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letre de Munfter., & c* cita tant de féditions contre
celui qui lui fut préféré , qu’J fe fit dqpcfer de la
dignité de doyen de Munfter, qu’il confervoit encore,
,n’ayant pas pu ou n’ayant pas voulu prendre poffeflîon
4 es évêchés oh il avoit été nommé. L’évêque de
Münder le fit même arrêter & enfermer dans un
château fort, oii il mourut en 1664, avec la même
réputation d’efprit inquiet & turbulent qu’au roi t eu,
fans le mélange d’eftime qui la corrige aujourd'hui, le ;
cardinal de Retz, s’il fût mprt à Vincennes ou au
£ -.âteau de Nantes* M.ilânckrçt étoit favant. On a
de lui un Traité de l’invention & du progrès de
l'Imprimerie ; un de la nature % de l’ufage des Lettres; '
un dis Archl-chancdiers du Saint-Empire Romain , &
des Chanceliers de la Cour de Rome.
MALMESEURY , ( Olivier de) & Guillaume
JSômmerfet dit de ) ( Hiß. d Anglet. ) i° . Ol vier, que
d’autres appellent Limer ou Egehner , bénédiétin an-
glois du onzième fiècie, mathématicien, aftrologue,
devin, voulut yolêr en l’air avec des ailes attachées
à fis bras & à fes pieds.Tl fe çsffa les jambes. Mort
g Malmeibury en iq6o.
i °, Gq llaume Sommerfet, dit de Malmesbuy, fur-
pommé le Bibl.othécaire , bénédiélin, &. h.ftorien
angiois du douzième fièoje , dédia cinq livres de
rebus geßis Ànglornmy à Robert, comte dé Gleceftre ,
fils naturel de Henri JK Il y a ent ne de lui d’autres
ouvrages hiftoriques. Il vivoit en 1140,
M A LO , ( Saint pu Saint Maclou ) ( Hiß. Eccléf. )
né dans la Grande - Bretagne , ayant païlé dans la
petit , c’éfi-àedire, dâhs la province de France qu’on
appelle Bretagne, y fut évêque d’un lieu nommé Ai th,
qui n’-Tt plus qu’un village. Il mourut le r 5 noyembre
5O5 , dans Une folkude auprès deXaintes. Son corps
&. le fiege çpifcopal furent transférés au lieu, qui
s’appelle aßuelleraent de fon nom S\ Malo. I! ptoit
d’uner famille de feints ; St. Samfon ÔC St. Magloire
Jtcient les COU fins,
lyi^-LOUIN , (Paul - Jacqpçs ) ( Hiß. Litt, mod, )
profeÿiur de médecine au Collège Royal, médecin
d elà reine, membre de l’Académie des Scienc.es de
Paris, & de la Société Royale de Londres, auteur
de plufieurs ouvrages' fur la chymie appliqué à ja
médecine ', a donné les arts du Meunier , du. Bou-
U/ngey & du Cermicelier dans le recueil que l’Académie
. yies' $£ien<^ a p£&ü£,-fur les Arts & Métiers ; il eft
aii.flr l’auteur des articles çte Chymie employés dans
Ja première édition de l’Encyclopédie. ïî mourut à
Paris en 4778 ; il étoit de Caën ; & un médecin
de Caën , Charles Malôiùn, mort en 1718 , dont on
a un T raitg des Corps fojide$ & des fluides , étoit de la
même faradle,
MALPIGHÎ , ( Marcel ) ,( Hiß. Litt, mod. ) italien
jjlufire , grand médecin , grand phyficien , grand
naturalifte , premier médecin du pape innocentXII, j
( Pigqatelli ) né en 1628 , près de Bologne, mourut
a Puôme dans Je pafeis Quirinal en 1694, Ses ouvrages
avojént été recueillis & imprimés à Londres de 1 n
yjyant f en deux volumes in-folio. Ses oeuvres poft-
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humes précédées de fe v ie , forment de plus un
in-40. Ce favant eft extrêmement cité par les favant«.
On connaît & on cite particulière ment ‘fon Anatomie
des Plantes, & ce qu’il a écrit-fur le Yer à foie, fur
la formation du Poulet dans l’oe uf, fur le Polype du
coeur, fur les Poumons, furie Cerveau, la Langue
& différentes parties du-corps humain , &c. H ren-
voyoit avec candeur, peut-être même avec gen.ero-
fité , la g'oire de la plupart de fes découvertes a fon
ami Borelli,
MALVASIA , ( Charles-Céfar ) ( Hijl. Lut. mod. )
noble Bolonois du dix-feptiéme fiècie, a écrit YHif-
toiredes Peintres de Bologne, auxquels il n’afiignepas
un rang médiocre parmi les peintres. On a écrit contre
lui & contr’eux ; il s’eft défendu & les a défendus, le
tout avec chaleur.
