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i°. Claude Joly , qui Fut pendant foixanfe-neuf ans,
chanoine cle l’égUfe de Paris , depuis 1631 jufqu’en
? 7 0 0 & qui mourut d’un accident à quatre-vingt-treize
ans, étant tombé dans un trou fait pour la conflruc-
tion du grand autel de l’églife de Notre Dame. On a
de lui divers ouvrages fur des points de théologie &
de liturgie. On a aulîi de lui un Recueil de maximes
véritables 6» importantes pour P injfitution du Roi,
contre la faufje & pernicieufe politique du cardinal
Ma^arin. Ce livre qui fut brûlé par la main du hourreau,
n’efl pas le moins curieux de ceux de Joly.
2.0. Un autre Claude Joly, encore plus connu , efl
celui à qui le talent de la chaire valut d’abord 1 évêché
de Saint-Paul-de-Léon , enfuite celui d’Agen.- On a
lès Prônes (car il avoir été curé de Saint-Nicolas-des-
Çhamps à Paris ) & fes Sermons.
30. Guy Joly , confeillçr au Châtelet , attaché au
cardinal de Retz. On a de lui des Mémoires ; 11 ces
Mémoires font vrais, ceux du cardinal de Retz ne
peuvent l’être , du moins dans ce qui concerne le
portrait de ce fameux & intrigant prélat. Tout .ce qu’il
a pu faire de brillant, de courageux , de digne d’eftime
ou d’éloge , efl l’ouvrage de Joly,, fl on en croit celui*
c i , & il ne refie au cardinal pour fon partage, que
de la foiblefle , de l’irréfolution , de la timidité, de
Tinconféquence , de la forfanterie. Heureufement le
cardinal, dans fes Mémoires, nous a prévenus contre
Joly, en nous avertiiTant qu’il avoit eu à s’en plaindre,
&. qu’il avoit été obligé de lui ôter fa confiance, De
plus , nous voyons par les lettres de Madame de
Séyigné & par les mémoires du temps , combien le
cardinal de Retz, infpiroit de refpeét aux perfonnes les
plus refpeéfables, dans cette fage vieillefïe qui fuccéda
chez lui à une jeuneffe orageufe & turbulente , & qui
en répara la plupart des fautes.
JONAS , ( Hijl. Sacr.fi c’efl le cinquième des petits
prophètes. On fçait commént il pafïa trois jours dans
le ventre d’un grand poifîbn, baleine ou requin, &
comment il fit faire pénitence aux Ninivites, Il faut
voir dans la Bible , les quatre chapitres du livre particulier
qui. porte fon nom. Un mauvais poete a fait de
Jonas, le fujet d’un mauvais poëme épique ;
L$ Jonas mcçnnu çèche dans la pouflière.
Jonas efl ençpre le nom de quelques autres perfonnes
çonnups.
i ° . D ’un abbé de Bobbio , au feptième fiècle,
2°. D’un évêque d’Orléans , mort en 8 41, dont on
q quelques ouvrages peu importants dans îe Spicilége
4e Dorq Luc d’Achéry , de dans la Bibliothèque dés
Rères, ^ r
3°, D’un aflconome iflandois , cHfciple de Tycho-
Bràhé, & coadjuteur d’un évêque de Hole en Jflande ;
Ce Jonas çû diffingué par lé nom ftArngrimus ou
Arnagrimus. Tout ce’qu’on fait de lui , c’efl qu’il efl
mort eq 1649, à quatre-vingt-quinze ans, & qu’il s’étoit
marié a mjâtre-yingtrçnzé ans , à une jeune fille, Il a
écrit fur l’Iflande. Il prétend que cette île n’a été habitée
que vers l’an 874 de l’ère Chrétienne , &que par confé-
cuent e% n’efl point VUltima ThuU de Virgile,
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f JONATHAN , ( Hijl. Sacr.') On trouvé danâ
l’Ecriture-Sainte, plufieurs perfonnages de ce nom •
mais aucun n’efl affez célèbre &. ne jque un affez
grand rôle pour que nous* nous y arrêtions ici. •
JONATHAS, ( Hiß. Sàcr. ) fils de Saül, Rois ;
liv. I er, chaç, 1 3 , 14 , 18 , 19 , io f 31.
On connoît l’amitié de Jonathas pour David, per«
fecute par Saül, père de Jonathas , & les regrets
éloquents de David , fur la mort de ces deux princes ;
O Jonathas ! ô mon frère 1
Je t’aimois comme une mère
Aime fon unique enfant ;
Avec toi notre courage
Difparoît comme un nuage
Qu’emporte un foufHe de vent;
Un autre Jonathas, frère & fuceefTeur de Judas
Macchabée, joue un rôle confidérable dans1 l’Ecriture.
On trouve fon hifloire dans le premier livre des Maccha»
bées , chapitrés 9 , 10 , 1 1 , 1 2 , 1 3 .
