
D eux autres Louvet, tous deux nommésP/Vre ,.éte1ent
l’un natif de Beauvais, l’autre du village de Reinvi’fle,
à deux lieues do cette même ville ; celui-ci » maître
des requêtes de la reine Marguerite, a beaucoup écrit
fur l’hifloire & les antiquités de Beauva:s l’autre ,
doéfeur en médecine, puis hiflüriographe de Dombes,
a plus écrit 8c plus mal encore fur i’hiftoire de Provence
& de Languedoc. Le premier mourut en-1646-.
Le fécond vivoit en 1680».
LCUVETIER , (Hijl. mod. ) officier qui commande
à l’équipage de la chaiTe du Loup. Autrefois
il avok des louvetiers entretenus dans toutes les forets ;
6c il en relie encore en beaucoup d’èndroits. Le grand
louvetier a deux têtes de loup an-delTous de l’écu de
les armes ce fût François Ier qui en créa la charge
en 152.0. Le grand louvetier prêt® ferment, entre les
mains du roi, les autres offiei:rs de la Ibuveterie le prêtent
entre lès mains. Le ravage que caufa dans les
provinces la grande multiplication de loups, occasionnée
par la dépopulation qui fuivit les incurfions
d ’s barbares dans les Gaules, attirèrent l’attention du
gouvernement : il y eut des loix faites à ce &jet,.Il fut
ordonné par celles des. Bôui g*gnons, & par les capitulaires
de nos rois, d’avertir les lèigneurs du nombre
de loups que chacun aura tués, d’en préfer. ter les
peaux au roi ; de chercher 8c de prendre les louveteaux
au mois de mai ; 8c aux vicaires ou. lieutenants
des gouverneurs , d’avoir chacun deux louvetiers dans
Teur diflriél : owprbpofà des. prix à ceux qui prendraient
des loups. Qn finit par établir dès- louvetiers
dans chaque forêt., & par créer un grand louvetier,
auquel" les autres 1er oient fûbordonnés. Les places de
louvetiers », en chaque, province ,. n’éîoient que des
comnf;fiions, lorfque François 1er. les mit en titre,
d’office, &. au-défiais d:s officierscelui de grand
louvetier de France. On attribua d’ab.ordaux louvetiers
deux deniers par loup, &. trois- deniers par louve,
fàlâire qui dans la fuite fut porté à quatre deniers par
louve -, & qui dut être payé, par chaque .feu de.village
à deux lieues à la ronde du lieu où Tanimaiavoit été
pris. Les habitants de la. banlieue de Paris en. furent
&ïcpï»t continué d’en être exempts- ( yf. R. )
BOUVIÈRES, ( Charles-Jacques de )' ( Hijl. Litt.
mod. ) vivoit fous le règne de Charles V roi de
France. H efl un dés auteurs-auxqueîs on attribue le
Songe du-Vergier ou-du Verdier, Somnium Viridarïi,
Les autres font Raoul-de Prellè , Jean de Vertu ,
feeréraire dè Charlès V , Philippe, de Maizières. II. y
a cfes raifons peur chacun d’eux.
L O tJ .V IL L E , (Jacques - Eugène d’AlIonville ,
chevalier de ) {'Hifl: Litt. mod. ) de l’Académie des
Sciences, ne le 14 juillet 1671 , étoit d’une famille
ncbîe du pays Cftartrain , qui. pofledoit au moins
depuis trois cents ans la terre dè Louville.
D;-ffîné, comme cadet, à l’état eccléfiaflique", il
attendit le jour ÔC le moment où iî'alloit être tonfùré,
pour deçlarer qu’il ne voulbit point être eccléfiaffique.
II ent a dans la marine ; i f étoit à là. bataille, de La
idogue en \6yo. Il ièrvit enfuite fus? terre, 6c en
France & en Efpagne , dans la guerre de la Succeffion ; .
il fut pris à la bataille d'Ôudenarde. Peu de temps,
après, il quitta 6c lofer vice ôc même Paris,, pour le
livrer tout entier 8c fans difiraélion , aux mathématiques
6c à l’aftronoraie. Vers 17 14 , il alla à Mar-
feille prendre la-hauteur du pôle T pour lier fes Obfer—
vations à.celles de Pythéas. En 171 y ,, il-fit le voyage,
de Londres » uniquement pour y voir l’éclipfe totale,
dufoleil. En 1 7 1 7 , il le retira dans une petite maifom
de campagne ,. à un quart- de lieue d’Orléans, où il
établit un oblèrvatoire qu’il remplit d’inflruments.
qui étoient pour la plupart fon ouvrage ; le peuple?
le prenoit », félon Tillagepour un. magicien ;.
Ces fëreiers ont beau faire,
Les affres font pour nous auflibien que pour euxsi
La bonne compagnie, venoit au moins lui . demander,
quel temps il devcit faire,. & fi la récolte ferait abondante.
