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,Traités de niôrale & de politique. Il a lui-même écrit
fe vie en un petit volume in-12. C’eft l’hiftoire très-
naïve de fes fuccès littéraires , heureux & malheureux.
HUMIERES, ( d’ ) ( Hiß. de F r.) Il y a eu deux
ïnaifons d Humieres ou de Humieres ; l’une de Picardie
, l’autre de Touraine î celle-ci diftinguée par le
nom de Crevant-
De la première étoient les trois frères, Philippe,
Matthieu & Jean de Humieres ; le premier fut feit
prifonnier > les deux autres tués a la bataille d’Azinçourt.
Mathieu I I , tué en 1442, au ferviçe du duc de
Bourgogne.
Charles, Chevalier des ordres du roi , lieutenant
général en Picardie, tué en 1595 , à la prife de Ham.
C ’étoit, dit M . de Sully, le plus brave & le plus habile
officier , employé dans la Picardie, alors le théâtre de
la guerre : il fut pleuré de M. de Thou , du roi & du
royaume.
Jacqueline dHumieres fe foeur, héritière de fa maifon,
«poufa Louis de Crevant, gouverneur de Ham, &
porta dans cette maifon de Crevant, les biens & le
nom de la maifon dHumieres : leur fils aîné, Charles-
Hercule de Crevant à'Humieres, premier gentilhomme
de la chambre du R oi, fut tué au fiège de Royan le
12 mai 1622. Louis de Crevant d'Humieres , leur
petit-fi's , eft le maréchal d Humieres. Il fut feit maréchal
de Fiance en 1668. Ses envieux difoient qu’il
en avoit principalement l’obligation à Louife de la
Châtre , fa femme , & par elle au vicomte de
Turenne, fer qui fes charmes & fon efpr-it lui dori-
noient „ dit - on , beaucoup d’empire ; Louis XIV“
ayant demandé en cette oecafion, au comte de Gram-
mont , s’il fçavoit quels étoient les maréchaux de France
de la nouvelle promotion : oui 3 Sire , répondit - il,
M. de Crèquy r M. de B elle fonds, b Madame d Humieres.
Les trois nouveaux maréchaux refusèrent en 1672,
de fervir fous M. de Turenne, & y. eonfentirent en
1675. En 1676, le maréchal d Humieres prit la ville
d’Aire ; en 1677 , il commandoit fous moniteur avec :
le maréchal de Luxembourg , à la bataille de Gaffe!, J
& prit St. Guillain. En 1678 , il prit Gand; en 1683,
Çoürtrai. 11' fut battu à Valcourt le 27 août, parle
rince de Valdee. Il avoit été feit grand-maître de
artillerie en 1685, chevalier des ordres du roi en
1688 ; & malgré l’ëehec de 1689 , fe terre de Mouchy
fut^ érigée en duché-pairie en 1690. Il mourut le 30
août 1694.
Le marquis d Humieres , Louis de Crevant, fon fils
aine, avoit été tué au fiège de Luxembourg en 1684. Le
duché d Humieres paffe, par alliance, dans la maifon
d’Aumont, ppis dans celle de Grammont.
La maifon de Crevant, avant d’être fobftituée au
nom & armes d'Humieres , avoit produit une foulé
de guerriers diftingués , entr'autrts Claude de Crevant,
feleffe à la bataille de Pavie, & François de Crevant,
tué à la bataille de St. Quentin.
HUNIADE , ( Jean Corvin ) ( Hiß. de Hongrie )
vaivode de Transylvanie, & général des armées de
Ladiü^ % roi de Hongrie % fut un des plus grands
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capitaines du quinzième fiècle ; il fit la guerre
éclat contre les Turcs, qui avoient alors pour chefs,
deux conquérants, Amurat II & Mahomet 2d; il leur
fit deux fois lever le fiège de Belgrade , remporta
d’autres avantages fur les généraux d’Amurat, &• acquit
beaucoup de gloire dans cette, malheureufe bataille de
Vames , ou Ladiflas fot tué en 1444. Huniade ëtoit
la terreur des Turcs. Mahomet II difoit que c’étoit le
plus grand homme qui eût porté les armes ; Huniade
mourut le 10 fèptembre 1456. Le pape CalixtelII tk'
toute la chrétienté le pleurèrent comme leur fèul appui
& leur fèul efpoir.
