
ia mort, arrivée le 31 octobre 162,2. Son corps fut
porié dans une chapelle qu’il avoit fondée dans l'égiHè
cathédrale de St. Lazare d’Autun, cù on lit fon épitaphe.
J1 avoit eu un fils qui fiit malheureufement affauiné
dans un combat de nuit. « Qétoit, félon Saumaife ,
?> un des plus braves & accomplis de la cour, Le jour
?? qu’on lui en dit la nouvelle , il ne laifïa pas de
n préfidgr au confeil, 6c la douleur qui ne parotffoit
P pas fur fon vifage, fe répandit dans le coeur de tous
v lés atnis , julqu’à toucher celui de la reine, fa bonne
n maîtreffe, qui en pleura, & lui fit l’honneur de l’aller
» coilfoler dans 1a maifon.
Ce trait prouve la fermeté 4e Jeannin ; un trait d’un
autre genre, rapporté par l’abbé de Choify, & que
tout le monde çonnojt, l ’hiftoire de la poutre s prouvée
fa françhife & le courage avec lequel il difoit toujours
la vérité au roi. Çeft à ce courage & à cette fran-
chife que le rpi rend avec efprit dans çette hiftoire ,
un bien glorieux témoignage,
M. de Morveau a publié en iy66 , qn biçn Jjpn
gloge du prgfident Jeannin,
JEBVS.ES, f. f. pl, ( Hiß, mod. fuperfthion ) efpèce
de prétraite de l’isle de Formofa ou de Tay-Van, qiji
eft fituée yis-à-yis de lai province de TorKyen. Ces
pretreffe^, qui font: le tnçtier de forçières & de devir
nerefles, en impotent au peuple ptar des tpurs de
force au-deiTus de leur portée ; elles commencent
leurs cérémonies par le facrifiçe de quelques pores
ou d’autres animaux ; enfuite , à force de contorr-
fipns , fle pcfturc s indécentes, de chants 9 de pris &
de conjurations ».elles parviennent a s’aliéner, &
entrent dans une efpèce de frénéfie, à la fuite de laquelle
ç%s prétendent avoir eu des vifions , ßc être
en état de prédire l’avenir , d’annonoer le temps qu’il
fera, de çhgffer les çfprits malins , &c. Une autre
fonêhon çfes jébufes pu prêtreffes de Formofa , eft
de fouler aux pieds les femmes qui ,font devenues
grpfiés $vant l’âge de tpnte - fept ans , afin de les
laife avorter, parce qu’il n’eft, dit-on , point perT
mis par les loix du pays de devenir trière avant çet
âge. (A - R .)
JECHQNIAS p« JOACHIM, (Hiß. Sacr. ) roi J
de Juda , emmené en .captivité a Babyîone par Nabu-
chodonofor » lorfque celui-ci eut pris Jérufalem. p eft
parlé de Jèchonias ou Joachim , dans la Bible , au
quatrième livre des Rois, çhap, 23 & 24.
JEFFREYS ou JEFFERIES , ( Hiß, (JAnglet. )
I/hiftoire doit honorer la mémoire des bons & flétrir
celle des méchants j ees deux fondions tendent au
même but, l’amélioration des homnies, fi elle eft
pofiible. Ce Jeffrey s , d’abord chef ' de la juftiçe,
puis chancelier fous Charles II & Jacques II , rois
d’Angleterre, eft le plus grand barbare qui ait jamais
deshonoré l’adminiftration de la juftiçe » il fit voir,
dit M. Hume , que les rigueurs çxercçes au nom de la
lo i , peuvent égaler ou jarpaftér les emport ements de |
la tyrannie militaire ; ce furent fes çrautés juridiques
bien plus que les intérêts j t religion, qui rendirent
fx odieux aux Anglois, le gouvernement de Jacques II. |
Le trait foira- f foifiroit poyr peindre çe juge , qui fè
diftinguoit fur-tout par les farcafmes cruels dont il
aflaifonnoit la cmauté de fes jugements. Une femme
le conjurant à genoux, de fauver la vie à un accufé
qu il çroyoit foii amant , il n’eut pas de honte de lui
répondre : quand il fera écartelé , vous aureç la partie
de fon corps que je Jais que vous aimeç le plus.
m C e fut lui qui, dans le procès du vertueux Âlgernon
Sidney, accufe d’attentat contre le roi dé la royauté,
parce qu’il etoit zélateur de la liberté publique, érigez
en preuve de^ çet attentat, au défaut de,preuves jurU
diques, des éçrits fai fis parmi les papiers de Sydney ,
& uniquement relatifs è fon fameux Traitç du Gou-e
vernerpent. Sidnev fut livré au fuppliçs , comme le
premier Brutus, dont il avoit pris la vertu pour mo-.
ride, l auroit été à Rome , fi Tarqpin eut triomphé,
. V n juge de paix ayant, par le devoir de fa charge,
dénoncé a Jeffrey s un Homme foupçonné d’un crime
& faifant en même temps ©bforver au même Jeffrey s ,
que la preuve n’étoit pas complette : c’ cjl vous qui
nous l'àvt | amené, dit Jeffreys, s’il eft innocent, fon
fzng retombera fur vous( Les fceurs de l’açcufé s’efforçant
de fléchir Jeffreys en faveur de leur frère , & s’att^
chant aux roues du çàrrpffe de, ce juge pour l’arrêter
un moment , il donna ordre | fon cocher de leur
couper les bras & le * mains à coups de fouet.