On trouve encore dans l’Ecriture quelques autres
Jonathas rnoms célèbres.
JONCOÜX, (Françoife-Marguerite de) (Hiß. Litt1,
mod. ) On doit à cette Dame, née en 1668, morte
en .1715 , la traduélion des notes de Guillaume Wen-
drock, c’efl-à-dire , de M, Nicole fur les Provinciales.
JONES , (Infgo) (Hiß. Litt^mod.) célèbre archi-
teéle anglois, efl regardé «rame le Palladio de l’Angleterre
& on a de lui des notes fur Palladio , inférées dans
une traduélion angloife de cet auteur , publiée eu
1742. Inigo , né en 1572 , fut arehiteéte des rois
Jacques I & CharlesI. Il mourut en 1652.
JO N S fO N , ( Jean ) ( Hiß. Litt, mod J) naturalise
célèbre-, qui avoit parcouru toute l’Europe relativement
aux objets de fes études. O11 a lès oeuvres en
dix volumes in-fol. Né dans la Grande-Pologne en
1603. Mort en Siléfie en 1675. r
JONTE ou JUNTE, f. f. ( Hiß. mod.) l’on nomme
ainfi en Efpagne & en Portugal un certain nombre de
perfonnes que le roi çhoifit pour les confulter for des.
affairés d’importance ; il convoque & diffout leur
affemblée à fa volonté : elle n’a que la voix de confèil,
& le roi d’Efpagne efl le maître d’adopter ou de re-
jetter Tes déeifions. Après la mort du ro i, on établit;
communément une jonte ou confeil de cette efpèce
pour Veiller aux affaires du gouvernement ; elle ‘ne
fubfifle que, jufqu’à ce que le nouveau roi ait pris les
rênes du gouvernement.
A U mort de Charles I I , roi d’Efpagne, le ?oyaugiq
fut gouverné par une Jurite, pendant i ’ahfençe de
Philippe V.
Il y a en Portugal trois juntes considérables. La, junte
du commerce, h junte des trois états, & U junte du
tai>ac. La première doit fon étab.iiffement au roi Jean
I V , qui affembla les états généraux pour préer le .tribut
nal de la junte des trois états; Le roi Pierre II créa en
167 5 ia î unte du tabac. Elle efl compofée d’un préfidetg
de fix çoÿeijijers. (A . R.\
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JO Q Ü É S , f. m. pl. ( Hiß. mod. ) Bramines du
foyaume de Narfingue. Ils font auflèrès , ils errent
dans les Indes ; ils fe traitent avec la dernière dureté ,
jafqua ce que dèvënus abduls ou exempts de toutes
loix & incapables 'de tout péché , ils s’abandonnent
fans remords à toutes fortes de faletés, & ne fè refirent
aucune fatisfaélion ; ils croyent avoir acquis ce
droit par leur pénitence antérieure. Ils ont un chef qui
leur diflribue ion revenu qui efl confidérable , & qui
les envoyé prêcher Ta doélrine. (A . R .)
J O R A M , ( Hiß. Sacr. ) Voyeç I’ÉcrituRE-
Sainte, Ro is , liv. 4 , chap. 8, &! Paralip. liv.2 ,
chap. 21.
Ce Joram, fils de Jofaphat :
( V ous, nourri dans les camps du faint roi Jofaphat,
Qui, fous fon fils Joram, commandiez nos armées. )
étoit roi de Juda , & fut le mari d’Athalie ; c’efl,
celui dont il efl parlé plufieurs fois dans la pièce de
ce nom :
Ainfi dans leur excès vous n imiteriez pas
L’infidèle Joram, l’impie Okofi'as ? &c.
Il y a eu un autre Joram, non moins célèbre, roi
dlfraël & fils d’Achab , que Jéhu tua de, plufieurs
coups de .flèches dans le champ de Naboth, & dont le
corps fut jetté aux chiens, comme celui de Jézabel,
fa mere ; Rois, liv. 4 , chapitres 3 , 5 , 6 f o.
Ainfi, le mari & le frère d’Athalie fe nommoient
également Joram ; il faut prendre garde de confondre
ces deux perfonnages.
JORNANDÈS, (H iß. Litt, mod.) Göth, qui a
écrit fur les Goths. Il vivoit en 552, fous l’empire de i
JuAinien Ier. Ses deux ouvrages ont pour titre, l’un: i
de rebus Gothicis ; l’autre : de origine muridï, de rerum
& temporum fuccejfione.
JOSABETH, ( Hiß. Sacr. ) femme de Joad, fâuva
Joas enfant, du mafïacre qu’Athalie faifoit faire de tous .
les princes de la maifon de David. Elle fait elle-même
ce léeit touchant dans Athalie. Voye£ d’ailleurs fur
Jofabeth, le quatrième livre des Rois, chapitre 11 -
& le fécond des Paralip., chap. 22.