HUNNERIC, ( Hifl. mod. ) roi des Vandales en I
Afrique, fils & fucceffeur de Genferic , eft diffamé dans
l’hiftoire eccléfiaflique par la perfécuiion qu’il fit fouf*
frir aux catholiques à Finftigation des Ariens. On a
fait en confequence beaucoup dé contes fur. fe maladie
& fer là mort arrivées en 484, fuivant îufage fuperfli-
;tieuxde voir toujours dans la mort d’un ennemi, des
marqués de. la vengeance divine. •
HU-PU ou HOU-PNU , :f m. ( Hist. mod.) c’eft
le nom qu’on donne à la Chine à un confèil ou tribunal
cnargé d e l’adminiftration des finances de l’empire.,
de la perception des revenus, du paiement des gages
& appointements-des mandarins & vice-rois; il tient
auffi les regiftres publics, contenant le dénombrement
des familles , ou le cadaftre qui fe fait tous les ans de«
fujets de l’empereur, des terres de l’empire & des
impôts que chacun eft obligé de payer. ( A. R. )
HUR, ( Hifl. facrd) fils de Calefr ; pendant la
bataille où Jofué défit les Amaléeites, il foutint avec
Aaren les bras de Moyfè élevés vers le ciel pour de? I
mander la viéfoire.
^ HURAULT, (Hifl. de Fr.) famille difbnguée ] I
dont étoit le chancelier de Chiverni ouCheverni, de qui I
nous avons dés mémoires ; attaché à Henri III,il Favoit I
fuivi en Pologne ; il eut les focaux en 1578 ; il fut fait
chancelier en 15.83, à la mort du chancelier de Bi- I
rague; il mourut en 1599. Il étoit gendre du premier I
préfident Chriftophe de Thou.
» Il fe piquoit fort de nobleffe, dit Mezerai, ( ajou*
tons : &-ce n’étoù pas fans raifon, ) u & affrétait autant I
» la qualité de comte & celle de gouverneur de l’Or* I
» léanois & du Bléfbis, que celle de chancelier. »
Un autre Hurault ( Robert ) chancelier de Map
guerite de France, dueheffe de Savoye, fut le gendre,
du fameux chancelier de l’Hôpital, & fes enfens ont
joint le nom de l’Hôpital à celui de Huraidt.
Charles Hurault de l’Hôpital fon fils aîné, fut tué 3«
fiège de Chartres en 1 568v
Michel Hurault de l’Hôpital , frère de Charles ,
élevé par le chancelier de l’Hôpital fon ayeul & principal
objet de fa t.gndrçffe, s’attacha au roi Henri IV ,
alors roi de Navarre , qui l’employa en différentes
négociations ; depuis l’avènement d’Henri IV à la couronne
de France , il eut ordre de faire travailler aux
fortifications de Quillebeuf avec huit çents anglois'qu’iî
attendoit. Le rot en avoit donné le commandement
à Bell egar sfr., Huiault rpfufe de le lui remettre ; il périt
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milieu dé cette entreprife, & fe fit enterrér fous un
des battons de la place , comme pour en retenir la
poffeflion. Cétoit un homme de beaucoup d’efpnt ;
on lui attribue l’excellent b libre difcourtfur [ état prirent
de la France, qui parut en 1588, & qui eft
imprimé dans le tome 3 de la fatyre Méwppée. On a
encore de lui quelques autres ouvrages pour la dé-
fenfe de la cauiï royale contre la ligue & contre
Rome.
Paul Hurault de l’Hôpital, fon frère, archevêque
cTAix , eut de la réputation comine orateur , mais
il eft plus connu encore par fés. démêlés avec le parlement
d’Aix j au fujet d’un prêtre fcandàleùx, condamné
ati feppîice , &. qu il refùfbit de dégrader , alléguant
les privilèges & franchifès du clergé. L’ôccafion n etoit
pas favorable pour les réclamer.
André Hurault , feigneur de Maiffe, eut grande
part à la confiance de Henri IV ; on le voit employé
"fous ce règne , dans toutes les affairés délicates &
importantes ; il eft fouvent parlé de lui dans lès mémoires
de Sully, & toujours avec eftime , avantagé
que peu de perfonnes partagent avec lui.,
HUS , ( Jean. ) Voye^ W iclef.
HUSCANAOUIMENT , fi m. ( Hist. mod. fuperf-
iitions ) efpèce. d’initiation ou de cérémonie fiuperfti-
fieufè qiie les ïauvagés de la Virginie pratiquent fur
lés jeunes'gèns de leur pays, lorfqu’ils font parvenus à
l’âge ^.è 15 aiis ; & fans laquelle ils ne font point admis
âu nombre des bravés dans la nation. Cette cérémonie
confifte à choifir les jeunes gens qui fe font le plus
diftingués à la chaffe par leur adreffe & leur agilité ;
on les confine pendant un certain-temps dans les forêts,
où ils n’ont communication avec ' perfonne, &. ne
prennent pour toute nourriture qu’une décoélion de
racines, qui ont la propriété de troubler le cerveau ;
ce breuvage fe nomme ouïfauccan , il les jette dans
une folie qui dure dix-huit ou vingt jours, au bout
defquels on les promène dans les différentes bourgades,
où Us font obligés de paroître avoir totalement oublié
le paffé & d’affréter d’être fburds, muets & infenfibles,
fous peine d’être hujcanoués de nouveau. Plüfreurs de
ces jeunes gens meurent dans cette pénible épreuve ou
. cérémonie-, qui a pour objet de débarraffer là^jernieffe
des impreliions de l’enfance, & de la rendrê propre
-aux choies qui conviennent à l’âge viril. ( A . R .)
