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tragécfos, en't*autres ouvrages qui furent recueillis
en 1728, elle étoit morte .en 17 r i.
LESCHASSIER , ( Jacques.) ([Hifl. Litt. mod. ) fubf-
titut du procureur général au parlement de Paris ,
jiirifeonfulte royalifie, qui quitta Paris dans le temps
de la ligue pour fe retirer auprès de Henri IV. Il
écrivit en faveur de la république de Venife, dans le
temps des démêlés de cette république avec le pape
Paul. Il écrivit aufii en faveur des libertés de Féglile
■ Gallicane, fes oeuvres ont été recueillies. Né en 1550,
mort en 1625.
LESCHERNUVIS -f m.' ( terme de relation ') c’eff,
félon nos voyageurs , le nom qu’on donne en Perfe
au tribunal où F on reçoit & où Fon examine les pla-
cets & requêtes de ceux qui demandent quelque
chofe au fophi, fcit payement de dette ou d’ap-
pointement, foit récompenfe, ou quelque nouveau
pienfait. ^
LESÇUN, ( voyc^ F ôix . )
LESDIGUIERES, ( Hifl: de Fr. ) ( François de
Bonne, duc de ) p$ir , maréchal, connétable de1
.France , chevalier des ofdrès du roi , gouverneur du
Dauphiné, ayant mérité tous ces honneurs par une,
fuite non interrompue'de fërvices , d’exploits, de ;
fuccès çtonnans, fous Charles IX , Henri III, & fur-
tout Henri IV .& Louis XIII, ayant d’ailleurs vécu
fous fept rois, étoit de la maifon de Bonne en Daur
piuné , qui poffédoit, dit-on , anciennement le bourg
de Bonnedans le Faucigny en Savoie , auquel elle
avoit donné fon nom eu qui lui avoit donné' ,1e fien.
X*efdigu'i.ères naquit en Dauphiné le I er. avril 1543,
fous le règne de François Ier. Il prit de bonne heure
,1e parti des armes; 6c. fe fignala dès 15.63, à la dé-
fénfe de Grenoble. En 1577, il devint chef du parti
proteftant dans le Dauphiné, Henri I V , qui, lorfqu’il
«’étoit encore que roi de Navarre, avoit connu fon
?èle & fes talens, devenu roi de France , le; fit fon
lieutenant général en Piémont , Savoie & Dauphiné.
Il fut en effet, comme une efpèce de viceroi
dans ces pays, y déconcertant tous les efforts de la
ligne, toutes les entreprifes de FEfpagne, toutes les
tentatives du duc .de Savoie,.qu’il battit en toute occasion
fur lequel il conquit la Savoie prefque entière.
» Ces .deux princes, dit M. de Sully , en parlant du
?> roi d’Efpagne , .6c du duc .de Savoie , rencontrèrent
.» un advèifaire redoutable , qui les arrêta dans leur
» carrière , & réduifit leur, parti aux abois : c ’eft Lef- ,
» diguières^ connu par fa valeur & fon bonheur cpntre
V le duc de Savoie. Il fe, tint toujours attaché au roi;
» & on ne lui reproche point d’avoir fongé a s’ap-
» proprier fesfuèçès, ni Ravoir convoité la fouve-
39 raineté du Dauphiné : peut-être fouhaita-t-il feuler
» ment que fe roj eut long-temps ’ befoin de fori
» -fecours, & ne vint jamais eh cette province».
Gn raconte que, lorique Lefoiguferes eut pris la villë
,de Grenoble eh 1590, il envoya faint Juliéri ion
féçretaire porter-cette nouyelfe au roi., &-lai-demander
Ife gouvernement de fjtte .p ro v in s ^,f0»feillépgm^it’,
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que le roi s’étoit engagé à ne donner de gouvernemens
qu’aux catholiques , & en effet, quoique HenriIV.
n’eût point encore fait fon abjuration, il étoit pofîible
que la nécèffité d’attirer les catholiques à fon parti.,
lui eut arraché cette promefïe. Saint Julien fe retire
fans répliquer , & rentrant un moment après: meffieurs,
dih-il, votre réponfe inattendue m’a fait oublier un mot r
C efi que puifque vous ne trouve,£ pas à propos de [donner
a mon maître le gouvernement de Grenoble y, vous fongie^
aux moyens de le lui ôter. Le confeil décida que c’étoit
la un cas tout particulier 9 &. fe brevet fut .expédié
fur le champ.
Le meme Henri IV lui donna le bâton de maréchal
1 de France, en j6ô8. Le duc de Savoie ayant fait fa
| paix avec la France, êc étant entré en guerre avec
FEfpagne, le duc de Lefdiguières lui mena des troupes
en 1017 , Si lui fournit diverfes places en 1621.