MAL VEN D A , (Thomas) ( Hijl. Lia. mod. )
dominicain efpagnoi, qui fut utile au cardinal Baronius
peur fes ouvrages. 11 en fit aufii pour fon propre
compte, entr’autres les Atviales des Frères Prêcheurs,
en latin; un Traité , aufii latin, de l’Anté-Chrift,
une vçrfion du texte hébreu de la Bible. Né à Xativa
en 1566. Mort à Valence en Efpâgne , le 27 mat
162p.
MALYEZZI, (Virgilio , marquis de ) ( Hijl. Lit:
mod. ) gentilhomme bo.émois. Mort a Bologne en
1654. lia écrit fur Tacite, & fait quelques ouvrages
hiftoriques.
MAMACUNAS, {Hijl. mod. culte) c’eft le nopi
que les'1 Péruviens, fous le gouvernement des Incas ,
donnoient aux plus âgées , des vierges confacrées au
folcii ; elles étoient chargées de gouverner les vierges
les plus jeunes. Ces filles é.tqient confacrées au folq.il
dès l’âge dehuit ans ; on les1 renfermoit dans des cloître?,
dont l’entrée étoit interdite aux -hommes ; il n’étoit point
permis 3 ces vierges d’entrer dans leç temples du foleil,
leur fonèbon. Qtc.it de recevoir les offrandes du peuplé.
Dans la .feule ville .de Cufco on coraptoit mille de ces
vierges. Tous fis yafes qui leur feivoient étoient d’or
ou d’argent. Dans les intervalfis que leur la Soient les
exercices de la religion, elles s’cccupoietit à filer oc
à faire des ouvrages pour le roi &. la reine. Le foù-
verain choififToit ordinairement fes concubines parmi
çes vierges confacrées ; elles fortoient de leur couvent
lorfqu’ il fis faifoit appeller ; celles qui avoient fervi à
fès plaifirs ne rentirpient plus .dans leur cloître, elles pâfi
foient au ferviçe de là reine, & jamais elles ne pouvaient
époufer perfonne ; celles qui fe laiflbient corrompre
étp’ent enterrées vives , &■ l’on condamnoit au
feu ceux; qui les avoient débauchées. {A . R. )
M AMhRUN , ( Pierre ) {Hijl. Lut. mod. ) jéfuite,’
poète latin moderne , né à Tvlontferrant en Auvergne
en 16.0.0 mort à la Flèche cp ï 6<$i . Il fut fe donner
avec V'rgfle, fon modèle, le genre de coiifprmité Je
plus aifé a faifir, Jl fit , ,çomnïe lui, d.s Eglogues,
d s Géor.gtqués én quatre 'livres ; un poëme épique ou
héroïque , ên douze' chants ou livres, cè dernier avec
cette feulé d fferéncé 'que Cpnfiantin en eft lè héros,
au lieu d’Enéc, & que lçfujet eft letabliffement de
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la Religion Chrétienne dans l’Empire Romain, au lieu
de i’étâbliffement des Tioyèns dans 1 Italie. OVi trouve
au refis, que le père Mambrün eft un des imitateurs
les plus heureux de Virgile , même pour le ftyle,
trait de reffemblance un peu plus important ; fi Boileau
n’àvoit eu d’autre conformité avec Horace-’que d’avoir
fait des Satyres, des Epîtres & un Art poétique , on
adroit pu lui dire :
Quand fur une perfonne on prétend fe régler
C ’eft par les beaux côtés qu’il lui faut refiembler ;
Et ce n’eft point du tout'la prendre pour modèle ,
Ma fçeur , que de touffer & de cracher comme elle,
MAMERT, (Saint) ( Hiß. Eccléf ) évêque de
Vienne en Dauphiné , inft;tua les Rogations en lan
469, à l’occafion d’une calamité publique. Cet eta-
blifiement a été adopté par l’églife, & rendu perpétuel.
Saint Manien mourut en 475. Claud en Mamert
étoit fon frère. Celui-ci étoit fimple prêtre ; il eft auteur
d’un Traité for la naturè de l’Ame, contre raufte
de Riez ; on lui attribue aufii l’hymne qu’on chante
le vendredi feint pendant l’adoration de la Croix :
Pange lingua gloriofi
Prcdium certaminis.
Mort ên 473 ou 474.
MAMERTIN, ( Claude ) ( Hiß. Litt. mod. ) Nous
avons de cet orateur du quatrième fiècie, un Panégyrique
latin de l’empereur Julien, qui i’avoit fait confiai
en 362. On croit qu’il étoit fils d’un autre Claude
Marner tin,. dont nous avons aufii deux Panégyriques
de Maximien Hercule.
