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après avoir vu égorger fes fiîs , eut la tête
tranchée. Toute fa fam.lîe fut enveloppée dans ce
carnage. Il s’étoit rendu odieux à la milice qu’il paycit
otal & qui fou vent manquoit du néceflàire. Ce fut
un {Impie foldat qui l’arrêta pour fe venger du refus
qu’il avoit fait de lui payer fe folde. Jamais Empereur
n’avoit pouffé auffi. loin l’avarice. Il vécut pauvre
pour mourir riche ; on remarqua que le dffir d’accumuler
avoit toujours été le vice dominant des empereurs
nés dans la pauvreté. Il étoit dans la ibixante-
fixieme année de fon âge lorfqu’il perdit la vie. Il
eii avoit paffé vingt fur le trône avec la réputation
dunMgrand capitaine. Il eut de la piété & protégea
le chriftianifme dont il pratiqua religieufement les
max mes. On n’eut à lui reprocher que fon avarice.
Ce fut fous fon règne qué les Mahométans commencèrent
à fe foire connoître par leurs millionnaires
guerriers. ( T— JV )
MAURICE A U , ( François) Hiß. Litt, mod.) chirurgien
de Paris, auteur d’un ouvrage de fon art ,
très-cftimé &. traduit dans prefque toutes lés langues
de l’Europe , qui a pour titre : Truite des Maladies
des Femmes großes & de celle,s qui font accouchées,
& de leurs enfants nouveaux nés? Mort en 1709.
MAUROLICO, ( François) ( Hifl.Litt. mod.') né
à Meffine en 1494 , abbé de Sainte Marie-^du-Port
en Sicile. On a de lui beaucoup d’ouvrages fur la
méchanique & les mathématiques , & fur diverfes
parties de la phyfique. On lui doit i’édition des
Sphériques de Théodose ; Emendatio 6* refiitûtio Coni-
corum Apollonii Pergeà ; Archimedis monumenta omnia ;
Euclidis Pkenomena , &c. On a auffi de: lui une
Hifloire de fon pays, fous ce titre : Sicamcarum rerum
compendium. Mort en 157^.
MAURUS, ( Terentianus) (Hiß. Rom.) gouverneur
de Syenne dans la haute Egypte , auteur d’un
poëme latin for les règles de la poëfie & de la v é r ification
, tous ce titre, de Arte Metncâ, vivoit fous
Tfajan ou fous les Antonins.
MAUS5A C j (Philippe-Jacques) (Hiß. Litt, mod.)
confeiller au parlement de Touloufe , & ' préfideni
en la cour des aides de Montpellier, mot t'en 1650,
auteur de notes efrmées for Harpoçration , de remarques’for
le traité des Monts & des Fleuves, attribué
à Plutarque , & d’autres opufculés qui annoncent
de l’érudition & de k critique.
MAUTOUR , ( Philibert - Bernard Moreau de )
( Hiß. Litt. mod. ) auditeur des comptes de Paris , fut
reçu à l’Académie des Belles - Lettres en ry o 'i, &
il y a plufieurs mémoires de lui dans le recueil de
cette Académie. On a de lui auffi une traduction de
l’Abrégé chronologique du P. Pétau? & . quelques"
«oëfies peu connues , ou plutôt tout-à-foit inconnues
aujourd’hui , qui ne font pas même recueillies, mais
ejo’il avoit répandues dans le Journal de Verdun &
‘dans d’autres Journaux ou recueils. Il étoit né à Beaune
en 1654. Mort en 1737.
MAXEN-CE, (Marcus V aleriu s }( Hiß. Rom. )
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1 fils de l’empereur Maximien, fut proclamé èmpereni*
par les gardes prétoriennes qui confervoient un précieux
fouvenir des bienfaits de fon père. II profita
de l’abfence de Galere Maximien qui étoit occupé
I de la guerre d'Iilyrie. Il abandonna le foin de eet.e
province pour venir combattre en Italie fon rival,
encore mal affermi. Mais il fut informé dans fa
marche que fes troupes étoient réfolues de palier dans
le camp dé fon ennemi. Il rentra dans l’Illyrie>
tandis que Sevère , qu’il avoit adopté , foutenoit
la guerre, dans l’Italie , oîi il ne put raffembler
les relies épars de fon parti. Maxence l’affiégea
dans Ravenne où il l’obligea de fe rendre après lui
avoir promis la vie : mais ce. vainqueur perfide ne
leut pas plutôt en fon pouvoir qu’il lui fit trancher
la tête. Maximien dégoûté de la vie que fes démêlés
avec fon fils lui avoit rendu odieufe, s’étrangla, &
fo. mort laiffa Maxence fans concurrent à l’empire.
