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fondent leur T a i-K i avec tous les autres êtrel. Ceft
même chofe, difent-ils, que lé ciel, la terre &
les cinq elémens, en forte que dans un fons, cha-
qiie etre particulier peut être appellé T ai *Ki. Ils
ajoutent que ce premier être eft la caufe fécondé de
toutes les productions de la nature, mais une caufo
aveugle^ & inanimée, qui ignore la nature de fes propres
opérations. Enfin, dit le P. du Halde , après avoir
flotté entre mille incertitudes, ils tombent dans les
ténèbres de i’athéilme, rejettant toute caufe furna-
tnrelîe , n’admettant d’autre principe qu’une vertu
infenfible, unie & identifiée à fa matière. (A . R .)
JULES-CÉSAR, ( Hiß. Rom. ) Voye^ C ésar ou
T r iu m v ir a t .
JULES , {Hiß. Ecclêfi) Il y à eu trois papes de
®e notn. Le premier, élu le 6 février 337 , mort le
ï2 avril 352.
Le fécond eft le plus célèbre. ( Foyc% l'article
C haumont. ) 11 fé nommoit Julien de la Rovère ;
Sixte IV , fon oncle, l’avoit fait card.nal en 1471. En
IJ5°3 5 d acheta & il importa par violence la papauté,
plutôt qu’il ne l’obtint Pontife belliqueux , c’étoit fur-
tout à Jüles-Céfàr qu’il defiroit de reifembler ; q étoit
de l’épée de Samt - Pau), plus que des clefs de Saint-
Pierre , qu’il aimoit à faire ufage. Le doux, le modéré
Lou.s XII s’étoit vu contraint d’éclater contre Jules,
& de convoquer un concile à P:fe , pour le faire
dépolèr ; il avoit fait frapper une médaille où on lifoit
Cette infcription , que Luther eût adoptée : perdam
Babylonisnomen. Quelques cardinaux , ennemis du
pape , j réndoiert à ce concile ; le roi fe contenta d’y
envoyer feize évêques, tant de France que du Milanès ,
avec quelques abbés ^ -doCteurs ôl procureurs des Uni-
Verfités ; on obtint avec peine , des Florentins, alors
allies de la France , la permiflion de s’affembîér à
Pile : au bout de trois f.fiions, les pères ne trouvant
point le fe.our de Pife affez fur ni alfez tranquille,
le retirèrent-à Milan, -où après avoir fommé Ju'es
de ccmparoitre , ils le déclarèrent fulpens : ces démarches
du concile, revêtues de toutes les formalités
qui pouvoient leur donner les apparences de la mo-
deradon & de la juftice , infpirèrent au pape de vives
alarmes ; il crut ne pouvoir détourner l’orage qu’en
oppofànt concile à concile. Il en convoqua un à Rome,
dans le palais de Latran , où il fit déclarer nulle la
convocation de celui de Pife. Il cita les cardinaux de
Carvajal, Borgia & Briçonnet, préfidents du concile,
a comparaître devant lui dans foixante-cînq jours, fous
peine de dégradation & de perte de tous leurs bénéfices
; il ajourna au fri le roi, les prélats, chapitres
parlements ^François , pour rendre compte de leur
cppofiticn a l’abolition de la pragmatique ; il compofà
au nom du concile, un décret, par lequel il tranf-
feroit la couronne de France & le titre de très-
chretien, au roi d’Angleterre; fon refîentimsnt écla-
toit 0.1s l.s jours par de nouvelles violences. La mort
feule put en arrêter le cours. Jules mourut le 21 février
1513. Les cardinaux ,• que les emportements de c '
yam pape avoient feandalifés & révoltés , voulurent
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eflayer s'ils trouveroient dans la jeuneffe, la modéfâ-
tion & la douceur que depuis long-temps ils avoient
cherchées vainement dans l’âge mûr ; le cardinal de
Méd.cis ( Léon X ) , ne trompa point leur efpérance :
élu à trente-fix ans, il ramena infenftblement les efprits
que Jules I I avoit éloignés ; les cardinaux du concile
de Pife allèrent a Rome fè jetter à les pieds , implorer
fa mifëricorde en habit de fimples prêtres , ôi
défavouer tout ce' qui avoit été'fait à Pife & à Milan ;
le roi meme céda aux follicitations & aux plaintes'
éternelles d Anne de Bretagne-, fa femme, que cet
aii de fchifms répandu for la France & for fon roi a
affljgeoit & effrayoit : elle eut la êonfolation de vol?