HUTCHESON, ( François) ( Hifl. Litt. mod. )
profeffeur de philofophie à Glafoow , auteur d’un
fyftême de Philofophie morale. , traduit en françois par
M. Eidous , & de quelques traités de métaphysique.
Mort en 1747 , né en Irlande en 1694.
HUTTEN ( Ulric de ) ( Hifl. Litt. mod. ) poète
latin, d’Allemagne , qui reçut de l’empereur Maxi-
mUien I , la couronné poétique. Jean Hutten fon
coufin, grand maréchal de la cour du duc de Virtem-
berg , fut tué en 1517 , & le duc étoit amoureux de
la femme de Hutten. Ulric fit à ce fujet, contre le duc
de Wirtemberg, divers écrits allez curieux pour venger
fon parent. Il fut perfécuté pour le luthéramfme , &
IRourut près de Zurich, le 29 août 1523 , d?une tna-
Hifloire. Tome JIJ,
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ladie qu’on remarqnoit alors , comme étant encore affez
récente. Il étoit ne en 1488 , avant l’exiftence de cette
maladie en Elurope. Il parle lui-même dans fon traité
de Guaïaci Medicinâ , de tout ce que cette maladie lui
avoit fait fcuffrir. On a de lui des poëftes & d’autres
ouvrages. Il publia le premier, en 1518 , deux nouveaux
livres de Tite-Live, Burchard a écrit fa vie.
HUVACAS, f m. (Hist. mod. ) e’eft ainfique les
Efpagnok nomment les tréfors cachés par les anciens
habitants de l’Amérique, lors de la conquête de ce
pays. On en trouve quelquefois près des anciennes
habitations' des Indiens oc fous les débris dé leurs temples
; ces pàuvres gens les cachoient comme des ref-
fources contre les befoins qu’ils craignoient d’éprouver
après leur mort. Quelques-uns de ces tréfors ont été
enfouis pour tromper l’avarice des Efpagnols, que le*
Indiens voyoient attirés par leurs tréfors. La moitié de
ces huvacas appartient au roi. (A . R .)
HUYGHENS, (Chrétien ) (Hifl. Litt. mod. ) de'
l’Académie des Sciences 6c de la Société Royale de
Londres, fçavant mathématicienhollandois, découvrir
le premier l’anneaü & le quatrième fatellite de Saturne,
On lui eft redevable des horloges à pendule ; il perfectionna.
du moins le reffort Ipiral, s’il ne l’inventa
pas ; car l’invention de ce reffort ne lui appartient peut*
être pas ; elle fut réclamée par Robert H’ooké en
Angleterre. ( Voyé% fon article ) , & par Fabbé Haute*
feuille, en France. HiiygHens perfectionna auffi lès
télefobpès. Ses ouvrages ont été raffemblés dans deux
recueils intitulés : l’un, Opéra varia ; l’autre , Opéra,
reliqua. Fïé à La Haye en roap, d’une famille noble J
mort auffi à La Haye en 1695, Confiant,n Huyghens
fon père , a laiffé un recueil de poëftes latines, fous ce
titre : Momenta defultofm.
H YD E , (Edouard) (Hifl. dAnglet.) comte de CW
rendon, chancelier d’Angleterre fous Charles I I , & beau?
père du duc d’Yorck , qui fut depuis-Jacques I I , magifr
t -at favant & vertueux, mais de moeurs auftèrès & fans
complaifànce pour les maîtreftes du roi, pour les vices ,
les profufrons & les diffolutions de cette cour , déplut
au ro id on t il gênoit les plaifirs, & déplut auffi au
-peuple même, dont il défendoit les.intérêts, mais ce
fut par fon zèle exceffif pour la religion anglicane ,
qui" réunit c’ontre lui tous les non çonformiftes :. il le
pouffa jufou’à perfécuter les presbytériens : le roi qui
avoit fouvent à détourner fur d’autres, les effets du
mécontentement public qu'il excitoit, facrifia fans peine
un miniftre dont la préfence étoit pour lui un reproche
perpétuel. Il lui ôta les foeaux ; un membre des communes
fe porta pour acçufateur du comte de Clarendon;
mais fa chajïibre haute jugeant l’accufàtion frivole, re-
fufa de. le faire arrêter.-Clarendon paffa en France, 8ç
s’établit à Rouen , où il tnoumt en 1674. Il étoit fort
attaché à la cqnfritution nationale , & perfonne ne
connoiffoit auffi bien les îoix de fon pays ; il inçFnc-it
pour fa liberté , objet toujours plier aux perfonnages
vertueux , & il n’oublia jamais quhl avoit vu fon pèrë
tomber Sc mourir d’apoplexie, en lui recommandant
( avec upe chaleur qu’il avoit toujours en traitant ce