avis eût prévalu, leur. indépendance
leur auroit coûté cher ; ils auroient replacé
fur le tr,Ône un tyran qu’ils en avoient chafTé
eux-mêmes , & fe fèroient rendus efclaves, & malheureux
pour prouver qu’ils étoient libres. Mais
enfin le bien public remporta., & le jeune Lefko fut
couronné l’an 1195. La régence, fut. confiée à Hèlene
fa mère. Miceflas trouva encore un parti &. fé montra
à la-tête d’une armée ;,un parti, plus puiflant marcha
contre lui ; on. en vint aux mains , Miceflas. fut
Vaincu; mais il reparut encore , & s’il avoit la férocité
d’un tyran, il avoir auflile courage d’un.héros.
La ducheffe qui craignoit de hazarder, dans de nouveaux
troubles , & la tête & celle de fon fils, força
ce jeune prince cfabdiquer. Miceflas. régna & IaifTa
la couronne à fon fils Uladiflas Laskonogi mais
Lefko indigné de l’obfcurité oh il. languifloit ,. raf-
Tembla fes amis , tailla en pièces jfes troupes de l’ufur-
pateur le contraignit-, l’an' 1206 , à lui céder une
couronne qu’il avoit déjà portée. Son règne fut allez
paifibl; jufqua l’an 1220 l’eût été jufqua. fe. mort ,
s’il avoit connu Fart de placer lès bienfaits ; mais en.
donnant au comte dé Suantopelk le gouvernement j
de la Poméranie orientale, il ne fit qu’un ingrat d’autant
plus dangereux, qu’ l avoit des talents & quon
lui çroyoit des vertus» Celui-ci voulut feçouer le
joug de fon bienfaiteur; Leçkor réfoîu de le punir,
l’appella au fein de la Pologne fous divers prétextes s
le comte y entra, b main armée , attira le duc dans
une embufeade, &. le fit affaffiner l’an 1227. ( M. de
&ACY, y / ^
Lezko I I , furnommé le Noir, roi de Pologne;,
il étoit petit-fils de Conrad, duc de Mazovie : Bo-
leflas V le défigna pour fon fücceffeur ; un préfet,
audacieux, î'e ftandale &. la terreur de la Pologne
afïèmblage fingulier de talens & dfe vices , Paul Pzze-
makow, évêque de Craeovie, voulut lui fermer îb
chemin du trône , leva une armée de brigands , &
fut vaincu* Après la mort de Boleflàs , l’an 1279 ,
Leçko fut couronné malgré les menées fècretes cïb
l’évêque qui ne trouva plus de partifens : à peine
étoit-il proclamé, que fe Pologne le trouva menacée
par une ligue puiffante des Rufles , des Lithuaniens &
des Tartares. Lcçko marcha contre eux, & les taiiîh
en pièces, l’an 1282. Pzzemakow Ibuffla dans toute îa
Pologne l’efprit de révolte r dont il étoit animé ; les Palatins
fe foulevêrent ;. Lcflco terraffa ces rebelles, &
après les: avoir diffipés par la., force de fes armes , if
acheva de les vaincre par fes bienfaits, Mais lorfqu’il
vit,, en 1288 , une multitude de Tartares defeendre
dans la Pologne, & porter fes ravages jufques fous
les murs de Craeovie, foit foibleffe, foit rufe militaire
, il. s’enfuit en Hongriene reparut qu après leur
départ, & mourut l’an 1289. Sa feSS eft la feule
faute qu’on puiffe lui reprocher. I! étoit grand, généreux
,, & pardonnoit fans effort. Il avoit l’art de tâter
lè goût des hommes, & de les affervir par des riens-
importans. C ’eft ainfi qu’il flatta les Allemands, &
leur infpira un zèle infatigable ,. en imitant &. leur
manière de s’habiller & Pufage. reçu parmi eux de
laifïer croître fa. chevelure* Dans un combat if
échauffa les foldats d’un enthoufiafme belliqueux. ,
en leur affurant que dan$ un fonge range Gabriel
lui avoit promis-la viétdire. (M . d e Sacy. )
L ’HUI'LLIERb ( V o y e ^ L uillier..