Lorique le duc de Luynes, qui avoit à peine fervi, fut
fait connétable , Lefdiguières fut fait maréchal général
des pâmps & armées , comme fi on eût voulu lui
montrer qu’on faifoit pour lui tout c.ê qu’ il étoit pof-
fible de faire pour un huguenot, mais que l ’épée de
connétable rie jpouvoit être portée que par une main
catholique. Cependant fbn calvinifme eopimençoit à
fe refroidir ; car dans la première guerre civile &. de
religion du règne de Louis XIII-, qui s’alluma cetlç
même année 1521 , il .confentit de fervir contre les.
huguenots, & cette année encore il arriva deux évé*
nemens importans fur-tout pour Lefdiguières ; le pape
Paul V , & le connétable de Luynes, moururent. Le
cardinal Ludovifio , ami .de Lefdiguières, fuçcéda au
pape Paul V , fous le nom de Grégoire X V . Ce
cardinal avoit fouvei>t parlé :de converfion à Lefdiguières
fon ami, qui lui ripondoit toujours ; je vous
la garde pour quand vous fere£ pape. Devenu pape, il
rappella cette promeffe .à Lefdiguières - qui fit enfin
fon abjuration dans l’églife de faint André de Gre?
noble, le 24 juillet 1622, entre les mains de Guillaume
d’Hugues, archevêque d’Embrun, Au retour
de la cérémonie,. le maréchal de Créquy fon gendre,
lui préfenta de la part du roi fes lettres de connétable ,
&. fes lettres portent qu’on- n’a jamais' vu Lefdiguières
vaincu , & que toutes fes expéditions ont .été des
triomphes. Lefdiguières avoit près de quatre-vingt
ans, quand l’épée de connétable lui fut remife ; elle
ne refia pas oifive entre fes mains ; en 162fj à quatre-
vingt deux ans , il alla faire la guerre ' en Italie ,
il prit des places aux Génois 9 il fit lever le fiège,-
de Verne a.ux Espagnols. Pendant ; fon ' abfence , les-
huguenots du.Vivàrais y fur prennent le Poufin, &
font des courfes dans le Dauphiné ;; il accourt &
de Y.alence où la maladie le■_ retient, il ordonne & ,
conduit le fiége. de Meuiilom Cette place fe rend
le 23 feptembre, Lefdiguières meurt le, 2,8 , eu '
triomphant comme le connétable du Guefclin I L’hifo
toire du Dauphiné de Nicolas C b o r ie r e fi pleine
des exploits de jLefdiguières , Sc la vie particulière
de ce connétable; a ;étç écrite par Louis Videl fou-
focréfaire._. ■
Sur la pofiérité du. gpnnétable de Lefdiguières ?
dti n^réehal de Créquy fon gendre , ( voye( l’article
C r é q u y .
LESLET , ( îê a n ) {Hijl. <£Ecofîe.) évéquë; de
Rofi en EcofTe , défenfeur éloquent &L Courageux de
fafauveraine , Marie Stuart, dahs lés conférences, qûi
fo tinrent en Angleterre , par ordre de la reine Eli-
fobeth , & devant fes: eommiffaires ,, pour examiner fi
Marie- Stuart, étoit coupable de la mort de Stuart
Darnley, fon fecônd mari. On produifoit contre Marie r
un recueil de lettres écrites, difoit-on, par elle , au
comte de Botlfweî, fbn troiftéme mari , du vivant
de fbn feeond , & qui contenoient l’aveu & les ;
preuves d’un commerce criminel quelle avoit entretenu
avec ce Bothwel, du vivant de Darnley , ainfi que ;
du confontement qu’elle avoit donné à l’aflafiinat du :
même Darnley , exécuté par Bothwel Sc fes complices.
Ces lettres, dont la fauueté , mille fois démontrée,
efi généralement reconnue ( Voyeç le feccnd tome i
du lupplément à- l’Hiftoire de la rivalité de la France
& de l’Angleterre y viennent d’être reproduites comme
une découverte , dans un recueil de pièces intérejfantes
& cwieufes pour fervir à îkïjlo'ire ,. par, un homme
à qui on voit que ce point d’nifioire efi entièrement ;
inconnu. L’évêque de Rols publia une apôlogiè pour
la reirie d’Ecofie il obferva que ces lettres ne pré-
fentoient ni date, ni adreiTe , ni fceau , ni fignature ;
que le domefiiqüe Nicolas Hubert, qu’on luppofoit
avoir été charge de les porter, avoit protefté , au
moment de fon fùppliee , qu’il n’avoit jamais porté de
pareilles le t t r e s& que 1a. reirie d’Ecofïe riavoit eu ■
aucune part au crime qu’on lui imputoit..
