
rend compte au grand-mogol des découvertes qu’il
a faites, & ce prince décide fur fon rapport du fort
de ceux qui ont été déférés ; car le kotval ne peut
prononcer une fentenefc de mort contre perfonne fans
raveu du fouverain , qui doit avoir confirmé la fen-
tence en trois jours différens avant qu’elle ait fon
exécution. La même réglé s’obfcrve dans les provinces
de l’Indoftan , où les gouverneurs & vice-rois ont
fouis le droit de condamner à mort. ( A .R.}
KOÜAN-IN, fi f. (Hifl. de la Chine ) c’efl dans la
langue chinoifo le nom de la divinité tutélaire des
•femmes. Les Chinois font quantité de figures de cette
divinité fur leur porcelaine blanche, qu’ils débitent
a merveille. La figure repréfente une femme tenant
un enfant dans fes bras. Les femmes ffériles vénèrent
extrêmement cette image, perfuadées que la divinité
qu’elle repréfente a le pouvoir de les rendre fécondes.
Quelques Européens ont imaginé que c’étoit la vierge
Marie , tenant notre Sauveur dans fes bras ; mais
cette idée eft d’autant plus chimérique , que les
Chinois adoroient cette figure long-temps avant la
naiffance de J. G, La fîatue, qui en eft l’origii^.1,
reprdente une belle femme dans un goût chinois ;
©n a fa:t, d’après cet original, pîufieurs copies de
la divinité Kouan-in en terre de porcelaine. Elles
d?îforent de toutes les ftatues antiques de Diane
©u de Venus, en ces deux grands points , qu’elles
font tres-modeftes & d’une exécution très-médiocre.
( A / . )
KOüLI-KAN , ( Thamas ) (Hifl. mod. de la Perfe).
le nom de ce t ufurpateur heureux étoit Sehah-Nadir.
Ne fujet & part culier, un Beglerbeg lui fit donner
dans fa jeuneflè, pour quelque infclence, labaftonade
fous la plante des pieds jufqua lui faire tomber les
©ngbs des ôrteils. Nadir fe fit voleur & comme il
eto;t né pour le commandement, il fè fit chef de fes
compagnons ; il fut bientôt à la tête d’une troupe nem-
«reufe & fi: allez de mal pour être prefque regardé
comme un général d’armée, & pour qu’il parût utile de
»attirer au fervice du roi de Perfe. Bientôt il fut le
general & le favori de ce prince , qui, pour lui déférer
le p us grand honneur qu’un roi de Perfe puiffe faire,
3^i.ut qu’il portât le nom du fouverain, Thamas.
Thamas Kouli-kan fignfie lefelave & le général
Thamas ; Pefdave fût bientôt le maître ; le vrai
Tnamas fût détrôné & enfermé, & Kouli -kan cou-
-né à. Casb;n en 1736. Bientôt l’empire de l'a
Verfe Re pUt foffire à fon ambition. Mahomet Schah,
empereur du M-gol, étoit un prince foibïe ; il fallut
^core le détrôner & envahir fes états. Delhy , capi-
de ce nouvel empire , fut pris ou fe rendit le 7
^ars 1739 Quelques foulevements des peuples , excipar
des taxes que le vainqueur mit fur le bled',
donnèrent lieu à un de ces grands maffacres qui fouillent
pr fque tqptes nos hiftoires ; on égorgea depuis huit
heures du matin jufqtfa trois heures après midi, plus
de cent vingt mille bab-tants de Deîhy qm périrent en
cette occafion. Un dervis , touché des malheurs de
fa patrie, eut féal le courage délever la voix en. faveûr
de l’humanité; il préfenta au conquérant une
requête, conçue en ces termes : Si ,t\i es Dieu, agis
en Dieu ; f i tu es Prophète , conduis - nous dans la
voie du faim 3 f i tu es Roi rends les peuples:
heureux, & ne les détruis pas. Le barbare répondit j.
Je ne fuis ni Dieu 3 ni Prophète 3 ni Roi 3 ( il pouvoir
ajouter ni homme ) je fuis celui que Dieu envoie contre
les nations fur lefque lies il veut faire tomber fa vengeance.
Ces titres de fléaux de Dieu & de miniftres de
les vengeances ont été affeéiés de temps en temps
par les conquérants barbares. On fait monter à des
fommes immenfes les trefors que Kouli-kan empoi ta
de Delhy ; pour joindre le droit des traités au droit
de conquête, Kouli-kan fit époufer à fon fils une prin*
cefle du fan g de Mahommed ; il laiiTa même à Ma-
hommed le titre d’empereur mais il nomma un vice-
roi pour gouverner le Mogol. On a beaucoup comparé
Thamas Kouli-kan à Alexandre, conquérant comme
lui , & conquérant des mêmes états : Alexandre eutr
plus de grandeur, Kouli-kan plus de férocité ; Alexandre
fit exeufer en partie fes conquêtes par de nobles
& utiles établiffements. Alexandrie élevée demande
grâce pour Thèbes & Perfépolis détruites ; Kouli-kaft
a détruit, & n’a rien édifié ; il'a égorgé, & n’a point
confolé ; ce n’eft qu’un barbare heureux. Il ne fut pas.
heureux jufqu’au bout. Il mourut affaffiné en 1757,.
parles ordres d’Ali - Kouli - kan , neveu de Thamas
quil aveit détrôné. AH-Kouli-kan fut proclamé roi
de Perfe. Thamas Kouli - h in , avoit fix pieds de
haut, une voix forte, une conftitution robufte ; il.