MANITOUS , f. f. ( Hiß. mod. fuperflition) c’eft
le nom que les Algonquins, peuple fauvage de l’Amérique
feptentrionaïe, donnent à des génies- ou efprks
fubordonnés au Dieu de lunivers. Suivant eux, il y
en a de bons &. de mauvais ; chaque homme a un de
ces bons génies qui veille à fe défenfe & à fe sûreté ;
c’eft à lui qu’il a recours dans les entreprifes difficiles
& dans les périls preffants. On n’acquiert en naifiant
aucun droit à fes faveurs, il fout pour cela fevoir manier
l’arc & la flèche ; &, il fout que chaque feuvage
paffe par une efpèce d’initiation, avant que de pouvoir
mériter les foins de l’un des manitous. On c pmmenee
par noircir la tête du jeune fauvage, enfuite on le
feit jeûner rigoureufement pendant huit joursafin que
le génie qui doit le prendre fous fa •proteéfion fe
montre à lui par des fonges, ce qui peut aifément
arriver à un jeune homme foin dont l’eftomac demeure
Vuide ; mais on fe contente des fymboles, qui font ou
une pierre, ou un morceau de bois, ou un animal, &c.
parce que , félon les fauvages, il n’eft rien dans la nature
qui n’ait un génie particulier. Quand le jeune fauvage
a connu ce qu’il doit regarder comme fon génie tutélaire
, on lut apprend l’hommage qu’il doit lui rendre.
La cérémonie fe termine par un feftin , & il fe pique
fur quelque partie du corps ta figure du manitou qu’il
A choifi. Les femmes ont aufii leurs manitous, On leur
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fait des offrandes & des facrifices , qui confinent à
jetter dans les rivières des oifeaux égorgés, du tabac, &c.
on brûle les offrandes defttnées au foleil ; quelquefo's
on fait des libations accompagnées de paroles myflé-
rieufes. On trouve aufii des colliers de verre, du
tabac, du maïs', des peaux 7 des animaux & fur-tout des
chiens , attachés à des arbres &. à des rochers efear-
pés, pour fervir d’offrandes aux manitou? qui préfident
à ces lieux. Quant aux efprits malfoîfens , on leur rend
les mêmes hommages , dans la vue de détourner les
maux qu’ils pourroient foire. Les Hurons défignent ces
génies fous le nom d’okkiJik.,(A. R. )
MAMMÉE, ( Julie ) ( Hijl. Rom. ) fille de Julius-
Avitus & Mère de l’empereur Alexandre Sévère ; elle
eft'louée dans i’hiftoire, p«ur avoir donné à fon fils
une excellente éducation , à laquelle elle préfidoit elle-
même ; mais elle ne travailla point à fe rendre inutile ,
elle conferva l’autorité foprême , & s’en montra toujours
trës-jaloufè *, on lui reproche quelques cruautés ;
on lui reproche aufii de l’avarice. E’ie fe montra
favorable au Ghriftianifme , & fit venir Origèiie pour
en conférer avec lui. Quelques auteurs prétendent
même qu’elle finit par embraffer cette religion. Le
Goth Maximin excita contr’elle & contre fon fils lira
foulévement parmi les foldals, qui les maffacièrent l’un
& l’autre à Mayence l’an 23.5 de notre ère. Hérodien
peint d’une manière intéreffante la douceur inaltérable,
mais un peu pufilianime & trop mêlée de fo’.blefi'e
d’À ’exandre , fils de Mammée. Le moment eu cet enfant
malheureux , détrôné pour les vices & l’avarice
de fe mère , qu’il 1/avoit jamais ofé réprimer , fe jette
entre fes bras, en lui reprochant fa mort qu’il attend,
Se à laquelle il fe réfigne r eft un mouvement pathétique.
MAMMELUC, C m. {Hijl. d'Egypte) m'fice
compofée d’abord d’étrangers, Se enfuite de con':uérar.s;
c’étoient des hommes ramaffés de la Cireafiie Se des c ’ tes'
feptentrionales de la mer Noire. On les enrôlait dans
la milice au Grand-Caire , & là on les exerçoit dans
les fondions militaires. Salah Nugiumeddin inftima cette
milice des mammelucs qui devinrent fi puiffans, que >
félon quelques auteurs arabes, ils élevèrent en 1255
un d’entr’eux fur le trône. Il s’appelloit Aboufaid Ber-
kouk , nom que fon maître lui avoit donné pour défi-
gner fon courage;
Sélim I. après s’être emparé de la Syrie & de la
Méfopotamie, entreprit de foumettre l’Egypte. C ’eût
été une entreprife aifée s’il n’avoit eu que les Egyptiens
à combattre , mais l’Egypte étoit alors gouvernée êc
défendue par la milice formidable d’étrangers dont nous
venons de parler , femblable à celle des janiffaires
qui feroient for le trône. Leur nom de mammeluc Égraine
en fyriaque homme de guerre à la folde , & en arabe
efclave foit qu’en effet le premier foudan d’Egypte-
qui les employa, les eût achetés comme efclaves ; ibic
i plutôt que ce fût un nom qui les attachât de plus près
à la perfonne dufouverain , ce qui eft bien plus vrai-
; femblable. En effet, la manière figurée dont on s’ex-
i prime en Orient, y 3 toujours introduit chejfes• prônes