LI y L Y , LIS , LYS , f. m. (Mefure CEinoife J
comme vous voudrez l’écrire, eft la plus petite me-
fùre itinéraire des Chinois. , Le P.. Mafi'ée dit que le li
comprend l’efpace où la voix de l’homme peut porter
dans une plaine quand l’air eft tranquille & ferein y
maïs les confrères du P. Maffée ont apprécié le. &
avec une toute autre précifion».
Le P. Martini trouve dans ui* dègré 90 mille pas
chinois ; & comme 3 5:0 de ces pas font le l i ,. H conclut
qu’il faut ,250 de ces lis pour un degré: de forte
que félon lui, 25; lis font fix milles italiques ; car de
même.que fix milles italiques multipliés par dix, font
60 pour le-degré., de. même 25 li s , multipliés par
dix,font 25,a
Le P.. Gouye remarque qu’il en; efl des lis chinois,
comme <fe nos lieues ffançoifes,. qui ne font pas de
même grandeur par-tout. Le P. Noël confirme cette
obfervation en difànt que dans certains endroits
1 ^ Us & dans d’autres 12 répondent à une heure
de chemin ; Cjefi pourquoi continue ce jéfuite , j.’^
cm pouvoir donner 12 lis chinois ä une lieue dé
Flandre. Cette idée du P. Noël' s’accorde avec ce
que dit le P. Verhieß dans fa cofmographie chinoife,
qu’un degré-de latitude fur la terre eft de 250 lis.
Or je raifonne. ainfi fur tout cela ; puifque 250 lis
chinois font un degré de latitude, & que lui vaut les
obfervations de l’Académie des Sciences, le degré eft
de 5.7 mille 60 torfes, il réfulte que chaque li eft de
208 toifes &L de fix vingt cinquièmes de toife, & que
par conféquent la lieue médiocre , la frauçoife qui
eft de 2282 toifes du Châtelet de Paris , fait environ
dix lis chinois. ( D. J. )
LIA , ( Hiß. de Fr, ) fille aînée de Laban , première
femme de Jacob. Ce qui concerne fou h-ftoire fè
trouve dans la Génèfe, chapitres 2 9 , 30, 3 1 , 33.
LIAL-FAIL , Cm. ( Hiß. ancienne. ) C ’eft ainfi
que les anciens Irlandois nommoient une pierre fa-
meufe qui fer voit au couronnement de leurs rois ; ils
prétendprent que cette pierre , qui dans la langue du
pays , fignifie pierre fatale , poulfoit des gémifiements
quand l s rois étoient afiis deffus lors de leur couronnement.
On dit qu’il y avoit une prophétie qui
ânnonçoit que par-tout où cette pierre féroit confer-
Vée , il y auroit un prince de la race des Scots fur le
trône au dixiéme fiècle. Elle fut enlevée de forcé par
Edouard I , roi d’Angleterre, de l’abbaye de Scône ,
où elle avoit été confervée avec vénération ; & ce
monarque la fit placer dans le fauteuil qui fert au
couronnement des rois d’Angleterre , dans l’àbbaye de
Weftminfter , où. l’on prétend quelle efl encore.
Vjye^ r Hißoire d* Irlande par Mac-Geogegan. ( A . R. )
LIANCOURT ou LIANCOUR, {Hiß. de Fr.)
Gabrielle d’Eftrées fut , dit-on , contrainte par fon
père , à- époufer Nicolas d’Amerval , feigneur de
Liancourt, gentilhomme de Picardie ; elle fe nomma
quelque temps Mme de Liancourt avant de fe nommer
la marquife de Monceaux &. la ducheffe de Beaufort ;
Henri IV fit cafter ce mariage.
• Henri IV avoit alors pour premier écuyer , du
Pleffis Liancourt , feigneur de Liancourt , près
Clermont en Beauvoifîs. Il le nomma pour être du
conféil de régence ; Liancourt étoit dans le carrofte
du roi, lorfque ce prince fut affaffioé.
