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& qui fuffifent pour les occuper. Diuionn'. de Tiè-
you::. ( A . /?. )
KASIEM A T Z ,* C m. ( Hifl. mod,.) c’eft le nom
qu’on donne au Japon à $ un quartier des villes qui
n’eft eonfacré qu'aux ccurtifanes ou filles de joie. Les
pauvres gens y placent- leurs filles dès l’âge de dix ans,
peur qu’elles y apprennent leur métier lubrique. Elles
font fous la conduite d’un directeur qui leur fait apr
prendre àda-for, à chanter -jouer de différens
inftrumens. Le profit qu’elles tirent de leurs appas eft
pour leurs directeurs ou maîtres: de^penfion. Ces filles,
après' avoir.forvi leur temps peuvent fe marier, & les
Jappno;s font fi ’peu délicats, qu’elles trouvent fans
peine des parfis; tout jè blâme retombe fur leurs parons
qui les ont proftituéès. Quant aux directeurs des
kafiemat^, ils font abhorrés & mis au même rang que
les bourreaux. (J4 . R.)
KASNADÄR, Çach. lfm* ( Hiß., mod.) Legrand
ïrèfoHer en Perfe ; c’eft un officier confidérabfe. Il garde
ks coffrés du fouyeràin rei, Çhafhadar Bach. (A . R. )
KÀT-CHËRIF, fi m. {Hiß. mod. j nom que les
Turcs donnent, aux, ordonnances émanées directement
Su grand-fèigneur. Autrefois les fulrans fe donno:ent la
peine d’écrire leurs inandemens de leur propre main
oe de tés figner eq, caractères ordinaires tmain;e..ant i s
font écrits, par des fecrétaires, & marqués ae Tem
preintë dü’npm dii monarque ; & quand ils n*o t que -ees
marques on les nomme fimplement tura ; mais lorsque
le grand-fèigneur veut donner plus dë poids à fis
ordres ,il écrit lui-même de fa propre main au haut du
tara , ou félon d*a.itres au bas, ces mots, que mon corn*
mandement fait exécuté félon f i forme & teneur, & c’tft
ee qu-’on appelle kai-cherif\ ckft-à-dire ligne noble ou
fublime lettre ; ce font nos lettres de cachet. Un turc
n’ofèroit les ouvrir fans les-porter d’abord à Ton front
& fàns%3 baifèr refpectueufèment après les avoir paffées
for fis joues pour en -effu-yër la pouffière. Guer. moeurs
des Turcs, tom. II. Dar v, eux , mem. tom. V. {A . R.')
KAVRE YSAOUL , f. m. (Hiß mod.) corps dé
foldats qui forme lé dernier & le cinquième de ceux
qui compofent la garde du roi dé Perfe.
Ce font des huiffiers à cheval au -nombre, de 2000,
qui ont pour chef te connétable, & en fon abfènce le
lieutenant du guet. -
Fs Font le guet la nuk autour du parais,-écartent la
foule quand le roi monte à cheval , font faire fiiènee
aux audiences des ambaffadeuts,-fervent à arrêter les
kams St lés autres officiers disgraciés, & a leur couper
la tête quand le roi l’ordonne. Diél. de Trévoux. ( A . R. ).
KEAJA ou KIAAIA . fi m. {Hifl. InodJ) lieutenant
des grands officiers de la Porte', ou formten-
dant de leur cour particulière.
Ce mot fignifie proprement un députe- qui fait fes
affaires d’autrui. Les jàniffaires & les fpahis ont le leur,
qui reçoit leur paye & la leur difiribue ; e’eft comme
leur fyndic. Les bachas ont auffi four keaja particulier ,
chargé du foin de -leurs maifons, & de leurs provi-
fions & équipages pour faire campagne ; fo muphti a
auffi fon keaja.
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Ma‘s le plus confidérable efî celui du grand-vlfi* ;
outre les aftairès particulières de fon maître , il a très-
grande part aux affaires publiques, traités , négociai
fions, audiences à ménager, grâces à obtenir, tout
paffe par Ion canal : les drogmans eu interprètes des
ambafïadeurs n’ofsroient rien propefer au grand-vifir
fans en avoir auparavant communiqué avec fon keaja ;
& les minifires étrangers eux-mêmes lui rendent vifite
comme aux principaux officiers de l’empire. C’eft le
grand-feigneur qui nomme à ce pofle très-propre à
ennehir cçîui qui l’occupe , & dont on acheté la faveur
par des préfens çonfidérabtes. Le keaja a une maifon
en v i l l e & un train auffi nombreux qu’un bacha.
Quand il eft remercié de fes fervices, il eft honoré
de trois queues; fi on ne lui en accordoit que deux,
ee feroit une marque de difgrace & de banniffement*
Guer. moeurs des Turcs , tom. II. ( Ao R. )
KEATING , (Geoffroy) ( Hifl.. Litt. j prêtre
irlandois , natif de Tipperary , auteur d’une hiftoire
des Poètes de fa nation , compofee en irlandois , traduite
en anglois ,& imprimée magnifiquement à Londres
en 1738 , in-j'ol. , avec les généalogies des principales
familles d'Irlande- Mort en 1650.