Il efV vrai,.dit M. de Eonteneüe, que Paris
même n’efl pas encore bien parfaitement défabulé de
faire le même honneur à Mefiieurs de TOblervatoire,
Dans cette retraiteg M, le Chevalier de Louville
vivoit en vrai floïcien , fort taciturne, fort indifférent»,
fe prêtant à peine à la fôciété,. recevant fon voifinage
à dîner , mais à dîner feulementne fbrtant de fon
cabinet que pour fe mettre à.table, & le repas fini,
rentrant dans ce cabinet, quelque monde, qu’il eût-
u On voit allez,, dit encore M. de Fontenelle, coi®
» bien, il gagnoit de temps par un retranchement IL
» rigoureux 6c fi hardi de toutes les inutilités ordb-
»narres de la fôciété.
» Dans les-k-ékrés qu’il fàifôit à l’Académie, même
»floïcïfme , il ne manquait pas de s’arrêter tout,
» courtdès qu’on Tmterrompoit :. il laifloit avec un
» flegme parfait un cours libre à l ’objeéfion 6c quand:
» il Tàvoit déformée ou Iaffée par fbnfilence, il re-
» prenoit tranquillement où il avoit-, quitté :. appa-
».remment il fa:ibît enfuite les réflexions, mais.il ne
» l’avoit feulement pas promis »..
II réfulte de ces divers traits,. un caraélère pîus fin—
gulîer quaimaBle. Les monuments de lès travaux^
aflronemiques fe trouvent dans le recueil de l’Aca-r
démie des Sciences. Il y avoit été. reçu.en 1714. H
mourut le 10 fèptembre 1732..
LOU VOIS. ( V&yei T ellier ( le )'.
LOUVRE , ( l e ) . ( Hijl. mod.'') en latin lupara
palais, augufle des rois de France dans Paris, 5c le
principal ornement de cette capitale. Tout le monde
eonnoît le louvre ». du moins par les deferiptions dér
taillées'de Brice 8c autres écrivains-.
Il lut commencé groflièrement en 1214: Ibus Philippe
-Augulle, '6c hors de la. ville. François Ier. jetta
les fondements des ouvrages », qu’ on appelle le. vieux
louvre Henri- II » Ion fils , employa, d’habiles atchir
teâes- pour le rendre régulier. Louis XIII éleva le
pavillon du milieu -couvert-en dôme quarré > Louis XIV
fit exécuter la; fuperbe façade du.louvre qui e f fà l’o rient
du côté de St.. Qermain-TAuxerrois. Elle efl compofée
d’un premier; étage », pareil à celui des autres façades
dé l’ancien louvre ; 8c elle aau-deffus un grand ordre'
de colonnes corinthiennes , couplées avec des pi-'
laffres -de même. Cette façade , longue d’environ 8-8;
toifes | fe partage en trois avant-corps, un au milieu ,
êc deux aux extrémités. '■ _
L’avant - corps du milieu efi-orné de hirt colonnes
couplées , ÔC efl terminé, par un grand fronton, dont ;
là cimaife eft. de deux feules pierres,- qui ont chacune
cinquante-deux pieds de'longueur ,. huit de largeur 6c
quatorze pouces d’épai fleur-
Claude Perrault donna le déflein- de cette façade»
qui ell devenue , par l’exécution un des plus au-
gnftes monuments qui Ibient au monde- Il inventa
même lès machines avec lefqueUes on tranfporta les
deux pierres dont nous venons de parler. ^
L’achèvement de cè majeftueux édifies , exeeute
dans l'a plus grande magnificence , relie toujours à
defirej. O11 louhaiteroit,; par exemple, que tous les
rez-de-chauflee de ce bâtiment^ luffent nettoyés 6c
rétablis en portiques. Ils ferviroient ces portiques ,
à ranger 1er plus belles flatues du royaume, a ral-
fembler ces fortes d’ouvrages précieux, épars dans
lès jardins où on ne fe promène plus , 6c où l’air ,
lé temps 6c. les faifons, les perdent 6c les ruinent.
Dans la partie fituée au midi , on pourrait placer tous
lès tableaux du roi , qui font prélèntement entafles
6c confondus enfemble dans des gardes - meubles
où perfonne n’en jouit. On mettrait au nord la galerie
des plans s’il ne s’y trou voit aucun obllade. On
tranfporteroit auffi dans d’autres endroits.de ce palais ,
les cabinets d’Hiftoire naturelle-, 6c celui des médailles.
Le côté de Saint Germain-TAuxerrois libre 8c défagé
, offriroit à. tous les regards cette colonade fi
elle, ouvrage unique » que les citoyens admireraient.,
6c que les étrangers viendraient voir..