On lui parloit en faveur d’un autre accufé dont
tout annonçoit l’inncçence ; n’importe , dit Jeffreys, f\
famille nous doit une vie.
Armftrong & Holloway étoient tous deux accufés
d’être entrés dans la conjuration connue dans l’hiftoire,
fous le nom 4e Çomplot de Rye, & dont l’objet étoit
d’exclure de la couronne , pour egufe fle religion »
Jaçques I I , alors duc tTYorct ; ces deux açcufés ayant
pris la fuite, chacun d’eux fut déclaré exlex , çeft-à*
dire, privé de la proteéfion fles loix ; mais dans ce
cas même, les loix donnent -un an pour reparaître.
Tous deux reparqrent à temps , forcément a la vérité ; ’
car ayant été pris hors du royaume, ils furent ren-?
voyés en Angleterre, Tous deux étoient à cet égard »
dans le même cas ; mais il y avoit des preuves contre
Holloway, il n’y en ayoit point çontre Armftrong,
Par cette raifon, Holloway fut admis dans les tribu-?
naux, Armftrong en fut exçlu : Holloway convaincu,
fut envoyé au mpplice , en vertu d’un jugement.
Armftrong, qu’on refiifoit toujours de juger, fe plaignant
qu’pn le privoit feul du pénéfiçe commun de Ig
loi, Jeffreys lui répondit ; vous eh jouire^ bientôt pleinement
? car vous, ferez exécuté mardi prochain ,* en effet;»
il le fit tuer militairement, comme qn homme déçîaré
exlex.
La révolte du duc de Monmouth , au commence»
ment du rçgne de Jacques II ; fa prife après la bataille
de Sedgemopr, du 5 juillet 1605 » ^on fopplice &
celui de fes nombreux amis , furent pour Jeffreys,
une grande touiflance &. une heuréùfe oeçanon de
cruautés inutiles. Outreles malheureux qui furent pendus
ou hachés en pièces en vertu des loix çfè la guerre,
on compta jufqu’à deux cent cinquante-une viâimes
immolées en cette occafion, par les mains de la juft’cei
On
On ne voyoit que têtes èxpefées fur les portes des
villes ; & pour multiplier ces fpeâacles d’horreur, les
membres de ces malheureux étoient difperfés dans les
bourgs & dans les-villages.
Ces • cruautés s’étendirent jufqu’aux femmes. Par une
politique contraire à toute moralité, on avoit offert
non feulement l’impunité , mais encore des récom-
penfes aux rebelles qui en décoavriroient d’autres ; un
de ces rebelles imagina d’obtenir fa gr.ace par un infâme
moyen. Une femme anab.aptifte, nommée Miftrifs
Gaunt , dont la vie étoit un exercice continuel -de
bienfaifance envers tout le monde, fans diftinélion de
parti ni de ftéfe, avoit donné afyle à ce fugitif, par
le même principe qui tenoit fk maifon ouverte a tous
les infoftunés:; il alla dépofer contr’elle. Il fut récom-
penfé pour fa perfidie 4 Miftrifs Gaunt %. brulee vive
pour-fa charité. ■ '
Lady Lille , femme âgée -- & qui vivoit dans la retraite
, avoit aufti donné afyle le lendemain de la bataille
frie Secîgemoor ,.à deux fugitifs, qu’elle ne-connoiflbit pas.
.Ayant fo après -coup que c’étoient des rebelles, elle avoit
envoyé une. femme qui la fervoit, faire fa déclaration.,
les jurés la jugèrent jufqu’à deux fois innocente ; Jeffreys
les força de la condamner , & la fit exécuter.
Jeffreys fat puni .comme Néron, c’eft-à-dire, d’une
manière peu proportionnée à tant de crimes & à de tels
-crimes : dans le temps du détronement de Jacques II ,
en ï 688 , étant tombé entre les mains des proteftans ,
il efïuya les outrages de la multitude., on le mit enfoite
en prifon , & il y mourut promptement.