Louis X ll faire fa paix avec le Saint-Siège , aban-
donner le concile de Pife & adhérer à celui dé Latran,'
Jules I I I , élu en 1550, avoit préfidé le concile
de Trente , fous le pape Paul III, fon prédécefleur 5
ce concile plufreurs fois fofpendu , transféré , repris
, étoit fofpendu quand Jules I I I fut. nommé
fon premier foin fut de le rétablir, & bientôt il le
fufpendit de nouveau. Le pontificat de Jul s I I n’a
prefque rien de mémorable , qu’un trait qui n’eft pas
à fon avantage ; c’eft la promotion qu’il fit au car*
dinalat d’un jeune aventurier, de moeurs fort déréglées,
qui étoit fon dom ftique, & dont l’unique talent étoit
de bien amufer fon finge ; on l’appelia le cardinal
Simia. Les autres cardinaux ayant reproché au pape
un choix fl honteux ; & vous , leur dit-il, croÿeç-vou&
avoir f i bien choifi dans ma pefonne ? je ne vaux peut-4.
être pas mieux pour un pape ^ que .lui pour* cardinal
Ce propos, qui avoit du moins le mérite d’être modifie
, a encore celui de préfenter une moralité : c’eR
qu’un mauvais choix peut être la foürce de mille mau^
vais choix.
JULESPAUL, ( Julius-Paulus ) ( Hiß. Litt. anc. }
jurifconfolfe célébré , qui vivoit vers la fin du fécond
fiècle, & fut contemporain d’Ulpien & de Papinien ,
dont il partagea les honneurs & la gloire. On a de
lui Recepte S entendue , & quelques autres ' ouvrages
de droit.- " .
JULES oa JUUUf-POLLUX, ( Hiß. Lit. anc. )
grammairien ancien , né en Egypte , profefleur de
rhétorique^ à Athènes , vers la fin du fécond fiècle,
O.i connoit fon Onömaßicon, ou dictionnaire grec.
JULETUNGLET, f. m. ( Hiß. môd. j douzième
mois des Suédo's. Il s’appelle aufli Jylatnont & JvA&
manat. {A . R. j
JULIE , { Hiß. Rom. ) plufreurs Romaines ont
rendu ce nom célébré , en bonne & en mauvaife
part. Les deux premières & les deux principales font
la fille de Céfar & la fille d’Augufte , toutes deux
belles , mais la première refpeclable par fa vertu ,
autant que la féconde eft connue par le dérèglement
de fa conduite. La première fut femme de. Pompée ;
elle fut l’objet de toute fa tendrefté & le lien de l’amitié
entre Pompee & Cé&r , amitié qui ne dura qu’autant
que la courte vie de Julie s qui mourut en couches a
dans tout l’éclat de iajeijàeiïe & de la beautés
ï u l
P ignora juncîï
ISanguinis ■, & diro jerales omine uzdas
Abjlulit ad mânes, Parcarum , Julïa , fotvâ
Intercepta manu ; quedfi tibi fata dedijfent
Majores in îuce moras , tu fola furentes
Inde virum poteras , atque ninc retinere parentem ;
Armatafique manus cxcujfo jungere ferro
Ut generos medue foceris junxere Sabine..
Morte tua difeuffa fides, bellumque movere
Pcrmijfum ducibus.
La fécondé eut trois maris: i°. ce Marcellus, fon
«oufin-germain, mort à vingt ans , que Virgile a cé-:
.lébré d’une manière fi touchante à la fin du fixiéme
livre de l'Enéide ; 20. cet Agrippa j le général, l’ami,
le confident d’Augufte , à qui Horace adreffe la fixiéme
■ ode du livre premier , •& que Virgile a aufri célébré
dans le huitième livre de l’Enéide :
Parte alla vendis & dis Agrippa fecundis
Arduits, agrnen agens, cui,belii infigne fuperkum ,
Tempora navali falgent roflrata coronâ.
3®. Tibère,
Augufte irrité du fcandale de fes moeurs, délibéra
s’il ne feroit point mourir cette fille indécente, qu’on
l’accufoit cependant d’avoir trop aimée ; il la rélegua
dans la petite ifle de Pandataire, aujourd’hui l’ifle de
Sainte-Marie, fur les côtes de la Campanie , où la
panifiant comme elle I’avoit mérité, il détendît qu’aucun
homme, foit libre , foit même efclave, approchât du
lieu de ià retraite :
Jufques à quand, ô ciel! & par quelle raifon
Prendrez-vous contre moi des traits dans ma maifon ?
Pour fes débordements j’en ai chaffé Julie.
Tibère la laifla mourir de faim dans fa prifon , l’an de
Rome 765 , lui ayant retranché fa penfion alimentaire.
. Elle eut d’Agrippa une fille du même nom qu’elle, &
trop digne d’elle, mariée à Lucius - Paulus ; celle-ci
força aufri Augufte de la traiter avec la même rigueur.