étoit fobre, mais incontinent; l’amour des femmes ne-
lui faifoit point négliger les affaires. M. de Bougainville r
( Voye^ fon Article ) , a fait un. parallèle détaillé
d’Alexandre-le-Grand & de Thamas Kouli-kan.
KOUROU ou KURU , £ m. ( Hifl.,mod., ) Lest,
bramines, ou prêtres des peuples, idolâtres de l’in-
doftan , font partagés en deux elaffes ; fes uns fe
nomment kourou ou gourou , p rê tre s& les autres font
appelles shafliriar 3 qui enfcignent les fÿftêmes de la.
théologie indienne. Dans la partie orientale du Malabar
, il y a trois efpeees de kourous, que l’on;
nomme aufli buts & qui font d’un ordre inférieur'
aux nambouris & aux bramines , leur fonction eftr
de préparer lés offrandes que les prêtres ou brami—
nés font aux dieux. Quant aux shaftiriars., ils..font
chargés d’enfeigner les dogmes & les myfteres de la
religion à. la jeuneffe dans les écoles. Leur nom vient
de shafier,. qui eft le livre qui contient les principes
de la relig-on des Indiens. ( A.,R. >
KCUROUK , f m. ( Hifl,. mod. ) Lori|q ue îe roi dé
Perfeaccompagné de fon haram ou def les femmes *,
doit fortir d’ifpahan. pour faire quelque voyage ou
quelque promenade, on notifie trois jours d’avance
aux habitans des endroits par où le roi & fes femmes,
doivent paffer qu’ils ayent à fe retirer & à. quitter
leurs- demeures : if eft défendu fous peine de mort*
à qui que ce foit , de fe trouver fur les chemins,,
ou de refter dans fe maifon ;• cette proclamation
s’appelle kourouk. Quand. 1e roi fe met e# marche 9 il:
eft précédé par des Eunuques qui, le fahre à la main,
font la vifite des mailons qui fe trouvent fur la route,
il* font main-baffe impitoyablement fur tous ceux
tiui ont eu le malheur d’être-découverts ou rencontrés
par ces indignes miniftres de la tyrannie &. de
la jaloufie. (A . R . )
KRAALS , f. m. ( Hifl. mod.) efpece de villages
mobiles, qui fervent d’habitations aux Hottentots.
Elles font ordinairement compofées de vingt cabanes ,
bâties fort près les unes des autres & rangées en
cercle. L’entrée de c-s habitations eft fort étroite.
On les place fur les bords de quelques rivières. Les
cabanes font de beis ; elles ont la forme dun four,
&. font couvertes de nattes de jonc fi ferrées que la
pluie ne peut point les pénétrer. Ces cabanes ont
environ 14 ou 15 pieds de diamètre; les portes en
font fi baffes que l’on ne peut y entrer qu en rampant
, &. l’on eft obligé de s’y tenir accroupi taute
d’élévation : au centre de la cabane eft un treu fait
en terre qui fert de cheminée ou de foyer u ^ft entouré
de trous plus petits qui fervent de fieges & de
lits. Les Hottentots vont fe tranfpoiter ailleurs, lorf-
que les- pâturages leur manquent , ou lorfque quelqu’un
d’entr’eux eft venu à mourir d une mort
violente, ou naturelle. Chaque kraal eft fous l’autorité
d’un capitaine, dont le pouvoir eft limite. Cette
dignité eft héréditaire ; lorfque le capitaine en prend
poffeffion, il promet de ne rien changer aux loix &
coutumes du kraal. 11 reçoit les plaintes du peuple ,
& juge avec les anciens les procès & les difputes qui
Surviennent. Les capitaines, qui font les nobles du
pays , font fubordonnés au konquer. l ls font aufli fournis
au tribunal du kraal, qui les juge & les punit
lorfqu’ils ont commis quelque faute. D ou l on voit
que les Hottentots vivent fous un gouvernement tres-
pxudent & très-fage , tandis que des peuples , qui
.fé croient beaucoup plus éclaires qu’eux , gemiffent
fous l’oppreffion & la. tyrannie. ( A . R. )
KRANTS ou C R AN T Z , (Hifl. Litt. Mod. ) favant
Allemand, doyen del’églife de Hambourg, morten 1517,
auteur de doétes ouvrages, dont les plus connus font :
ChronicaregnommAquûomorum Danice., Sue cia, Norwc-
g'ue • Saxonia 3 five de Saxonicce Gentis vetufla origine ;
ÎVanâalia five hifloria de Vandalorum origine ; Metropolis
five hifloria Ecclefiafiica de Saxonia 3 &c.