KEBER, (. m. ( Hifl. mod. ) nom d’une lèéte chez
fos Perfàns, qui pour la plupart font de riches mar-
chands.
Ce mot fignifie infidèles, de kiaphir, qui en lanà
gue turque veut dire renégat ; ou plutôt l’un & l’autre
viennent de caphar, qui en chaldéen , en fyriaque &
en arabe , fignifie nier s renier.
Quoiqu’ils forent au milieu de la Perfe, & qu’il y en
ait beaucoup dans un fauxbourg d’Hifpahan , on nç
fait s’ils font perfàns originaires , parce qu’ils n’ont rien
de commun avec les Perfàns que la langue. On les
diftingue par la barbe qu’ils portent fort longue , & par
l’Habit qui eft’tout-à-fait différent; de celui dîs autres..
Les kebers font payens, mais en même temps fort
eftimés à caufe de la régularité de leur y je. Quelques
auteurs difènt que fos kebers adorent 1e feu comme les
anciens Perfes ; mais d’autres prétendent fo contraire».
Ils croient l’immortalité de Tarne & quelque chofe
d’approchant de ce que les anciens ont dit de l’enfer
& des champs Elifées*
Quand quelqu’un d’eux eft mort, ils lâchent de fa
maifon un. coq, &c le chaffent dans la campagne;,
fi un renard l’emporte, ils ne doutent point que Tarne
du défunt ne foit fàuvée. Si cette première preuve, ne
fuffit point ^ ils fè fervent d’une autre qui-paffe chez,
eux pour indubitable. Ils portent le corps du mort au
cimetière, & l’appuyent contre la muraille foutenu
ü’une fourche. Si les oifeaux lui arrachent l’oeil droit ,
on 1e confidère comme un prédeûiné; on l’enterre
avec cérémonie, & on le d_foend doucement & avec
une corde dans la fofïe ; mais fi les oifeaux commencent
par l’oeil gauche , c eft une marque infaillible de
réprobation. Oh ën a horreur ecmme d’un damné, &
on le k ;u la tête la première dans la foffe. Ofoarius,
voyage de Perfe. (A . R. j
KEBLAH, ou KIBLAH, fi.mi (Hiß. orient. ) eé
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-tSrkné défigne chez les peuples orientaux le point du
çiel vers lequel ils dirigent leur culte ; les- Juifs tournent
leur vifage vers te temple de Jeriifakm-: les ,
Sabéens, vers le méridien ; & les Gantes, fucceffeurs
des Mages, vers le foleil levant.
- Gette remarque n’eft pas fimplement h’.ftorique ;
elle nous donne l’intelligence d’un paffage curieux
d’Ezéchiel, chap. vtij. v. 16. Ge- prophêtè ayant ete
transporté en vifion à Jérufalem-, « y vit vingt-cinq
v hommes entre le porche & l'autelq ui ayant le
jj dos tourné contre: le temple de D i e u & le vifage
v tourné vers l’Orient, fe proftérnoiem devant le
» foleil jj. Ce paffage fignifie que ces vingt-cinq
hommes avoient renoncé au culte du vrai Dieu ; &
qu’ils avoient embraffé celui des Mages. En effet,
comme le Saint dès Saints rèpofbitdans le Shelonàté-,
ou le fymbole de la préfence divine, etoit au bout
^occidental du temple de Jétufalem, tous! ceux qui y
entroient pour adorer Dieu, avoient le vifage1 tourne
Vers cet endroit, c’étoit îà leur keblah , .le point vers
lequel ils portoient leur culte, tandis que les .Mages
dirige oient leurs adorations en tournant 1e vifage. vers
l’Orient; donc ces vingt-cinq hommes ayant change
de kéblah, prouvèrent à Ezéchiel, non-feulement qu ils
avoient changé de religion, mais de plus qu’ils avoient
çmbraffé celle des Mages. , - 1 - ,
Lès Mahométans ont leu.r kiblah, kiblé, kêblé, kebkh,
comme, on Voudra Récrire, vers la .maifoni fa crée ,
c’eft-à-dire , qu’ils Te, tournent dans leurs prières vers
le temple de la Meque, qui eft au midi à i egard, de
'laTurquie; c’eft pourquoi dans toutes les mofquees ,
il y a une niche qu’ils regardent dans leur dévotion.
¥oye%_ Meque , ( temple de la é H if l’. orient. ( D . J. )
KEITH , ( Jacques) (Hifl.'mod.) feld-maréchal
des armées du roi de Prüfte , étoit écoffois de- naîf-
fance , & fils du comte-maréchal d’Ecoffe George
Keith. Il avoir eu aiifil le bâton de maréchal en
Ruftie , ‘oii il a voit fervi long-temps , •& avec une
grande diftnélion ; mais ce fut fur-tout au fervi ce de
fa Prüfte 6c dans la guerre de 1756 , -qu’il acquit
beaucoup de gloire. Il fut tué en 1758 j lorfque- le
comte de Daun furprit . le camp des Prufnens a
Hockirchem. Il fut honoré de la confiance particulière
du roi de Prüfte , comme Parménion de celle
d’Alexandre.