Il la rélégua dans l’ifle de Trimête ou Tremiti, dans
le golphe de Venife , près des côtés de la Pouille ; elle 1
y vécut vingt ans des libéralités de Livie , qui , dit
Tacite, affeéloit en public de la pitié pour la famille
de fon mari , qu’elle avoit détruite par des moyens
cachés : que fiorentes priyignos cum per occultum fub-
yertijfet, mifcricordiam ergà affljfios palam ofkntabat.
Une autre Julie, nièce de la précédente, fille de
Germanicus & d’Agrippa, ne fut point corrigée par
l’exemple des deux autres ; Caligula fon frère la corrompit
j puis k proftitua indignement à fes compagnons
de débauche, puis la rélegua dans l’ifk Ponce ,
près de fifre Pandataire , en la menaçant de là mort,
ôc en l’avertiflant de fe fouvenir qu’il avoit en fa puif-
fance non-feulement des ifr.es, mais des épées. Mefla-
iine j jaloufe de J.die ? k fit qxilçr de qouyesu, fous
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l’empire de Claude , oncle de Julie ; & peu après ,
elle la fit périr , l’an de Rome 792. On accufa Sé-iéque
d’adultère avec cette Julie, & il fut ré’égué dans l’ifle
de Corfe. Elle avoit époufé ce'Marcus-Vinicius , à qui
Velleïus-Paterculus adreffe fon Abrégé d’Hifloire.
Une autre Julie, fille de Dnifus, époufa Néron '
fils de Germanicus ; elle fut J’efpion de fon mari auprès
rie Liville fa mère , qui s’étant vendue à Séjan ,
lui vendoit. Néron fon gendre ; & par cette intrigue,
Julie fut la caufe de la mort de fon mari ; elle époufa
en fécondés nôçes, Rubellius Blandus. Mefraline, l’amie
de tous les hommes & l’ennemie de toutes les femmes,
la fit périr , l’an dé Rome 704.
L’empereur Titus eut une fille, nommée aufri Juliei
Domitien fon oncle la féduifit du vivant même de
Titus , & lui caufa la mort eh la forçant à l’avortement.
L’Hiftoire Romaine nous offre enfin l’impératrice
Julie. y femme de L’empereur Sévère, mère de Caracaüa
cl de Géta. Ces deux princes ne pouvant vivre ôc
régner enfèmble , avoient partagé l’Empire ; l’un devoir
avoir l’Europe ; l’autre , l’Afie ; & la Propontide
devoir être, de part & d’autre , la limite de leurs
états. Julie leur mère , qu’on nommoit Jocqjle, à caufe
: de fa tendreffe pour ces deux frères ennemis, n’ayanf
pu parvenir à les réconcilier , leur tient ce difeours
dans Hérodien.
« Vous trouvez , mes enfants, les moyens de par-
' n tager entre vous la terre, en faifant fervir la Pro-
« pontide de borne à vos états. Mais ce n’eft pas
» encore tout; il vous faut aufri partager votre mèçe.
n Comment ferai-je, malheureufe que, je fuis, pour
» me'partager entre vous deux ? Commencez par me
» tuer , cruels ; coupez mon corps par morceaux ;
» donnez , chacun dans votre empire, la fépulrure à
n cette moitié qui vous en reftéra. C’eft le feul moyen
» de me faire entrer dans ce partage funefte que vous
» méditez ».
L’impératrice-; ajoute l’hiftorien , entrecoupa ces
paroles de foupirs & de fanglots ; & ferrant fes deux
enfants entre fes.bras, elle les exhortoit à étouffer
leurs reffentiments.4
" L e. partage n’eut pas lieu , & Julie n’ en fut que
plus malhêuréüfe; Caracaüa égorgea fon frère pref-
qu’entre les bras de fa mère. Julie vit aufri périr
Caracalla après l’avoir vu devenir l’horreur des Romains
, ôl elle fs tua de défoipoir. Elle aimoit les
lettres., ÔL ce fut elle qui engagea Philoftrate à écrire'
la vie d’Apollonius de Tyanes.
JULIEN. On trouve plufreurs perfonnages de ce
nom dans lTiiftoire , tant fa crée que profane* Saint
Julien fut le premier évêque duMans & l’apôtre du
Maine, vers là fin du troifiémé fiècle ; mais oh ife‘
làït d ailleurs - rien de l u i & ôn fait trop peu de
choies de quelques autres Sàinis du même nom , pouf
s’y arrêter ici,
L Kifhire Romaine nous offre deux empereurs de
ce nom.
L’un eft ( DidiliS JuLianusfi) ( Foyer
PlDIVS.) -- '