, L’Afrique qui jufqu’alors avoit refufé de le reconnoître ,
! fe rangea fous fon obéiffance. Il y commit tant de;
cruautés , que les peuples implorèrent l’affiflance de
Conflantin pour brifer leur joug. Ce prince avoit
: alors le gouverhement des Gaulés. Il fe rendit aux
voeux des perfonnes les plus confidérables de Rome
qui le foîlicitoient de fe charger de l’empire. II entre
dans îltalié où les vieux foldats s’empreffent de fë
ranger fous fes enfeignes. Les villes lui ouvrent leurs
portes & le reçoivent comme leur libérateur. Le
tyran alarmé de lès progrès , reconnut trop tard qu’il
avoit un rival redoutable. Il fortit de Rome réfolîî
de terminer la querelle par une bataille. La fortune-
qui l’avoit jufqu’alors favorifé , lui fit éprouver un
humiliant revers. Il fut entièrement défait, <k comme
il fe précipitent dans fa fuite, il tomba dans le Tibre
avec fon cheval , & fut englouti fous les eaux en.
315 , après un règne de fix ans. Il avoit fait éclater
fa hâjne contre les chrétiens que Conflantin à fon
avènement à l’empire, favorife par un édit. Sa mémoire
fut en horreur aux Romains qu’il avoit accablés
d’impôts ; exaéleur impitoyable , il confifquoit
par avarice . les biens de. ceux qui n’avoient d’autres
crimes que d’être, riches ; pour juflifier fes ufur-
parions , il leur fuppofoit des crimes qui les faifoient
condamner à la mort. Il n’eut aucune des vertus de
fon père. Il étoit lent à concevoir des projets &
lâclij? :dans l’exécution. Sa phyfionomie finiftre man*-
feftoit les vices de fon coeur. Son efprit foible &
borné étoit incapable de gouverner un grand empire ,
for-tqut dans, ces tems orageux.il eroyoit en impo-
fer par un orgueil. infoltant qui le fit encore plus,
détefler que l’affejnblage de tous fes crimes. ( T—-n . ).
MAXIME ( Hifl. Rom~ ) général de l’armée Romaine
en Angleterre, fe concilia l’affeétion des légions
mécontentes de Gratien qui leur avoit préféré un
corps d’Alains pour veiller à la fureté de fa perfonne*
Ses foldats le proclamèrent empereur. & leur exemple
fut ffuivi par les légions des Gaules» Gratien marcha
contre lui ; & comme il fe préparoit à le combattre ,
il fe vit abandonné de fes foldats réduit à prendre?
hopteufement la route d’Italie.. Il fut affaffiné à, Lyon?
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& Maxime èut la cruauté de lui refufer les honneurs
de la fépulture. La mort de fon rival ne le laiffa point
pofïeffeur paifible de l’empire. Valentinien , frère
de Gratien , fe réfugia avec fa mère auprès de
Théodofe qui commandoit dans l’Orient. Maxime
maître de l’Italie , la regarda comme un pays de
conquête. Il y commit toutes fortes de cruautés &
de brigandages. Les foldats , à l’exemple de leur
chef, -profanèrent les temples & maltraitèrent les
citoyens. Il chercha les moyens de féduire Théodofe,
à qui il fit ,les plus éblouiffantes promeffes. Mais
celui-ci , plus politique que lui , l’amufe par des,
négociations artificleufes qui lui donnèrent le tems
d’affembler une armée & d’équiper une flotte.
Maxime qui s’étoit flaté de lui en impofer en mettant
en mer quelques vaiffeaux , effuya une honteufe
défaite. Son armée de terre fut mife èn déroute
fous les murs d’Aqu-lée qui fut prife d’affaut. Maxime
abandonné de fes foldats , fyî amene^ charge de
chaînes aux pieds de fon vainqueur, qui, s attendriffant
fur fon malheur , lui reprocha fes crimes & eut la
générofité de les lui pardonner. Mais fes foldats a
qui il étoit devenu odieux, murmurèrent de cette
indulgence ; & craignant qu’il ne fe relevât de fa
chûte , ils lui tranchèrent la tête en 388'. Valentinien
qui lui avoit difputé l’empire pendant fept
ans , avoit établi fe domination dans l’Occident.