( Ge voeu efl aujourd’hui- rempli. )
Les Académies differentes s’aflembleroiènt ic i, dans
des faites plus convenables que celles qu’elles occupent
aujourd’hui ; enfin, on formerait divers* appartements
pour loger des académiciens 6c des artilles. Voilà,,
dit-on ,-ce qu’il ferait beau de faire-dè ce vafte édifice ,
qui peut-être dans deux fiècles n’ offrira plus que des
' débris. M. de Marigni a depuis peu exécuté la plus
importante de ces ch o lè s la confervation de T édifice.
iD . j . y
L ouvre , honneur du 9. (Hiß. de France) on nomme .
ainfi le privilège d’entrer au louvre 6c dans les autres
maifbns- royales , en carrofle,. En 1607 , le dite
d’Epernon étant entré de cette manière dans la cour
du louvre , fous prétexte d’incommodité:»,.lè roi voulut
bien le lui permettre encore à l’avenirquoique ■
les princes finis enflent ce privilège ; mais il accorda
là même- difiinéfon au du d de Sully en 16094 enfin,.,
feus la . régence de Marie de Médiois , . cet honneur
détendit à tous* les dues 6c officiers-de la. couronne.».:
êc leur ell demeuré.. ( D. J. );
LOYER, ( Bierreîe) (H iß Litt. mod. (conféîllèr
au préfidial d’Angers,, , favant. homme fans lumières
6c un peu vifionnaire.,Son Traité des SpeétrCs , efl
recherché pour la- fingularité. Son Edom ou Colonies
lduméennes offre de l’érudition , mais peu d’idées
auxquelles on puifle fe fier. Loyer voulut aulïi être
poète ; il remporta le prix de l’Eglaiitine à i’Aca-
démie des Jeux Floraux. Né en Anjou en 1540. Mort
à Angers en 1633.
LOYSEAU, ( Charles) ( H ijl Litt. mod. ) jurif-
conlulte célèbre , avocat à Paris, lieutenant particulier
de Sens , bailli de Châteaudun, connu fur-tout par
fon Traité du Déguerpi[fement.
Un autre avocat du même nom , mort jeune le
19 oétobre 1771 ( Alexandre - Jérôme Loyfeau de
Mauléon ). a prouve par fon Mémoire pour les Calas
dont il fut le premier défenfeur , que s’il eût vécu 6t
travaillé plus long-temps r il aurait pu fe faire un grand
nom au barreau* par fon éloquence :
O mferande puer-, fiquà fata afpera rampas ,
Tu Marcellus eris /-
LU C ,- ( Saint ) l’un des quatre évangeliftes , &
auteur des A&es des Apôtres. Il étoit d5Antioche ,
avoit- été médecin. Il accompagna Saint Paul dans fes
voyages p il le féconda-dans la-prédication de l’Evangile.
C’efl à-peu-près tout ce qu’on en fait.
LUCA1N ., Ç Marcus - Ànnoeus Luc,inus ) ( Hijl;
lAit.-Rom. ) célèbre poète roma:ndu temps de Néron
, auteur de la. Pharfale.. Quelques-uns difent que c’efl
- un hiflorien, & non pas un poète, parce qu’ il 'n’invente*
rien , ÔC qu’il ne fuit pas d’autre plan que celui'
de Thîfloire. Eh bien 1 c’efl un hiflorien - poète 6c :
grand poète. Virgile ceffe-t-il de l’êtrelorfque dans-
la defeription du bouclier d’Enée, imité du- bouclier:
d’Achille , au huitième livre de l’Enéide 6c dans Ten--
trevue d’Enée 6c d’Anchifè aux CHamp&-Elifées , livre
fixiémeyil retrace en beaux versqîrefque toute Th^loire
Romaine, depuis Afcagne jufqu’à’ Auguffe. Quintilien
trouve à Lucaki l’éloquence d’un orateur plus que
celle d’un poète. Magis- eratoribus qnam poëtis annu-
merandusr Ce- jugement.- aurait befbin d’être- un peu
■ expliqué. Entre l’éloquence de. l’orateur & celle du
: poète ,. lès bornes ne font pas faciles à pofer , ni les
différences à affigner. Lucain' efl ' éloquentfans doute ,
il efl ». comme le dit Quintilien , . ardens , & concitams
& fententiis clàrijjïmus. Corneille luridoit -une. grande -
parue de fa- fublimitéy, Brébeuf. étincelé à fa fuite
de, quelques beautés fupérieurès. Lucain a quelquefois
fie la féchereffe 8c de ■ Tenflure 6c il- a fur-tout
le défaut-de ne favoir pas finir. C’efl Virgile qui ,
' par la fàgefïe dé fon génie ,-par la-pureté de fon goût
rend lé plus fenfible dans L u c a in ce dernier défaut.
• Décrivent-ils-,, l’un -, lès fini {1res prodiges-arrivés à la
mort de Géfar ; -l’autre ,. ceux qui avoient préfagé la
; guerre civile ,. Virgile-ne dit-que ce qu’ilfaut , Lucain
ne s’arrête pas- qu’il n’ait entafîé , accumulé , épuifé
: toutes les- images^^lugubres ôc .effrayantes dont il a pu
! s’avifer , 6c qu’il‘n’ait-rendu faflküeùx le tableau--qiTiT
vouloit fendre terrible. Mais quelle beauté dans cer»
tains détails de. cette - exce-ffive énumération î ôc- quel