. KELEKS, fi m. (' Hifl. mod. ) efpèce de, bateau’ dont
fon fg fert en Afie pour les caravanes qui voyagent
par eau. Ils contiennent 28 ou 30 perfonnes, & ip
a 12 quintaux de ntarchandifes. ( A . R. )
KELONTER, fi m. ( Hifl. mod. ) c’eft le nom
«ju’on donne en Perfe au grand juge des marchands
Arméniens qui font établis à Zulpha , 1 uii des faux-
Bourgs dlfpaham. C’eft le roi de Perfe qui le choifit
dans leur nation : il a le droit de décider tous les procès
qui s’élèvent entre les Arméniens fur }e fait du .çom-
merce. (A . R .)
KEMPIS , (Thomas à ) (Hifl. Litt. mod. Ç ’eft a
^Thomas. à Kempis ? çhanoine régulier 4e ]. ordre.., de
St. Auguftin , qu’on a îgnt aftriBwé .1? ftvre de ffmfc
K E P at*
tation de J. C., qui parpît être. j-efté-à. Jean- Gçi fer.,
abbé de Verceil, écrivain du treizième fiècle ; ce 1 vra,
a dit M. de Fontenelle, le plus beau qui fou parti de
la main d’un homme , puifque VEvangile n en vient
pas eft, dit-on, traduit dans toutes les langues : on
afsûre qu’un roi de Maroc montrant fa bibliohèque
à un religieux Européen , lui fit voir ce livre traduit
en turc , & lui dit qu’il en préféroit la lecture a toute
autre.
Thomas à Kempis , qui n’eft plus’ pour nous d aucun,
intérêt , s’il n’eft pas l’auteur de limitation , naquit
en 1380 , au village de Kempis , dans le diocèfe de
Cologne , dont il prit le nom , entra en 1399 , chez
fo^ chanoines,réguliers du Mont-Sainte-Agnè? , près de
Zw o l, & mourut dans une extrême vieiUefle en
V4j t - ) : - ' % • ■ ' ■ ■<
- KEN, fi m. (jHïfl. modem. ) nom de plufieursmiois
lunaires iqûi compofent..le cycle ^de cinq ansdosChi-
nois. Ken-ifu eft le feptièms, ken-fehin le dix-.fe]:)-
tiéme, ken-gin le vingt-feptiéme, ken-çu le trente-,
feptième, ken-shim le cinquante-feptième. { A . R. )
KENA ; fi f. ( H ifl. mod. ) nom d’unê plante dont
les femmes ~tartares de la .petite Buchariej fe. fervent
pour fe teindre les ongles, en rouge;. • Elles .la font
fécher, »la pulvéri’fent, la mêlent avec de l’alun en
poudre, & laiffent le mélangé expofe à l’air.pendant
24 heures avant que de den fervir.; Cette couleuu
dure, dit-on , fort long-temps. (A . R .)
KEPLER, ( Jean ) aftronome célèbre, élève Sc
ami de Ticho-Brahé , premier maître de Defcartes
en optique, précurfeur de Newton en phyfique ;: il
1 devin? ce que Galilée a s vu diftinélement depuis , a
l’aide' des telefcopes , que le foleil a un mouvement'
de rotation for lui-rnême ; il trouva de même ,
par la force de fon ; génie, la loi félon laquelle les planètes
le meuvent, loi fi connue fous le nom de Réglé
de Kepler '; , on lui doit -encore la découverte de_ plu-
-fteiirs autres loix générales de la nature; c’étoit un
homme de génie eH phyfique & en aftronomie. XI a
èii , c'6mmé; tout autre homme de génie, fes erreurs
& fes fôibleftes. Oii a, de lui une multitude d’ouvrages,
aftronoitttques ; tous en latin. Il féntçit tout fon mérite,
& préférôit , difoit-il-1 ht gloire de fes inventions à
l’élettorat de Saxe. Il vaut mieux en effet, -être un hommfc
de génie utile & illùftre , qu’un Tofiverain obfcur
ou funefté; l’empire ' dès talents a plus de quoi"
flatter l'amour-propre qu’une couronne héréditaire^.
Kepler faifoit ayfti H s vers;' il fit une élégie for
la mort de Ticho-Brahé; U fit fa propre épitaphe;,
qu’il 01 donna de graver fur fon-tombeau , ÔC qui n eft
pas meryeilleufei .
Menfus eram coelos, . nunc terra metlor umbras » - •
Mens coeleflis erat, corporis umbra jacet.
Horace avoit mieux .dit ;
Te maris & tehroe 9inuwepoquç carentis; aret$g|
Menforem cùhibent, Arehita ,