JOSAPHAT, ( Hifi. Sacr. ) fils & fuceefTeur d’Àla,
roi de Juda. On trouve fon hifloire au treifiéme livre '
des Rois, chapitres 1 5 , 22 ; & livré quatre , chapitres .
3 » 8; &■ fécond liv. des Paralipomènes, chap. 17 ,
.*8, 1 9 ,2 0 , 21.
JOSEPH , ( Hiß. Sacr. ) nom célèbre & dans l’ancien
Teftament & dans le nouveau. L’Hifloire du Patriarche
, fils d’Ifaac & de Rebecca , frère d’Efaii,
&.père &. ayeul des chefs des douze tribus des Hébreux
occupe dans la Génèfe, les chapitres 37, 3 9 ,4 0 ,4 1 ,
j 43 V 44 9 45 9 46, 47 s 48, 49 5 50.
L’autre Jofeph efl le mari de la Sainte-Vierge. On
trouve tout ce qu’ on peut fàvoir de fon hifloire dans
Evangélifles.
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Ün troifiéme Jofeph, diflingué par le filrnom d’Ari-
mathie, & que l’Ecriture repréfènte comme un homme
jufle & vertueux , fe montre avec courage à la mort
.de J. C . , dont il avoit été jufques-là un des difcipleç
fècrets , & obtient la grâce d’enfèvelir fon corps & de
le mettre dans un fépulchre qu’il avoit fait conflruire.
( Joseph ou Joséphe, (Flavius ) (Hijl. Lltt. anc.)
c’efl le fameux hiflorien des Juifs. On Ta comparé à
Tite-Live y & comme il a écrit en grec, quoique juif,
Saint-Jérome 1 appellent le Tite-Live grec. Il avoit
d’abord été homme de guerre, & avoit défendu fes
concitoyens contre Vefpafien & contre Titus; il avoit
foutenu contr’eux le fiège de Jotapat. La ville ayant
été prife , Joféphe fe trouva enfermé dans une caverne
avec quarante furieux, qui choifirent de mourir plutôt
que de fe rendre aux Romains , comme Joféphe le leur
infinuoit ; ils s’entretuèrent tous, & Joféphe refié avec un
feul de fes compagnons , parvint enfin à lui perfuader
de fe rendre à ces mêmes Romains dont le joug leur
avoit, paru plus cruel que la mort. Il plut à Vefpafien
& à fes fils; il les fèrvit, devint un favori, & chercha
en toute occafion à fléchir la fureur & l’opiniâtreté des
Juifs, croyant en celafervir également les Juifs & les .
Romains.
Nous avons deux traduélions françoifes de Jojéphe ;
l’une , de M. Arnauld d’Andilly ; l’autre , du P.Gillet,
génovefain , qui n’a pas fait oublier la première.
J o s e ph I , fuceefTeur de Léopold, (Hijl. d'Allemagne
, dHongrie & de Bohême. ) XLIe empereur
d’Allemagne depuis Conrad I ; XXXVII roi de
Boheme; XLT roi de Hongrie , premier roi héréditaire
de cette dernière couronne , naquit le 26 juillet^
1676, oc 1 empereur Léopold & de l’impératrice
Eléonore-Magdeleine de Neubourg. Elevé à la cour
d’un jîère qui fe montra digne émule de Louis X IV ,
il fit éclater , des fa jeuneüe , des talens qui auroient
ete funefles a 1 Europe , fi une. mort inopinée ne
î’avoit arrêté au milieu des projets les plus vaftes &
les mieux concertés. Léopold qui Tavoit jugé capable
d’exécuter les plus grandes chofes, lui avoit donné
de bonne heure des marques de la confiance : il
Tavoit mis dès l’âge de treize ans fur le trône d’Hongrie
, qu il venoit d’aflurer & de rendre héréditaire
dans fa famille. Roi dans un âge oh Ton fait à peine
ce que c’efl que régner , Jofeph tint d’une main ferme
les rênes be l’état confié à fes foins, & les grands qui
avoLnt^ éprouvé la févérité du père ne redoutèrent
pas moins celle du fils. Ils remuèrent cependant fur
la fin du règne de Léopold, & foutenus de Ragotski,
qui joignoit à une valeur éprouvée toute la dextérité
qu’on peut aftencTre d’un partifan, ils prétendirent
forcer Jofeph à figner une capitulation qui tendeit à
conferver les prérogatives des Hongrois, & à en
faire revivre d’autres qu’ilss-avoient perdus. La mort
de Temperrur auquel il foccédoit en fa qualité de roi
des Romains, ne lui permit point de châtier les rebelles.
Il Teignit d’oublier leurs hofiilités , jufqu’en
I7 I J » ^0rÇa Ragotski & le comte de Bercheni
de s enfuir en Turquie. Louis XTV, qui avoit un intérêt
fi vif dabaifler la maifon d’Autriche, leur fit tour