JÉHU, (Hijl Sacr.) fils de Jofaphat & Roi d’Ifraël ,
mîniûre terrible des vengeances du Dieut-
Qui dans Jezrael
Jura d’exterminer Achab & JezabeL
Il périr
L’infidèle-Joram , l’impie Qckcfiasi
,’Athalie, fille d5Achab & de Jezabel, dit de lui
Enfin de ma maifon le perfide opprefleur
Qui devoit jufqu’à moi pouffer fa barbarie ,
Jéhu , le fier Jéhu tremble dans Samarie,
foad dit rie lui, en parlant de Dieu
s Jéhu qu’avoit choifi fa fagefle profonde,
Jéhu lur qui je vois que votre efpoir fe fonde J
JY un oubli trop ingrat "a payé fes bienfaits,
Jéhu laiffe d’Achab l’affreufe fille en paix,
Suit des rois d’Ifraël les profanes exemples,!
Du vil Dieu de l’Egypte a confervé les temples,
Jéhu fur les hauts lieux enfin ofant offrir
XJn téméraire encens que Dieu ne peut fouffrir,
N’a pour fervir fa caufè & venger fes injures ,
Ni le coeur affez droit ni les mains affez pures. ^
Vofts trouverez dans le quatrième livre des Rois j
chapitres 9 & 10 , & dans le fécond livre dss Ej&ça-
Hijloire. J orne IJ J.
lipomènes, chapitre 22 , le développement de ce ti;xte
& l’explication des faits qui y font énoncés. Nous ne
pouvons pas offrir de plus beaux vers techniques a la
mémoire de ceux qui voudront retenir & pofléder
imperturbablement ces faits importants.
JEMMA-O, ( Hift. mod. ) Xaca , dont la frêle eft
très-répandue dans le Japon , enfèigne que, dans le
lieu du fopplice que les méchans vont habiter après
leur mort, il y a un juge févère , nomme Jcmma-o ,
qui règle la rigueur &ç la durée des châtimens , félon
les crim‘?s de chacun. 11 a devant les yeux un grand
miroir qui lui repréfente fidèlement les ’ aefions les
plus fec-rettes des" hommes. Il n’y a que î’interceffïcn
d’Amida qui püiffe fléchir -ce juge inexorable ; & les
prêtres ont grand foin d’inculquer au peuple que fi >
par leurs offrandes , ils peuvent gagner la prateêlion
d’Amida , les prières de ce dieu puiffant peuvent fou-
lâger les maux de leurs parens qui fouffront- dans les
ënfèrs, & même les faire fortir de cet horrible lieu;
La pagode de Janma-o eft fituée' dans un bois -a quelque
diftance de la ville de Méaco; Ce" dieu redoutable y.
eft repréfenté ayant à fes côtés deux grands diables
plus hideux encore que lui -, dont l ’un eft occupe à
écrire les mauvaifes aétiens ries hommes, tandis que
l’autre femble les lui diêfer. On voit fur les murailles
du temple d’effrayans tableaux des tourmens deftinés
dans- les enfers ,. aux âmes des méchans. Les peuples
accourent en foule dans cette pagode. C ’eft la crainte ,
plutôt que la dévotion, qui les y -conduit. Il n’y a
perfonne qui,,' par fes dons & fes hommages, v.i tâche
de fe rendre favorable, le terrible Jemtna-o. ( f )
JENSON , (Nicolas) (Hift. Litt. mod.) célèbre im‘^
primeur & graveur de caraêtères à Venife au 1 5 e flècle,
réunit avec fuccès. & avec éclat toutes les-parties de
la typographie ; fàvoir , la taille des poinçons , la
fonte des carâélères & l’impreffion. 11 étoit originairement
graveur de la Monnoie de Paris. Sur le bruit
de la découverte récente de l’art' de l’imprimerie en
Allemagne, il fiit envoyé à Mayence par Charles VU
ou par Louis X ï , pour prendre connoiffance des
procédés rie cet art ; en ignore par quel mécontentement
on par quel hazarri ce fut à Venife , & non pas
dans fa patrie, qu’il alla faire ufage des talents & des
connoiffances que ce /voyage de Mayence lui avoit
procurés. Ses premières éditions font de 1471 ; elles
fe fuivent jufqu’en 1481, qu’on croit être l’annCe de
fa mort.
JEN-Y -CERIS-E FFENDI, f. m. {H i f t . T u r q .y
officier des janiflaires, dont la charge répond à telle
de prévôt d’armée dans nos régimens. Il juge des
différends Si.-de légers délits qui peuvent forvenir parmi
les janiflaires ; s’il,s’agit de délits confidérables , & de
chofes très-graves, il en fait fon rapport à l’aga , qui
décide en dernier reffort, Voyc^ Janissaire. ( U . J- )
J E P H T É , ( Hift. Sacr. ) jagè des Hébreux ; oa
connoît fon voe u , dont fa fille fut la viêfime. Cette,
hiftoire eft rapportée dans l’Ecriture, , au livre des
Juges, -chapitré 1 1 .
Ceux qui ne voient d*ms les fables antiques, qu’uni
W J * B h