Roger du Pleffis , duc de Liancourt & de la Roehe-
Guyon , pair de France, chevalier d s ordres du roi,
étoit poftefteur de ces deux belles & grandes terrés,
qui font aujourd’hui dans la mailon- de la Rochefoucauld;
c’étoit un des hommes les plus- brillants &
les plus braves de la cour. Il époufa Jeanne de
Schömberg ,. fille du maréchal de Schömberg , fùr-
intendant des finances , & foeur du maréchal de
Schömberg, duc d’Halluin , femme d’efprst, & fur—
tout très-pieufe. Elle laifià d?abord fon mari rechercher
tous les avantages que lui promettoient fa naïf*
fonce Si fès qualités brillantes , & fe livrer à- toutes les
diffipatiom du mondé ; infënfibleraent elle l’attira dans
la retraite, quelle embellit pour lui ; lès beaux jardins,
les belles, eaux de Liancourt furent fon ouvrage ; elles
celèbrees dans, la Pjyché de La Fontaine ;
Rafîemblés, fans aller plus loin ,
Vaux , Liancourt & leurs naïades.
Le duc de Liancourt devient bientôt; pieux &
janfénifte comme elle ; leurs liaifons avec tout Port-r
Royal furent célèbres, & leurs noms le font principalement
dans l’Hiftoire du Janfénifme. C ’eft au duc"
de Liancourt qu’un prêtre de St. Sulp;ce, fon confef-
feur , s’avifa de refufer l’abfblution à Pâques, parce'
qu’on difoit qu’il ne croyoit pas que les cinq propofitions
fufient dans Janfénius , & qu’il avoit dans fe- ma’fon-
des hérétiques, c’eft-à-dire , des écrivains de Port-
Royal & des Oratoriens. M. Arnaud le do£l:-ur v
écrivit à ce fùjet , deux lettres à un duc & pair ,.
qui étoit M. le duc de Liancourt lui-même. Grande
aflemblée de Sorbonne , où- fe trouva de la part du:
roi, le chancelier Seguier ; on y condamna une pro--
pofition de M. Arnauld , & on l’exclut de Sorbonne.-
Delà les premières Lettres Provinciales.
-La vie du duc & de la ducheffe de Liancourt fe
pafta toute entière dans l’exercice des vertus ; on'
raconte de la ducheffe de Liancourt, des traits de
générofité finguliers ; elle fourniffoit de l’argent à ceux
qui plaidoient contr’elle, & qui faute'de ce fe cours
n’euftent pu faire- valoir leurs droits. Si on demande'
pourquoi elle ne pouffoit pas la générofité jufqu’a leur
épargner tout procès, en facrifiant fes droits ; c’eft
qu’il s’agiffoit de droits de terre , qu’on n’abandonne
pas fans inconvénient, •&. qui font quelquefois affez-
incertains pour" avoir befoin d’être réglés par un
jugement. E le mourut le 14 juin 1674, à Liancourt ,
& fon mari le premier août fuivant. On a d’elle
uelqués petits écrits adreffés à fon mari & à fa petite-
lie, contenant des avis économiques & domeftiques.
Ils nfevoient eu qu?un fils, tué jeune à l’armée. C e
fils laiffa une fille , Mademoifel'e de la Roche-Guyonr
qui fut élevée à Port-Royal ; c’étoit un excellent parti ;
elle fut recherchée par tout ce que la cour avoit de1
fîlus grand ou de plus en faveur ; le cardinal Mazariir
a demanda pour un de fes neveux ; elle époufa lé
prince de MarfiUac , fils du duc de la Rochefoucauld
auteur des Maximes, & porta dans la maifbn de la
Rochefoucauld les terres de Liancourt & de la Rocher-
Guyon*
LIBANIUS , ( Hiß Rom. ) fameux fophifte , fameux
rhéteur du quatrième fiècle, né à Antioche ,
élevé à Amènes , profèffoit l’éloquence à- Conftan--
tinoj'le du temps de l’empereur Julien. Ce prince fai foit
un cas fingulier d. Libanius , & foumettoit au- jugement
de ce philofbphe lès aft ons & fès écrits. Quoique
orateur, Libanius ne le ftattoif point. Julien étant»
Antioche, avoit fait mettre en prifon les magiflrats de
cette ville,, contre lefquels il étoit fort irritée Libanius
vint avec courage plaider la caufe de fes concitoyens;
Son- ton1 ferme & libre étonna, l’éfprit efclave d’un
homme qui l’ ntendit : Orateur, lui dit-il ,iu es bien-près-
du fleuve Oronte ,pour parler f i hardiment. - Cburtifan
répondît Libanius , t'a- menace efl bien plus hardie que
mes- difcours, elle tend à déshonorer Te maître que tut
veux me faire craindre, Julien ne fe déshonora point z