KR IT, f. ni. (Hifl. mod.) efpece de poignard que
portent les Malais ou habitans de Malaca dans les
Indes orientales, & dont ils favent fe fervir avec
une dextérité fouvent funefte à leurs ennemis. Çette
.arme dangereufe a depuis douze jufqu’à dix-huit pouces
de longueur : la lame en eft par ondulations, &
fe termine en une pointe très-aiguë ; elle eft prefque
toujours empoifoiWe, & tranche par les deux .côtés.
, Ces lames coûtent quelquefois un prix très-çonfidç-
table, & font, dit-on, très-difficiles à faire. [A. R.)
KRUGER ( Jean - Chrétien , ) (Hifl. Lin. mod.)
auteur & poëtè allemand, auteur dune tradu&ion allemande
du théâtre de Marivaux. Né à Berlin, mort
g Hambourg en 1750 g vingt-huit ansNj
KUBBÉ, f.m. (Hifl. mod.) les Turcs nomment
ainfi une tour ou un monument d’un travail léger oc
délicat, qu’ils élevent fur les tombeaux des vif 1rs ou
des grands-feigneurs. Les gens du commun n’ont que
deux pierres placées debout, l’une eft a la tete OC
l’autre au pied. On grave le nom du défunt fur l’une
de ces pierres, avec une petite priere. Pour un hemme
on, met un turban au-deffus de la pierre, oc
pour une femme , on met quelqu’autre ornement.
Voye^ Cantemir, Hifloire Ottomane ( A . R .)
K U 30-SAMA, Hifl. du Japon) on écrit aufli
CUBO-FAMA , nom de l’empereur, du , comme
s’exprime Kempfer, du monarque féculier de l’empire
du Japon ; voyc{ le mot D aiRI , qui défigne
l’empereur eccléfiaftique héréditaire du royaume ,
( D . J . )
KU G E , f. m. ( Hifl. mod. ) ce mot fignifie feigneur.
Les prêtres japoncis , tant ceux qui font à la cour du
Dairi que ceux qui font répandus dans le refte du
royaume, prennent ce titre failneux. Ils ont un
hahillement particulier qui les diftingue des laïques;
& *cet habillement change fuivant le pofte qu un
prêtre occupe à la cour. Les dames de la cour du
Dairi ont aufli un habit qui les diftingue de$ femmes
laïques. ( A . R. )
KUL ou KO O L , f. m. ( Hifl. mod. ) en turc, ç eft
proprement un domeftique ou un • efcîave.
Nous lifons dans- Meninski que ce nom eft commun
à tous les foldats de l’empire ottoman ; mais qu’il
eft particulier à la garde du grand-feigneur & à l’infanterie.
Les capitaines d’infanterie &l les capitaines
des gardes , s’appellent Kul-^abitlers , & les gardes
Kapu Kûlleri, ou efclaves de cour. D ’autres auteurs'
i nous affurent que tous ceux qui ont quelques^ places
; qui les approchent du. grand-feigneur » qui tiennent
à la cour par quelqu’emploi, qui font gagés par la
fùltan, en un mot, qui le fervent de quelque feçon
que ce foit, prennent le titre de Kûl ou Kool, ou d ef*
claves & qu’il les éleve fort au - deffus de la qualité
de fujets. Un Ku ou un efcîave du grand-feigneur , a
droit de maltraiter ceux qui ne font que fes domef-
. tiques ; mais un fujet qui maltraiterojt un K u l, fèroit
; fevérement puni. Les grands-vifirs & les bachas ne
dédaignent point de porter le nom de Kûl. Les Eûls ■
font entièrement dévoués au caprice du foltan ; _ ils
fê tiennent pour fort heureux, s’il leur arrive d etre
étranglés ou de mourir par fes ordres : ceft pour
eux une efpece de martyre qui fes ÎReue droit au
çieL (A .R . )
KULKIEHAIAj f m. ( Hifl. mod. ) ceft ainfi que
les Turcs nomment un officier général qui" eft le lieutenant
de leur milice, & qui occupe le premier rang
après j’ aga des janiffaires parmi les troupes, mais
' qui prend le rang au-deffus de lui dans le confeil ou
cfens le divan. C ’eft lui qui tient le rôle des janiffai-
" res , auffï-bien que du refte de l’jnfanterie ; les affaires
qui regardent .ces troupes , fe terminent entre lui
. & Paga. Voye{ Cantemir , Hifl. ottomane. ( A . R. )
LULMAN ( Quirmus, ) (Hifl. mod. ) né à Bresl|$
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