L’évêque apofirophe vivement les adverforres de
Marie r « Qui de vous, dit-il,; a comparé ces pièces
» avec;l’écriture de la reine ? oferiez-vous afsûrer que
» dans une eaufe aufîi importante, aufïi capitale que
» celle-ci r vous avez apporté cette exactitude r cette
» droiture d’intention, vous avèzpris toutes les précau-
n tiotls- que preferivent les loix dans l’affaire civile la
»■ plus légère? . . . . L ’étrange façon de collationner
» des papiers de cette efpèce L quels hommes on a
» choifîs pour un pareil office ? commè fi tout l’uni—
« vers ne fâvoit pas que vous êtes les plus mortels
» ennemis de la reine ! comme fi. votre trahifon , votre
v uforpation î/étoient pas fondées fur ces lettres fup- ;;
» pofées ; comme s’il ne fe trouvoit pas en Ecofïe
» plus d’un fauffaire habile à contrefaire Récriture de
» la reine, & qu’il n’y- en eut pas parmi vous , un
» fur-tout qui, plus d’une fois, fans ordre ,- & à fon
» infçu , ait envoyé des letttres en fon nom, en An-'
» gleterre & ailleurs ! Puis-je donc héfiter encore à
j> prononcer que ces lettres font votre infâme ou-
» vrage?. . . . » . Oui certes , vous avez vous-même
» forgé ces lettres, &c. »
Les ennemis de Marie n’ont jamais rien répondu •
a ces preffantes interpellations. A la tête de fes ennemis
& de fes accufàteurs, étoient le lord Murray, fon
frere naturel, qui fe prétendant légitime , dévoroit
dans fon coeur la couronne , & Ta pofïedok alors. ;
fous le. titre, de régent , par la difgrace ôi la capti- ■
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vité de fa foeur ; Morton , confident de Murray , q ii
fut convaincu dans la fuite d’avoir été un des afiufli.is-
de Darnley ; le fecrétaire d’état, Léthington, troiuéme
membre . de ce Triumvirat , qui riavoit celle- de
traliir la reine' M arie, 6c qui poffédoit dans un degré.1
fuprême , le talent de contrefaire des écritures, fur-
tout celle de Marie Stuart.
L’évêque de Rofs étoit incommode avec fon zèle
& fes- affertions , qu’on ne pouvoit démentir ; mais
le juge (Elifabeth) , étoit d’intelligence avec les accu-
. fateurs, & aufii ennemi qu’eux de Marie Smart, qui
avoit' des- droits à la couronne d’Angleterre & dont
; l’Angleterre vouloit depuis long--; temps affervir h
; couronne.. Pour fedébarraffer de Févêque de Rofs, ori
Faecufa d’intelligence avec quelques feigneurs anglois ,,
qui, révoltés, de Finjuftiee 6c de la- cruauté d’Elifa-'
beth envers Marie , avoiént fait quelques mouvements'
en faveur de celle - ci ;. en conféquence , l’évêque
ambafiadeur , au mépris du droit des gens , fut retenu-
pendant quatre mois, prifonnier en Angleterre,-enfermé
dans- le cachot noirimé la Tour du fang, &C-
meriacé fans ceffe de la mort.
M. Robertfon ne peint pas avantageufement l’évêque-
de Rofs ; nous ne voyons dans toute la conduire de1
ce prélat, que du courage & de la fidélité -, qu’un-
zèle généreux pour la reine opprimée ; en tout cas ,
s’il avoit befoin du foffrage d’une ennemie, voici le
témoignage que lui rend Elifabeth elle-même, dans unë
lettre k Marie Stuart y en date dû-21 décembre 15 6R,-
. « Je ne puis que louer le choix que vous avez fair
» de Févêque. de Rols, qui a fait éclater en public &'
» en particulier dans la défërife de votre honneur,,
» non-feulement' beaucoup' de^ fidélité'& de prudence,
» mais encore le' plus entier dévouement je ne puis-
» en parler' autrement ; je vous fouhkiterois un grand-
»-nombre de pareils ferVitènrs; mais certainement nul
» ne l’emporte fur lui en zèle'St en attachement pour
» votre perforine. Je lui ddis té témoignage, la fidélité1
» d’un bon. fërviteur né fe montre jamais mieux que
» dans l’infortune de fes maîtres »1
On efi bien étonné d’énteridre Elifabeth parler ainff
d’une infortune quil étoit en fon pouvoir qu’il étoit
de fon devoir de faire ceflèr, & qui révokoit fes
fajets mêmes;
L’évêqiïë de Rofs eut- Fa douleur de forvivre aui
füppliee de celle qu’il avoit fi bien défendue & dont-
il avoit fi bien prouvé Finrioeence. Il mourut ai
Bruxelles en 15 9L On a de-lui un ouvrage intitulé
de origine, moribus & rebüs geflis Scotorum.
Un autre Lefiey , ( GharlêsJ évêque de Carlifle j.
mort en 1721, très-attaché aufn à la maifon Stuart r
a beaucoup écrit contre les Juifs & les déifies. La pim-
part de fes écrits ont été traduits de l’anglois en fran^
çois ,. par le P. Houbigânt de FOratoire.-
LESPARRE. ( FoyeçFoix )-
LESSIUS , (. Léonard ) ( Hiß. EccUf )' un de ees*
théologiens jéfoites , couverts de ridicule par Pafcalî'.
L’univerfité de Louvain & celle de Douai y condam^
nèrent quelques-unes fes grogofitiçns somme fémùÿ