Tandis qu’il s’endormoit à Vienne dans une fauffe
fécurité , il fut trahi par deux de fes officiers, Eugène
& Arbogafle , qui l’étranglèrent dans fon lit;
c’étoient ces miniflres de fang qui avoient maffacré -
Gratien. Preffés par leurs remords & fans efpoir de
pardon -, ils fe précipitèrent dans la mer pour fe
fouflraire à l’infamie d’un jufte fupplice. ( T.— N. )
Maxime I I , ( Petrone ) fénateur & conful Romain
, jouit d’une grande confidération dans l’exercice
de fes fondions pacifiques. Tant qu’il ne fut qu’homme
privé , fa vie n’offrit rien à la cenfure. Riche de
toutes les cennoiffances qui rendent on particulier
aimable & effentiel , il apporta dans le commerce
de la vie civile les vertus qui en font la fureté-, & les
talens qui en font les agremens. L’amour qu’il fentit
pour Eudoxie le rendit ambitieux & criminel. 11
ëpoufa là. veuve de ce prince infortuné , & dans une
ivreffe d’amour , il lui découvrit que le defir de la
pofféder l’avoit porté à affaffiner Valentinien. Eudoxie
, faifte d’horreur , appelle fecrétement Genféric en
Italie. Ce roi de$ Vandales fe rendit à des voeux qui
flatoient fon ambition. Il entre avec fon armée dans
Rome où Maxime eroyoit n’avoir d’ennemis que fes
remords. Ce lâche empereur , au lieu de lui oppofer
de la réfiftance , ne voit d’autres moyens que la
fuite. Ses foldats s’offrent en vain d’expofer leur
vie pour protéger la Tienne. Il n’efl fufceptible. que
de crainte ; & tandis qu’il les follicite à être les compagnons
de fe fuite , ils l*affommèrent à coups de
pierre, l’an 455, Il n’avoit régné que deux mois &.
quelques jours. ( T— N. )
3 Maxime perfide, ( H'ift. mod* ^ fe dit principale-
M A X 5-2?
’ ment d’une prôpofition avancée par quelques - uns
du tems de Cromwel ; favoir, qu’il étoit permis de
prendre les armes au nom du roi contre la p:rfonne
même de fa majeflé , & contre fes commiffaires :
cette maxime fut condamnée par un fia tut de la quatorzième
année du régne de Charles II. c. iij. (A . R .)
MAXIMIEN HERCULE , ( Hifi. Rom.) né de
parens obfçurs , n’eüt d’autre reffource pour fub-
fiflèr que la profeffion des armes. II fut redevable
de fon élévation à Dioclétien , témoin de fa valeur
& fon compagnon dans fon apprentiffage de la guerre.
Maximien, affocié à l’empire par la faveur de ion ancien
ami, n’oublia jamais qu’il étoit fon bienfaiteur. Il
eut pour lui la docilité d’un enfant qui obéit fans réplique
aux ordres d’un père chéri. Son bienfaiteur
lui donna le département de l’Afrique & de la Gaule
dont il appaifa les tumultes populaires , autant par
fa fegeffe que par fes armes. Ses fuccès lui méritèrent
les honneurs du triomphe qui lui furent décernés
conjointement avec Dioclétien. Il éprouva
quelques revers dans la Bretagne, qu’il fut obligé
a abandonner à Caraufe qui l’a voit envahie. Cette
honte fut effacée dans le fane de Julianus qui avoir
fait foulever l’Afrique. Les Maures vaincus par fes
armes, furent tranfplantés dans d’autres contrées»
Maximien follicité par Dioclétien, qui fe dépouilla
de la pourpre, fuivit fon exemple ; & dégoûté de»
embarras des affaires , il voulut -jouir de lui-même
dans le loiftr de la vie privée ; mais fatigué du poids
de fon inutilité, il reprit la pourpre a la foîlicitation
de fon fils. Soit par dégoût des grandeurs , on par
mauvaife volonté contre fon fils , il l’obligea de
s’exhéréder & de fe réduire à la condition de fimple
particulier» Le peuple & l’armée fe fouléverent
contre cette injuflice. Maximien n’eut d’autre reffource
que de fe réfugier dans les Gaules où 'commandoit
Conflantin qui avoit époufé Faufl ne fe
fille. Son cara&ère inquiet &. remuant ne put fe-
ployer fous les volontés d’un gendre , & ce fut
pour s’en débarraffer qu’il engagea fa fille à fe rendre
complice du meurtre de fon époux. Faufline
feifie d’horreur parut difpofée à commettre [ce crime
pour le prévenir. Conflantin averti par elle fit coucher
dans fon lit un de fes eunuques , que les meurtriers
maffacrèrent au milieu des ténèbres. Conflan-
tin furvint accompagné de fes gardes» II reprocha,
à fon beau-père T énormité de fon crime , & ne
croyant pas devoir le laiffer impuni , il ne lui laiffa
que le choix de fon fupplice. Maximien défefpéié
d avoir manqué fon coup, s’étrangla a l’âge de 60 ans
dont il én avoit régné vingt-un» Quoiquil eût toutes
les qualités d’un grand capitaine , il en ternit l’éclat
; par les vices qui font les grands fcélérats. Son élévation
ne put corriger la rufticité de fes moeurs féroces.
Toutes fes actions rappellèrent qu’il étoit né
barbare & fans éducation. Il eut l’avarice & la
cupidité d’un publicain. Sa figure étoit auffi rebutante
que fon earàclere.^ T.•-N. }
Maximien I I , fut ftunommé Xarmcntdre , parçç